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Le Nombre 5


Depuis toute petite, je n’ai jamais aimé les nombres, je hais les chiffres, les mathématiques sont pour moi de la poésie agressive.  
Depuis tout ce temps, comme Flaubert, j’étais convaincue que « les mathématiques dessèchent le cœur ».
Pourtant, dès mon initiation, j’ai compris que ce grand mystère des nombres pouvaient révéler des trésors.
Je me suis donc mise au travail.

En m’intéressant à ce nombre, celui du compagnon, j’ai été invitée à dépasser le stade du nombre 3 et à revenir sur mon initiation liée symbolisée par le nombre 3, tout en la dépassant,  pour me diriger ailleurs. J’ai gravi 3 marches avec vous, je devais désormais en gravir 5.

Au passage, je ne résiste pas à partager avec vous une anecdote personnelle. Initiée en avril 2000, je suis devenue compagnon en 2003, donc après 3 ans de travail pour dégrossir ma pierre brute.

Nous sommes début 2006, cela fait donc 5 ans que je suis reconnue maçon par mes frères et sœurs. 5 ans, l’âge du compagnon. Je comprends mieux pourquoi mon parcours vers la maîtrise a pu paraître si long à certains.

Pour moi, c’est le hasard, mais est-ce vraiment le hasard ou mon chemin maçonnique personnel, qui a voulu qu’il en soit ainsi. 
Je trouve cela très riche de sens.

Au-delà de ce clin d’œil introductif, c’est une banalité de dire que les nombres sont partout en maçonnerie, à commencer par le symbole ternaire, (triangle ou pyramide) image symbolique par excellence de tout ce qui est maçon.

C'est bien pourquoi l'initiation et les enseignements de la maçonnerie doivent nous rappeler qu’ils sont intimement liés à la sagesse des philosophes grecs tels que Platon et Pythagore.

En effet, c’est surtout en Grèce, au 6ème siècle avant JC, que commence l’histoire des nombres, et plus particulièrement au sein d’une communauté philosico-politico-religieuse, les pythagoriciens.

Pour eux, « tout est nombre, le nombre est dans toute chose, les nombres sont les causes et les principes de toutes choses. »

Ainsi, les nombres apparaissent à la fois arithmologiques ( ce qui signifie à peu près « discours rigoureux et raisonné ») et arithmosophique (au sens de sagesse, concept philosophique essentiel).

Ces deux aspects sont inséparables des spéculations harmoniques, géométriques, physiques et cosmologiques, à leur tour liés à des préoccupations morales, philosophiques et religieuses.

Pour les grecs, le 5 est la somme de 2 (féminin) et de 3 (masculin). De ce fait, il symbolise notamment l’union, le mariage.

Cet exemple n’est pas sans troubler notre habitude moderne de dissocier strictement ce qui relève de la science et ce qui relève de la spiritualité ou de la religion, comme cela est malheureusement trop souvent le cas dans notre société moderne profane.

C’est pourquoi, encore aujourd’hui, la doctrine des pythagoriciens ouvrent des champs infinis de réflexion, mais je ne m’y étendrai pas davantage.

Je ne surprendrai personne en affirmant que la maçonnerie et son symbolisme touchent aux harmonies de la STRUCTURE du monde, donc à la mesure de l'univers à la fois dans ses formes (géométrie) et dans les rapports mathématiques qu'entretiennent entre elles ses composantes (arithmétique divine).

C'est ainsi que le Temple de Salomon est censé refléter cet univers et qu'en cherchant la Lumière, tout maçon est en mesure de percer les secrets des lois universelles qui régissent ce Temple, que l’on peut étudier dans toutes les niveaux de représentation de celui-ci : temple universel, temple symbolique, temple intérieur et temple-loge.

Ailleurs dans l’histoire de nos symboles, dans la Bible, il est dit que la corniche et les montants de la porte du dvir, c’est à dire le sanctuaire en hébreu, du temple de Salomon étaient pentagonaux. Ce détail de la porte du dvir doit se comprendre à la lumière de la porte quadrangulaire de la porte de l’hékal ( qui est la partie centrale du temple de jérusalem), qui était de cette forme par référence aux quatre points cardinaux structurant le symbolisme de cette porte : les deux colonnes yakin et boaz symbolisant, au regard de leur verticalité, le lever et le coucher du soleil, c’est à dire l’est et l’ouest, la corniche de la porte symbolisait le sud et le seuil le nord.

