Obédience : NC Loge : Moreau de Maupertuis Date : NC

Equerre, Niveau et Perpendiculaire

La perpendiculaire ou fil à plomb, du latin perpendiculum, est l’outil du bâtisseur avec lequel il trace des verticales et peut ainsi ériger murs et colonnes d’un édifice. La solidité et la stabilité du bâtiment dépendent du bon usage de la perpendiculaire. Il en est de même de notre comportement.
Léonard de Pise, bâtisseur italien du moyen-âge appelle le fil à plomb "archipendule" dont la signification est probablement celle d’un pendule, ou corps pendant attaché à l’arche qui le soutient.
Représentation de l’axe cosmique, le fil tendu à la verticale unissant la terre au ciel, nous fait instinctivement lever les yeux au ciel ; c’est sur ce principe qu’ont été élevées les flèches des cathédrales.
Quand on éprouve une difficulté on lève les yeux vers le ciel.
On retrouve dans le conservatoire des arts et métiers "le pendule de Foucault" qui oscille majestueusement ; il est constitué d’un corps pesant au bout d’un fil fixé en un point. Le mouvement oscillatoire du pendule ne change jamais d’orientation, c’est la terre elle-même qui tourne sous lui et le point fixe auquel est attaché le pendule constitue l’axe fondamental situé au sommet du mouvement.   

Le niveau, instrument qui sert à donner l’horizontale, est constitué par une équerre juste au sommet de laquelle est suspendu le fil à plomb ; l’angle ainsi formé doit être de 90°.
Le premier niveau est sans conteste l’eau, on peut conjecturer que le premier type de niveau est une rigole d’argile emplie d’eau qui permet d’obtenir sur une très grande longueur, une horizontale parfaite.
Sur une surface horizontale tous les points sont au même niveau, sur une carte les points de même altitude sont des courbes de niveau ou d’équidistance, ce qui permet de reprendre les reliefs dont les bâtisseurs se servent.
Dans le niveau d’énergie on retrouve chacune des valeurs possibles de l’énergie d’une particule d’un noyau d’atome ou d’une molécule.
Un instrument de visée est constitué d’une lunette horizontale fixée sur deux colliers horizontaux qui forment l’alidade.  

On retrouve dans l’équerre, l’instrument dont la destination sert à tracer des angles droits ou à élever des perpendiculaires.
 Les équerres étaient construites suivant le théorème dit par usurpation "de Pythagore".
 Les égyptiens avaient découvert que parmi tous les triangles, l’un d’eux était particulièrement facile à bâtir ; ils en avaient fait un triangle sacré. Depuis et jusqu’à aujourd’hui, c’est celui qu’on utilise pour les tracés d’équerre sur les chantiers.
Dans l’équerre d’arpenteur, on se sert d’un prisme octogonal celui-ci servant à tracer des perpendiculaires. 
Le menuisier  qui assemble les charpentes utilise l’équerre pour consolider et assembler des contrefiches en forme d’équerre ce qui donne une rectitude évite les disjonctions à l’ensemble de la charpente et par conséquent une rigidité dont le principe est la résistance et la solidité.
Dans la Chine ancienne la terre est carrée, c’est pourquoi l’équerre est à branches égales.
Selon Granet, l’équerre emblème du sorcier, lequel est yin-yang, le cercle inscrit dans le carré est un symbole de l’androgynie primordiale.
En grec la lettre représentant gamma est l’équerre qui symbolise l’espace, la rectitude, le respect des lois et des règlements. 

Dans la franc-maçonnerie la perpendiculaire représente l’actif et le passif. Ce qui distingue l’homme des animaux, c’est la station verticale, c’est aussi l’attribut distinctif de l’hommo erectus qui marque l’histoire de l’évolution, le début de l’aventure humaine ; ce sera donc aussi le premier degré du chemin initiatique qui nous fait passer des ténèbres, l’horizontalité, à sinon la lumière, du moins l’espoir d’une lumière que représente la station debout. Comme l’homme couché qui regarde la voûte sacrée est généralement dans une attitude de silence, de réflexion et de recherche, c’est souvent sous cette forme que les idées créatrices sont nées et que celui qui scrute l’horizon est à la recherche de la vérité. 

Outil de l’apprenti, la perpendiculaire lui rappelle que le chemin est  ardu, qu’il est difficile d’en gravir les étapes et bien plus facile d’en descendre.

Dans le temple, lors de l’ initiation, le néophyte approche au pied de l’autel pour y  prêter son obligation, le genou droit sur un coussin, sur lequel est tracé une équerre, le genou gauche élevé. On lui fait tenir de la main gauche un compas ouvert en équerre ; il en appuie une des pointes sur la mamelle gauche découverte. On lui met la main droite sur le glaive qui est à plat sur le volume de la loi sacrée ouvert, et en travers de l’autel.

La perpendiculaire est l’attribut du second surveillant ; le niveau celui du premier surveillant qui est le gardien du feu de tout foyer d’activité et représenté par le signe alchimique du souffre.
Toute erreur du débutant se répare sous l’égide de la perpendiculaire.

Gédalge parlant du fil à plomb, dit : « il est l’emblème de la recherche en profondeur de la vérité, de l’aplomb, de l’équilibre ».
En Inde au Temple souterrain d’Ellora, on peut voir la perpendiculaire sculptée au-dessous de l’œil divin et au-dessus du Démiurge, ouvrier forgeron architecte des Dieux Viswarkarma.

La perpendiculaire est le symbole de la profondeur de connaissance du franc maçon et de sa droiture ; elle prévient toute déviation oblique.

Lorsque l’apprenti est en mesure de passer compagnon on dit qu’il passe de la perpendiculaire au niveau. 

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