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Les mains libres du 5ème et dernier voyage


Un voyage n'est ni une errance ni une promenade.
Ce n'est pas une errance, un déplacement en pure perte. Un voyage a un début et une fin et à la fin, on doit se retrouver à un endroit connu ou pour le moins choisi. Ce n'est pas, non plus, une promenade, un batifolage. Le voyage à un point de départ et donc une suite ; connue ou pas. Le voyage doit avoir un sens et dans le cas le plus abouti le voyage est une quête.

Facile à dire mais appliqué au compagnon...

Le compagnon peut et doit s'écarter de la ligne de l'apprenti pour explorer le monde extérieur, à la condition toutefois qu'il sache revenir à la règle et suivre toujours sa marche vers l'étoile. Revenir à la règle c'est surtout ne pas s'en écarter, coller au rituel.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
 Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
 Vivre entre ses parents le reste de son âge !

On voit la que le voyageur, Ulysse en l'occurrence, ne rentre pas de voyage comme il en était parti,. Il rentre plein d'usage et de raison.
C'est à dire qu'il a mis son temps à profit pour acquérir de l'usage et de la raison. Pour grandir, pour s'améliorer. Pour cela le voyageur doit s'efforcer de garder tout le temps l'esprit libre. Ouvert. Ouvert aux idées et aux rencontres.
L'esprit libre et dans la continuité les mains libres. Ces mains qui nous appartiennent qui sont partie intégrante de notre être tout autant que notre cerveau.
Avoir les mains libres c'est déjà avoir les mains vides, désarmées inoffensives. Avoir des mains qui invitent à la rencontre et au partage
Avoir des mains vides, c'est aussi avoir des main qui vont pouvoir se charger de ce que la nature des lieux met à notre disposition
Avoir les mains libres (et de bonnes mœurs certainement ) pour pouvoir être disponible, accessible. Pour ne pas faire peur.
Pour pouvoir revenir « chargé » du voyage.
Automatiquement le message passe, ces mains libres et sans entrave obéissent à un esprit libre et sans entrave

Le compagnon que je suis est un homme libre (et de bonnes mœurs certainement), un homme prêt à l'échange, à l'écoute et à l'amour.
Mes rencontres de voyages vont charger mon esprit de ce que la nature des autres met à ma disposition.
Par ailleurs, avoir les mains libres correspond à autre chose qu'aux mains vides.

Je pense que ce 5eme voyage est vraiment l'aboutissement des 4 premiers et si il fait  un tout avec eux il leur donne aussi tout leurs sens.

A chacun des quatre premiers voyages symboliques que nous faisons correspond un outil et des moyens ou objets de la Connaissance. A nous d'en trouver et connaître le bon fonctionnement et l'utilité.
Si ces quatre voyages sont faits avec application, le compagnon qui connait les outils, qui s'instruit des 4 premiers cartouches va pouvoir peu à peu sublimer l'outil en symbole.
Diane Fortune à écrit : « Les symboles sont à l'esprit ce que les outils sont à la main »
Et enfin les mains libres dans son cinquième voyage le compagnon aura loisir selon les circonstances de choisir intelligemment entre la force et l'équilibre, entre la musique ou la géométrie, entre un enseignement ou un autre pour contribuer à l'Oeuvre.
Il est alors jugé apte à prendre son envol et à comprendre que « nous les initiés nous devons travailler avec entrain, en artiste sans que ceci soit subordonné à une récompense ».

La démarche maçonnique, qui est intime à chacun de nous, nous place, à la fois en acteur et en raison de l'univers . Le rituel dit : « L'homme en effet, tout en étant infime, par rapport à l'univers, porte en lui même un reflet de la Grande Lumière. »

Nous avons été reçus Compagnon Franc maçons pour « connaître la lettre G qui signifie le Grand Architecte de l'Univers, ou bien celui qui a été élevé jusqu'au faîte du Temple» Que cherchons nous d'autre qu'à ne pas gâcher notre instant terrestre ? Que cherchons nous d'autre qu'à être hors temps, en dehors des contingences matérielles, sans métaux ? ( Orgueil ou peur bleue ? )

Alors pour participer aux mystère de la nature avec nos mains libres, notre connaissance de l'enseignement au second degré que nous reste t-il à faire sinon travailler à la gloire du Grand Architecte de l'Univers ?

Voilà, résumons  nous en disant que c'est avec les mains libres que le Compagnon Franc maçon doit travailler pour pouvoir donner le meilleur de soi, et avec l'esprit libre qu'il doit méditer sur l'étoile.

Gloire au Travail mes frères,
J'ai dit.

G\ L\

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