GLDF Loge : Amour et Spiritualité - Orient de GEX 24/01/2006


La lettre G

Au centre de l’Etoile Flamboyante et comme à la source de son flamboiement le symbolisme maçonnique à placé la lettre G après y avoir placé la lettre hébraïque « iod », initiale de la Divinité (elle signifie en effet, « Grandeur, Gloire et Majesté » selon la Kabbale) et représentation du principe actif fondamental de toute chose, si cher à comprendre, à intégrer, à vivre pour nous éternels apprentis.

Ce « iod » hébraïque ayant été transformé par nos frères maçons britanniques au milieu du XVIIIème siècle, par assimilation phonétique à God, ce qui de toute façon n’en change pas le sens et nous relie tous autant que nous sommes, réguliers ou pas, dans l’initiation et la fraternité, un symbole devant à mon sens être multiple et commun et non dogmatique. Il est en effet facile de donner le sens que l’on veut à chaque chose, de créer des symboles et des significations pour se donner un air ésotérique mais l’essentiel à mon goût est de rester fidèle à nos racines profondes et que ces signifiants soient commun dans le sens qu’on leur prête, et alors seulement ils seront utiles au Travail.

Cette lettre est incontestablement une énigme maçonnique et sur elle plane un mystère qui a suscité et suscitera un nombre infini d’interprétations et de commentaires, parfois judicieux mais aussi bien souvent fantaisistes. La Franc-Maçonnerie est un Ordre Initiatique et Traditionnel, il faut donc à mon sens voir le lettre G dans cette seule optique et ne pas se laisser envahir par des commentaires qui pourraient s’avérer hasardeux et passionnés, n’est ce pas là d’ailleurs le sens du signe d’ordre de l’apprenti ?

La lettre G dans sa graphie actuelle est d’origine récente ; elle avait primitivement en effet la même valeur phonétique que le C. Le G est parfois assimilé à un C bien ventru représentant la mère féconde reliant l’étoile donc l’homme à la Terre par un cordon ombilical, barre horizontale du G pour lui permettre de s’élever vers la verticalité, tels la perpendiculaire et le niveau, outil du Compagnon.

On retrouve ainsi en latin bon nombre de locutions où on pourra indifféremment utiliser le C ou le G comme initiale des mots. Lorsque le C fut devenu presque absolument homophone du K, le besoin se fit sentir de représenter le son G par une lettre nouvelle et c’est selon Jules BOUCHER dans la seconde moitié du Vème siècle de Rome que fut inventée cette lettre qui serait donc visiblement une simple modification du C, comme dans « C » ompagnon qui se trouve ainsi maturé, transformé pour intégrer un sens nouveau par la lettre G, ce qui représente alchimiquement tout son intérêt comme nous le verrons plus loin.

Selon Armand BEDARRIDE, le tracé primitif et antique a été certainement le Gamma grec, dont la forme en équerre (quand on l’écrit en majuscule) constituait un des ces rapprochements analogiques chers à la méthode de nos prédécesseurs Pythagoriciens. Il est fascinant de voir ce Gamma grec figuré comme un nœud lorsqu’on l’écrit en minuscule, ce qui revêt là aussi une importance primordiale comme on le soulignera également plus loin avec le tracé de l’étoile flamboyante grâce à notre simple corde à nœud de bâtisseur. Ce signe idéographique ainsi constitué touchait donc aux instruments des bâtisseurs, du travail de la construction, et de l’autre au Swastika hindou, somme de quatre équerre comme les quatre éléments primordiaux. L’équerre est d’ailleurs une ancienne marque de maçon que l’on retrouve fréquemment gravée sur de vieilles pierres dans des châteaux, des cathédrales, des abbayes, mais aussi sur des temples romains et grecs, comme à Agrigente, au Sud de la Sicile.

Si dans l’alphabet grec la lettre Gamma occupe le 3ème rang (chiffre de l’apprenti) comme la lettre Guimel dans l’alphabet hébraïque, la lettre G est au 7ème rang dans l’alphabet latin que nous utilisons aujourd’hui. Il ne faut pas y voir là un simple cas fortuit car ce n’est pas le hasard qui a placé les lettres des divers alphabets.

C’est d’ailleurs la kabbale qui spécule sur le rôle et la valeur des lettres. Pour en revenir à lettre hébraïque Guimel et à son sens alchimique, on pourrait dire ce qu’en dit CHAUVET dans son « Esotérisme de la Genèse », à savoir que « Guimel est le symbole de la coagulation alchimique, de la condensation, de la compression, par suite des idées antiques sur la formation de l’embryon dans la matrice maternelle résultant de la coagulation de la semence paternelle ». On a attribué ainsi à Guimel la signification de ce qui est Généré, mais aussi par analogie de ce qui génère, crée donc bâtit.

On a dans toutes les traditions donné au tracé géométrique de l’équerre un rôle de symbolisme initiatique fondamental, ainsi le « Tau » gnostique, formé de deux équerres accolées, et le Ankh, croix ansée des Egyptiens, ou croix de vie, qui n’est autre qu’un double équerre, un Tau, surmontée d’un cercle.

La croix chrétienne est une quadruple équerre. C’est donc toujours et partout selon les mentalités, selon les langages et selon les doctrines, que l’on retrouve cette forme d’équerre, arcane principal, notion pivotale qui se trouve placée dans cette forme géométrique qui figure l’angle droit unique ou multiple.

Il n’est donc pas étonnant si toutes les écoles et les religions qui s’en servent en font le signe de base de leur enseignement.

Oswald WIRTH, auteur hermétique tellement présent dans nos lectures et dans l’interprétation de nos symboles maçonniques considère la lettre G comme la déformation de l’idéogramme alchimique du Sel ou de celui de la fécondation vitale. Dans sa forme latine la lettre G est circulaire et rattache à l’équerre grecque une circonférence ouverte et l’idéogramme alchimique du Sel devient alors G.

Il est d’ailleurs fascinant une nouvelle fois de voir que par la Tradition on passe de la forme carrée de l’équerre au cercle tracé par le compas, qu’elle magnifique analogie à nos trois grandes lumières, là aussi nullement hasardeuse.

De la multiplicité des origines de la lettre G découle en Franc Maçonnerie, héritière de nombreux courants traditionnels, plusieurs significations dont la Géométrie, la Gravitation, la Gloire, le Grand Architecte, la Grandeur, la Gnose, la Génération, le Génie. C’est aussi l’initiale de God pour Dieu en anglais.

Le sens le plus souvent retrouvé pour le lettre G dans les manuels de Compagnon est la Géométrie, cinquième des sciences, si chère aux Pythagoriciens et science fondamentale du bâtisseur, du constructeur, du maçon.

Cette lettre a un sens qui évolue depuis le grade de compagnon où on lui attribue l’enseignement allégorique du métier, avec un lent processus de maturation dans l’esprit du compagnon pour en tirer toutes les conséquences utiles au point de vue intellectuel et moral. La Géométrie intellectuelle ainsi acquise, ordonne les pensées du Compagnon, et lui permet d’utiliser au mieux ses outils pour qu’il puisse participer activement au travail, bâtir avec ses frères, prendre enfin la parole après le silence de l’Apprenti, maintenant que sa tête bien organisée lui permet de penser et de raisonner avec justesse, loin de toute contingence passionnelle, émotionnelle et matérielle comme nous le rappelle le rituel lors de la chaîne d’union.

Le compagnon que je suis comprend alors toute l’importance du signe d’ordre de l’apprenti, met enfin de l’harmonie dans sa vie comme le Grand Architecte l’a mise dans l’Univers, et se prépare alors à devenir un homme nouveau, à renaître. C’est la mort du vieil homme et sa renaissance symbolique dans la Grâce du Grade de Maître, on retrouve d’ailleurs encore deux significations de la lettre G (Grâce et Grade).

On retrouve là le principe que le microcosme (l’Homme) est construit comme le Macrocosme (l’Univers) et que la conscience humaine est la voix des lois universelles prises à la source de toutes choses, expression du Génie humain.

Cela je l’ai bien saisi depuis mon initiation avec l’intégration des principes positifs et négatifs, binaire comme le Yin et le Yang chinois, le Microcosme et le Macrocosme, qu’il faut relier par le travail du maçon, par le VITRIOL, afin de relier la Terre, mère fécondante et nourricière, avec le Ciel, l’homme étant l’interface entre les deux. Cela conduit alors l’homme à penser d’une manière nouvelle, dépassant tous ces principes initiaux donc traditionnelles et initiatiques, pour atteindre une Illumination, un degré supérieur de Conscience, de Lumière, figuré par la pensée ternaire qu’enseigne la démarche maçonnique.

Rien n’est dû au hasard et tout comme l’alphabet un ordre d’éléments explicatifs du monde et de l’Univers selon la Kabbale avec une organisation prédéfinie, la géométrie spirituelle que permet de tenter d’approcher, d’appréhender, d’acquérir l’initiation maçonnique par la lecture et l’interprétation de la lettre G permet d’organiser la pensée du Compagnon maçon que je suis afin de faire flamboyer mon étoile symbolique pour qu’elle m’indique le chemin, la Lumière. Si je « travaille » correctement et assidûment à la géométrie je pourrais à partir des quatre éléments fondamentaux figurés par quatre des pointes de l’étoile atteindre la quintessence, cinquième pointe de l’étoile et sa tête, et à ce moment là « allumer le feu » de mon illumination spirituelle.

Ces préceptes se retrouvent dans le bouddhisme que l’on sait si proche de la démarche maçonnique, ce qui explique sans doute que la franc maçonnerie est quasiment absente dans les pays bouddhistes, étant données que la démarche initiatique occidentale que l’on vous ensemble en franc maçonnerie est une discipline, un art de vivre, une philosophie de vie quotidienne pour tout un chacun là bas, ce qui explique sans doute la grande attirance de nombre de nos concitoyens pour cette « religiosité ».

Le Gamma qui figure au centre de l’Etoile Flamboyante est le symbole des « deux chemins ». Cette lettre grecque correspond en effet à un hiéroglyphe égyptien, « sekhenet » qui signifie « pilier du Ciel ».

Ce hiéroglyphe a une forme de fourche, qui indique la fonction de ce « pilier du Ciel », à savoir de porter la treille de la vigne féconde et le mât transversal du pavillon d’Anubis, dieu des morts, pavillon de bois et de toile où se célébrait dans l’ancienne Egypte et les cérémonies de passage dans l’autre monde.

Les deux chemins ont pour fonction de hisser le Compagnon vers cette qualité de « pilier du Ciel », quatrième pilier du Temple ?

Ce pilier est le support de « Chou », l’air lumineux qui relie le Ciel et la Terre, afin de les relier par la création. Les deux chemins révélés par l’Etoile Flamboyante ne doivent pas être dissociés car ils sont complémentaires. Selon la Kabbale, c’est la, rigueur, la droiture (donc l’équerre, le carré) d’un côté, l’amour, la générosité de l’autre (les bras tendus et enlaçant, la chaleur humaine telle celle le Soleil, qui encercle autrui) nouvelle allusion au Compas.

L’Univers repose sur cet équilibre.

Un fleuve a toujours deux longueurs, celle, mathématique, la ligne droite, qui va à vol d’oiseau de la source à l’embouchure, et l’autre, la longueur « buissonnière », qui inclut les méandres, les caprices et les multiples détour du fleuve.

Cela constitue une belle allégorie de ce qu’est la Vie, ne trouvez vous pas mes frères ? Et bien figurez vous qu’Albert EINSTEIN a découvert que pour les grands fleuves de plaine, le rapport entre longueur buissonnière et longueur mathématique était toujours statistiquement parlant de la valeur du nombre PI soit 3,14159, nouvelle et magnifique illustration de l’ordre des lettres de l’alphabet qui n’est pas dû au hasard et explication essentielle de la Kabbale. Dans la Kabbale, pour aussi étonnant une nouvelle fois que cela puisse paraître, il correspond à la valeur numérique de Dieu, que l’on Chaddaï.

Ce nom de Dieu nous enseigne que pour avancer dans l’existence il faut avancer entre la droite ligne et la ligne buissonnière, entre la stricte rigueur de la Loi et celle de la Générosité, de la fantaisie, de l’aventure. On retrouve cela en psychologie avec Freud qui nous décrit qu’une personnalité normalement structurée et qui n’est pas en souffrance est un savant équilibre entre le principe du plaisir et cela de la réalité. Quant on sait par ailleurs les rapports étroits entretenu par JUNG entre « Psychologie et Alchimie »…

Que le fantaisiste n’oublie pas la rigueur du chemin à parcourir pour arriver à la Lumière et que le rigoureux n’oublie pas d’être fantaisiste car l’homme est perfectible…c’est exactement dans ce concept que je me situe en tant qu’homme et bien entendu en tant que Compagnon !

L’Etoile est une magnifique évocation du chemin du Compagnon car par elle passe rigueur et générosité, amour, seuls capables une fois intégrées de provoquer son flamboiement, et alors et seulement elle le relie à sa source principielle.

Thot et Khnoum sont les divinités égyptiennes protectrices du Compagnon. Thot est le maître de la langue sacrée et le Compagnon doit le suivre, en parfait accord avec Khnoum, le Maître des artisans, qui incarne le feu et l’impulsion primordiale qui anime toute forme de vie.

Le Compagnon n’est donc ni un intellectuel déconnecté de la réalité ni un manuel refusant de créer et de pratiquer un art, l’Art Royal, il doit trouver un point d’équilibre entre les deux. C’est ainsi au grade de Compagnon que se jour toute l’Initiation.

Le terme hiéroglyphique pour le mot Compagnon est « jrj », qui signifie « Celui qui est en rapport, en proportion avec… ».

La lettre G est indissociable de l’Etoile Flamboyante, figurée par un pentagramme. L’Etoile est une expression abstraite de la manifestation de la Vie. Elle est la Lumière vers laquelle on aspire mais également le début du chemin pour celui qui en compris le sens, d’où le sens de Génération, de Gravitation de la lettre G.

La lettre G la « Clé pour ouvrir la Porte » du Verbe, de la Connaissance, de la Gnose figurée par l’Etoile Flamboyante.

Dans une Loge de Compagnon au Rite Ecossais l’Etoile est à l’Orient, entre le Soleil au midi et Lune au Septentrion, c’est la clé de voûte du Grand Œuvre, au dessus du Vénérable Maître, à la place du Delta Lumineux. Elle nous transmet la Lumière des frères passés ç l’Orient Eternel et qui brillent au firmament tel de l’or, alchimiquement produit par la pratique du VITRIOL.

L’Etoile pourtant apparaît en premier au coucher du Soleil, tel Vénus, l’Etoile du Berger riche de signification.

Il n’est donc pas anormal de la voir figurée également à l’Occident, reflet du sourire de l’au delà, lieu de paix et de plénitude. C’est le cas du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle où depuis la nuit des temps l’homme est parti vers l’étoile en voyage initiatique, vers la construction intime de l’Etre.

Le Compagnon est ainsi dirigé vers la Lumière de la Vie accomplie, réalisée. On trouve d’ailleurs de très nombreux lieux dont le nom commence par la lettre G sur le chemin de Compostelle, lieux de pause, d’étape, de réflexion sur le chemin long du pèlerin qui aboutira finalement au but.

D’ailleurs Compostelle se divise en « CAMPUS STELLA » en latin, soit le camp, la place de l’Etoile, en passant par les différents sites marqués de la lettre G le Compagnon qui fait son pelrinage vers Compostelle, passe d’un état de départ d’apprenti puis évolue en « faisant la route », en « taillant la route » (belle analogie avec nous) comme disaient les Compagnons du devoir.

Le pèlerin, finira s’il le peut, ayant vaincu les affres du chemin, par arriver à Compostelle où grâce au lent travail de maturation de son alchimie spirituelle son Sel intérieur jaillira pour qu’il intègre le coeur de l’Etoile ainsi gagnée grâce à son Travail et obtenir l’Illumination arrivée au bout de la Terre, prêt à partie en voyage plus haut, plus loin. D’ailleurs un cap très célèbre tout proche porte le nom de Finisterre. C’est le cas de département français di même nom, et quand on sait les légendes celtiques…

RABELAIS, cet initié trop méconnu a de façon délibérée donné des noms commençant par G à ses personnages (Grandgousier et Gargamelle sont les parents de Gargantua. Pentagruel est le fils de Gargantua, qui se divise en « Penta » (cinq) et « gruel » (altéré en Arabe).

N’est ce pas là une magnifique allégorie du fait d’un enfan,t trop jeune, pas encore mature, ne peut posséder la connaissance qu’après un long travail de croissance physique et psychique, même si dès son plus jeune âge il est impulsif et pressé, c’est tout à fait maçonnique comme concept !

L’Etoile Flamboyante est à l’Occident, là où l’on sort du Temple une fois le Travail accompli, par la sortie au jour.

On entre des ténèbres (Ouest, le couchant) vers la lumière (Est, le levant) pour commencer nos travaux à midi, et une fois notre tâche achevée ressort à minuit, pour continuer de faire rayonner, flamboyer notre énergie dans le monde profane, afin de le construire meilleur et sans cesse généré, régénéré !

Il y ainsi toujours une étoile à cinq branches dans les cathédrales au dessus des vitraux qui surplombent les portails ouest. Par là même, le symbole universel qu’est l’Etoile, clé géométrique de la régénération, explique sa présence dans de multiples drapeaux nationaux, par un processus de continuation, de filiation, de création, de Genèse permanente.

En tant que bâtisseur, on construit, on trace le pentagramme, par des formes simples, accomplissant au final le Grand Œuvre alchimique dans la Flamboyance dorée de l’Etoile. C’est le cas lors du tracé du temple à la Saint Jean aux étoiles ou l’on figure un fois formé le temple la position des plateau par une disposition en étoile à cinq branches, Secrétaire, Orateur, Deuxième surveillant, Premier surveillant et à sa pointe supérieure le Vénérable Maître.

Cela nous ramène aussi au fait que l’Etoile Flamboyante peut être dessinée grâce à la spirale tracée grâce à une simple corde à nœud, rappelez vous en cela la forme de nœud du Gamma écrit en minuscule dans l’alphabet grec ! Ne trouvez vous pas qu’une spirale est assez symboliquement dans sa graphie proche pour sa première « boucle » d’une lettre G ? Rappelons s’il est nécessaire que la spirale prend sa source au point central et que de la première « boucle » découlent toutes les autres.

Il est intéressant de voir que le G figurait la note « sol » en musique autrefois, la note de bas, aujourd’hui remplacée par le « La » et qu’il le demeure cependant chez les allemands et les anglais. De même dans les anciennes mesures d’avant le système métrique, le G était le symbole du gros, ou du grain, qui équivalait à environ 4 grammes, comme 4 éléments, comme les faces d’un carré, qu’il soit court ou long…

Pour NADGRODZKI, la lettre G, placée au centre de l’Etoile Flamboyante, n’est qu’un signe représentant le « nœud », signe destiné à souligner ou à montrer du doigt le tracé géométrique de la section dorée.

Par la règle et le compas il est possible de tracé l’Etoile Flamboyante. L’Apprenti que j’étais dans le grade mais que je demeure dans l’homme, avait appris à manier le maillet et le ciseau pour « dégrossir » la Pierre Brute.

Le Compagnon que je suis à présent a ensuite intégré et utilisé de nouveaux outils que sont la règle et le compas, pour me permettre de tracer sur le sol le pentagramme et tenter de résoudre par l’Art du Trait la quadrature du cercle.

Pour dessiner le pentagramme puis y placer la lettre G il suffit de la règle ou de la corde à noeud (Houppe dentelée) et en vertu du théorème de PYTHAGORE on aboutit facilement à la section dorée ou nombre d’or PHI = 1,618.

On finit par aboutir à un pentagramme inclus dans un cercle, lui même issu d’un carré initial, c’est la quadrature du cercle, qui nous permet de considérer l’Etoile comme un médiateur puisqu’il permet de tracer le cercle à partir du carré et de tracer le carré à partir du cercle, le lien est établi entre les deux ; l’Etoile peut alors flamboyer car au secret du bâtisseur que le compagnon a découvert par son travail au travers de la lettre G.

On peut de même construire la Pierre Cubique à Pointe à partir du pentagramme, qui permet de construire un édifice couvert à partir d’un simple tracé sur le sol, donc de passer de deux à trois dimensions, ce qui est tout à fait superposable au passage de notre pensée binaire profane à la pensée ternaire du franc maçon.

Ainsi il apparaît que le pentagramme étoilé est l’outil spirituel par excellence, celui qui précède, oriente et ordonne le geste créateur, il permet à l’esprit de se matérialiser et à la matière de se spiritualiser. Il concentre et résume à lui seul tout le message que les bâtisseurs qui nous ont précédé ont cherché à nous faire comprendre dans leurs monuments, cathédrales, pyramides…

Celui qui a vu l’Etoile Flamboyante et en a compris le sens n’est plus tout à fait le même. Il possède un guide sûr dans la vie, l’aptitude à la maîtrise, à sa propres maîtrise, la compréhension de son psychisme, et peut alors comme au fronton du temple d’Apollon, dieu grec de l’Harmonie, comprendre le fameux dicton « Connais-toi toi même… ».

Le cinq est le chiffre de l’homme, celui du compagnon. Ce chiffre résulte de l’addition du chiffre Trois qui celui du divin, du Grand Architecte de l’Univers, disons une émanation de l’Esprit, et du chiffre Deux, qui est celui du monde manifesté, physique, matériel. C’est le passage au Quinaire, association du Ternaire et du Binaire.

La lettre G est le centre de l’Etoile, la lettre G est le microcosme, l’homme, harmonieux, lumineux, avec ses cinq sens. L’homme accompli, initié, est celui qui est structuré sur la proportion dorée, comme dans l’homme de VITRUVE de LEONARD DE VINCI. Il perçoit par ses cinq sens l’harmonie de l’Univers et contribue à son harmonisation, son rayonnement.

L’œuvre cachée et mystérieuse est en moi. Partout où j’irai dans mes voyages elle sera avec moi, en moi, à condition de ne pas la chercher au dehors !…

En accord avec le Delta Lumineux je perçois alors l’obligation de lucidité qui m’est faite, d’introspection permanente afin de faire la lumière en moi et sur moi. J’éveille ma conscience, prise de conscience fondamentale.

L’Etoile se place dans le Delta Lumineux à la place de l’œil et s’illumine ; c’est l’homme qui se place dans le rayonnement divin et qui reçoit une « lumière » intérieure, inextinguible qui libère définitivement son esprit.

Les sphères ont remplacé les grenades sur les colonnes, sphère terrestre et sphère céleste associées ainsi à la porte du Temple, et moi je suis la lettre G au centre du Pentagramme symbolique dont les pointes sont figurées par de disposition des plateaux des deux Surveillants, du secrétaire, du Vénérable Maître et de l’Orateur de la loge.

De l’Etoile à cinq branches avec la lettre G « activée » en son centre on aboutit au flamboiement de l’Etoile qui passe alors à six branches, formée de deux triangles entrelacés. Cinq points sont visibles dans l’Etoile, plus son centre qui est figuré, soient six points, symbole du Sel des alchimistes, que l’on trouve indifféremment figuré par un pentagramme nqui porte un point en son centre ou par un cercle divisé en deux par un diamètre, qui ouvert sur un côté donne une lettre G latine.

Le Compagnon qui a découvert ainsi le centre de l’Etoile par la Géométrie, signification primordiale de la lettre G selon moi, passe à l’Etoile à six branches, qui n’est autre que le Sceau de Salomon, lui rappelant alors qu’il doit bâtir un Temple intérieur pour rayonner sur l’extérieur et se relier au Ciel. Par mon travail je fais flamboyer l’étoile figurée au sol de la loge, nous reliant tous encore un peu plus, entre Occident et Orient, entre Septentrion et Midi.

C’est la découverte d’un art royal, d’un art de vivre…

Une petite anecdote pour finir sur la lettre G avec le fameux point G dont je sais grâce à Vincent VILLAROYA pourquoi il se nomme ainsi. Cette évocation est pour vous montrer tout comme je le stipulait au début de cette planche combien le symbole est important et combien il doit être compris et utilisé par tous pour servir d’outil à notre travail intérieur, pour entrer alors par la quintessence en relation avec l’Univers.

Il est intéressant de voir que la lettre G se situe dans l’alphabet entre la lettre F pour Femme ou pour Frère, et la lettre H pour Homme. Ce point permettrait d’atteindre le plaisir suprême, l’orgasme, la « petite mort » comme il est parfois nommé, ce qui pourrait être un symbole maçonnique de passage à la maîtrise de soi et de communion avec les cieux ?

J’ai dit, Vénérable Maître.

C\ L\


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