Elles sont toutes différentes : Mains de bébés, mains d’ados, mains d’hommes, de femmes, de vieillards. Elles sont grandes, fines, courtes, larges, belles, parfois déformées par la maladie ou transformées par un travail manuel rude. Chacune porte une identité et est unique, pareille à l’être humain qui la fait vivre.

Prenons le nouveau né, les mains sont sa première forme de langage, il met le pouce à la bouche, avec ses mains il peut explorer le monde qui l’entoure et se sécuriser en tenant un objet. Tous les papas et toutes les mamans ont un jour mis un doigt dans la main de leur enfant et ont pu constater que tout de suite celui-ci serrait ce doigt tendu. On peut donc remarquer que la main participe au développement de l’Homme depuis sa naissance et l’aide à mieux comprendre ce qui l’entoure. La main est non seulement notre première forme d’expression mais elle accompagne également souvent notre langage, voyez les méditerranéens avec leur gestuelle lors de conversations animées.

N’oublions pas l’alphabet des sourds muets qui sans lui laisserait définitivement ces hommes femmes et enfants dans une obscurité totale. Parfois la gestuelle des mains devient un art notamment pour le magicien, le jongleur et les danses orientales, vous avez certainement assisté une fois ou l’autre à ces danses Asiatiques où l’on voit parfaitement ces longues mains féminines faire une espèce de mouvement qui transmet assurément un langage connu par certains initiés.

La main, est la seule partie du corps avec le visage que l’on expose à nu, à la vue de tout le monde. Parfois on l’habille pour dissimuler une maladie, une mutilation ou par souci d’esthétique, dans nos régions pour la tenir au chaud, vous mesdames, vous la parez de bijoux ou de vernis à ongles. La main par son apparence ou sa décoration peut exprimer un rang social. La main reste rarement inactive elle exprime nos sentiments même lorsque nous n’en avons pas conscience, un sculpteur fait remarquer je cite :

« Il peut y avoir risque de dérapage de l’esprit si le sculpteur n’est pas attentif aux mouvements spontanés de sa propre main. »

Nous aimons souvent les cacher dans la profondeur de nos poches, dans le dos ou sous la table, à l’abri des voyeurs. Il est vrai qu’elles affichent au grand jour nos angoisses, nos émotions lorsqu’elles tremblotent, touchées par la maladie, elles trahissent notre difficulté à être naturel face aux autres.

La main symbole : « Levez la main droite et dites je le promets »

Nous avons tous été confrontés ou entendu ce serment, la main levée à nue paume présentée « Comme pour dire Je n’ai rien à cacher » La main devient alors le symbole de notre pensée livrée en plein jour, de notre « bonne foi » Montrer l’intérieur de sa main c’est mettre à nu, symboliquement sa conscience aux yeux de tous.

Une simple poignée de main apporte un message à l’autre et nous en transmet automatiquement un en retour, La fermeté du geste, la chaleur, la froideur, la position de la main, la sensibilité, offerte ou non.

Imaginez l’émotion que pourrait produire le refus d’une main tendue.

On ne peut pas oublier la main qui soigne, qui donne la vie, la main qui répare la main elle- même, la main qui console, qui apaise sans oublier la main qui caresse.

La caresse est, je pense, l’expression de l’Amour dans la connaissance l’autre.

SARTRE a dit : « La caresse n’est pas un simple effleurement, elle est façonnement » Elle est une transmission de sentiments, caresser c’est donner et, implicitement, recevoir, connaître, découvrir l’autre et se connaître soi-même à travers les esprits réunis dans une harmonie commune.

La main du Maître Franc Maçon d’un geste sûr va vérifier le Trait, celui-ci va devenir vie dans la main de L’Apprenti et du Compagnon. La main offrira ainsi la connaissance venue

de la nuit des temps. Le Verbe va se muer en gestes et l’œuvre ainsi obtenue élèvera notre esprit.

La main a une particularité par rapport à nos autres sens, elle est la partie agissante de notre corps. Elle sert non seulement à prendre mais également à comprendre elle peut caresser mais aussi frapper. Ne dit-on pas « Joindre le geste à la parole ? »

C’est notre conscience qui, à travers la main et avec elle, va toucher, ou réaliser le bien pour le mal.

Cette maîtrise de nos mains prend toute sa valeur au Temple où aussi bien les officiers que tous les Frères qui participent à une Tenue se doivent d’exécuter les gestes nécessaires au rituel avec la plus grande rigueur, car les mains, sont mises à forte contribution par l’esprit. Le geste qui donnera rigueur au maillet, l’allumage des petites lumières, tout traduit l’intérieur des êtres qui les exécutent et ce qu’ils redonnent à l’extérieur se ressent souvent à travers les mains. Rien n’aurait vraiment de valeur en Maçonnerie sans l’Amour et la Fraternité.

La Fraternité est le ciment indispensable à la construction de notre Temple de l’Humanité et la main du Maçon va le rendre visible à l’autre. Quoi de plus beau dans une chaîne d’union une main blanche qui s’offre à une main noire ou le contraire le principal c’est qu’elles s’unissent pour le bien de l’Humanité même si ce n’est qu’un court moment cette pression des mains reste gravée dans notre esprit.

Non seulement visible cette perception va entrer en nous et se transmettre à nouveau.

La Chaîne d’Union est ainsi créée pour l’Amour du prochain et le bien de l’Humanité, ce travail incessant que les Francs Maçons se donnent comme un impératif de reconnaissance envers leurs prédécesseurs.

LA FRANC MACONNERIE EST NÉE DE LA HAINE DU MAL ET DE L’AMOUR
DU BIEN CET AMOUR DU BIEN QUE LE FRANC MACON SE FAIT UN DEVOIR
DE TRANMETTRE PAR LA MAIN ET L’ESPRIT

C\ R\

Lue à la Saint-Jean d’Hiver du 18 décembre 2010