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Des cinq sens aux cinq voyages du Comp
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V
\M\, très chers FF\, je me suis attaqué à un vaste sujet dont malheureusement, je n’ai à peine écorné la surface. Il me faudra sûrement plusieurs vies et votre aide pour que j’approfondisse cela. En attendant voici le résultat de mes recherches.

Avant toutes choses, je vous livre une petite réflexion a brûle pourpoint. La plupart des gens, dont je fais partie d’ailleurs, font une confiance aveugle à leurs yeux. Pourtant il est très facile de les tromper. Les trompe-l’œil par exemple, ou l’illusion, nous entraînent dans un monde où la réalité est, ce que l’on ne voit pas. Autre réflexion concernant les sens, lorsque l’un est altéré les autres s’amplifient afin de palier ce manque. Y a-t’il un sens plus important que les autres ?
A priori, non ! Et ce ne sont pas les handicapés qui me contrediront ! Pourtant, pour nous qui possédons nos cinq sens, la perte de la vue ou de l’ouïe nous paraît plus incapacitante que la perte de l’odorat, du toucher ou du goût. Comprenez-moi, je ne désire rien de plus qu'il n'y ai aucun handicape sur cette terre! Mais la vie est ainsi faite!
Alors qu’en est-il réellement ? Pour n’avoir perdu aucun de mes sens, je ne puis vous répondre.
Il est intéressant de noter que dans des milieux hostiles, grandes profondeurs par exemple, les sens non sollicités disparaissent: poissons aveugles car nageant dans des eaux où les rayons du soleil n'arrivent jamais!
AMTHA, ce ne sont pas les sens qui sont important, mais ce que l'on en fait et la conscience que l'on a de la faillibilité de notre cerveau.

Apres avoir asséné ces certitudes et les avoir relues, il m’apparaît que ce ne sont pas les sens qui se trompent. En effet tout les sens sont reliés à un seul et même organe : le cerveau ! Hors si notre vue peut-être jouée comme dans les tableaux de Escher, d’autres sens sont aussi sensibles à l’illusion. Prenons un exemple, prenez trois bols. Remplissez en un d’eau chaude, un autre d’eau froide et le troisième d’eau tiède. Plongez une main dans le bol d’eau chaude et la seconde dans le bol d’eau froide. Au bout de cinq minutes plongez les deux mains dans le bol d’eau tiède. Percevrez vous la tiédeur de l’eau ? Non, la main qui sort du chaud perçoit une eau glacée alors que l’autre une eau brûlante. On a vu la vue, le toucher, mais qu’en est-il de l’odorat et du goût ? Jamais une odeur ou le parfum d’un met ne vous a remémoré un souvenir du passé ? Un souvenir enjolivé mais vraisemblablement sans rapport avec la perception qu’on en a ! Et l’ouie ? Promenez-vous nuitamment dans un bois. Vous entendrez des bruits qui ne sont pas ceux de la forêt !

Si ces sens sont si peu fiables, pourquoi sont-ils le but du premier voyage ?
Peut-être pour que nous prenions conscience de leur faillibilité ? Si nous faisons ce voyage avec le ciseau et le maillet ne pourrait-ce être pour tailler menu les certitudes induites par nos sens. Ce pourrait-il qu’ils soient les copeaux de notre pierre taillée ?
J'en arrive donc au fait qu'il n'est pas anodin que nos sens soient notre premier voyage! Car nos sens nous mettent en contact avec le superficiel, avec des visions (auditives, olfactives et même visuelles) qui restent tronquées!
Mais c’est avec les sens que nous sommes en contact avec le reste du monde. D’ailleurs, le cartouche est appuyé au plateau de l’Hospitalier. C’est cet officier qui s’enquiert des absents, des veuves, des filleuls, des FF
\ dans le besoin. C’est l’indication que nos sens doivent être en rapport avec notre cœur.

Le deuxième voyage nous amène, avec la règle et le levier aux ordres d’architecture ( dorique, corinthien, ionique, toscan et composite). Et si la règle nous était donnée pour mesurer les édifications de nos anciens, le levier pourrait nous permettre de détruire ces constructions afin d’en bâtir de nouvelles plus majestueuses. Comme les cathédrales gothiques ont remplacé les basiliques romanes ! D’ailleurs la cathédrale inachevée de Gaudi est-elle moins majestueuse que la cathédrale d’Amiens ? Les constructions de Le Corbusier sont-elles moins respectables que les vestiges grecs ou romains ? Il est énormément d’exemples dans l’histoire, où les hommes ont détruit des édifices afin d’avoir de la matière première pour en construire d’autre. J’ai pris le levier comme outil de démolition. Mais c’est aussi un outil de construction qui permet de faire bouger de grosses charges avec un minimum d’effort lorsqu’il prend appui sur un point de référence. La règle comme point d’appui du levier, la loi morale comme appui pour construire notre temple intérieur.
Si le cartouche est au plateau de trésorier, c’est peut-être que sans richesse, point d’édification. Il ne s’agit pas là de richesse au sens pécuniaire du terme, mais de richesse intérieur ! Et un sens est encore important : la vue !

Le troisième, portant la perpendiculaire et le niveau, nous fait découvrir les arts libéraux. Or que sont ces arts à part des outils permettant de transcender les autres outils. La perpendiculaire juge de leur régularité et de leur profondeur, alors que le niveau juge de leur constance et de leur qualité. Mais une question se pose, pourquoi sept arts libéraux, répartis en deux groupes :
- Le trivium avec la grammaire, la rhétorique et la logique.
- Le quadrivium avec l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie.
Là encore nous n’avons affaire qu’a des outils. Ce qu’il y a de remarquable, c’est qu’aussi bien dans le trivium et le quadrivium, nous trouvons des outils précis : grammaire, arithmétique, géométrie ; et d’autres à la précision beaucoup plus flou en fonction de chaque personne : rhétorique, logique, musique, astronomie.
Trivium, quadrivium, quatre par trois, n’est ce pas la mesure du tableau de L
\ ?
Et pour apprécier les arts, il nous faut plusieurs sens : la vue, l’ouïe et le goût !
Le cartouche est quant à lui posé contre le plateau du second surveillant, d’abord parce que la beauté est le signe de l’apprenti et parce que grâce aux arts libéraux il pourra transmettre la tradition de nos symboles.

Le quatrième ne s’effectue qu’avec un seul outil, l’équerre ! C’est le voyage des grands initiés. Or lorsque nous montons du 1 au 2, par quoi le deuxième surveillant, et nous par son entremise, est-il jugé ? Par l’équerre ! Alors le Comp :. ne doit-il pas « juger » par l’équerre les dits de ces grands initiés ? Doit-on suivre aveuglément les préceptes. Non, il faut penser par soit même. Il faut se faire sa propre opinion. Si les grands initiés étaient là, non pour nous montrer le chemin, mais pour nous dire faites votre expérience vous-même! Car les grands initiés ont puisé leur savoir dans leur expérience et non en suivant aveuglément celle d'un autre. Ils sont une balise pour nous dire que notre cheminement est intérieur et personnel! Ils nous font partager leurs expériences mais ne nous les imposent pas. Et nous ne pouvons les comprendre qu'en vivant notre voie intérieure. Mais il est important de savoir quels sont leurs cheminements et le contenu de leurs messages. Moïse, Pythagore, Socrate, Jésus, Confucius ont donné aux des hommes des indications pour obtenir le bonheur de l’âme.
Là encore, les sens jouent un rôle. Il est nécessaire de toucher, sentir, entendre ce qu’ils ont à nous dire.
Si les grands initiés sont adossés au plateau du premier surveillant, c’est parce qu’il incombe à se dernier de guider le Comp :. Dans son quatrième pas afin qu’il revienne dans le chemin de la lumière.

Si le cinquième voyage se fait les mains libres, c’est peut-être parce que c’est le but des quatre autres. « Gloire au travail ». Sans travail, pas d’amélioration. Sans travail, pas d’élévation. C’est par sa volonté et son travail que l’homme a érigé le progrès. Le feu, les bois durcis, les pierres brutes, les pierres taillées, les pierres polies, les métaux, la roue, etc….Mais là encore un bémol. Cette fois-ci, il est dans le non dit. Tout les progrès ne sont pas forcément bénéfiques et j’emprunterai à Rabelais cette sentence : « Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme ». La liberté amène des responsabilités. Ce cinquième voyage est aussi l’appel fait au Comp
\ à faire son cinquième pas, celui qui le ramènera dans l’axe initial, le chemin entamé par l’App:..
Si « Gloire au travail » est appuyé à la chaire du V
\M\ ce n’est pas parce que celui qui préside au destinées de la L\ ait une charge supplémentaire. Mais plutôt pour que le tout jeune Comp :. se souvienne qu’il travaille de midi à minuit, lorsque le soleil va de l’orient à l’occident et ce, jusqu’au moment du passage à l’Or\ Etern\.

Il me vient une question, pourrait-on appliquer un sens par voyage ? A moins que ce ne soit par couple d’outils !

Premier voyage, le toucher. Car le ciseau et le marteau ne peuvent se manier sans le toucher.
Deuxième voyage, la vue pour admirer l’architecture et différencier les ordres.
Troisième voyage, l’ouïe pour différencier le chant des sirènes du savoir, pour écouter et apprendre la rationalité.
Quatrième voyage, l’odorat pour se prémunir des dogmatistes.
Cinquième voyage, le goût ; le goût du travail bien fait. Le goût qui fait découvrir le mélange des saveurs harmonieusement distillées dans les quatre voyages.

Mais avec l’ensemble de ces voyages se dégage une harmonie dans laquelle il faut se tenir. Connaître ses failles, travailler, mais aussi voir le beau et être capable de prendre la décision de juger en son âme et conscience de ce qui est bien pour soi.

Mais la cérémonie s’arrête-t’elle à « Gloire au Travail » ?
Non ! Les cinq voyages amènent à la suprême récompense : l’Etoile Flamb
\, Etoile à cinq branche dans laquelle s’inscrit l’homme de Vitruve. Etoile comportant en son centre un G bien énigmatique, qui signifie tant de chose. Parmi lesquels le rituel nous dit :
- Le G\A\D\L\U\ ou celui qui a été élevé au sommet du T
\.
- Géométrie : étude des proportions harmonieuses
- Gravitation : attirance réciproque des éléments et assure la cohésion de l’univers
- Génération : possibilité de créer sur tous les plans, mais aussi les pierres constituants notre œuvre et qui se sont succédées sur nos Ccol :.
- Génie : intelligence s’élevant aux conceptions transcendantales
- Gnose : union de l’homme avec le divin.
Mais qui peut être aussi le début de gnomon, vous savez l’axe qui sert à l’édification d’une église et qui dans l’antiquité mesurait la course du soleil.

Cela m'amène aux assertions sur le sixième sens!
Il n'y a pas UN sixième sens! Mais plusieurs! Nous n'utilisons que 6 à 10% des capacités de notre cerveau! Il ne faut pas croire que les 90 et quelques % restant ne servent à rien! Soit ils ne servent plus dans notre monde actuel; soit ils ne servent pas encore, mais sont les prémices d'une mutation; soit de temps en temps, ils se révèlent à nous dans des expressions comme: "je ne peus pas le sentir!" Il ne s'agit pas d'odeur mais d'une réaction inconsciente et bien souvent épidermique!!
Et pour finir sur quelque chose de plus gai.
Interrogeons-nous sur : pourquoi nous aimons, pourquoi bien souvent nous nous reconnaissons de prime abord, pourquoi enfin notre cœur bat la chamade rien qu'en croisant un regard qui va nous attirer irrésistiblement?
Et si ce sixième sens était matérialisé par l’Et
\ Flamb\ ?

Ou bien si l’Et
\ Flamb\ était la représentation de notre cerveau. Ce cerveau complexe qui est comme une L\ à couvert, qui contient nos peurs primales, héritage des premiers hominidés. Dont 80% des neurones, affectés au sens, sont dédiés à la fonction de la vue, son décryptage et le positionnement dans l’espace. Mais qui contient aussi les prémices de ce que sera l’homme dans le futur.

En me préparant à cette cérémonie, j’ai bachoté mon mémento. Or, à la question : « Que vous as-t’on enseigné en premier lieu ? », l’instruction répond : « A utiliser correctement les outils grâce auxquels on peut transformer ‘la pierre brute’ en ‘pierre cubique’ ». Naïvement, j’avais cru que l’augmentation m’ouvrait de nouveaux horizons hors en fait, sur les quatre premiers voyages, elle m’enseigne ce que je n’ai fait qu’apercevoir. Dans le cinquième, en me libérant les mains, on m’affranchit de la matière. Ainsi le jeune Comp :. doit-il apprendre à s’élever en s’appuyant sur des outils plus spirituels que matériels. C’est ainsi qu’au cours des quatre premiers voyages, on obtient un couple entre les outils et une vue abstraite.
Quand je dis abstraite, c’est juste à contrario du concret que l’on peut toucher.

J’ai dit V
\M\

J\P\ L\


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