Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Chiboulette
6013-9-1
"Ils lui disaient alors: Hé bien, dis Schibboleth. Et il disait Sibboleth,
Car il ne pouvait pas bien prononcer.
Sur quoi les hommes de Galaad le saisissaient, et l'égorgeaient près des gués du Jourdain
Il périt en ce temps-là quarante-deux mille hommes d'Éphraïm."
Juges 12.6

Ainsi, le mot qui nous intéresse a servi, dans des temps très lointains, de mot de passe permettant de reconnaître ceux qui appartenaient au même groupe, il servait de passeport avec comme visa sa délicate prononciation. Ainsi, on pouvait déceler tout imposteur, tout ennemi cherchant à s’introduire comme une couleuvre. Ce mot nous protège symboliquement de par sa complexité mais aussi  il possède de par sa nature une dualité symbolique entre une appartenance a un groupe fermé et l’universalité de la franc maçonnerie. Mais aussi, il nous fixe des frontières entre un club et une fraternité. Un deuxième aspect aussi est son sens linguistique et pour finir la symbiose des deux  fait de nous des maçons. Afin de donner un éclairage sur ce mot de passe, il conviendra de faire un peu d’histoire de prendre en compte sa dualité et surtout la symbiose entre l’épi de blé et notre renaissance lors de notre initiation.

L’histoire et l’origine du mot Schibboleth

·                    L’orthographe du mot
Ce mot de passe commence déjà par deux orthographes Schibboleth et Shibboleth, la première étant hébraïque la deuxième maçonnique a priori mais il n’y a aucune différence mais cela évitera les confusions.

·                    Origine  hébraïque
La signification et l’histoire de ce mot, commencent par un contexte hébraïque. Il est fait mention de la Schibboleth dans la Kabbale pour désigner l’épi d’une sorte de nard, plante faisant partie des valérianacées, que les Anciens appréciaient beaucoup pour son arôme.

·                    Origine biblique » (Juges 12.6).
Les tribus vivant à l’est de la Jordanie étaient séparées de leurs frères implantés à l’ouest par les ravins profonds et leur fleuve, le Jourdain. Ils étaient conduits à adopter des coutumes particulières de leur lieu d’implantation où régnait ce que l’on appelle de nos jours un « melting pot ».
Ils  Cohabitaient alors les Moabites, les Ismaélites et les Ammonites. Lesquels ne se distinguaient les uns des autres que par la prononciation de certaines lettres. Lorsque  les Ephraimites de l’Ouest ont envahi Gilead ils ont été défaits par les Gileadites sous la conduite de Jephté, au lieu dit « Passages de la Jordanie » (Juges 12.1.6). C’est aux frontières de Gilead que le mot de passe servait à distinguer l’Ephraimite du Gileadite.
Schibboleth joue ici le rôle de mot de passe lors du « passage d’un cours d’eau » par les Ephraïmites en retraite et, comme par hasard, ce mot fatal, Schibboleth, signifie en hébreu justement : « cours d’eau ». Nous pourrions presque parler de pléonasme, mais la répétition du terme peut signifier qu’il y a un sens caché à découvrir, lié en particulier à la différence de prononciation. On ne peut maîtriser que ce que l’on est capable d’appréhender avec justesse, de nommer. Il y a un lien direct entre ce mot (ou sa prononciation) et le fait de « passer », de « pouvoir passer » un cours d’eau, en l’occurrence le Jourdain. Cela illustre le passage entre le monde profane et le monde sacré.
Lors de l’ouverture de nos travaux nous demandons au couvreur si le temple est « clos et couvert » c’est a dire  Une rupture entre les deux mondes, dans la mesure où l’on a laissé ses métaux à la porte de celui-ci

Ces problèmes de prononciation nous les rencontrons tous les jours, même  dans nos propres pays, en effet, chaque région à son accent, ses mots et aussi le sens de ceux-ci diffèrent considérablement. Mais pour schibboleth, cela est plus subtil. En effet, dans l’occurrence Schibboleth, il y a l’une des trois lettres mères de l’alphabet hébraïque, le phonème « sh » qui est une des consonnes sifflantes qu’il n’est pas aisé de prononcer. Sssiboleth signifie épi, jet, ou encore fleuve. Ce mot était également utilisé pour glorifier le travail, auquel ce mot de passe donnait aussi accès. Il est donc aussi une étape de maturité, cette dernière pouvant être représenté en autre par nos voyages en loges qui nous fait rencontrer d’autres rites comme aussi le notre. Ainsi, on rencontre d’autres frères donc d’autres sensibilités, d’autres consciences. Ainsi on apprend, on apprivoise nos ressentis, on écoute et surtout on découvre. Ces sensations s’acquièrent au fils du temps, elles nous habitent progressivement, chacun de nous avons souvent eu la sensation de passer des caps de compréhension comme des paliers, comme des codes de franchissement. La complexité de la prononciation n’est pas anodine elle traduit cet état.

·                    Origines mythologiques grecques
Perséphone Divinité infernale, est aussi à l'origine une déesse du blé, comme sa mère. Chez les Grecs, la fertilité du sol est étroitement liée à la mort, et les grains de semence sont conservés dans l'obscurité pendant les mois d'été, avant les semailles de l'automne. Ce retour de la vie après l'ensevelissement est symbolisé par le mythe de Perséphone, enlevée, puis restituée, donnant naissance aux rites des mystères d'Éleusis. Pour les fidèles, le retour sur terre de la déesse est une promesse formelle de leur propre résurrection.
Cette alternance entre l’obscurité et la lumière solaire préfigure plusieurs lignes de force du symbolisme maçonnique, les voyages de l’apprenti, correspondant aux épreuves qui lui donneront accès à la lumière. Mais aussi le fait que nos tenues aient lieu de midi à minuit. C’est-à-dire tant que l’on peut bénéficier de la grande lumière, avant que ne surgissent les ténèbres.
Cette lumière, à l’instar des grains enfouis sous la terre, il faut la chercher en dehors des ténèbres qui règnent sur le monde profane.
Les aventures de Déméter et de Proserpine suggèrent également que la mort du grain donne naissance à la pousse qui monte vers la lumière et au bout de laquelle va mûrir l’épi. C’est-à-dire à plusieurs bons grains…qu’il faudra séparer de l’ivraie…tant au sens propre qu’au figuré.

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·                    La dualité symbolique de schibboleth
Le travail, est dans un lieu « clos et couvert » connu des seuls vrais maçons. La loge est un Atelier, représentant une « mort » momentanée au monde profane. Une rupture avec celui-ci, cette retraite maçonnique n’étant que de 12h à minuit
Malgré le paradoxe de la fermeture, la maçonnerie n’impose pas une vie monacale, ce qui serait contraire à l’universalité de notre ordre. Elle impose sérénité, ouverture d’esprit, tolérance et générosité de par notre engagement lors de notre initiation. D’autant que les adeptes de la maçonnerie sont enclins à « voyager » lorsqu’ils deviennent compagnons. C’est-à-dire à visiter d’autres Ateliers que leur loge mère. Ce qui les conduit à découvrir des formes de pensée et des rites différents de ceux auxquels ils sont habitués. Dans ce cas, avant d’être admis dans le temple, ils doivent se faire reconnaître.
Les exemples de sectarismes dans le monde profane ne manquent pas, les pseudo églises, les mouvements corporatistes de tout poils sont légions dans nos sociétés. Ils n’ont pour objectifs que de vous maîtriser et de vous escroquer par de biais de fidélisations ou des promesses illusoires. Paradoxalement certains d’entre eux nous montrent du doigt en nous accusant de sectarisme ou même de sorcellerie, ce qui est un comble car nous sommes des hommes libres.
Un autre écueil de la franc maçonnerie dans lequel il ne faut pas faire de confusion, elle est n’est pas un club de rencontre ou autre affairisme, tout du moins cela en est ma perception principale. En effet, elle est un cheminement personnel et spirituel au sein d’un collectif, celui-ci s’affirmant au fil des tenues, d’où l’importance des l’assiduités, car nous forgeons notre secret maçonnique jusqu’à l’ultime initiation, le parallèle avec la germination du grain de blé est tout à fait adéquat, en effet, le grain de blé se forme au sein d’un épi qui est dans un champ..
 
·                    Schibboleth est une symbiose entre une fraternité et une universalité engendrant un maçon
Le monde profane nous donne encore le spectacle d’injustices et d’intolérances qui continuent de sévir. Le calme et la sérénité qui règnent au sein nos loges sont plus que jamais nécessaires. Aussi est-il indispensable que le profane qui nous rejoint, après être passé par le cabinet de réflexion, devienne le grain de blé suggéré par Schibboleth.
Puisse sa germination se développer dans le cadre des Ateliers, de sorte que devenu Compagnon et grâce à ses frères Il devienne un bel épi humain.  En effet, le compagnon est sorti d’une longue période de silence, cette dernière lui a appris l’humilité, il a observé et a été instruit par le second surveillant et les autres frères. Cet apprentissage c’est la graine silencieuse prête à germer. Le compagnon fait pousser ce germe.
La durée et le succès de cette germination dépendront de beaucoup facteurs. Elle dépendra du milieu social dans lequel est inséré ce frère. Mais encore de sa culture et de son caractère, et aussi dans tous les aléas de la vie. Des maladies, des difficultés matérielles, psychologiques ou affectives qui peuvent le toucher directement ou à travers des êtres qui lui sont chers.
Au-delà de tous ces écueils, il y aura alors, pour chaque tenue : une belle moisson en perspective. Celle qui naîtra des épis humains que nous souhaitons tous devenir. De sorte que doivent se multiplier les grains de blé symboliques. Lesquels auront besoin du mot de passe pour se reconnaître entre eux et pouvoir œuvrer ensemble.
Cette dichotomie est également évoquée dans l’Evangile de Jean (I, 5) assortie d’un constat négatif : « La lumière brille dans les ténèbres, mais les ténèbres ne l’ont pas reçue »

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·                    Schibboleth symbolise le passage d’une rive à l’autre.
Schibboleth est un passage obligatoire pour passer d’un état à un autre, il constitue une épreuve, symbolisée par la prononciation, mais cela évoque aussi le passage vers un monde sacré où celui qui veut rentrer doit avoir de bonne intention et aussi doit y aller pour « cultiver son jardin ». Lors de l’admission en franc maçonnerie, les enquêtes sont indispensables et l’initiation est une succession d’épreuves symboliques et nous jurons de garder le secret de notre monde sacré.
L’apprenti ne peut recevoir qu’une faible lumière, c’est un symbole très fort, mais ils doit apprendre se forger dans le silence et dégrossir sa pierre brute, le compagnon lui il découvre ses outils et il apprend à maîtriser sa pierre en étant accompagné par son étoile flamboyante qui le guide, cette maîtrise est symbolisé par la difficulté de prononciation de TSchibboleth, ciboulette, sssibbbolettte etc cette mort proposée par la bible est symbolique car elle évoque une maturité, et les personnes qui tentent de passer veulent brûler les étapes et oubli que les concepts qui ce conçoive bien s’énonce clairement. Une remarque dans 42 000, il y a 4+ 2 +0 +0 =6 il en manque un chiffre pour la perfection

J’ai dit très vénérable

P\ H\

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