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La lettre G pour Géométrie

Je vais ce soir vous faire partager ma vison de la lettre G, qui a une très grande importance dans le grade de compagnon et c’est l’un des symboles qui m’a le plus marqué lors de mon augmentation de salaire. Tout être humain un peu curieux, ressent la nécessité de trouver la raison de chaque chose. C’est le moteur de toute quête. C’est pourquoi il est précisé que la motivation de l’apprenti passé compagnon et de connaître la lettre G. S’il paraît difficile de trouver l’idée directrice que recèle le G, on peut constater qu’elle a de multiples interprétations possibles. De la diversité de ses significations il est à retenir, parmi ses aspects les plus intéressants, que la lettre G est située au cœur de l’étoile flamboyante dans sa fonction de rayonnement central. Le rayonnement touche ses différents aspects symboliques dans plusieurs directions, sans jamais être exhaustif, ce qui justifie la réponse à la question dans l’instruction au grade de compagnon de la GLDF :

Q : Pourquoi vous êtes-vous fait recevoir compagnon ?
R : Pour connaître la lettre G
Q : que signifie cette lettre ?
R : sur le plan spirituel, elle évoque « le Grand Architecte de l’Univers » en tant que centre de tout rayonnement ; ou encore « celui qui a été élevé jusqu’au faîte de Temple ». Par ailleurs, elle peut recevoir diverses interprétations. Elle attire notamment l’attention sur le véritable sens des mots : « Géométrie », « Gravitation », « Génie », « Gnose », dont il convient de retrouver « l’Esprit caché de la lettre ».

Le G est peut être la lettre qui a le plus d’importance pour moi dans la F\ M\ on la retrouve comme initiale de : Grand, Grande, Grade, Gloire, Graver, Gant, Gravir…

Si je prends les mots que je viens de vous énumérer, ils représentent pour la plupart, l’élévation.

Les mots les plus souvent représentatifs du G sont aussi : Géométrie-Gravitation-Génération-Génie-Gnose et en Anglais God pour Dieu ou l’Être suprême.

La Géométrie et la Gnose sont des modes d’approfondissement de la connaissance pratique et théorique alors que la Gravitation et la Génération sont des modes essentiels d’actions et de mouvements dans le développement de la manifestation. Enfin le Génie est à part, car il relève de l’indicible.

J’ai fait le choix pour ce travail, de choisir un seul de ces cinq mots, qui pour moi à cet instant et pour le grade de compagnon à une grande importance « la Géométrie ».

Pour commencer, quels sont les outils de compagnon, que voit-on en loge, ou sur le tapis de loge ? Maillet et ciseau, l’équerre et le compas, règle et levier, niveau et perpendiculaire.

Les deux premiers (maillet et ciseau) servent à exécuter, le levier sert à déplacer, les autres outils (équerre, compas, règle, niveau et perpendiculaire) permettent de mesurer, tracer, vérifier les opérations de géométrie.

La géométrie n’apparaît cependant vraiment qu’avec le deuxième degré. La marche d’apprenti ou de compagnon nous apporte un éclairage à ce sujet : linéaire pour la marche de l’apprenti, celle du compagnon s’écartant de la ligne droite, découvre le plan et donc l’art du trait, des mesures et des proportions. Ont voit toute l’importance prise par l’étude des figures géométriques pour le compagnon. Il lui faut savoir tracer avec les outils dont il dispose.

L’art du trait est un niveau d’abstraction entre l’esprit, l’imagination créatrice, le matériel et le réel. L’apprenti doit se contenter de représenter ce qu’il a vu, le Compagnon avec l’art du trait lui permet de conserver sur le papier un croquis d’une œuvre de ses prédécesseurs dont il pourra s’inspirer. A un degré plus avancé d’évolution, cela permettra au compagnon de travailler en traçant ce qu’il doit découper, tailler en analysant le plan que le Maître lui a confié.

Maintenant, je vais me diriger vers l’historique et surtout Platon.

La géométrie, c’est le cinquième des arts libéraux dont l’approfondissement est essentiel. Elle est une science et l’art de la construction universelle.
La géométrie a sans doute été d’abord l’art des scribes de Pharaon replaçant les bornes des champs déplacées par les crues du Nil pour restituer à chaque paysan sa parcelle, ensuite elle est devenue l’art des architectes et des bâtisseurs.

« Nul n’entre ici s’il n’est géomètre ».

Telle était l’inscription gravée à l’entrée de l’école fondée à Athènes par Platon. Une précision concernant la formule. Elle ne dit pas geômetrès qui signifie géomètre en Grec, mais ageômetrètos avec le tos qui signifie capable. On devrait donc dire « qui n’est pas apte à la géométrie n’entre ». Pourquoi cette sélection ?

Les Grecs croyaient que l’on ne pouvait livrer à tout le monde, sans précaution, les vérités et doctrines traditionnelles. Un peu avant Platon, Hippocrate, n’enseignait son art qu’à ceux qu’il jugeait capables d’apprendre, et leur faisait prêter serment. Il en était de même dans les premières communautés chrétiennes, telle que celle de Jean à Patmos. Ainsi depuis la nuit des temps, pour suivre l’enseignement aux mystères, il faut être capable d’accéder à différents langages, par exemple le symbolisme. La première condition d’accès aux mystères ou à l’initiation est donc l’aptitude à recevoir et aussi avoir l’envie d’apprendre et de projeter son regard au-delà de la vision profane.

La deuxième condition est d’être prêt à consentir les efforts personnels nécessaires pour accéder à la vérité. Effort qui peut varier d’une personne à l’autre selon son degré d’ouverture et de sensibilité. Pour une vraie appropriation, non superficielle, il faut une volonté, non pas un désir de curiosité ou d’attirance du secret. Il faut de la persévérance, car le chemin est semé d’embûches, et notre volonté est mise à l’épreuve. Pour éviter ces écueils, il faut en outre maîtriser ses passions, ses pulsions et son égo. Les touristes de l’ésotérisme sont toujours déçus, car il n’y a rien à voir, mais tout à vivre. Ce n’est pas le décorum extérieur, mais le ressenti intérieur qu’il faut rechercher sincèrement vis-à-vis de soi-même.

La dernière condition est la préparation. Ce n’est pas parce l’on est apte et que l’on a la volonté que l’on est prêt. Il faut travailler la maturité, réfléchir et échanger. C’est tout le cheminement de l’apprenti et du compagnon qui à travers l’apprentissage des symboles, du travail sur soi et de l’ouverture au monde se prépare au passage à la maîtrise. Et lorsque l’on se sent prêt et que l’on est reconnu comme tel, on peut frapper à la porte. « Frappez à la porte et l’on vous ouvrira » …à condition d’être prêt.

Platon considérait la Maîtrise de la géométrie comme préparation indispensable à tout enseignement et constituait un intermédiaire pour accéder au royaume des idées. Avant lui, Pythagore considérait que la géométrie et toutes les branches des mathématiques occupaient la première place dans la préparation à la connaissance supérieure. Il considérait que tout est arrangé d’après le nombre. Ainsi pour les Grecs, la géométrie représentait alors l’idéal du savoir, sa forme la plus parfaite. Une proposition non géométrique était une approximation du savoir.

Comme pour toute initiation, on ne peut avoir accès à un savoir et à la connaissance que si on a les qualifications et les aptitudes nécessaires, si on en a la volonté et si on est prêt. Ainsi, il y a une sélection à travers l’élection, car pouvoir s’engager sur le chemin et comme un don et une chance qui nous sont fait. C’est de notre devoir et notre responsabilité que de poursuivre sur ce chemin.

La géométrie de nos jours n’a plus le même sens dans le monde profane et ne reste qu’une base scolaire, car les sciences modernes l’on fait évoluer dans cette direction. Pour moi, Platon et les grands initiés, sont les créateurs qui ont inspiré la pensée initiatique et le cheminement vers la connaissance que l’on retrouve dans les rituels Maçonniques.

Conclusions :

Connaître la Géométrie c’est apprendre à maîtriser la connaissance de sa propre construction. L’art du trait pour avoir le bon sens de la parole, qui nous est sacrée. C’est partager sa pensée dans toutes les dimensions, afin que sa pierre cubique s’intègre parfaitement dans l’édifice.

Je ressens que la géométrie représente les dimensions de l’univers qui est infini, comme la pensée et le travail de perfectionnement.

J’ai franchi la porte du Temple, pour passer d’un monde des sens à celui du sens, passer de « l’avoir et du savoir » à « l’être et au connaître » comme les thèmes fondamentaux de la Gnose qui sont : la théorie de la connaissance (connaissance de soi et connaissance de Dieu), le dualisme, nourrir sont âme pour l’ascension au royaume de Dieu sans que celle-ci ne reste vide et sans intérêts.

La géométrie dans notre rituel, c’est comme si je prenais les 3 dimensions en partant d’un point A, tracer la largeur, la profondeur et la hauteur sans délimiter par un point B, C ou D, pour ne pas donner de limites à la connaissance. Il ne suffit pas de passer la première porte, il y en a d’autres à ouvrir pour voir ce qu’il si trouvent et donner un sens à notre curiosité intellectuelle vers la voie de la connaissance. C’est mon ressenti de l’instant, qui à la fin de cette planche tracée, a déjà évolué vers une certaine 4ème dimension encore imperceptible.

F\ L\


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