J’ai pensé vous parler ce soir de ces trois forts symboles que l’on retrouve et qui nous suivent  continuellement dans notre cheminement de F\M\   aussi  bien pour l’Apprenti,  le Compagnon et  le Maître. Ces trois symboles sont respectivement représentés par : (l’équerre) pour le V\M\   le niveau : premier SURV\  la perpendiculaire ou fil à plomb  deuxième SURV\ Je commencerais  donc par l’équerre, ensuite le niveau et enfin pour terminer la perpendiculaire.

Dans le rituel du premier degré lors de la cérémonie d’initiation le SEC\ SURV\ procédant à l’instruction du nouveau  F\ et lui rappelant ainsi : mon F\, toutes les équerres, les niveaux et les perpendiculaires sont de véritables signes de reconnaissances pour un F\M\Vous êtes donc tenu à vous tenir bien droit. Les pieds en équerre.

Maintenant le nouvel initié doit être à l’écoute car c’est dans l’instruction avec l’aide de tous qu’il découvrira les valeurs que la F\M\ veut  donner à ces symboles. Je rappellerais ici que nous travaillons du premier degré au troisième degré en loges bleues  dite symboliques  car comme nous le rappel  le rituel, ici, « tout est symbole ».

L'EQUERRE, L'équerre se dit en latin Norma, mot qui signifie : règle, modèle ou exemple. Le terme Equerre tire son origine du bas-latin ex quadra, dérivé du verbe exquadrare signifiant équarrir, rendre carré. On retrouve dans l’équerre, l’instrument dont la destination sert à tracer des angles droits ou à élever des perpendiculaires. 

L'équerre qui se trouve sur l’autel des serments est formée de deux branches égales assemblées à angle droit.

On   la perçoit comme la réunion de l'horizontale et de la verticale.  C’est aussi  le symbole du V\ M\  Suspendue au cordon du Vénérable, l’équerre signifie que la volonté d’un chef de loge ne peut avoir qu’un sens, celui des statuts de l’Ordre, et qu’elle ne peut agir que d’une seule manière, celle du bien (ses deux branches sont inégales : base 3 hauteur 4 hypoténuse virtuelle 5)soit au total 12 segments qui sont représentés par la  houppe dentelée que l’on retrouve dans le temple se terminant à la porte d’entrée sacralisant l’espace en quelque sorte de notre loge.

Or, la Houppe dentelée n’a rien à voir avec la Corde à Nœuds, aussi bien sur un plan symbolique que matériel et fonctionnel. Le véritable outil de travail est la « Corde d’arpenteur » ou « Corde à 12 nœuds ».Son usage était connu depuis l’antiquité ; elle forme un triangle particulier avec les cotés partagés selon la proportion 3 – 4 – 5. C’est avec cette corde qu’on implantait un édifice sur le terrain, et les Egyptiens s’en servaient déjà pour tracer des angles droits (angles de 90°) ils en avaient fait un triangle sacré.

Les équerres étaient construites suivant le théorème dit par usurpation "de Pythagore".
Le menuisier  qui assemble les charpentes utilise l’équerre pour consolider et assembler des contrefiches en forme d’équerre ce qui donne une rectitude et évite les disjonctions à l’ensemble de la charpente et par conséquent une rigidité dont le principe est la résistance et la solidité.

L’équerre symbolique implique l'idée de rectitude, de rigueur, de précision. Le maçon se doit « d'être à l'équerre », c'est-à-dire droit, rigoureux et ferme dans ses pensées, ses actes et ses paroles.

Dans la chine ancienne la terre est carrée, c’est pourquoi l’équerre est à branches égales. En grec la lettre représentant gamma est l’équerre qui symbolise l’espace, la rectitude, le respect des lois et des règlements.