Si l’on admet que le chiffre 5 se comprend par rapport au carré comme l’indication de son centre, nous pouvons alors déduire que la porte du dvir symbolisait le centre situé entre les 4 points cardinaux. Ce centre étant occupé par l’axe polaire, symbole de l’être éternel dans la bible, on peut alors comprendre que l’aspect pentagonal de la porte du dvir symbolisait l’acceptation finale de l’être éternel tel qu’il est.  

Ailleurs, dans le cadre de mes recherches, guidée par un frère maçon, j’ai eu l’opportunité d’avoir entre les mains un ouvrage exceptionnel, publié en 1950 par Guy Trédaniel intitulé " L'Architecture Naturelle ".

Oeuvre prestigieuse, solidement étayée sur des fondements géométriques irréfutables et sur les données les plus précises de la métaphysique et des philosophies anciennes, ce livre est à la fois un grand livre de science mystique et d'art symbolique.

Présenté comme le " Rapport d'un Maître d'Oeuvre " sur les secret d'une doctrine compagnonique, « L'Architecture Naturelle », est en fait une somme d'hermétisme, de numérologie transcendante, d'alchimie spirituelle et de cabale, offrant au cherchant un formidable outil de synthèse sur l'architecture humaine reliée au divin par la stricte observation des lois cosmiques dont elle dérive.

Cet ouvrage démontre bien qu’il existe une " géométrie profane " et une " géométrie sacrée "; cette dernière nous vient de la géométrie ésotérique pythagoricienne et nous a été transmise par les compagnons et les bâtisseurs.

On la retrouve certes dans l'architecture, mais aussi dans les rites et les rituels maçonniques opératifs.

On peut notamment citer l'Ordonnance latine du chapitre de la cathédrale d'York en Angleterre (1352) , prescrivant " que les anciennes coutumes en usage parmi les artisans du bâtiment doivent continuer à être respectées " et que la maçonnerie est l'art dérivé de la géométrie, et que c'est le plus noble des arts ».

Découvrons donc plus en détail cette symbolique des nombres et plus précisément celle du nombre 5. 
Dans les diverses traditions des civilisations de notre terre, ce chiffre apparaît de façon récurrente :

Tout d’abord, le 5 est caractéristique de l'homme.
Selon la Kabbale, c'est le chiffre de l'Homme parfait - débarrassé du côté animal.
Selon la Bible, il est le symbole de l'Homme-Dieu de par les cinq plaies du Christ en croix - à ce titre, il est aussi considéré comme le nombre de la grâce.
Le 5 se retrouve également dans le corps humain: les cinq doigts de la main et des pieds, les cinq sens - le toucher, le goût, l'odorat, l'ouïe et la vue -, les cinq membres - les deux bras, les deux jambes et la tête, le buste étant le centre -, les cinq os formant le métacarpe, le métatarse et la boîte crânienne.

Ce nombre 5 est donc bien le symbole de l'Homme, celui-ci se divisant, dans le sens de la longueur autant que dans celui de la largeur (bras écartés), en cinq parties égales, et de la sorte pouvant s'inscrire dans un carré parfait.

Mais ce nombre a également servi de support à de nombreuses pensées tout au long de l’histoire et des civilisations :

