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Gloire au Travail !!!


Comment peut-on glorifier le travail en Maçonnerie alors que dans la vie profane ce n’est pas vraiment la glorification de cet acte qui nous vient en premier à l’esprit.

Tout d’abord pour positionner ces mots, je vais vous donner leurs étymologies :

Gloire

Gloire, vient du latin. gloria « renom, réputation; désir de la gloire ».

En symbolique chrétienne une gloire est une sorte d’auréole ou de rayonnement.

On appelle aussi « gloire » les rayons qui partent du delta ou de l’étoile flamboyante et que nous pouvons d’ailleurs admirer sur notre tableau de loge mais aussi sur le sautoir de notre  V\M\

Travail

Travail vient du mot latin « Tripalium » désignant un instrument de torture à trois pieux qui était utilisé par les Romains de l'Antiquité pour punir les esclaves rebelles. Ce même instrument servait aussi à ferrer de force les chevaux rétifs.
Ce vocable a donné naissance au mot travail, lui conférant ainsi un caractère pénible, de contrainte, d'assujettissement.

Même la pensée chrétienne dit que le Travail est une punition :
« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front et tu enfanteras dans la douleur. »

Comme vous pouvez le constater dans la vie profane le mot travail n’a rien de Glorieux !!!

« Autre exemple inique :l’inscription qui se trouvait à l'entrée de l'ancien camp de la mort nazi d'Auschwitz  «Arbeit macht frei» qui signifie « Le travail rend libre »  quand nous savons ce qui s’y est passé, il est difficile de donner un sens à ce travail qui ne servait qu’à une liberté que je qualifierais de très temporaire.

Aujourd’hui le travail est un acte que l’on est obligé de réaliser pour se nourrir, subvenir aux besoins de sa famille, donner une éducation à ses enfants. Ce travail que nous pratiquons au quotidien est celui de l’exploitation de l’homme par l’homme et il est basé uniquement sur la productivité et la rentabilité.

Mais le travail n’est pas toujours perçu comme une forme d’activité  dont la motivation est « économique »,  même si on dit « tout travail mérite salaire » n’avons nous pas une réelle satisfaction quand nous réalisons un travail bien fait ?

D’ailleurs nous glorifions notre travail bien plus souvent que nous le pensons,
ne vous dites vous jamais « Aujourd’hui j’ai bien travaillé ! » cela montre bien que nous pouvons trouver une forme d’épanouissement dans un travail qui peut être au premier plan alimentaire et  / ou passionnel.

Les loisirs également peuvent être un travail, mais un travail qui nous repose de l’ennui et nous ressource pour mieux affronter le travail dit « imposé »

Alors pourquoi « Gloire au Travail » en Maçonnerie ?

En Franc Maçonnerie  le Travail n’est pas perçu comme une charge mais comme un travail libre, comme une mission qui nous mène vers la spiritualité.

Je me suis posé la question de savoir pourquoi la Glorification du Travail n’arrive t’elle qu’au grade de compagnon alors que le travail débute dès le premier instant où nous décidons d’entreprendre cette démarche initiatique, bien avant ce dernier travail profane. Je pense bien sûr à la rédaction de notre testament philosophique dans le cabinet de Réflexion, cet endroit sombre où nous sommes seuls face à la devise V.I.T.R.I.O.L., qui nous invite déjà, avant même d'avoir reçu l'initiation, à ce travail d'introspection. Puis au cours de l’initiation, il est demandé au profane, s’il est sûr de vouloir commencer son initiation et donc commencer à travailler à l’élévation de son temple intérieur.

Ensuite on nous apprend au1e degré que la Franc-maçonnerie est « une alliance universelle d’hommes éclairés, groupés pour travailler en commun au perfectionnement intellectuel et moral de l’humanité ». Cette définition dit bien que nous nous regroupons non pas pour une partie de pétanque mais bien pour TRAVAILLER et avec un objectif ambitieux qui est le perfectionnement intellectuel et moral de l’humanité.

Si dès le grade d’apprenti le travail constitue une véritable mission. Pourquoi ne le Glorifier qu’au second degré ?

Apres avoir relu le rituel d’initiation au grade de compagnon j’ai eu une nouvelle interprétation du travail et plus précisément de « Gloire au Travail » que je traduirais par « Gloire à la liberté » mais avec une  « liberté » que je qualifierais de «conditionnelle» car n’est ce pas qu’au grade de compagnon que nous commençons à avoir un zeste de liberté, car en tant qu’apprenti nous n’avons que très peu de liberté même notre liberté d’expression nous est retiré.

C’est au second degré que nous commençons à avoir des libertés, je citerais entre autres la découverte du plan, l’ouverture sur le monde extérieur et bien sûr de la prise de parole. Toutes ces libertés, tout ce travail permettent au compagnon de s’affirmer. D’ailleurs Oswald Wirth disait  « c'est au pied du mur que l'on connaît le maçon et que c'est à sa façon de travailler que s'affirme le compagnon.»
Cette liberté s’exprime aussi par le fait que le compagnon est les mains libres, pour effectuer son 5 voyages,

Au second degré nous effectuons un pas de plus vers la lumière ou devrais-je plutôt dire ces 2 pas de plus qui nous rapprochent de la lumière.
D’ailleurs dans ces deux pas de plus que réalise le compagnon nous retrouvons au 4e pas encore cette liberté conditionnelle qui nous autorise cet écart,  mais dés le 5e il nous rappelle que nous devons revenir dans le droit chemin.

Comme vous l’aurez remarqué j’apporte une grande importance au terme « liberté conditionnelle » car je pense que le compagnon peut aspirer à une liberté totale uniquement que lorsque sa pierre sera totalement cubique par le travail et qu’elle trouvera naturellement sa place dans l’édifice.

Le Travail Maçonnique est avant tout un moyen de perfectionnement, un instrument pour la recherche de sa vérité, Il est vrai que souvent dans notre loge il est fait référence à  « connais-toi toi-même » mais il me semble que pour progresser il faut effectivement se connaître soit même mais aussi travailler pour soi en collectivité comme nous le faisons lors des tenues pour partager, transmettre  mais aussi se remettre en question. Le travail nous permet de progresser certes mais n’a-t-il pas de sens que s’il y a l’autre, car c’est bien l’autre qui nous renvoi notre image tout comme le fait un miroir, et qui nous permet de voir le chemin parcouru et surtout à parcourir.

Le travail est omni présent dans notre rituel et nous rappelle que toutes les minutes doivent être pleines et qu’il doit s’accomplir à l’intérieur tout comme à l’extérieur du temple et sous l’œil d’une autre Gloire, celle Du Grand  Architecte De L’Univers.

Ce Travail que nous réalisons sur nous-mêmes, que nous partageons et transmettons nous permet d’avoir un certain recul et nous permet de voir le travail non pas comme une contrainte mais bien comme une source permanente de découvertes et de connaissances.

J’ai dit V\M\

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