Obédience : NC Loge : NC Date : NC

 

Un chemin de Liberté vers la Vérité : Un regard sur l’œuvre de Constant Chevillon à la lumière du Rite DE MEMPHIS-MISRAIM

Mes S\ S\ et mes F\ F\ V\ M\, en vos grades qualité et fonction, bientôt 71 ans que notre bien-aimé Frère Constant Chevillon a rejoint l’Orient éternel, et pourtant, son regard lucide et sans complaisance sur une certaine réalité maçonnique, demeure toujours d’actualité, tant dans son universalité que dans la singularité de la nôtre.

Son verbe, acéré, tranchant et décapant, nous amène sincèrement à nous interroger sur nos véritables motivations et cela sans compromission.

Avons-nous donc une claire compréhension du cheminement initiatique ? Que venons-nous chercher en Loge ? Quelle en sont ses Règles ? Aujourd’hui maître, quelle est l’obole que j’apporte, tant à ma Loge qu’au rayonnement de l’Ordre ?

En quoi ma Loge, se distingue-t-elle d’une association profane ? Ne suis-je pas resté un profane qui possède un passeport maçonnique en dépit de tant d’année de présence, et après avoir obtenu tant d’âges.

Âges qui conduisent malheureusement certains à faire partie, de celles et de ceux, qui élèvent des façades au sein des institutions maçonniques, derrière lesquelles il ne se passe rien. Des façades destinées à dissimuler, aux yeux des ignorants, la condition profane des adeptes ; à se donner à elles-mêmes l’illusion d’œuvrer dans le temple de Salomon (1).

Ainsi, notre Frère nous contraint à nous interroger sur ce qui justifie notre quête, afin de lui donner du sens, pour ne pas devenir un jour, l’un de ceux qui prostitue la Pensée Libre (2).

En effet, il ne suffit pas d’avoir été reçu apprenti, compagnon ou maître, pour être un vrai maçon. De même, dans le monde profane, un manœuvre ne devient pas un ouvrier compétent par le seul fait de son engagement sur un chantier (1).

Dissimuler sa condition de profane, prostituer la Pensée Libre, ces propos caustiques doivent cependant être mesurés à l’aune du Rite. En effet, la franc-maçonnerie moderne considérée par certains comme une véritable auberge espagnole, dénombre en son sein une pluralité d’appréciation du cheminement initiatique. Toutefois il importe de savoir que chaque Obédience prend appui sur un ou plusieurs Rites, dont la fonction est de révéler et d’éclairer le chemin dans lequel nous nous engageons.

L’écrin de l’œuvre de notre frère Chevillon est le Rite, alors pour celles et ceux qui souhaitent vraiment s’inscrire sur le chemin du lumineux devenir.

Devenir de véritable Enfant de la Veuve au sens hermétique du terme, alors pour ceux-là, son œuvre est une espérance, car elle nous livre une lecture lumineuse du processus permettant la réhabilitation en notre état premier.

Nous, maçons de la Fédération Constant Chevillon, travaillant au Rite de Memphis-Misraïm, dont la quintessence se trouve au cœur des mystères antiques, son œuvre en est un lointain écho, et à ce titre restera toujours vivante.

Aujourd’hui comme hier, et cela sous toutes les latitudes, elle a balisé, elle éclaire et guidera le chemin du chercheur sincère car elle s’adresse exclusivement à sa dimension ontologique et en conséquence demeure éternelle.

Tout son œuvre se rapporte à l’âme incarnée ici-bas dans le monde de la complexité, laquelle doit obligatoirement se détacher du sensible pour enfin retrouver sa propre unité. Elle lui indique le chemin lui permettant de gravir le Golgotha pour espérer enfin connaitre, les Gloires de l’ascension (1).

Pour mieux s’approprier ce chemin de liberté vers la vérité il convient au préalable de s’appuyer sur deux axiomes, lesquels prendront appui sur le Rite c’est-à-dire sur la tradition initiatique de l’Occident.

Au commencement, là, où tout était Beauté Plénitude et Félicité, l’Homme Total ou encore l’ADAM KADMON, avait un sentiment intime et une connaissance parfaite de la nature spirituelle divine. Il se connaissait lui-même avec évidence car il appartenait par sa propre essence, à la classe des êtres spirituels divins, lesquels jouissaient de toute la plénitude de leurs prérogatives.