En sortant de ces explications symboliques qui veulent représenter l’équerre, mes recherches m’ont amené à découvrir aussi l’existence de: L’équerre d’arpenteur C’est un instrument de visée peu coûteux utile pour implanter des angles droits (90°) et, parfois, des angles à 45°; en cours d'utilisation,  elle doit être solidement fixée sur un support vertical)  on se sert d’un prisme octogonal celui-ci servant à tracer des perpendiculaires. En géométrie, le prisme octogonal est le sixième dans l'ensemble infini des prismes formés par des côtés carrés et deux faces octogonales régulières. Il possède 10 faces, 16 sommets et 24 arêtes. Dans la plupart des prismes, le volume est trouvé en prenant l'aire de la base que l'on multiplie par la hauteur. Si les faces sont toutes régulières, c'est un polyèdre semi-régulier.C'est un zonoèdre, un polyèdre qui permet le pavage ou dallage l'espace. 

Maintenant  j’aborderais prudemment   Le niveau.  Constitué  d’une équerre juste au sommet de laquelle est suspendu le fil à plomb ; l’angle ainsi formé doit être de 90°. Une autre image du niveau en  F\M\ ; il est en forme de A majuscule, ses jambages sont reliés par une règle fixée horizontalement.  A présent, abordons le niveau sur un plan plus ésotérique. Pour “Oswald Wirth“ la forme du niveau est le rappel du signe Alchimique du Soufre. Le niveau à un rôle de vérification de l’horizontalité, mais aussi de la verticalité. C’est un Outil de précision pour la recherche de la stabilité et de l’équilibre. Son nom vient du mot latin « libella » de la racine libra qui signifie balance. Quand à “Ragon “ il nous explique que : (Le niveau symbolise l’égalité sociale, base du droit naturel ; et que la perpendiculaire et le niveau donnent respectivement la verticale et l’horizontale, nous retrouvons là l’actif et le passif, les deux polarités universelles, l’une de mouvement et d’action, l’autre d’inertie et de repos).

Oublions le niveau moderne dit « à bulle » ou le laser pour revenir au niveau plus ancestral dit « à fil ». Sa forme triangulaire nous ramène au chiffre trois comme son nom l’indique. Sur le plan pratique, le niveau nous permet de trouver le juste milieu, de tendre à l’équité et à l’équilibre. Lorsqu’on arrive à l’union parfaite de la verticale et de l’horizontale, il nous permet d’accéder à la libération intérieure et nous invite à aplanir notre égo. Il nous indique le devoir spirituel d’élévation et de compassion envers notre prochain.

Cet instrument peut avoir de  multiples significations symboliques voire  d’emplois. Ici dans nos ateliers au R\E\A\A \sa représentation  en priorité est le bijou ou l’attribut du premier surveillant ; c’est un symbole fort et veut  représenter sur nos colonnes  l’égalité en quelque sorte entre tous les membres qui constituent la loge ; cet  instrument je le rappelle sert à donner l’horizontale mais il est muni lui-même de la verticale : la perpendiculaire ; en ce sens l’apprenti doit connaitre l’existence de ces deux outils complémentaires. Le rôle principal du  niveau sert à voir si un plan est horizontal et à déterminer les différences ; le niveau est donc un instrument plus complet que la seule perpendiculaire il peut représenter aussi un niveau à des degrés différents expliquant ainsi la hauteur de quelque chose par rapport à un plan horizontal de référence. Le niveau, assure la pose horizontale des pierres, et, exige qu’un Macon envisage tout homme comme son égale, et, exige aussi l'équilibre, la soumission à la loi.

Le « niveau ».   Synonyme d’un certain degré d’élévation, de position dans la société tel que : de quel niveau scolaire êtes-vous ? À quel niveau social appartenez-vous ?

Mais le premier niveau est sans conteste l’eau, on peut conjecturer que le premier type de niveau est une  rigole  d’argile  emplie d’eau qui permet d’obtenir sur une très grande longueur, une horizontale parfaite.   Sur  une   surface horizontale  et  bien  plane tous les points  sont au même niveau, sur une carte les points de même  altitude sont des courbes de niveau ou d’équidistance,  ce  qui  permet  de reprendre  les  reliefs  dont  les bâtisseurs se servent.  Pour cela  un instrument de visée est constitué d’une lunette horizontale fixée sur deux colliers horizontaux qui forment l’alidade. (L’alidade est une réglette  mobile  en  rotation  autour  de  l'axe  vertical  ou  horizontal  d'un  instrument permettant la mesure d'angle,  cette  réglette  est  équipée  d'un  système de visée qui  peut être une lunette, ou une pinnule, plaque percée d'un œilleton servant aux visées topographiques à chaque extrémité).

