| GLDF | Loge : La Porte Fraternelle d'Aquitaine | Date : NC |
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La Connaissance "la
connaissance
s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de
l'information"
Albert Einstein 1. Introduction A partir de la citation d’Albert Einstein, notre VM m’a demandé de plancher sur le sujet suivant : L'expérience est-elle le seul levier de la connaissance ? Avant toute chose, je souhaite sémantiquement vous préciser la définition, le sens, la signification que j’attribue à chacun des termes « expérience » et « connaissance » dans le cadre de ce travail maçonnique, car mon expérience et ma connaissance me laisse à penser qu’il faut circoncire mon domaine d’investigation afin de ne pas tomber dans une réflexion profane. 2. Qu’est-ce que l’expérience ? L’expérience relève selon moi de deux domaines qu’il convient de bien distinguer. Le domaine expérimental et le expérientiel Afin de bien vous faire comprendre la distinction que je fais entre les deux domaines, je vais les définir en les mettant en parallèle.
Bien entendu les domaines « expérimental » et « experientiels » sont complémentaires. L’homme dans sa complexité a de toute évidence besoin de progresser dans l’un et l’autre domaine afin d’avancer sur les voix de son perfectionnement et pouvoir utilement rayonner au profit de l’humanité. N’oublions pas mes Frères notre engagement et j’aime à vous rappeler à ce moment de ma planche cet extrait de notre Constitution : " La Franc-Maçonnerie a
pour but le perfectionnement de l'Humanité
A cet effet, les Francs-Maçons travaillents à l'amélioration constante de la condition humaine, tant sur le pla spirituel et intellectuel que sur le plan du bien-être matériel. " Pour la suite de mon questionnement à propos de : L'expérience est-elle le seul levier de la connaissance ? Je vais considérer l’expérience limitée au seul domaine expérientiel, c’est à dire à l’expérience initiatique. 3. Qu’est-ce que la connaissance? Connaître n’est pas savoir - Savoir c’est apprendre de l’autre ; Connaître est apprendre de soi, dans son rapport avec le monde. Il nous faut bien distinguer la connaissance du savoir. Quelques mots sur le savoir : On peut transmettre son savoir ou recevoir son savoir d’une autre personne. Le système éducatif occidental privilégie le mode de pensée rationnel basé sur l’intellect et favorise l’acquisition du savoir au détriment de la connaissance. Les ressources affectives, corporelles et spirituelles de l’individu sont écartées au profit de démarches rationalistes ou empiriques. Le savoir rationaliste est basé sur la raison, la logique ; cherchant à mettre de l’objectivité dans ce qui est subjectif. C'est l'univers du raisonnement formel et abstrait, ainsi que de la démonstration. Le savoir empirique repose quant à lui sur l’observation, les hypothèses que celles-ci inspirent. Leur généralisation et leur caractère reproductible et vérifiable permettent ainsi d’élaborer des lois conduisant également à une forme d’objectivation. à L’expérience (empirisme) mène à une certaine forme de savoir. Le savoir résulte dans les deux cas d’une démarche ou l’individu est en dehors du champ d’investigation. Naturellement, et j’oserai dire « Logiquement » le résultat de l’investigation ne dépend pas de l’individu. Le savoir nous conduit au « Comment ». Quelques mots sur la connaissance : La connaissance, contrairement au savoir fait appel à la subjectivité, à l’esprit, à l’intuition, à l’instinct, aux émotions. Elle fait appel à notre conscience – Conscience de nous même, mais également conscience de l’univers qui nous entour. Lalande (20è) - "La conscience est la connaissance plus ou moins claire qu’un sujet possède de ses états, de ses pensées et de lui-même.” Cette conscience, que notre connaissance éveille pour nous permettre d’aller toujours plus loin dans la connaissance et ainsi progresser sur ce cercle vertueux qui nous conduit vers notre essence. Les opinions du profane naissent dans son Ego, celles de l’initié naissent dans son essence. Je définis donc la Connaissance comme un sésame qui permet à l’homme de se transcender pour accéder à son moi. La connaissance acquise dans le cadre de la méthode initiatique permet également d’appréhender le monde et les autres tels qu’ils sont et non tel qu’on voudrait qu’il soit. La connaissance, quelque soit son niveau ou champ d’investigation – que ce soit : L’individu lui même, son rapport avec les autres ou son rapport avec l’univers Cette connaissance reste inachevée et indéfinie car elle impose une implication de soit qui remet continuellement en cause nos certitudes acquises à la Lumière d’une conscience toujours dépassée. La connaissance nous conduit au « Pourquoi » 4. L’expérience initiatique, seul levier de la connaissance ? L’objet de la psychologie : C’est connaître le comportement, les pensées, les sentiments humains L’objet de la philosophie : c’est connaître le sens de la vie – explication du monde (comment) Apprendre la pensée des philosophes ou des sages ne permet pas de devenir sage ou philosophe Pour sa part la franc-maçonnerie s'attache à la compréhension du monde (pourquoi) En résumé, La psychologie interprète l'Humain, la philosophie interprète le monde, la franc-maçonnerie s’applique à les transformer. La méthode d’éveil maçonnique comprend le rite, les rituels, les mythes, les symboles, les cérémonies d’initiation, les landmarks, les constitutions, les règlements généraux, les tenues, les comportements et la rencontre avec les autres cherchants. Elle n’est pas basée sur une réflexion purement intellectuelle, bien que l’intellect y joue un rôle capital. Elle est basée sur un vécu éprouvé, une rencontre avec notre réalité – sur l’expérience. Il ne s’agit pas d’une expérience inconsciente, mécanique et c’est là où l’intelligence se manifeste, où elle est indispensable, car il s’agit d’une expérience analytive, interrogative, réflexive : Qu’est ce que je vis ? Quelle est ma réalité du moment ? D’où vient cette réalité ? Que veut-elle dire ? etc…. La méthode maçonnique nous invite à vider notre esprit des certitudes acquises « ce débarrasser des métaux » pour construire nos propres vérité à travers l’éveil de notre conscience. L’allégorie par l'étude des symboles, est un moyen pédagogique qui a pour but de faire comprendre un ensemble d’éléments relativement abstraits à la faveur d'une comparaison avec des éléments imagés, c’est-à-dire relativement concrets. C'est une des premières pierres de l'expérience initiatique. Contrairement à l’enseignement, l’expérience initiatique est une construction qui n’est ni immédiate, ni instantanée. La méthode maçonnique en introduisant des degrés illustre parfaitement la progressivité dans l’accès à la connaissance. Chaque degré de la Franc-Maçonnerie est une expérience initiatique qui s’appuie sur celle acquise dans le degré précédent pour mieux élargir notre domaine d’investigation et repousser les limites de la connaissance. Cette expérience initiatique proposée par le REAA se révèle être une véritable maïeutique, c'est-à-dire : « l'art de faire découvrir à l'interlocuteur, par une série de questions, les vérités qu'il porte en lui (qu’elles soient morale, sociale et spirituelle) afin de développer progressivement la recherche de soi. » Cette recherche de vérité intime est une expérience permanente qui ouvre les portes du Temple intérieur. Cette aventure spirituelle n’utilise que des moyens humains. Elle se différencie de la religion qui a recours au supra humain. Il s'agit donc bien d'une démarche ésotérique dont le caractère exige une initiation pour être comprise. Cette vérité ou ces vérités ne sont pas extérieures à notre esprit humain et leur acquisition ne peut provenir d’un enseignement exotérique remplissant l’esprit comme on remplit de liquide une bouteille vide. La vérité doit être recherchée non par l'acquisition de savoirs extérieurs, mais par un approfondissement continu de la connaissance de soi. L'engagement de l'initié consiste à entreprendre la quête des vérités qui sont en lui et qu'il ne connait pas encore. Cette expérience initiatique construite dans l’espace sacré du Temple, permet au franc-maçon par son travail et son implication à accéder au « pourquoi ». Centre de la connaissance ou chaque maçon aspire à se retrouver. Notre expérience est communicable dans sa représentation mais incommunicable dans sa réalité. Le savoir dans les voies de la Connaissance ne sert qu’à donner les moyens de communication pour essayer de faire partager notre propre expérience. 5. Conclusion : L’expérience initiatique, seul levier de la connaissance ? Le savoir que chacun peut acquérir avec plus ou moins de facilité dans le monde profane est un complément indissociable de la connaissance. La connaissance elle, est accessible à chaque individu pourvu qu’il est la volonté d’abandonner de manière consciente sa raison et chercher son essence dans l’intuitif de l’expérientiel. La FM en général et le REAA en particulier offre une méthode initiatique qui à mes yeux est incontestablement un levier pour accéder à la connaissance. Ce levier n’est certainement pas le seul. D’autre démarches de l’ordre de la psychologie, de la philosophie, des religions peuvent conduire l’individu à une certaine forme de connaissance, mais pour ma part, seule l'expérience initiatique vécue me permet de choisir en toute liberté de conscience mon cheminement parmi les nombreuses voies tracées sur les chemins de la perception du sens de la vie - "On ne peut rien enseigner à autrui. On ne peut que l'aider à le découvrir lui-même." Galilée J'ai dit Y\ B\ Résumé "la connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information" (A, Einstein) L'expérience est-elle le seul levier de la connaissance ? L'expérience peut être définie à partir de deux domaines qu'il convient de bien distinguer. Le domaine expérimental qui relève des sciences, de la raison, du monde profane et qui conduit au savoir et le domaine expérientiel qui relève de l'initiatique, de l'intuition, du sacré et qui conduit à la connaissance. La connaissance, contrairement au savoir acquis dans la rationalité fait appel à la subjectivité, à l’esprit, à l’instinct, aux émotions. Ainsi définies, l'expérience initiatique et la connaissance « éveil de la conscience » ont un lien directe que l'on peut définir comme un levier. La méthode maçonnique, maïeutique basée en particulier sur l'allégorie est progressive et analytive. Résolument ésotérique, elle s'appui sur notre raison et notre intellect pour mieux exalter l'éveil de notre conscience. Même si la méthode maçonnique est un de levier puissant disponible à tous les initiés de la GLDF qui expérimentent les voies de la connaissance, il serait hasardeux de prétendre qu'elle représente la seule alternative. D'autre démarches sont certainement possibles ou peuvent compléter celle-ci. |
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