Notre présence ici-bas dans le monde, est le la résultante d’une chute pour certains, ou d’une incarnation pour d’autres. Quoi qu’il en soit, l’âme, actuellement prisonnière ici-bas dans le monde de la matière, se trouve désormais sous l’emprise de l’illusion, de l’erreur et des préjugés.

Elle erre désormais avec effroi dans le kénôme, dans le monde de la matière, car elle a perdu la libre utilisation de ses prérogatives premières.

L’homme perdit donc l’idée de l’Unité, et fut retenu dans la matérialité brute. Il s’oublia donc dans la matière, et se regarda lui-même comme un être de matière. Cette dernière l’amena à croire qu’elle était le seul principe de l’univers et la finalité de toute existence.

Toutefois, du simple fait d’avoir contempler la plus belle de toutes les Idées Éternelles, la Beauté, l’âme en a la nostalgie et en garde le souvenir puisqu’elle était née pour la contempler.

Notre rôle ici-bas est de remonter vers la Beauté, la Lumière, vers la Réintégration, car nous avons perdu notre état originel en nous incorporant dans la matière.

C’est la raison pour laquelle, venu du plus lointain des âges, des Constructeurs des Pyramides aux Bâtisseurs de Cathédrales, en passant par les Corporations tyriennes, judaïques, les Collegia gréco-romaines, les Confréries médiévales, la Maçonnerie Opérative a, de tout temps, été conduite par de mystérieux philosophes, qui lui confièrent le soin de véhiculer, consciemment ou non, l’essentiel d’une technique initiatique bien précise (2).

Ce qui induit que l’unique but des initiations, science mystérieuse et sacrée : Conduire l’homme à son état primitif et le rétablir dans ses droits, car ceux qui auront approché les saintes initiations et ceux qui les ignorèrent n’auront pas dans le séjour des morts une semblable destinée (2).

Le deuxième axiome que nous retiendrons est que Un est en Tout, et Tout est en Un. Ainsi le monde ici-bas est la conséquence d’un processus émanationniste et non celle d’un processus créationniste. Donc la nature ici-bas n’est qu’un pâle reflet du monde des Idées, du monde des Essences.

Pour entreprendre ce chemin de liberté vers la vérité, notre frère Chevillon nous invite à éduquer d’abord notre sensibilité, puis notre entendement et enfin notre conscience. De même notre Rite souligne cette approche tripartite dans le cheminement initiatique. De par l’éducation de notre sensibilité, de notre entendement et de notre conscience nous procéderons ainsi à éclosion d’une nouvelle conscience pour parvenir à la plus grande lucidité. De celle-ci découlera la perception pure, laquelle permettra l’action juste. L’action opportune est celle qui est à propos, laquelle est par ailleurs une inférence de la Prudence qui  nous permettra ainsi de  saisir le temps de l’instant.

Pour ce qui est de la liberté, notre Rituel de réception au grade d’apprenti souligne qu’elle est la condition première pour entreprendre le chemin du retour, de surcroit nous devrions être de bonnes mœurs.

Selon le Larousse, la liberté est l’état d’une personne qui n’est pas soumise à la servitude. Ainsi elle désigne l’état de ce qui n’est pas soumis à une contrainte. Agir librement, c’est agir sans contrainte.

De nombreux philosophes ont écrit sur la liberté et ils pensent que là où il y a choix il y a liberté. Elle se résume en la capacité à faire ce qui nous plaît. Je peux me rendre à telle ou telle endroit, faire une chose ou une autre selon mon choix. Mais cela me donnent-t-ils pour autant la liberté ?

Si cette approche philosophique prend tout son sens au sein de notre société démocratique et il n’en demeure pas moins que sous l’angle de la construction de son Temple Intérieur, elle est vraiment réductrice.

La liberté dont il est question, la seule, doit nous permettre de nous ouvrir à la lente progression vers le chef-d’œuvre intérieur, de pouvoir progressivement vaincre les gardiens du seuil afin d’être purifier par les différents Éléments.

En effet si nous sommes convaincus que la démarche initiatique consiste à vaincre ses passions, à élever des autels à la Vertu pour tendre vers un idéal où tout est Beauté. Alors celui ou celle qui croule sous les fers, assujettit à la pire des servitudes peut être réellement libre, car il n’adopte pas l’attitude de l’esclave qui est la résignation mais il accepte la nécessité du moment et méprise les contingences (1).
Alors pour le maçon égyptien, sa seule, vraie, et unique liberté, consiste à dégager la réalité spirituelle qui est en lui. C’est-à-dire d’écarter la gangue matérielle qui l’enferme pour permettre à son étincelle divine de rejoindre son élément premier.