La perpendiculaire ou fil à plomb. Du latin perpendiculum, est l’outil du bâtisseur avec lequel il trace des verticales et peut ainsi ériger murs et colonnes d’un édifice.

La solidité et la stabilité du bâtiment dépendent du bon usage de la perpendiculaire. Il en est de même de notre comportement.

Léonard de Pise, bâtisseur italien du moyen-âge appelle le fil à plomb "archipendule" dont la signification est probablement celle d’un pendule, ou corps pendant attaché à l’arche qui le soutient.  Représentation de l’axe cosmique ;  le fil tendu à la verticale unissant la terre au ciel, nous fait instinctivement lever les yeux au ciel ; c’est sur ce principe qu’ont été élevées les flèches des cathédrales. 

Quand on éprouve une difficulté on lève les yeux vers le ciel.

On retrouve dans le conservatoire des arts et métiers "le pendule de Foucault" qui oscille majestueusement ; il est constitué d’un corps pesant au bout d’un fil fixé en un point. Le mouvement oscillatoire du pendule ne change jamais d’orientation, c’est la terre elle-même qui tourne sous lui et le point fixe auquel est attaché le pendule constitue l’axe fondamental situé au sommet du mouvement. Ici dans notre loge le fil à plomb se situe au centre de la loge au dessus du tableau. Chacun de nous pourra donner une interprétation différente de ce symbole.

Ce qui distingue l’homme des animaux, c’est la station verticale, c’est aussi l’attribut distinctif de l’hommo erectus qui marque l’histoire de l’évolution, le début de l’aventure humaine ; ce sera donc aussi le premier degré du chemin initiatique qui nous fait passer des ténèbres, l’horizontalité, à sinon la lumière, du moins l’espoir d’une lumière que représente la station debout. 

Outil de l’apprenti, la perpendiculaire lui rappelle que le chemin est  ardu, qu’il est difficile d’en gravir les étapes et bien plus facile d’en descendre.
Dans le temple, lors de l’initiation, le néophyte approche au pied de l’autel pour y  prêter son obligation, sur lequel sont placés, une bible, un compas et une équerre On lui fait tenir de la main gauche un compas ouvert en équerre ; il en appuie une des pointes sur le  sein gauche découvert.

 La main droite posée à plat sur les trois grandes lumières de la franc-maçonnerie. Si lors de l'initiation le compas est ouvert à 90 °, une pointe vers le cœur et l’autre vers le ciel, n'est ce pas pour faire le lien entre la matière et l’esprit, entre notre cœur et le divin ? Ainsi, ce contact du Compas sur le cœur, centre de tous les sentiments et animé par l'esprit, sera le "centre actif" de l'évolution vers la vertu du futur maçon... (Compas=esprit,  Equerre=matière)

Son cœur sera sondé par le Divin et ses Frères le verront peu à peu se transformer     

Dans la franc-maçonnerie la perpendiculaire représente l’actif  c’est l’attribut du second surveillant ; le niveau celui du premier surveillant qui est le gardien du feu de tout foyer d’activité et représenté par le signe alchimique du souffre. Toute erreur du débutant se répare sous l’égide de la perpendiculaire (fil à plomb). Gédalge parlant du fil à plomb, dit : je cite « il est l’emblème de la recherche en profondeur de la vérité, de l’aplomb, de l’équilibre ».

La perpendiculaire est sans nul doute le symbole de la profondeur de connaissance du franc- maçon  et de sa droiture ; elle prévient toute déviation oblique.

Lorsque l’apprenti est en mesure de passer compagnon on dit qu’il passe De la perpendiculaire au niveau. Voila V\ M\ et vous tous mes FF\  mon humble participation qui je l’espère amènera un peut de lumière  aux  FF\   Apprentis   Compagnons et MM\ sur ces symboles fondamentaux utiles et incontournables pour l’évolution de chacun sur ce long chemin initiatique qui comporte bien d’autres symboles à découvrir au fur et à mesure de notre cheminement.