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Mon devoir de Liberté

Vénérable maître et vous tous mes frères et mes sœurs, en vos grades et qualités. Vénérable maître et vous tous mes frères et mes sœurs, ou mes sœurs et mes frères en vos grades et qualités ou qualités et grades…

Je sais que je ne sais rien, comme ne l’aurais jamais écrit Socrate et cela tombe bien, moi je ne sais ni lire ni écrire. Mais ce midi, je peux parler… Je vais même tenter dans mes premières approches de la table à tracer de bien laisser mes métaux sur le parvis. Toutefois, je ne pourrais résister et à midi une je vous parlerais de mon devoir de liberté.

Apercevant par l’une de nos trois fenêtres ce monde profane en lutte constante ou chaque mot cache des courants idéologiques, il me semblera nécessaire d’en définir certains et d’en placer d’autres au grade de symboles.

Mais qu’est ce qui est droit et qu’est ce qui devient devoir…

Musique deep Purple, Smoke on the wather. 0.24

L’approche la plus pragmatique me semble être celle d’un bon vieux dictionnaire :

Le devoir serait ce à quoi on est obligé par la raison, par la morale, par la loi, par sa condition, par la bienséance.

Le droit est la faculté de faire quelque chose, d’en jouir, d’en disposer, d’y prétendre, de l’exiger, soit que cette faculté résulte naturellement des rapports qui s’établissent entre les personnes, soit qu’on la tienne seulement du pacte social, des lois positives, des conventions particulières…

Ne fut ce que sur cette notion de devoir ou de droit, nous pourrions dépasser minuit en pleine dispute…

Mais finalement, nous pouvons avoir des droits sans que ces derniers ne soient appliqués, nous pouvons avoir des droits pour lesquels nous devons faire appel à une tierce personne afin qu’ils soient appliqués… Si nous en avons la capacité financière, intellectuelle ou autre. Prenons l’exemple des droits de l’homme, ces droits trop peu respectés, y compris dans les pays dit civilisés. Je ne m’en tiendrais qu’à l’article premier, soyez rassurés.

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

Merveilleuse déclaration d’intention…

Mais je souligne que même si je prône l’égalité en tout points, nous ne naissons pas tous libres et égaux, je ne prendrais pour exemple que les fils de roi qui deviennent princes ou roi et ces enfants de trop pauvres ou trop persécutés qui deviennent prisonniers de centres fermés. Il restera loisible à chacun de déterminer lequel de ces héritages rend le plus libre.

Bien au-delà du droit, je placerais le devoir prônant ainsi une obligation raisonnée de faire les choses, une obligation morale d’être ou de devenir libre.

Gagner sa liberté est difficile, n’est ce pas une preuve que ce fait se rapproche d’une obligation, voir d’un devoir essentiel à la réalisation de soi ?

Another brick in the wall…Pink floyd 0.48

Mais qui est-elle cette liberté, chérie par nos frères dans les camps de concentration, clamée haut et fort lors de nos batteries, gravée sur le fronton de nombreuses prisons françaises. D’ailleurs, ne serait elle pas gravée là pour nous rappeler de ses limites ?

Ici pas de définition du petit Robert, car je place la liberté au statut de symbole. Et je ne pense pas que l’on ait un intérêt quelconque à enfermer un symbole dans une définition arrêtée.

Un symbole dont la beauté et la signification pourraient se rapprocher de nos outils, et là je pense plus particulièrement au fil à plomb…

Très jeune, et très petit il peut être pendule, censé capturer les énergies telluriques et retrouver divers objets, voir prédire l’avenir…mais finalement peut être n’est ce que son manipulateur qui décidera si il dit oui ou non…

Etant apprenti, je remettrais à plus tard ces approches telluriques et ne dresserai devant vous que trois constats. Le premier étant pour rester dans le symbole de mon âge, le second étant que j’ai déjà pu constater pas mal d’efficacité à cet objet lorsqu’il s’agissait de s’en servir en lieu et place d’une baguette de sourcier. Et le troisième s’appelle Foucault et permet dans des contraintes scientifiques d’évaluer notre planète avec une précision assez remarquable.

Et là on passe de liberté à contraintes, contraintes permettant la savoir, …et le savoir n’est il pas synonyme de pouvoir…être vraiment libre, loin de tout dogme ou toute manipulation.

Mais ce pendule n’est il pas évolutif, une sorte d’évolution s’adaptant aux connaissances qu’il veut nous dévoiler.

Ce dont j’ai envie de vous parler, c’est de ma vision de son évolution. En prenant de l’ampleur le pendule devient très vite fil à plomb.

Fixé au centre d’un arceau, il devient perpendiculaire ou fil d’aplomb. Symbole de la droiture et de la sincérité, permettant de construire la verticalité il se retrouve sur le sautoir du second surveillant.

Fixé au sommet d’un triangle possédant deux côtés semblables, il peut nous dévoiler l’horizontale, il est devenu niveau, symbole d’égalité et de constance. Le niveau se retrouve sur le sautoir du premier surveillant.

La réunion de la verticale et de l’horizontale permet de former l’équerre, symbole d’équité. L’équerre sert à tracer, à construire, à vérifier les angles droits. L’équerre se retrouve sur le sautoir des vénérables maîtres et un peu partout alliée au compas.

L’équerre nous permettra de tracer le carré, base du développement de la pierre cubique, ici tout est symbole m’a-t-on dis un jour, …et tout ne serait il pas dans tout ?

Piaget décrivait dans sa version du constructivisme : que notre évolution individuelle se construit non pas par une simple copie de la réalité, mais par une reconstruction de celle-ci à partir d’éléments déjà intégrés.

Personnellement je ne trouve aucune innocence à ce que nos symboles, en loge bleue, nous conduisent par divers échelons de nos connaissances au travers de la manipulation d’outils qui se retrouvent successivement sur les sautoirs des seconds surveillants, premiers surveillants puis vénérables maîtres.

Trois officiers dignitaires qui sont à mes yeux comme le phare d’Alexandrie, trois lumières essentielles à me guider dans mon évolution au sein de cet atelier.

J’espère que ma liberté ne m’a pas conduit dans des labyrinthes trop éloignés de mon grade et vais en revenir au titre de cette planche : mon devoir de liberté.

Musique : chant des esclaves, Carmina Burana 1.04

Parce que probe et libre j’ai pu passer cette porte basse…

Là, je vais devoir me forcer à ne pas définir la probité, pour vraiment me concentrer sur mon devoir de liberté et vous exprimer mes conclusions sur le sujet.

Minuit c’est bien, deux heures du matin c’est plus fatiguant.

Pour moi la liberté est un devoir, car je me sens moralement obligé d’être libre, plus loin encore d’être un maçon libre dans une loge libre.

Un devoir également que celui de s’imposer des contraintes pour évoluer dans ma connaissance de moi, des autres, du monde dans le quel je vis…dans la construction de mon temple intérieur.

Une phrase classique de Victor Hugo est « ouvrer une école et vous fermerez une prison », Toute droite sortie des Misérables, elle parlait sans symbolisme d’une prison… Enfin…je m’imagine chaque jour que Victor Hugo voulait aller plus loin et nous disait en fait « offrez le savoir et vous donnerez la liberté ».

Pour moi la liberté est également relative, nous sommes soumis à toutes sortes de contraintes…le fait de construire notre temple intérieur avec ardeur et raisonnement peux sans doute nous permettre de répondre au célèbre poème de notre frère Kipling : oui je suis un homme mon père, et je dirais même plus un frère affranchi et le plus libre que je le puisse. L’évolution dans la connaissance et dans le savoir devraient à mes yeux me permettre d’être plus libre encore et d’affronter avec une sagesse relative l’ensemble des évènements de la vie, me libérer de tout dogme ainsi que la crainte du regard de l’autre, de son jugement.

Brassens : la mauvaise réputation 2.38

Voilà, j’ai pris la parole pour la première fois au sein de cet atelier…et je dirais même plus, j’ai dit vénérable maître.

Getz : Girls of Ipanema 5.33

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