Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Conversations


Il m’apparaît que la F\ M\ est de tradition orale, sans occulter la lecture des Travaux de la dernière Planche Tracée, aussi, ai-je pris la délicate décision de vous exposer mon Morceau d’Architecture avec ses imperfections et ses affres.

J’ai été sollicité pour traiter ce sujet, afin peut-être de mesurer les progrès éventuels réalisés depuis que la parole en loge m’a été autorisée ; peut-être aussi parce que j’en use, voire en abuse, notamment dans la vie profane et professionnelle.

Comprenons la dualité constructive du silence et de la parole, il me semble que c’est au travers du silence que l’on découvre la véritable parole.

Si les MM .°. m’ont accordés la parole, c’est parce que je suis supposé avoir acquis la capacité intérieure de construire la parole en utilisant les outils symboliques.

Enfin, je perçois un clin d’œil faisant suite à la Pl \ sur le Silence avec le Delta M\ :
Ø      Symboles – Silence – Rituel. 
Ø     "La plus grande révélation est le silence." [Lao-Tseu]

Par ailleurs, si je peux invoquer "Gloire au Travail", c’est parce celui-ci m’a enrichi sur des recherches et un travail introspectif qui initialement ne m’était pas naturel.

Quels sont le sens et la recherche de mon travail ?
Ø            D’une part, il me semble sain, enrichissant et nécessaire de vouloir établir des rapports humains ; ce qui nous différencie des espèces animales et végétales.
Ø            D’autre part, nous avons, si nous le désirons, la possibilité d’installer entre nous un éventail de circonstances propice à la conversation.

·              Gardons en mémoire que :
"La plus importante et la plus négligée de toutes les conversations, c'est la conversation avec soi-même".

Pourquoi ai-je choisi le pluriel ?
Ø            Parce qu’il ne s’agit pas de relater une conversation mais de réfléchir au principe même de la conversation et de toutes nos conversations.

Cette Pl\ sera décomposée en trois partie ;
Je débuterai tout d’abord par la notion générale de la conversation avant d’engager sur le monde profane avec ses possibilités, ses recherches et ses stigmates, après cela, sur la F\M\ et ses symboles en comprenant également quelques éléments de comparaison.

Tout ceci assortis de mes réflexions et de mes impressions plus personnelles.

Conversations 

La conversation met en scène au minimum deux personnages mais aussi un nombre limité d’interlocuteurs ce qui la distingue du colloque par exemple.

Le terme de conversation ne préjuge pas du contenu de celle-ci.
Il peut être badin ou très sérieux, voire passer de l’un à l’autre au gré des fantaisies des participants, de leur humeur, de leur état d’esprit du moment.

Elle se passe en tous lieux, un quai de gare, un bistrot, un salon, un avion, pendant un dîner, dans les parvis de Temple ou d’église et en principe en dehors de toute cérémonie.
En conséquence, il ne saurait y avoir de conversation pendant un discours, une tenue, un événement officiel etc.…

La conversation n’est pas exclusive d’une autre activité, même si faire deux choses en même temps n’est pas un gage de profondeur dans la réflexion.
On peut converser en travaillant en déjeunant, ou en faisant du sport par exemple.

Sa principale motivation est le plaisir.

La conversation peut se faire en présence de l’interlocuteur, mais aussi par téléphone ou par mail ou même par SMS. Dans ce cas, l’écrit prend la forme orale y compris avec des questions, comme si la réponse pouvait venir instantanément. Il s’agit là d’une conversation à distance, c’est donc la forme rédactionnelle ou le ton qui définissent la conversation.

Enfin, une conversation est privée et non pas publique mais elle peut naître entre des personnes qui ne se connaissent pas. Ainsi elle peut avoir un caractère confidentiel ou pas, au choix des participants. Un sourire seul peut la faire naître et elle peut s’engager sous n’importe quel prétexte. Elle peut n’avoir pour objet que de faire passer le temps comme par exemple dans la salle d’attente d’un médecin.
La conversation n’a donc pas nécessairement de caractère informatif.

La conversation reste avant tout, en principe, un échange, ce que traduit la racine latine du mot ( cum); dans le cas contraire il s’agirait de soliloques croisés, chacun poursuivant son idée comme dans l’introduction de « la cantatrice chauve » de Ionesco. Elle se caractérise donc par une interaction de sorte que le propos de l’un fait réagir l’autre. Elle ne doit pas s’envenimer sinon elle devient querelle, dispute ou discorde ; en changeant de ton, elle change de nom. Elle apparaît plus sereine que la discussion qui suggère un désaccord.

La qualité d’écoute y est primordiale et comme dans nos instances il convient de laisser parler et de savoir écouter.

La conversation peut donc être considérée comme un processus pour la mise en commun d'informations, des connaissances, de la culture et de son partage.