Selon Thibaut De Langres, évêque du moyen-âge, le chiffre 5 est attribué au monde pour certaines raisons. D'abord parce que le monde se meut suivant un mouvement circulaire, de même que le 5 quand on le multiplie par lui-même ou par les autres impairs revient périodiquement. Aussi est-il appelé en ce sens "périodique". Cinq années font un lustre, de "lustrare" qui signifie "faire le tour". D'autre part, le 5 est attribué au monde du fait qu'il est composé du premier pair et impair, 2 et 3. Le monde en effet, c'est-à-dire l'ensemble des choses, s'agrandit par le masculin et le féminin - pair est féminin et impair masculin.
En Chine, c'est le nombre du Centre en plus d'être considéré comme un nombre masculin porte-bonheur.
En psychanalyse, en tant que somme ou plutôt l'union du premier nombre femelle et du premier nombre mâle, il est le symbole de vie créatrice et d'amour érotique selon Jung. Mais celui-ci interprète également ce nombre comme celui de la révolte.
Nombre nuptial chez les Étrusques et les Romains parce qu'il est le premier nombre résultant de l'addition du premier nombre féminin et du premier nombre masculin.
Au Mexique, il est le chiffre du maïs, dont la première feuille sort cinq jours après les semailles, et le dieu du maïs est le patron des enfants qui n'ont pas encore atteint l'âge de cinq ans.
·         Les philosophes grecs avaient admis cinq principes dans l'homme: corps, âme animale, psyché, intelligence et esprit divin.
·         Les cinq éléments de la théorie chinoise: eau, feu, bois, métal, terre.
Bien-évidemment, dans la bible, on retrouve également le 5 :
·         Les cinq plaies de Jésus sur la croix.
·         Les cinq pièces du vêtement restant de Jésus lors de sa crucifixion après que les soldats eurent fait quatre parts de son habit, plus sa tunique qu'ils ne déchirèrent pas.
·         Les cinq cailloux qui permirent au petit roi David d'abattre le géant Goliath.
·         Les cinq sortes d'animaux que Dieu demanda à Abraham de lui présenter pour conclure avec lui une alliance: une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois, une tourterelle et une jeune colombe
·         Les cinq chapitres de la Torah - la Loi - selon le Judaïsme qui correspond au nombre des premiers livres de la Bible.

Mais il faut aussi citer :
·         Les cinq plaies d'Égypte envoyées par Dieu par l'intermédiaire de Moïse, selon le Coran: l'inondation, les sauterelles, les poux, les grenouilles et le sang.
·         Les cinq piliers de l'islam: profession de foi; prière rituelle; aumône légale; jeûne du Ramadan; et le pèlerinage à la Mecque. Il y a également cinq takbîrs ou formules de prière, dans la religion islamique. Les musulmans insistent pour que la prière soit faite cinq fois par jour.
·         Dans la tradition juive, le mauvais oeil est considéré comme une importante cause de mortalité. Pour échapper à ce type de sort et s'en préserver, la personne écarte ses cinq doigts de la main droite et prononce la formule «Cinq dans ton oeil» ou «Cinq pour ton oeil». Afin de déjouer le danger qui pourrait découler d'un compliment ou d'un signe d'admiration énoncé publiquement, on s'arrange pour prononcer un nombre contenant un cinq: le quinze ou le cinquante. Le chiffre cinq devient alors un charme en lui-même. Et c'est pourquoi le jeudi, cinquième jour de la semaine, est sous le signe d'une protection efficace.
·         Et en hébreu, le nombre 5 signifie "saisissement, contraction comme par les cinq doigts". C'est la matière saisie par le plus matériel des cinq sens.
·         Chez les Tibétains, les cinq éléments reliés à cinq formes géométriques: le cube à la terre, la sphère à l'eau, le cône au feu, le demi-cercle à l'air, et la flamme à l'éther.
·         Enfin, chacun connaît bien-sur les cinq océans - océan Pacifique, Atlantique, Indien, Arctique et Antarctique - avec les continents : l'Europe, l'Asie, l'Afrique, l'Amérique, l'Océanie. Notre terre est donc totalement empreinte de ce nombre.
·         En mathématique, dans la suite des nombres fondamentaux de 1 à 9, 5 est au centre, de même qu'il est au centre du carré magique utilisant les 9 premiers nombres.
·         Dans la nature, La matière inerte, le monde minéral, s'organise en structures cristallines avec des symétries et des rythmes où se reconnaissent les nombres 3, 4 ou 6 mais jamais 5.

Au contraire ce nombre apparaît en abondance dans la vie organique, depuis les premiers organismes marins jusque dans les doigts de nos mains, ainsi que dans le monde végétal où nombreuses sont les familles de plantes avec des fleurs présentant leurs 5 pétales et leurs étamines rayonnant en une figure régulière.

Le nombre CINQ est donc associé aux phénomènes biologiques.


Important en Occident depuis l'école de Pythagore, comme je viens de l’expliquer, cinq est un nombre fondamental dans des civilisations aussi diverses que chinoise, islamique ou maya pour laquelle, sous la représentation d'une main ouverte, il est le symbole du dieu Mais, la base de l'alimentation, de la vie.

 
La psychanalyse et la tradition Maya se rencontrent ici, ainsi que les traditions orientales, pour faire de Cinq le signe de la vie manifestée. Etant un nombre impair, il exprime non un état mais un acte. Le quinaire est le nombre de la créature et de l'individualité, comme l’explique le Dr. R. Allendy dans « Le symbolisme des nombres »).


Au regard de tous ces symboles , le nombre 5 est donc à la fois le nombre de l’homme, mais aussi celui qui symbolise le centre, la matrice, la vie.

Mais revenons à la stricte symbolique maçonnique. 
Le nombre 5 est étroitement lié au grade de compagnon.

D’abord, l’ordre de compagnon permet de réaliser 5 équerres : la main droite sur le cœur, le bras élevé, la main ouverte, le pouce à l’angle droit, les pieds posés à 90° l’un de l’autre.

L’âge du compagnon est de 5 ans.

Le rituel du deuxième reprend donc le nombre 5 comme signe de reconnaissance, pour les coups de maillet, la batterie, le nombre de coups frappés à la porte pour demander l’entrée du temple, les 5 voyages du compagnon…enfin, il faut bien sur citer les 5 branches de l’étoile flamboyante, que le compagnon a vu lors de sa cérémonie d’élévation. Mais cette étoile flamboyante mérite à elle seule une planche, je ne m’attarderai donc pas.

Je rappellerai juste, comme le précise le mémento du compagnon, que l’étoile flamboyante est le symbole de l’homme dans sa signification la plus élevée, de l’Homme devenu assez fort pour maîtriser ses passions et dominer la matière.

La symbolique maçonnique, une fois de plus, apparaît donc bien comme la quintessence de l’histoire de notre humanité, reprenant ses symboles pour les matérialiser dans le rituel maçonnique dédié au progrès de l’humanité.

Je voudrai évoquer maintenant le rite dénommé « les 5 points du compagnonnage ».

Ce rite de la maçonnerie opérative semble provenir de la tradition des compagnons français de maître Jacques, rite apparemment dérivé, comme celui de la chaîne d’union, de la danse macabre du 15ème siècle.

Le manuscrit d’Edimbourg, écrit en 1696, est un document important pour tous les maçons, une source essentielle pour notre rituel. Il date de la période de transition de la Maçonnerie opérative à la Maçonnerie spéculative.

Ce manuscrit est une source importante d’information pour tous les maçons. 
Il décrit ce rite « des 5 points du compagnonnage » en ces termes : « pied à pied, genou à genou, cœur à cœur, main à main, oreille à oreille ».
Ainsi, deux compagnons s’étreignaient en faisant leurs corps se toucher en 5 points.

On peut observer ce rite ancien repris sur des statuettes ou des illustrations médiévales, mais on peut noter qu’il n’existe plus, à ma connaissance dans notre rituel.

Enfin, il est indispensable d’évoquer la "figure de l'homme dans un cercle" de Léonard de Vinci.

Pour les hommes de la Renaissance, elle était l'expression synthétique de l'idéal d'humanisme, d'autonomie personnelle associée à une volonté d'ouverture au monde, aux autres. Plus récemment, cette image a symbolisé l'homme favorisant par l'usage combiné des arts et de la technique, de la philosophie et des sciences, le progrès général.

L'Apprenti, par un travail persévérant à la pierre brute, cherche à acquérir les vertus qui le conduiront au perfectionnement; il s'efforce de mettre toutes ses pensées et ses actions en accord avec les enseignements que lui donne la Franc-Maçonnerie; il recherche inlassablement la vérité et s'emploie à se développer au point de vue spirituel et moral.

Le Compagnon, lui, est en quelque sorte le praticien qui applique ce qu'il a appris et qui traduit en actes les connaissances acquises. Tandis que l'Apprenti peut travailler isolément et sur soi-même, le Compagnon accomplit son oeuvre au sein même de la collectivité; c'est à proprement parler un travail social qui lui incombe, encore qu'il demeure tenu de poursuivre son travail d'Apprenti à la pierre brute.


