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Spiritualité

La Franc-maçonnerie n’est pas une religion.
 
L’Ordre Maçonnique Mixte International « Le Droit Humain » est « respectueux de la laïcité, de toutes les croyances relatives à l’éternité ou à la non-éternité de la vie spirituelle » (Art.3 de sa Constitution Internationale), croyances qui sont du strict domaine de la vie privée et ne
concernent que l’individu dans ce qu’il a de plus intime.

Travaillent ensemble sur les colonnes des temples du Droit Humain, - sans se référer à une transcendance venue d’en haut,
- ni à une parole révélée,
- ni à un « sacré » venu d’ailleurs,
des agnostiques, des athées, des croyants.

Les frères et les sœurs du Droit Humain, dans leur démarche initiatique commune, ne subordonnent pas la raison à la foi, pas plus qu’ils ne la font dépendre d’une science se prenant pour sa propre fin, ni – non plus – des prétentions des divers fondamentalismes.
Ils sont en quête de spiritualité.

Qu’est-ce que la spiritualité ?

Le spirituel c’est, au sens propre, ce qui n’est pas matériel. Il s’agit d’une qualité.
« Spiritualité » vient du latin spiritus, du grec pneuma, le souffle, la puissance de vie, l’énergie vitale. C’est ce qui permet d’innover, de rénover, d’interpréter. C’est ce qui met en mouvement l’être entier, ce qui a besoin de s’appliquer au corps, à la chair, à la matière.
Chair et esprit sont liés, mêlés inextricablement.

« Spiritualité » n’est pas à confondre avec « religion » mot qui implique des ensembles bien définis, déterminés, de croyances, de dogmes, de lois qui prétendent donner des réponses parfois intransigeantes, souvent exclusives, aux questionnements sur la vie et la mort.
Cf. Intervention de Dominique de Courcelles. Table ronde Se construire : spiritualité et humanisme. Colloque Se construire et construire, autrement. 21/05/05.

Aujourd’hui le spirituel est très fortement dégagé du religieux. Nous vivons dans une société multiculturelle et chacun peut – selon son désir choisir, ou non, une (des) tradition(s) comme socle de sa spiritualité sans que ce(s) choix conduise(nt) à une quelconque légitimité. Le « c’est mon choix » n’implique pas que « c’est le bon » : encore faut-il que cette spiritualité puisse être revue, corrigée, critiquée à l’aune de la raison.

Le fondamentalisme, dont on observe aujourd’hui un regain dans toutes les grandes traditions religieuses dans le monde, résulte d’une confusion entre la tradition choisie par un individu et une lecture simplifiée, littérale de cette tradition. Profondément superstitieuse, profondément
teintée d’intolérance, cette lecture est une forme de régression.

La Franc-maçonnerie invite ses membres à prendre du recul par rapport à leurs croyances, elle les incite à la lecture « armée » des différentes traditions.
Elle permet aux frères et aux soeurs de développer une capacité critique symbolique et une capacité critique de la raison. C’est une de ses spécificités très vivace et très présente.
Oui au respect de l’ensemble des traditions à condition que celles-ci soient assorties d’une capacité de lecture symbolique et critique qui fait si cruellement défaut au monde d’aujourd’hui en matière de religion.

Un sage est capable de se contredire lui-même car il a cette capacité critique d’abord par rapport à lui-même, puis par rapport à autrui. Il a cette capacité de se construire sans nécessairement être pétri de certitude.
CF. Intervention de Baudouin Decharneux. Table ronde S e construire : spiritualité et humanisme. Colloque Se construire et construire, autrement. 21/05/05.

La spiritualité, c’est l’énergie. C’est la mise en mouvement, une possibilité de régénération, de rénovation, d’innovation. Le spirituel, c’est l’homme qui s’éprouve insufflé par l’esprit et se met à l’écoute de la vie et de l’innovation, à l’écoute de sa naissance en quelque sorte.
Cf. Intervention de Dominique de Courcelles. Ibid.

L’être humain, capable de penser par lui-même, de contenir ses passions, libre et responsable, bénéficiant de la liberté de conscience et de la possibilité d’émancipation tend vers l’universel.

Et si la spiritualité était d’abord « se connaître soi-même comme esprit » ? être esprit conscient, ici et maintenant, sans référence à aucune croyance, aucune identification ?

Le franc-maçon vit une aventure intime qui le sort du quotidien, l’éveille à l’univers et à l’essentiel qui est en lui.

Par la pratique quotidienne d’une exploration intérieure, d’un travail sur soi rigoureux, il tente de se connaître lui-même comme esprit conscient. Il cherche à vivre, au quotidien, ses convictions personnelles vigoureuses qu’il étaye sur des fondements vivants, éclairés. Il a un rendez-vous avec l’essentiel qui est en lui.

La Franc-maçonnerie lui permet de développer une capacité réelle d’écoute de l’autre ce qui lui facilite sa compréhension d’autrui et le met en état de pratiquer la tolérance.

Les frères et les sœurs ont la conviction que l’humanité peut progresser, notamment dans la quête de la spiritualité, et qu’ils peuvent y contribuer en reliant l’humain et le spirituel.
Démarche ambitieuse, exigeante, c’est une véritable ascèse qui permet de vivre ses convictions au quotidien.
Cette recherche de spiritualité fonde la dignité humaine.

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