Obédience : NC | Loge : - Orient | 06/03/2013 |
Ainsi
est tracé le cercle éternel dont le centre est partout et la
circonférence
nulle part Le
centre c’est le point, c’est l’Un d’où tout émane et vers qui tout
revient. Tout
l’univers prend naissance en son centre, il s’étend à partir d’un point
central
qui est le nombril, c’est l’axe du monde, il en est le moteur. Proclus
(ou
Proclos) de l’école platonicienne, né en 712 a écrit :
« le centre
est le père du cercle et le point a contenu le cercle ; tous
les points de
la circonférence se retrouvent au centre du cercle qui est leur
principe et
leur fin ». Ce
point sans forme, donc invisible est l’emblème du
principe et le cercle celui du monde, l’état manifesté. Le cercle ne
peut
exister sans son centre, chaque point du cercle est à égale distance du
centre,
ce sont les rayons, j’en reparlerai plus tard. Le cercle est donc
composé du
centre et de la circonférence. Il limite et contient, mais peut
s’élargir à
l’infini, ainsi la circonférence est nulle part, elle se noie dans le
« Maximum » décrit par Nicolas de Cues dans la Docte
Ignorance. Le
cercle est le symbole de la divinité, du principe, de sa manifestation,
c’est
le Monde, nous dit René Guénon. Tout le travail maçonnique consiste à
trouver
son centre, d’abandonner le moi au profit du Soi. Cette
notion de centre nous est donnée dès
l’initiation. La méditation dans le cabinet de réflexion, lieu obscur
qui
représente le sein de la terre, son centre, c’est la première épreuve
de la
néophyte. La terre d’où sortent toutes choses et où toutes choses
retournent,
le cycle accompli. L’inscription
V.I.T.R.I.O.L. rappelle la nécessité du travail d’introspection à
l’aide du fil
à plomb : c’est le « connais-toi toi-même » de
Socrate. Tout est donné, la
marche à suivre, le chemin à parcourir. Puis au moment
de l’augmentation de salaire, l’initiée, après son engagement sur sa
fidélité,
sa prudence et sa persévérance, est installée en demi-cercle à l’Orient
à la gauche
de la Vénérable Maîtresse et reçoit une preuve de mérite : le
mot de passe
Schibboleth. Puis vient le compas au deuxième voyage, après avoir été
invitée à
utiliser les cinq sens pour mieux se connaître. Et c’est munie du
compas dans
la main droite, coté de la colonne Jachin, de la Beauté, de la Sagesse
et du
Soleil, lieu où les compagnonnes seront éclairées que le cartouche
d’architecture est dévoilé au plateau de la trésorière. Le
compas est un instrument de mesure chez les
bâtisseurs de cathédrale, il est présent dans nos trois grandes
lumières, c’est
la représentation symbolique de la fidélité et de la mémoire, ainsi il
peut
rapporter et saisir des longueurs précises d’un endroit à un autre. Il
assure
une fonction symbolique de vérification et de cohérence entre les actes
et les
paroles. Le compas est encore fermé, mais munie de la règle à 24
divisions,
l’initiée calculera la juste mesure de son rayon propre à chacune le
moment
venu. Après les 5 voyages le récipiendaire est invitée par la Vénérable
Maîtresse
à contempler l’Etoile flamboyante qui brille à l’Orient au centre de
laquelle
resplendit la lettre G symbole de la quintessence de la Connaissance,
du
Principe suprême. La compagnonne voyage et reçoit le nécessaire pour
comprendre
qu’elle est un microcosme à l’image du macrocosme. Cette étoile, la
future
Maîtresse la retrouvera, mais à l’Occident, pendant son élévation, lors
de la
marche à reculons, indiquant le chemin initiatique parcouru de la
circonférence
au centre avec la réalisation intérieure de l’ Etoile flamboyante. La
compagnonne tournée vers la sphère céleste tout en parcourant la sphère
terrestre en a fait la synthèse. Les
références au centre prennent leurs pleins
épanouissements au troisième degré. Lors des travaux à ce degré le
rituel nous
informe que nous pourrions retrouver les secrets véritables de la
Maîtresse
Maçonne au centre du cercle, car le point central est le siège de la
force
inconnue qui maintient la cohésion de la construction universelle. Et
puisqu’il
est midi et que nous avons 7 ans et plus, la Très Respectable Maîtresse
ouvre
les travaux en Chambre du Milieu. En F M c’est le lieu où la
compagnonne est
élevée au grade de Maîtresse, cette dernière va changer de niveau de
conscience, grandir dans son rapport au monde. La Chambre du Milieu
symbolise
le centre de la FM, elle est constituée du point de départ représenté
par
Maître Hiram, possesseur de la Parole. Sa circonférence englobe
l’univers,
notre Temple est le microcosme reflet du macrocosme, c’est la demeure
de la FM
qui cherche à s’accomplir. A tous les degrés les travaux maçonniques
s’accomplissent à couvert afin de con-centrer, réunir en un point, le
centre
des Forces destinées à retourner vers la circonférence, vers
l’extérieur afin
de porter au-dehors l’œuvre commencée dans le temple. Le
temple comme je viens de le dire est la
reproduction terrestre d’un modèle transcendant. Si le temple constitue
l’image
du monde c’est parce que le monde en tant qu’œuvre de l’UN est sacré.
La
sacralisation du temple sanctifie continuellement le monde car il le
représente
et à la fois le contient. Le centre est le père du temple, son espace
sacré
rend possible « la fondation du monde » « Là
où le sacré se manifeste, le réel, se
dévoile » écrit Mircea Eliade. L’irruption du sacré n’est donc
pas
seulement un lieu fixe au milieu du profane, il est un centre dans le
chaos et
la sacralisation d’ un lieu est aussi une rupture de niveau qui rend
possible
la communication entre le ciel et la terre. « Flavius
Joseph historiographe judéen du premier
siècle écrivait à propos du symbolisme du temple que la cour figurait
la mer
(c'est-à-dire les régions inférieures), le sanctuaire la terre, le
saint des
saints le ciel. Toute manifestation du sacré reproduit la fondation de
l’univers, le temps originel. L’expérience du temps sacré réalisée par
l’application
de nos rites nous permet de retourner dans le temps profane sans danger
car
nous sommes régénérées par la manifestation du Principe. Nous
pouvons passer ainsi d’un niveau à l’autre, la
franc-maçonnerie se situe à la fois au centre du monde, près de la
source
vivifiante de l’Un, tout près de l’œil du dôme, la porte étroite, qui
assure la
communication avec l’inconnaissable et c’est ainsi que nous pouvons
sanctifier
le chaos, travailler à la construction du temple universel. La
maîtresse
maçonne ira à la rencontre de son centre en chambre du milieu en
mourant une seconde
fois car comme l’écrit Maître Eckart théologien et philosophe
du treizième
siècle : « qui veut être ce qu’il devrait être doit
cesser d’être ce
qu’il est ». Ainsi
située la Chambre du Milieu est le cœur qui a
pour rôle d’irriguer le monde comme le cœur biologique est le centre de
l’homme. Centre de mouvement il existe un flux de retour et comme
l’exprime
René Guénon : « si il est d’abord un point de départ,
il est aussi un
point d’aboutissement, tout est issu de Lui, et doit finalement y
revenir ». Au troisième degré les déplacements dans le Temple
se font sans
temps d’arrêt et donc sans marquer d’angles, de fait la maîtresse
maçonne donne
à son parcours une figure circulaire. La
cérémonie d’élévation comporte d’ailleurs cette
déambulation particulière appelée : circumambulation qui
signifie
« marcher autour de » le bruit des pas autour de la
Sœur allongée sur
le sol main droite sur le cœur donc sur son centre et recouverte de son
linceul
lui fait percevoir qu’elle est à ce moment là au centre d’une ronde
incessante.
Ce cercle est réalisé par 9 sœurs qui effectivement tournent autour de
son
cadavre, bras droits étendus formant des rayons, elle est à ce moment
précis le
centre crée par le rituel de la circumambulation. La future Maîtresse
Maçonne
est sur le point d’être relevée par les 5 points de la Maîtrise et va
passer de
l’équerre au compas ; c'est-à-dire des connaissances à la
Connaissance. Le
premier travail de la Maîtresse Maçonne est de
tracé un cercle, cette fois elle reste debout, on lui remet le compas
fermé,
qu’elle ouvrira à sa mesure, le rayon sera propre à chacune selon ses
potentialités, le rapport entre son centre et le monde, de son minimum
vers le
maximum. La Maîtresse Maçonne voyage de l’Orient à l’occident et de
l’occident
à l’orient et par toute la terre, elle est passée du plan horizontal au
plan
vertical, et si elle se perd on la retrouvera entre l’équerre et le
compas ou
bien au centre du cercle. Très
Respectable Maîtresse J’ai dit. F\ L\ |
7004-B | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |