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Les Semailles en Terre fertile
           
Mes parrains, ont pensés avoir trouvé  en moi un terrain fertile à l’initiation maçonnique, après ces quelques mois passés dans le silence je vais vous livrer  ma réflexion sur le thème : les semailles en terre fertile
Je me souviens du temps ou dans mon monde profane j’avais projeté la création d’un club destiné aux échanges d’idées. Ou une fois par mois on se réunirait avec un thème défini sur lequel chacun  apporterait le fruit de sa réflexion. Ce projet n’a  pas vu le jour. Un de mes parrains connaissait mon projet ; et c’est de ces conversations et de notre longue relation qu’il à découvert  en moi un probable  terrain fertile.

Semer pour récolter, encore faut il que la terre soit réceptive,  qu’elle enferme dans son intérieure les qualités à procréer, qu’elle  ait reçu au préalable une attention particulière, il faut l’entretenir,  pour qu’elle apporte en retour ce dont on est en mesure d’attendre, même si une terre inculte peut être cultivée, il est préférable de rechercher celle qui donnera le meilleur d’elle-même. Les  graines jetées par le semeur sur le chemin d’errance ne germeront pas alors que les graines tombées sur une terre fertile donneront des épis  “paraboles de jésus “                                
Je prépare mon jardin intérieur, la graine de semence sera progressivement nourrie
Le temps ne compte pas,  je m’enracine solidement pour puiser au plus profond de moi l’énergie nécessaire à fortifier mes connaissances. Cette période est le reflet de l’apprenti que je suis, chaque tenue, chaque formation, apporte les engrais utiles pour fortifier la semence qui est en moi ; selon Galien, la semence provenait du cerveau. Cette théorie sera répandue au moyen-âge. La moelle épinière s’étend du cerveau au phallus et de là provient la semence, lisons nous dans le Bahir. La semence symbolise la puissance de la vie, et de la vie humaine ne peut descendre que ce qui caractérise l’homme, son cerveau, siège de ses facultés propres. (Le Bahir cet ouvrage est composé à partir de sources orientales peu connues, les pages les plus remarquables sont celles qui contiennent les énoncés sur le masculin et le féminin) ; je suis enfoui dans les entrailles ; j’ai des moments de doutes, à quelle profondeur suis je, est ce que je parviendrai à me frayer le chemin qui me fera trouver la lumière.
Je visualise chaque partie de mon corps comme une terre fertile, ou je cultiverai toutes les vertus et les petits bonheurs bénéfiques à mon épanouissement, j’apprends, je découvre, comme un nourrisson dans le ventre de sa mère attend patiemment le moment propice à sa naissance.
La femme symbolise la capacité d’engendrer la vie, semblable à celle de la terre fertile et nourricière qui produit les moissons, si les semailles sont semblables à l’acte sexuel qui féconde la femme, les cycles de la nature (phases lunaires, saisons, récoltes) répondent aux cycles de la vie et de la reproduction ; la femme est semblable à la terre et son ventre est lieu de création qui identifie la vie humaine avec la vie végétale ;

Les mythes et rites de la mort et de la fécondité sont une autre approche du paradis perdu .Il ne s’agit plus du paradis des origines, mais du paradis  qui nous attend après la mort physique. Dès le paléolithique moyen, (période la plus ancienne de la préhistoire, caractérisée par l’industrie de la pierre, la chasse, et la cueillette) on observe que l’homme se préoccupe non seulement des vivants mais aussi des morts. Empruntons à J Prévert cette phrase « la vie est dans la mort et la mort est dans la vie » Elle résume les mythes et rites de la mort et de la fécondité.

Au commencement était la vie, la mère, la grotte. C’est le mythe de la Terre- Mère  et des hommes  vivant dans la terre ; Ici encore plusieurs symboles s’interpénètrent : l’embryon animal ou humain vivant un certain temps dans le ventre de sa mère, la végétation dont les racines et les graines germent et se développent au sein de la terre nourricière, les hommes et les femmes soumis aux rites de passages de l’adolescence ou de l’initiation au cœur de la grotte.
D’innombrables déesses mères ont été découvertes  dans les sites préhistoriques depuis 40000 ans, inaugurant un culte de la fécondité qui trouvera toute son  ampleur avec les premières civilisations agraires. Le mythe de Perséphone n’est que l’héritier de traditions bien plus anciennes  (à la question d’où provenait l’essentiel des richesses depuis le néolithique : se dit de la période de l’ère quaternaire, qui termine la préhistoire et qui se caractérise surtout  par l’organisation en village et la technique de la pierre polie entre 5000 et 2500 av JC .jusqu’au XVIII  siècle la réponse est claire, de la terre. C’est pourquoi autour de cette longue période, le pouvoir et la politique se sont organisés autour de la maîtrise de la terre et des hommes qui la cultivent, un pouvoir fondé sur la maîtrise des territoires ; L’homme met en valeur la terre, la terre produit les richesses, les richesses accroissent la puissance de la société, la puissance aiguise les convoitises et le cycle perpétuel des guerres des civilisations agraires)

Quelle action symbolique peut on rencontrer ?

Cela me fait penser à la spirale de la vie : symbolisée par les deux 
Solstices : st jean d’été annonçant la fin de la croissance, le temps est venu de récolter : et la st jean d’hiver annonçant la fin de la vie végétale tout comme dans le tableau de loge, ou le passage de la porte est une véritable renaissance, une nouvelle vie commence  à peine franchie on aperçoit les colonnes surmontées de trois grenades entrouvertes; ou un seul grain de grenade a suffit à Perséphone, fille de Déméter pour rester lies aux enfers ;
Dans  la symbolique maçonnique la terre est un des quatre éléments, chacun d’entre eux a une fonction ambivalente, comme tout symbole selon la manière dont on l’aborde, la terre est plus considérée comme l’image du concret contrairement aux trois autres éléments (l’air, l’eau et le feu) qui sont nécessaires aux semailles. Si la terre qui représente  une forme arrêtée dans l’espace, (selon les scientifiques), peut être qualifiée de statique, les trois autres éléments par lesquels le récipiendaire est éprouvé et purifié, seraient ils dynamiques?....
L’épreuve de la terre, première épreuve du candidat à l’initiation vécue dans le cabinet de réflexion ; ce lieu de méditation qui met en scène tout ce qui concerne la mort, permet de faire une incursion dans sa tombe avant l’heure donnant ainsi l’impression d’être enfoui au sein de la terre, l’eau et le pain représentent les éléments nourriciers, solides et liquide, le pain évoque le symbolisme du grain de blé, dont la germination au sein de la terre aboutit à la floraison après avoir connu un long travail de pétrissage avant d’arriver au produit fini .
Dans ce lieu de méditation apparaît le mot V.I.T.R.I.O.L (visita interiora terrae rectificando invenies occultum lapidem) ce qui signifie descend dans les entrailles de la terre, au plus profond de toi même  et trouve le noyau insécable sur lequel tu pourras bâtir une autre personnalité, un homme nouveau, j’attends ma germination lente et progressive avant de me frayer un passage pour trouver la lumière et continuer à grandir
Je me construis progressivement, je suis en train de travailler ma pierre brute, j’utilise pour ce faire mes outils de maçon ciseau et marteau ;

Cette longue période d’apprentissage m’a appris combien il était important de se retourner en moi même de laisser le temps au temps ;
Les premiers rayons de lumière apparaissent ; la récolte approche, je me suis enrichi, ainsi, ne pas s’instruire, donc ne pas chercher à évoluer, rester sur ses acquis, ses certitudes et laisser son esprit en jachère, c’est rester au bord du chemin, abandonner la voie, mourir en esprit comme le blé semé au bord du chemin. Cette période  m’a apprise combien il était nécessaire d’accomplir un travail sur soi et maintenant je comprends  combien il est important de bien semer si l’on veut récolter le fruit de son travail.
Je pense que l’atelier a mis tous les éléments nécessaires à ma disposition, afin que je sois en mesure de bien me réaliser de me construire, de dégrossir ma pierre brute et de m’assumer comme maçon. Il convient donc que je continue, car le chemin est sans fin, avec des embûches, mais je commence à comprendre et à réaliser que c’est  à mon tour de semer autour de moi.

J’ai dit.


J.P.ROLLOT

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