Soyons prudent cependant car ;

Ø      La différenciation linguistique est une caractéristique générale des parlers humains : aucune langue n’est parfaitement homogène.
Le français de Lille a des caractéristiques qui ne sont pas celles du français de Lyon ou de Nancy.
Un ami japonais désirant montrer le grand respect qu'il éprouve pour la famille d'un ami européen l'invitant à dîner apporte à la maîtresse de maison une fleur considérée comme l'une des plus belles au Japon : un chrysanthème.
Gêne garantie chez celle-ci, pour qui cette fleur est symbole de cimetière.

La conversation ne serait elle qu’un jeu de bienséance de l’esprit, lissée de telle sorte que celle-ci deviendrait insipide ?

Doit on encenser notre interlocuteur afin d’établir un dialogue de courtoisie ?
Tout cela me semble faux, tant dans le fond que sur la forme !

Que penser des cercles de conversation dans lesquels les beaux esprits se rencontraient ?
Que de convenances ou d’affrontements incendiaires !
Ils furent cependant les précepteurs, les alambics de grandes et nobles idées.

Monde profane :

Si nous subissons le dialogue, aussi rationnel soit il, de l’interlocuteur, nous entrons donc dans un principe unilatéral qui ne peut qu’engendrer des conflits, voire des violences parce qu’il existe des sujets qui fâchent.

Nous introduisons indéniablement une spirale d’une volonté affirmée par les interlocuteurs de s’imposer vis à vis du ou des autres, et nous rentrons dans le cadre de la communication.

Pour exemple ; le cas des conflits des banlieues, des manifestations et des grèves exponentielles parce nous rencontrons souvent des volontés rédhibitoires entre le pouvoir et le citoyen.

Cela produit donc un échec dans la conversation.

Autres exemple que sont les conférences de Presse qui représentent la négation même de la conversation parce qu’il n’existe qu’une transmission de message et donc aucun d’échange.
Il ne faut pas négliger, également, les violences de ceux qui ne peuvent s’exprimer ; par exemple certains enfants, le manque de possibilités de relations des plus démunis, et tellement d’autres.
                                                                                                                     
Ces violences, initialement verbales et provocatrices, peuvent devenir physiques s’il n’y a pas de volonté d’échanger de part et d’autre, à l’instar de quelques personnages célèbres atypiques.                  

Nous pouvons nous apercevoir qu’il s’avère une difficulté croissante d’échange avec de plus en plus de personnes car cela devient une volonté pour convaincre d’ou un dogme et une propagande.                                                                                                                  
Si, dans le monde profane, nous souhaitons une conversation aboutie, nous pouvons échanger avec différents objectifs afin notamment d’atténuer les conflits et permettre ainsi la réconciliation éventuelle et éviter toute confrontation et affrontement direct.

Dans la conversation, nous permettons à l’autre de découvrir nos sentiments, nous reflétons humainement nos sensibilités et nous transmettons un message annihilé de certitudes pour le plaisir de construire une conversation et ainsi de s’enrichir avec toute l’écoute nécessaire pour la compréhension, dans le respect l’un de l’autre.

Ø            "Si les autres se mettent à parler, la conversation devient impossible".

Comprenons aussi qu’"Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut point entendre" !

S’il m’avait été donné la qualité de la conversation dans le sens noble et profond du terme, il en eut, peut être, été autrement de mes relations de couple !

Nous pouvons observer que les conversations drastiques du monde profane chavirent souvent en diatribes par antonymie au regard Frat .°. que les SS\ et les FF\ offrent.
 
Notre Chaîne d’Union permet de réunir toutes les SS .°. et tous les FF .°. de tous les rites et de tous les pays. Ce qui nous différencie par évidence du monde profane.

Ce qui nous amène naturellement au verbe Communiquer qui provient du latin « communicare » qui signifie « mettre en commun ».

Communiquer implique souvent de transmettre une certitude, une vérité qui sert souvent la propagande, développe le rôle commercial, propulse la politique sans occulter l’aspect social et professionnel.

La communication peut être divisée en quatre catégories.
Ø      Sur la subjectivité des idées, qui servent souvent à étendre la compréhension et la sensibilisation.
Ø      Sur des faits objectifs, qui serviront à consolider un avis largement répandu.
Ø      Sur d'autres personnes, le plus souvent absentes.
Ø            Sur soi-même.

Les aspects techniques de la communication ont pour objectifs :
Ø            De faire passer un message, une information, une connaissance, ou une émotion, à transmettre.
Ø      De créer une norme commune pour se comprendre,
Ø      De créer une relation pour dialoguer fréquemment, ou de relancer le dialogue,
Ø            D’obtenir une influence pour inciter l'autre à agir selon sa volonté.

C’est aussi une forme de manipulation ou pour modifier le comportement d'autrui.
Il n’existe donc pas de réciprocité !

Cependant, notre vie de tous les jours est basée sur une communication de tous les instants, le désir de se comprendre réciproquement et de se faire reconnaître par nos propos.

Est-il besoin de parler pour communiquer ?

Que l'on se taise ou que l'on parle, tout est communication.
La conversation ne se limite pas à la parole. Nos gestes, notre posture, nos mimiques, notre façon d'être, notre façon de dire, notre façon de ne pas dire, mais aussi les expressions du visage complètent le propos et en disent parfois plus long.
Le ton et les intonations participent aux informations émises par le locuteur.
Toutes ces dispositions « parlent ».

Jusqu’où l’influence de la communication nous propulse t’elle dans l’irrationnel ?
Le pouvoir de la communication est-il illimité ? Jusqu’ou peut-on aller et de quel droit ?

Utiliser des images magiques qui permettent une félicité et un échange positif ou des images choquantes qui heurtent pour mieux vendre.
Elles peuvent être négatives intellectuellement par les nombreux supports tels que les médias, les livres, les revues sans oublier le plus plébiscité : Internet, présent dans des lieux professionnels, ludiques, culturels, sportifs et dans les associations.

L'ensemble des moyens et des techniques permet inéluctablement la diffusion d'un message auprès d'une audience plus ou moins vaste et hétérogène à l’aide de quatre pratiques ;
Ø      La quantité d'informations requises portant généralement sur un sujet précis.
Ø      La qualité en affirmant ce que vous savez vrai en étayant des preuves si nécessaire.
Ø      La maxime de relation "parlez à propos",
Ø            Et celle de modalité. Etre clair, bref et concis.

Il existe, aussi, trois orientations sous l’aspect physique ;
Ø            Les personnes petites et minces,
Ø            Les autres de corpulence moyenne,
Ø            Et d’autres plus forte.

Nous pouvons assurément classifier quatre tempéraments ;
Ø            Les nerveux,
Ø            Les sanguins,
Ø            Les bilieux,
Ø            Et les lymphatiques.

Ces orientations et ces tempéraments offrent au départ une certaine connaissance des individus que caractérisent les tempéraments et permet de cerner rapidement leurs archétypes.
 
La plupart des managers, des hommes politiques ou des démagogues se servent de ces précieux vecteurs techniques.

Concernant le dialogue, il tend vers le monologue et est calqué sur le discours.
Il s'attache également à des thèses philosophiques, morales et politiques et prend souvent une allure didactique.

Pour le discours, c’est une présentation orale par une personne destinée à un groupe.

Que dire de la parole, si ce n’est Platon qui définissait la pensée comme la parole intérieure.
Chez nous en L\, la parole est-elle confisquée, perdue ou donnée ?

Il me semble que nos symboles me permettent de découvrir ces interrogations !

Ø            "La parole même maîtrisée est toujours un peu irresponsable". 

Monde M\

Si en L\ nous sommes tenus au silence, puisqu’il n’y a de conversations que sur les parvis, l’orateur s’adresse à l’assemblée pour échanger à travers le Pavé Mosaïque ou le V\M\.
Ce dernier filtre les différents échanges.
Il est évident que l’orateur devient soliloque car il ne peut y avoir ni de questions ni de réponses directes en L\

Serait–ce une technique permettant une conversation philosophique pour améliorer et construire par la pensée commune, l’être, la L\ en particulier et la société en général ?

Il apparaît, donc, tout l’intérêt du Pavé Mosaïque qui nous permet de réunir ce qui est épars, de comprendre et d’apprécier le sens de l’intervention et des réflexions de nos SS\ et de nos FF\.

Ø            L’écoute est une des formes les plus perfectionnées de l'art de la conversation.

La prise de parole de l’orateur alimente une réflexion interne à l’assemblée réunie qui si elle le souhaite apporte sa pierre à l’édifice.

Aujourd’hui, je peux affirmer que l’étude de nos symboles M\ ; à savoir, le Maillet et le Ciseau, la Règle et le Compas, l’Equerre et le Niveau, et un Levier, la pratique de notre rituel, le silence de l’App\ et les voyages du Comp\., m’éclairent sereinement quant à l’utilisation mesurée et réfléchie de la conversation au dehors du Temple.

À chaque fois que je les revisite, ils m’enrichissent d’un éclairage nouveau sous un angle différent.

Ils m’enjoignent toute latitude à externaliser dans le monde profane, au travers de la conversation, une attitude M .°. d’honneur, d’équité et de probité.

Il me semble que nous, FF\MM\, pouvons échanger sans imposer nos volontés, avec tout l’Art qui nous est proposé et que nous avons acquis afin de répandre, sans dogme, ni postulat, la Vérité, c'est-à-dire, le sens des hautes valeurs morales ; L’Equité et la Probité !

Si la politesse nous permet d’échanger et de rechercher avec l’esprit de concorde, ce sont nos différences qui nous enrichissent ! 

Amusons-nous un peu !

Ø      Pourrions-nous supposer que les lunettes seraient protectrices pour son utilisateur ?
En effet, les yeux nus livrent les pensées et dévoilent, affirment ou infirment un      propos, une hésitation, une intention.
L’interlocuteur à lunettes voit à travers et son regard ne peut être pris.
Il est protégé par d’éventuelles agressions et assure ainsi tout son temps dans la réflexion et gère ainsi la conversation.

Conclusion :

Ø            "L'esprit est le sel de la conversation, non sa nourriture". [William Hazlitt]
Ø            "Le but de la conversation ne doit pas être la victoire, mais l'amélioration."

J\ J\

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