Obédience : NC Loge : NC 28/04/2010


...Sans Titre...


Plusieurs fois, la question « Quel est le titre de ta planche, mon F
\ ? » m’a été posée. Immanquablement, j’ai répondu : « Sans titre ». Ce qui conduisait à une autre interrogation ; « Sans titre ? Sans, S.A.N.S. ou Cent C.E.N.T. ? ». « Les deux, ai-je à nouveau répondu car il est vrai que ce mot peut s’écrire de ces deux façons, avoir une signification différente tout en gardant la même sonorité. »

L’idée de ce Morceau d’Architecture m’est venue lors d’Agape en tête à tête avec mon épouse, qui, certains le savent, est également notre S. : Vu ma corpulence nombreux, j’en suis persuadé ont  pensé à un repas gargantuesque !! Mais absolument pas, il s’agissait d’une agape  à deux. C’est à dire d’un repas frugal où prime la joie de se retrouver ensemble, en parfaite communion. Le mot agape au singulier est donc parfaitement approprié.

Je disais donc que j’ai eu l’idée de faire ce Morceau d’Architecture en partant de rien : Sans, S.A.N.S. pour arriver à Cent, C.E.N.T., qui, pour moi qui suis peu littéraire, est beaucoup. Beaucoup peut représenter l’infini, comme le bleu de la Voûte Etoilée peut l’évoquer.

J’ai eu envie de laisser vagabonder mon esprit, et plus il vagabondait, plus j’éprouvais le besoin d’écrire maladroitement ces quelques lignes.

« Envie » et « Besoin ». Deux mots, à la fois proches et éloignés qui méritent réflexion pour essayer de savoir quand « envie » devient « besoin » et quand « besoin » devient « envie ».

Quel sentiment avons-nous, avez-vous éprouvé à l’énoncé  du titre de cette planche « sans titre » ?

Incrédulité ? Curiosité ? Impatience de savoir ? Amusement ? Pour ma part, j’y ai vu un certain humour, humour qui peut nous permettre d’aborder le sérieux, à condition d’être sérieux dans notre humour.

Humour qui rime avec amour, amour de mes FF\ avec qui, je partage avec bonheur, ce moment privilégié de la vie que nous nous efforçons de traverser dans la joie, tout en regardant se déverser, inexorablement, de haut en bas, les grains  du sablier de l’existence.
 Nous ne pouvons arrêter le Temps. Aussi, mes FF. :. ne le perdons pas en vaines polémiques, et travaillons individuellement et tous ensemble à notre idéal commun.

Tout à l’heure, je parlais d’incrédulité. La pensée que j’étais tombé sur la tête, vous a peut être effleuré ? Vous avez aussi pu penser qu’après toutes mes années d’Afrique j’avais pris un « coup de bambou » ?

 Je voudrais vous rassurer, vous, qui êtes tous des hospitaliers. Je crois être sain de corps et d’esprit. Je suis simplement un F\M\ , Maître, certes, mais toujours conscient d’être un éternel apprenti. Un Frère donc, qui, comme vous, a pris l’engagement de travailler, de rechercher, de réfléchir, de construire son T. :, et qui marche, parfois en prenant son temps, sur le chemin qui conduit à la Lumière. Chemin étroit, semé d’embûches ce qui nous est rappelé par le pavé mosaïque, particulièrement par le minuscule espace laissé entre les carrés noirs et blancs.
 Comme vous, je suis un chercheur dans l’élargissement de mes connaissances, un cherchant dans celui de ma spiritualité.

Curiosité ? Ce mot nous ramène au Cabinet de Réflexion : « Si la curiosité t’a conduit ici, va-t-en ! ». Nous sommes tous restés, sinon nous ne serions pas là !!! Donc, nous ne sommes pas curieux ?!

Mais en toute sincérité, il est curieux de constater que nous le sommes bel et bien.
Curieux et avides de découvrir la signification de tous les symboles, curieux et avides de nous connaître afin de nous améliorer.
Ce que nous rappelle le perpendiculaire ou Fil à Plomb suspendu au-dessus du Pavé Mosaïque, qui relie le céleste au terrestre et dont la verticalité nous invite à descendre sans concession dans les profondeurs de notre « Moi », à plonger dans les profondeurs des ténèbres pour mieux nous élever.
Mes FF\, faisons-le ensemble. J’ai besoin de votre aide. Je vous propose, pendant quelques secondes, de fermer les yeux : faites le vide en vous, … serrez fortement les paupières … Ouvrez les yeux ! …

Réfléchissons à ce qui c’est passé dans nos esprits pendant que nous étions plongés dans le noir des ténèbres. Inconsciemment notre esprit a travaillé, des pensées l’ont traversé. Plongés dans les ténèbres, nous ne sommes jamais totalement dans le noir absolu, car libres, nous avons la faculté de penser. Le travail du F\M\ ne s’arrête jamais. Avec la volonté d’action (le fait d’ouvrir les yeux), nous découvrons la Lumière. Cette Lumière, qui, une fraction de seconde, nous a ébloui, avant de nous permettre de découvrir le monde qui nous entoure.

Il est fort probable que nous ayons eu, chacun, des pensées des réflexions différentes, car nous sommes tous  différents. Mais cette différence, loin de nous éloigner nous rapproche, nous enrichie. Cette différence est notre Force ? Grâce à elle nous  rassemblons ce qui est épars, et ceux qui sont épars.


Pour ma part, qu’ai-je ressenti pendant ces quelques secondes ?

Devant vous je n’ai aucune honte à me dévoiler !! Je sais que vous ne me jugerez pas. J’en suis sur et certain comme je suis sur et certain que vous me comprendrez !

En premier ; un sentiment d’inquiétude m’a envahi. Inquiétude de voir des FF
\ fatigués par mes propos, plongés dans un sommeil profond, certes, réparateur, régénérateur du corps et de l’esprit.
Mais chassant cette mauvaise pensée, j’ai éprouvé de la joie, la joie de vous voir tous  présent et attentifs quelque soit votre parcours maçonnique, joie de  voir la confiance réciproque qui règne entre nous et qui n’est possible que parce que nous sommes FF\ et partageons les mêmes idéaux, les mêmes secrets.
 Dans le monde profane, nous aurions fait  preuve de  beaucoup plus de prudence, car dans ce grade, comme dans les autres, on nous a recommande d’  être prudents, afin de ne pas se laisser bercer d’illusions, et craindre les professionnels en tous genres qui  ont tendance à manipuler les hommes pour atteindre leurs propres buts souvent inavouables.

Le titre de mon morceau d’architecture « Sans titre » aurait pu s’écrire d’une troisième façon. En laissant un vide entre des guillemets pour respecter la forme tout en en gardant le fond.

Avec ces quelques lignes, ce soir, j’ai essayé de travailler à combler ce vide. Le vide qui est un manque, manque que nous éprouvons dans la vie, et qui, bien souvent est à l’origine de notre engagement maçonnique. Manque que nous avons bien du mal à identifier car nous ne sommes pas suffisamment observateurs et réfléchis. Manque qu’il nous reste à combler chacun à notre manière, à notre propre rythme. Manque qui manque pour que nous soyons pleinement heureux et, surtout, que nous puissions contribuer, sans manquement, au bonheur de tous.


Mes FF\, J’ai dit ……………….

… j’ai dit beaucoup de choses, mais pour terminer, je voudrais dire aux AA\. Principalement aux derniers initiés qui se posent la question « comment présente-t-on une planche ? », que le fond et la forme sont importants, bien sûr ! Mais à chacun son style, le plus important étant de travailler à dégrossir SA pierre brute. Avec sincérité, avec persévérance.  Ce travail, au fil du temps, ne deviendra plus contrainte, devoir, mais plaisir. Plaisir pour soi, plaisir pour les autres. Et surtout plaisir de partager.

Une planche doit être dense, mais pas trop longue : un juste équilibre est nécessaire pour éviter de voir les FF
\ sur les colonnes rechercher des positions de réflexions plus confortables et propices à la « Méditation !! ».

J’ai l’impression que sur la planche à bascule, nous avons atteint ce point d’équilibre instable, et qu’il serait sage, pour que la joie soit pleinement dans les cœurs, de clore ces divagations, afin qu’il vous reste quelque force mes FF\ pour intervenir sur cette planche.

Un vieux Frère, pardon, un vieux Maçon, (ici présent) me faisait remarquer qu’une planche a atteint son but lorsqu’elle suscite des réflexions et laisse place à la critique, aux questions, et mieux encore à l’enrichissement.

Mes FF
\, soyez fraternels, laissez-moi quelques illusions sur mon travail en donnant 100 (cent) titres à cette planche, en en développant pour vous, pour nous  son sens,  ses sens cachés.
Ainsi comblés et enrichis, nous aurons droit au repos en ayant reçu pleinement notre salaire.

V\ M\ Rituellement je dis : J’ai dit.

Serge Iung

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