L'Apprenti s'est donné pour but la connaissance de soi; le Compagnon a pour tache la maîtrise de soi, tache qui sera dignement couronnée par le perfectionnement de soi. Sans doute sait-il que l'idéal ne sera jamais atteint, mais il persévérera néanmoins dans la voie sur laquelle il s'est engagé, donnant ainsi aux Apprentis l'exemple de la vertu maçonnique. Aussi est-il de son devoir de se distinguer effectivement de ceux-ci par son zèle dans l'accomplissement de l'œuvre commune et par l'effort habile qu'il apporte à sa réalisation.

Le temple de Salomon, qui est à la base de tous les rites de la Maçonnerie symbolique, était pourvu d'un escalier composé de 3 plus 5 plus 7 marches qui conduisaient au lieu Très-Saint.

Lors de son initiation, I'Apprenti franc-maçon gravit les trois premières marches de cette échelle mystique; devenu Compagnon, il lui faut continuer son ascension et gravir cinq marches nouvelles, le nombre cinq était le nombre sacré de ce grade, ainsi que nous l'avons vu précédemment. Avant tout, le Compagnon doit savoir se servir judicieusement de ses cinq sens, afin de se garder des erreurs et de l'ignorance; il doit s'appliquer aux cinq sciences fondamentales qui sont la grammaire, la géométrie, les mathématiques, la logique et l'astronomie; elles lui seront le guide le plus sûr dans tous ses actions.


Apprenti, il n'avait franchi que les trois premières étapes de la vie:  la naissance, l'enfance et l'adolescence. Compagnon, il doit en quelque sorte les franchir à nouveau -  ce qui ne lui causera guère de difficultés -  mais il importe qu'il continue sa marche et atteigne l'âge viril et l'âge de l'expérience. Le symbolisme des cinq marches nous enseigne que nous ne pourrons commencer notre vrai travail maçonnique que lorsque nous aurons atteint l'expérience de la maturité. Ces marches successives représentent la série ininterrompue des connaissances et des expériences au moyen desquelles nous nous enrichissons dans le rythme harmonieux de notre perfectionnement.

La question relative à l'âge du Compagnon s'apparente étroitement au symbolisme des cinq marches. La réponse est l'aveu de notre imperfection, mais en même temps elle exprime notre désir d'atteindre la dernière marche. Il est nécessaire que le Franc-maçon se pénètre du sentiment de son imperfection; il lui faut prendre nettement conscience qu'il demeurera toujours un Apprenti. C'est pourquoi il gravit à nouveau, bien que Compagnon, les trois premières marches de l'échelle mystique. Mais en dépit de cette imperfection, le Compagnon est en mesure d'accomplir un précieux travail: travail sur soi-même et travail pour le bien de l'humanité.
 
Ainsi, le grade de compagnon semble bien symboliser l’étape à laquelle le maçon prend conscience de sa propre existence et peut faire son chemin pour « contribuer au monde », alors que l’apprenti était encore sous la tutelle du rituel et devait d’abord travailler sur lui même en gardant le silence.

Ayant acquis les rudiments, une fois sa pierre brute polie, le compagnon doit et peut devenir une pierre bien cubique, qui peut s’intégrer dans le temple de l’humanité et y prendre toute sa place.

En revenant au rite des 5 points du compagnonnage, que j’ai évoqué tout à l’heure, on comprend comment les pierres cubiques, les compagnons, peuvent s’unir les unes aux autres pour servir de base solide au temple de l’humanité.

Enfin, la représentation géométrique de l’homme dans un cercle, appuyé sur 5 points, en étoile, représente bien la nécessité de s’appuyer sur son centre, sur sa force intérieure, notamment grâce au fil à plomb, pour aller d’abord vers le VITRIOL.

Mais il ne s’agit pas d’un « recentrage » égocentrique.

C’est en fait un véritable puit de force, délié de toutes les passions destructrices, pour ensuite rayonner vers l’extérieur, pour faire partager la lumière maçonnique et prendre part au progrès de l’humanité. C’est en cela que l’étoile, dont la flamme intérieure est source de sa force, est également flamboyante pour l’humanité.

Mon parcours de compagnon m’a appris cela. 
Je suis prête pour progresser toujours et encore.

J’ai dit vénérable maître.

C
\ P\
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