| GODF | Loge : La Fraternité Cauchoise | Date : NC |
La Main
Aristote disait:
« la
main est l’instrument des instruments »
Elle est d’évidence, complémentaire de l’esprit dans l’exécution de notre volonté, de notre perception limitée à notre propre connaissance, notre culture, nos habitudes, notre morale, nos conformismes et notre façon de penser. C’est le souvenir qui va émerger et se superposer à l’acte pour comparer, étudier, prendre avec ses mains (comprendre donc) pour connaître, reconnaître, analyser progresser dans la dualité: pensée et acte. C’est notre différence fondamentale avec les mammifères anthropomorphes qui ont eux aussi une main avec un pouce opposable. Il peut y avoir instinct et outil mais il n’y a pas d’accord structuré de la pensée. Ce qui caractérise l’ancestralité commune entre les grands singes africains et celle des hommes c’est à partir où aux alentours de trois millions d’années, une branche unique est porteuse de conscience. Le langage, qu’autorisent alors l’accroissement de l’encéphale et la transformation des régions gnathique ( concernant les mâchoires) et pharyngienne ( du pharynx) doit se développer à partir de ce moment là et avec lui ces dialogues constants entre cerveau et mains. On voit peu à peu s’élever la pensée symbolique et pour l’accompagner le respect de l’autre (l’histoire de l’homme d’Yves Coppens page 181). En premier lieu, la main a une fonction de service elle met à exécution ce qui est dicté par la volonté. La deuxième fonction est sensitive, elle perçoit et transmet au système nerveux central les sensations chaud froid douleur doux rugueux etc…. La main symbole évident du compagnon et du chiffre cinq est l’outil primordial de l’espèce humaine. La main inscrit l’humain comme un bâtisseur, par extension: le franç-maçon du passage au grade d’apprenti, à dégrossir la pierre brute à celui de compagnon au polissage de la pierre et à la construction du temple. Si l’outil prolonge la pensée, c’est la main guidée par la pensée qui va forger l’outil nécessaire, de Tubalcaïn ( loué soit son père) au moteur à explosion de l’écriture à l’informatique. Au 16ème siècle, outil se dit UTIL U-T-I-L par association avec l’adjectif utile. L’outil permet à la main, d’améliorer et d’ajuster le geste, trait d’union entre l’esprit dont la main est agent d’exécution et la matière. Lien évident entre les cinq sens, la vue pour la mesure et le niveau, l’ouïe pour la résonnance de l’outil sur la pierre exploitable, étincelle et odeur de pierre à fusil, résurgence des âges farouches, le toucher pour vérifier un poli, une courbe sculptée le goût quand on se tape sur le pouce! Main droite et main gauche ne sont pas considérées de la même façon. La droite de DEXTRA en latin donne dextérité en français alors que la gauche qui se dit SINISTRA se dit toujours ainsi en italien. Etre adroit ou gauche en français indique une antinomie qui date de l’Antiquité, et pourrait on penser la tradition chrétienne y étant pour beaucoup. Erreur, déjà dans les religions polythéistes, notamment en Grèce la conception idéologique du monde est définie ainsi - en haut à droite le bon et le beau, les sentiments élevés en bas à gauche le mauvais, le laid, les bas sentiments (histoire n° 331) Chez lez Egyptiens, cela ne devait pas être le cas, ainsi devant l’impossibilité pour un droitier de reproduire une représentation d’Horus taillée à même un pan de falaise, au sud d’Abou Simbel, on fit venir un dessinateur gaucher qui le copia avec facilité. Dans la Grèce antique, les philosophes comme Platon, Ptolémée et Aristote accordaient une importance considérable à la main, la chirologie était à l’origine une science traditionnelle. Dans la Kabale et le Soufisme, un système de correspondance existe entre les puissances divines, les lettres, les nombres et diverses parties du corps. Dans cette symbolique, la main gauche indique l’ensemble des aptitudes, dispositions et tendances de la nature de l’individu, ce qui constitue son caractère inné, alors que la main droite renseigne sur les traits de caractère acquis, mais ceux-ci se modifient continuellement sur une période de quatre mois, qui correspond au parcours complet d’un cycle zodiacal avec ses quatre éléments dans l’ordre: Le feu - la terre - l’air - l’eau Les pythagoriciens évaluaient les aptitudes d’une personne par les lignes de la main et du visage. Aucune main, aucun visage n’étant identique, la main reflète le caractère unique de notre propre personnalité, confirmée par nos empreintes digitales. Chez les Hindous, la main gauche servant aux ablutions intimes est impure. Dans la tradition islamique, la chirologie se rattache à la science des noms divins qui sont au nombre de 99, le 100ème étant l’ineffable celui que tout initié doit retrouver. On retrouve ce nombre en ajoutant les deux chiffres en arabe inscrits dans la paume de nos mains, le trait c’est le 1 et le v à l’envers le huit face à une image qui reçoit son image inversée comme dans un miroir le 81 à gauche et le 18 à droite, ajoutés font 99. Dans la tradition hébraïque, le mot YADA qui signifie connaissance est construit sur la racine YAD qui veut dire main. La main est l’organe du toucher, du tactile qui ouvre la porte au toucher spirituel. La voie de la sagesse et de la connaissance passe par la maîtrise de la pensée et de l’action. C’est-ce que l’on retrouve dans l’enseignement de LAO TSEU lorsqu’il dit: « Il faut créer sans posséder, travailler sans retenir, produire sans dominer ». Je m’en excuse auprès de l’atelier mais je ne peux m’empêcher d’admirer un homme qui vingt cinq siècles avant, a exécuté le capitalisme en trois petites phrases. Dans les mystères anciens, tout comme chez les juifs et les musulmans, le fait de se laver les mains constitue toujours aujourd’hui une cérémonie préalable, soit à l’initiation, soit à un acte d’ordre exotérique (accessible à tous). Parce que symbole des activités et des actions humaines, revêtir nos mains de gants blancs, c’est rendre visible à tous la pureté de nos actes, voire de nos bonnes moeurs. Il y a identité entre l’acte et la main «
AUX PURS, TOUT EST PURS
OU QU’ILS AILLENT »
J’ai dit vénérable Maître J\M\ T\ |
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