Notre Frère Chevillon en parle en termes de liberté négative, laquelle se résume à une période de purification afin de nous conduire à la maîtrise de soi-même, à la résorption des entraves matérielles et passionnelles. Etre libre c’est réglementer l’incidence des besoins, policer les instincts, canaliser les passions, juguler l’erreur et réaliser le bien dans la vertu (1).

Ecoutons le Vénérable Maître à la suite du premier voyage : Monsieur, le voyage que vous venez de faire est symbolique de votre premier contact post-mortem avec les régions spirituelles immédiatement succédant au plan physique. Le tumulte, les obstacles divers qui ont entravé votre marche, sont simplement l’image des difficultés de toutes sortes qui s’opposent à la tentative de libération de l’âme humaine, hors des ténèbres matérielles, hors des passions inférieures. Egalement, c’est la vivante représentation des préjugés, des croyances erronées, des haines aveugles mais tenaces, qui se dressent devant la tentative d’élévation du Temple Mystique (humanité) ou d’un individu.

Et au retour du 2ème voyage le Vénérable maître dit :

« Vous êtes également parvenu au domaine médian, au royaume intermédiaire, où la lourdeur des passions sensuelles, symbolisée par l’Eau, est déjà oubliée, mais au demeure celle des croyances intellectuelles, symbolisée par l’Air. Si les nécessités de la chair sont choses enfin mortes pour vous, les passions de l’esprit demeurent, impérieuses, exigeantes ». Or pour faire de vous un Sage, sachez que rien ne doit demeurer de tout ce qui nous illusionne ici-bas.

Aucune contingence ne mérite que l’homme lui soit, souvent volontairement assujetti.

Nous comprenons bien que la liberté est d’abord intérieure, elle existe que si, il n’y a pas de confusion en moi, pas de désordre intérieur.

Ne devrions-nous donc pas, commencer ici, à l’intérieur de nous-même, dans notre esprit, dans notre cœur, afin de nous affranchir totalement de toute crainte, de toute angoisse, de tout désespoir, ainsi que des souffrances et blessures dues à quelques désordres psychiques.

Observons cela en nous-même et libérons-nous en, car la véritable liberté, sa grandeur, sa beauté résident en soi dès que règne un ordre absolu.

Tout le symbolisme du Cabinet de Réflexion nous invite à faire ce travail sur nous-même. Pour cela nous devons, écouter, observer, comparer et filtrer, dans le silence et la méditation. Conjointement à cette tentative de libération nous devons actualiser dans l’ici et maintenant la pratique des  bonnes mœurs pour permettre le rayonnement de l’âme, de l’intelligence et de l’esprit afin de rendre ainsi la vie, belle, noble et humaine (1).

Etre libre et de bonnes mœurs, soulignent donc une démarche intérieure voire chevaleresque du cheminement initiatique. Véritable mot de passe dont la connaissance intime permettra à l’ARKONTE de nous donner accès à la Porte suivante.

A l’instar du chevalier, le maçon doit savoir manier la truelle d’une main, et de l’autre, porter l’épée et le bouclier. Pour ce qui est de la vérité, on entend souvent dire qu’il est orgueilleux de croire posséder la vérité. Comme il est dangereux de parler de « la vérité », car cela conduit à exclure la pluralité des opinions existantes.

Paradoxalement, la franc-maçonnerie n’impose aucune limite à la recherche de celle-ci, et en fait par ailleurs, une de ces plus grandes déclarations.

Là aussi, à l’image de la liberté, de quelle vérité parlons-nous : Où est-elle ? Où se cache-t-elle ?

Là trouverons-nous dans les sciences positives en nous penchant sur des équations mathématiques vertigineuses.

Se cache-t-elle dans le relativisme qui amène à penser « à chacun sa vérité ». Cette approche philosophique constitue un excellent rempart contre toute forme de fanatisme, ne conduit-elle pas néanmoins, qu’on le veuille ou non, à faire d’elle une affaire subjective. Conduisant ainsi à autant de vérité que d’êtres singuliers, au risque de faire passer le vrai pour le faux ou à l’inverse le faux pour le vrai.

La vérité qui sous-tend l’œuvre de notre Frère, perceptible aussi dans le Rite, ne se trouve nullement dans la science officielle, non plus dans nos facultés et dans nos académies. La vérité vers laquelle tous deux nous invitent à tendre, réside dans les choses elles-mêmes, dans les êtres, dans la vie. C’est une vision directe des choses et des êtres (1). C’est la perception du réel tel qu’il est, c’est la vision pure de l’authenticité des choses, c’est le réel rendu intelligible.

C’est la conséquence de l’action que le Rituel exerce sur notre psyché, celle d’éclairer nos travaux et de dissipent les ténèbres qui voilent Ta Vérité (2).

A l’image de la caverne de Platon, nous vivons à l’intérieur d’une illusion, dans le monde sensoriel. À l’antipode de celui-ci nous retrouvons le monde des Idées. Le premier est une illusion une représentation imparfaite du second, un pâle reflet. Le monde sensoriel est pour Platon, que de pâles ombres qui dansent sur un mur vide de sens, sans que les hommes ne s’en rendent compte, ni ne cherche à aller plus loin. Ils se laissent alors engloutir dans la matérialité la plus brute.

Il importe d’éduquer sa conscience pour changer notre rapport au réel. Pour y arriver le rituel d’augmentation de salaire nous livre une méthode. Laquelle consiste à conserver, quoi qu’il advienne la permanence de la conscience, en manifestant une discipline de tous les instants à l’égard des 5 sens corporels.

Le Toucher, la Vue, le Gout, l’Odorat, l’Ouïe, nous permettent de connaître le monde extérieur pour en prendre possession.

De plus, la permanence de la conscience est l’expression de la pleine conscience. C’est un fonctionnement particulier de la conscience, qui amène cette dernière à fonctionner en dissociation. Etre pleinement conscient du fonctionnement simultané des 5 sens.

Vivre la permanence de la conscience, ce que d’aucuns appellent la présence à soi, ou le rappel à soi, est une perception de soi qui doit être constamment mise à l'épreuve au cours de nos relations avec les choses les plus simples, dans la façon dont nous parlons, dont nous nous comportons. Examinez-nous sans identification, sans comparaison, sans condamnation, observons simplement, et nous mettrons fin à une activité qui est inconsciente, car la plupart de nos activités le sont.

Ainsi nous devenons conscients des mobiles de cette action, sans enquête, sans analyse. La personne lucide est celle qui voit le processus total de sa pensée et de son action ; Mais cette vision ne peut se produire que lorsqu'il n'y a aucune condamnation, aucun jugement. Si nous ne condamnons pas nos actes mais nous les regardons, leur contenu, leur vraie signification s'ouvrira. Soyons simplement en état de perception, sans aucun sens de justification. Cette attention simultanée sur les 5 sens corporels permettra la genèse et le développement de 2 sens internes, qui sont l’imagination et la mémoire.

La maîtrise de ces 7 sens, corporels et internes, favoriseront à leur tour, la genèse et le développement de 2 autres sens supérieurs, cette fois de nature psychiques, la clairvoyance et la clairaudience.

Comme le souligne le Rituel, ces 9 sens, sont les possibilités naturelles, inhérentes à tout être humain. Se sont les potentialités intérieures et endormies en l’homme, lesquels doivent être éveillés l’un après l’autre. Car leur mise en action rationnelle seule peut faire de nous un véritable initié (2).

Sur ce chemin de liberté vers la vérité le Rituel d’augmentation de salaire nous révèle que les antennes subtiles que l’esprit humain lance parfois dans le mystérieux des Archétypes et Universaux captent bien souvent des concepts dont les fugaces images demeureraient difficilement dans le conscient de l’Homme si, telles des passerelles étendues entre la chair et l’esprit, les « Symboles » ne permettent de les concevoir, de les représenter et de les traduire (2).

On connaît ce phénomène singulier par lequel l’homme imprime sur un objet ou un être du monde ambiant une teneur ou une tonalité psychique qui est, en réalité, un trait de sa propre vie intérieure. Les philosophes lui ont donné le nom de « projection », ils la considèrent comme doublée par la « perception », c’est-à-dire complétée par l’apport sensoriel classique.

Or toute la technique initiatique de la franc-Maçonnerie Spéculative repose sur ces deux notions. Elle utilise le Symbolisme, sublimé au maximum en chacune de leurs correspondances analogiques à travers tous les plans de « neuf outils » (2).

De même notre frère souligne que la vérité est le réel rendu intelligible, soit par le procédé discursif du raisonnement et de l’analogie, soit par l’intuition dont l’imagination créatrice est l’instrument (1).

