Obédience : NC Loge : NC Date : NC

La marche du compagnon franc maçon

Marcher c’est faire des pas successifs pour aller d’un point à un autre. Dans le fait de marcher il y’a un aspect dynamique, énergique. Le sujet qui marche mobilise une énergie antérieure et en acquière sous une autre forme.

La marche c’est l’exécution de ce mouvement par une série des pas dont la succession met le sujet qui marche en mouvement. Ce mot marche est à distinguer du mot démarche qui a une connotation qualitative et  prospective.

Il y’a plusieurs types de marches possibles. La façon de marcher c'est-à-dire la marche peut caractériser un individu, une espèce ou une circonstance de la vie, les exemples sont nombreux et évidents. Cependant il y’a dans toute marche des éléments constants : un point de départ (l’origine), une trajectoire, sur cette trajectoire, des étapes, un point d’arrivée et un sens. Tout ces aspects sont observables dans la marche du compagnon franc maçon.

En F\ M\ la marche c’est la façon rituelle d’entrer et de se déplacer dans le temple pendant les travaux. C’est au moment de sa réception comme compagnon que la marche de son grade lui est enseignée par le frère expert sous la direction du 1er surveillant qui dit : cf p 53 du rituel du 2ème degré.

- « …Je vais maintenant vous expliquer la marche du compagnon. F\…Expert, vous exécuterez au fur et à mesure.

Lorsque vous pénétrerez dans une loge de compagnon après avoir donné le mot de passe au couvreur, vous exécuterez d’abord les trois pas de l apprenti en adoptant le signe d’ordre d’apprenti, vous saluerez successivement le V\ M\, et les deux surv. …Vous vous mettrez au signe d’ordre du compagnon et exécuterez la marche du compagnon ». C’est à cet instant que le frère expert en fait la démonstration.

Du point de vue descriptif, cette marche du compagnon F\ M\ commence à l’occident, entre les deux colonnes ou le compagnon se met donc à l’ordre d’apprenti. Il fait ce que le frère expert venait de lui apprendre c'est-à-dire les trois pas d’apprenti, il salue le V\ M\, les 1er et second surveillants. Il se met à l’ordre de compagnon main droite sur le cœur avec les doigts symbolisant l’arrachement du cœur et la main gauche repliée à 90 degrés. Dans cette position le compagnon fait un quatrième pas latéral à 45 degrés de la trajectoire initiale vers le midi, Il fait enfin un cinquième à 45 degrés vers le septentrion pour revenir sur la trajectoire initiale. Il salut le V\ M\.

Du point de vue symbolique la marche du compagnon porte la symbolique du nombre 5. L’âge du compagnon est 5 ans. Sa marche est composée de cinq pas, sa batterie est formée de 5 coups espacés. Il marchera désormais vers l’étoile à cinq branches qu’il a aperçue. Si on considère les neufs premiers nombres, 5 représente la médiane. On peut penser que le grade de compagnon est un grade intermédiaire, médian. Ce chiffre est celui de l’équilibre et de l’harmonie. Les Pythagoriciens considéraient 5 comme un trait d’union entre le ciel et la terre. Du point de vue analytique on constate que : le compagnon exécute d’abord les trois pas d’apprenti qui sont faits dans la continuité de l’apprenti. Cela signifie que toute ascension ne peut se faire qu’en posant le pied sur la marche précédente. Les trois premiers pas du compagnon ressemblent aux trois premières marches d’escalier sur lesquelles le compagnon doit s’appuyer. Les acquisitions nouvelles supposent donc que les précédentes aient été maitrisées. Le quatrième pas à 45 degrés vers le midi symbolise les possibilités exploratrices du compagnon qui peut dès lors enrichir ses connaissances maçonniques par les voyages qu’il est autorisé d’effectuer puisque les cinq voyages effectués pour son passage au grade de compagnon l’ont invité à découvrir le monde. Mais tel l’oiseau qui plane dans le ciel et retombe toujours sur son nid, le compagnon revient toujours sur sa trajectoire de départ, c’est le sens du cinquième pas. Ces possibilités de voyages sont un enrichissement mais pas un égarement.

Le compagnon poursuit le même but que l’apprenti, il marche vers la lumière c'est-à-dire vers l’EST ou Il a aperçu l’étoile flamboyante. Mais dans son parcours il suivra pourra suivre la lumière des fenêtres qui éclairent désormais son chemin. La lueur d’une fenêtre peut attirer le regard et l’attention du compagnon mais il devra toujours revenir vers la vraie lumière et se replacer sur l’axe de la rectitude.

En conclusion, puisque marcher c’est aussi aller par des pas successifs à la recherche de quelque chose, on peut penser que certaines clés des messages que nous enseigne la franc maçonnerie sont peut être cachées dans l’art de se déplacer en suivant vers l’EST, la lumière.

V\ M\, j’ai dit.

J\ M\


6039-8 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \