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Les métaux


Un travail sur les métaux pour un alias mercure! Je vais les aborder sur deux plans l'un profane, l'autre Maçonnique tout en m'efforçant de ne pas rompre le lien entre l'un et l'autre aspect.

Commençons par le jour de mon initiation. A ce moment, il m'a été demandé de me dépouiller de mes métaux avant de me retirer dans le cabinet de réflexion et de vivre mon initiation. Pendant l'épreuve de la terre, j'allais pourtant retrouver le mercure (métal liquide). Dans le Temple, n’ai-je pas entendu le tumulte du fer des épées lors de mon premier et deuxième voyage ?
- N'ai-je point vu ces mêmes épées pointées vers moi lorsque la Lumière me fut donnée ?
- N'ai-je pas dû m'accroupir et armé d'un ciseau (outil métallique) et d'un maillet commencer à tailler une pierre brute ?
- Bref, si j'avais abandonné des métaux, j'en retrouvais d'autres.

Ce devait donc être certains métaux et outils que je devais abandonner, pour faire place à d'autres, Maçonniques ceux-là. Dans les métaux que je laisse, il y a l'alliance, les pendentifs, les insignes éventuels. Signes d'appartenance quand ce n'est pas de liens avec des préoccupations profanes: L'alliance marque un lien avec une autre personne. La bague ou l'insigne marque un signe de distinctions. Les honneurs profanes, il nous faut les abandonner pour pénétrer dans le Temple certes mais aussi dans la vie de l'initié. En dehors des honneurs, il y a aussi le problème d'appartenance.

Si dans la vie profane nous sommes liés ou nous appartenons à une personne, confrérie ..., cela n'a plus cours dans le Temple où d'autres valeurs particulières s'échangent. Une autre fraternité fait place, d'autres outils s'imposent, nous entrons dans le règne d'un autre temps ou d'un espace hors du temps. En effet, la montre fait partie des objets métalliques que nous avons laissés. Le temps qui court, s'écoule est une préoccupation profane, le temps nous lie, nous tient. La montre est comme une menotte métallique qui nous lie au temps. Il est d'ailleurs bien expliqué que lorsqu'on va vivre une initiation mais aussi lorsqu'on assiste à une Tenue, on doit s'être dépouillé de ses métaux. Le métal qui vient du profane est aussi une liaison au monde profane, un point d'ancrage et de prise de pouvoir que nous lui offrons.

Si par exemple, je regarde ma montre durant une Tenue, ma pensée peut rapidement dériver sur le temps qui reste avant les agapes, déboucher sur des préoccupations profanes. Ma concentration, mon attention ne sont plus focalisées sur le travail de cet Atelier. Imaginons un GSM porté par un F:. dans le Temple, le voilà toujours lié au monde profane sans s'en rendre compte et pouvant semer la perturbation dans nos travaux. Tout cela pour dire que ces métaux sont des servitudes par lesquelles le monde profane peut nous retenir et nous éloigner de notre travail.

En prolongeant mon propos, je peux aussi dire après d'autres que l'abandon des métaux se fait aussi dans la pensée. Je devrais laisser sur le seuil du Temple mes préoccupations profanes, voir mes attitudes qui symboliquement sont autant de métaux plus ou moins nobles : Le bon verre des agapes, un travail profane en souffrance, l'état de santé de ma femme. Ce sont autant de préoccupations de nature et de puissance différentes mais qui risquent de me faire perdre le "fil d'Ariane Maçonnique" dans le labyrinthe de ma pensée. En fait, au fil de cette recherche, je me suis dit que les métaux profanes étaient autant d'entraves aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité. Pour la liberté, je pense avoir assez démontré les liens. Pour l'égalité, je rappelle les signes distinctifs, les armes d'autrefois, qui sont autant de marques de puissances qui n'ont pas cours dans cette enceinte.

Pour la fraternité, par prolongement, un étalage de métaux porteurs d'inégalité ne peut que nuire à la fraternité. Reste la question épineuse d'un métal qui passe le seuil du Temple et qui pourtant y a cours : l'argent. Il en existe un autre mais que le monde profane a abandonné: l'épée. Commençons par la dernière.

Deux versions m'ont été rapportées à ce sujet. La première situait l'entrée de l'épée dans le Temple au moment où la Mac\ d'opérative est devenue spéculative. Les nobles désirant se faire recevoir Maçon avaient réussi à arracher le droit de garder leur épée. Ce serait ici en totale contradiction avec les principes que j'ai énoncés précédemment. Deuxième explication mais toujours aussi contradictoire. Napoléon s'étant fait recevoir Maçon aurait lui aussi obtenu le droit de conserver son épée. Ce droit aurait été étendu à d'autres. Autre explication possible, l'épée aurait toujours fait partie de la Mac\. Bref, je garde mes questions.

Quant à l'argent ? En fin de Tenue ou lors des excuses avec obole nous versons notre pièce dans le tronc et cette pièce, c'est pourtant bien d'un métal profane qu'il s'agit. Faudrait-il comme dans certains Ateliers de certaines Obédiences faire verser ces sommes sur le parvis ? Faut-il considérer que cette contribution, même si elle vient du profane et est liée à des préoccupations profanes, est anoblie par l'usage qui en est fait ? Là encore le sujet mérite une planche.

Par extension, lorsque nous travaillons intellectuellement pour la Mac\, n'utilisons nous pas de nos métaux "psychologiques", n'y a-t-il pas des passions qui s'exercent ? Voici encore une nouvelle planche potentielle. Pour certains métaux, je parlerai non pas d'abandon mais plutôt de la nécessité d'une transformation, comme une transmutation de nature alchimique. Cette transformation devra s'opérer par le travail sur soi selon les règles de la Tradition Maçonnique.

J'ai dit.

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