Aussi il nous précise que la science maçonnique est l’esprit informateur des sciences, elle est la Gnose, au sens propre du terme ; elle ne s’arrête pas aux phénomènes, elle va jusqu’aux essences ; des attributs et qualités, elle infère la nature propre des êtres et des choses (1).

Nous pouvons constater que tous les deux mettent en perspectif le pouvoir de l’imagination créatrice. Grâce à celle-ci, une méditation sur chacun des 9 outils maçonniques peut conduire le maçon à travers tous les plans, car le symbole est un pont entre archétype primitif et un symbole extérieur, et il a bien une action invisible et crée une ouverture intérieure qui nous permet d’accéder à un autre niveau de conscience.

Par le truchement des analogies, nous alimentons le symbole pour enrichir notre propre compréhension afin de favoriser une transmutation intérieur par une mise en résonnance avec les plans supérieurs.

De plus notre psychisme est influencé par le symbole dans la mesure où ce dernier est en relation avec l’archétype présent dans l’inconscient collectif. Par l’imagination créatrice, le symbole peut nous ouvrir au sacré, et l’intuition sera la pierre angulaire.

Il serait intéressant de constater qu’un dénominateur commun relie l’imagination créatrice et la permanence de la conscience. Cet élément a pour nom, le Silence. Ce Silence doit être avant tout, celui du corps, fruit de la relaxation ; celui de l’émotion, fruit de la respiration ; et celui de l’âme, fruit de la méditation.

La conjonction de ces trois formes de Silence installera le maçon dans le recueillement de la méditation au sein de laquelle il percevra la voix subtile des essences. Il sera à l’écoute, en toute quiétude la voix des êtres, émanation et sous-multiple de la grande voix universelle (1). Plus ces méditations seront profondes, mieux nous parviendrons à percevoir cette harmonie sublime.

Cette connaissance ne se laisse pas transmettre comme une banale suite de théorèmes, ce n’est qu’après de longues méditations, après une intime accoutumance, avec son objet, que, comme par embrasement d’un éclair, la flamme intérieure jaillit, et sa lumière continue sans plus nécessiter d’aliment extérieur… Car, pour celui qui a une fois pour toutes saisi cet enseignement, il n’y a pas de danger que jamais il ne l’oublie. C’est là le mystérieux « jardin » intérieur (2).

Tout se présente comme dans un songe, et ce sont des images banales et communes qui expriment des réalités transcendantes (2).

Toutefois, pour se situer dans l’initiation effective, il ne suffit pas d’exercer dans l’ici et maintenant la pleine conscience, l’imagination créatrice et la méditation profonde. S’en contenter réduira notre démarche à une vulgaire magie. Notre cheminement initiatique fera sens que s’il est enveloppé par l’amour et dans l’amour.

Car c’est sur les ailes de l’amour que l’homme peut s’élever d’un monde à l’autre, amour qui fera du maçon un homme au grand cœur. Habité par l’amour, il laissera toujours la porte ouverte à la rédemption, car l’amour ne veut pas la mort du pécheur, mais son retour vers la bonté. Néanmoins il sera compatissant devant la faiblesse humaine et irréductible envers la lâcheté.

C’est aussi un amour qui nous invite à tourner notre regard vers l’intelligible, à nous ouvrir à l’universel, dont la beauté en est une de ces manifestations : beauté des formes, beauté des sciences et beauté des pensées.

Dans la démarche qui caractérise et singularise notre Rite, la science maçonnique conduit à la vision directe des choses et des êtres. Vivre la permanence de la conscience, cultiver au jour le jour la vertu dans l’amour, faire de la méditation une pratique quotidienne, éveilleront notre Feu intérieur pour l’amener à Renouveler notre Nature. Il se produira alors une conjonction de plusieurs Feux.

Notre Feu intérieur réveillé et entretenu par celui du Rite, autorisera une ouverture afin de permettre un embrasement avec le Feu Principiel. La conjonction de ces trois Feux provoquera le flamboiement de l’être, qui est l’illumination, terme de toute démarche initiatique.

Entre ce qui EST et le maçon, existe un rapport qu’il lui appartient de saisir avec précision. Ce juste rapport entre le premier et le second, est une lumière, il est la lumière (1). « Comprends donc la lumière, dit-il, et connais-là », enseigne Poimandres dans le Corpus Hermeticum.

J’ai dit.

A\ J\ M\


7010-L L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \