Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Un épi de blé à côté d’un cours d’eau

6013-6-1
En préambule de ce travail, je vous livre la définition du mot de passe de Compagnon faite par notre F\ Sam, 33ème à la GLRB , qui sait de quoi il parle puisque l’Hébreux est sa langue maternelle.
« Sch   . » שבולת (shin, yod, beth, vav, lamed, tav)
Epi de blé, torrent, rivière, symbole de la promesse d’une riche récolte, qui comme un torrent, emportera spirituellement tous ceux qui sont détaché du monde matériel (1)
*
* *
Dans le langage commun, un schibboleth est une phrase ou un mot qui ne peut être utilisé – ou prononcé – correctement que par les membres d'un groupe. Par extension, ce mot désigne parfois un jargon spécialisé. Dans tous les cas il révèle l'appartenance d'une personne à un groupe. Autrement dit, un schibboleth représente un signe de reconnaissance verbal.
C’est aussi signe de difficulté, de la capacité ou non à subir une épreuve nous dit le Littré.

On trouve l’origine ce mot dans la Bible, Livre des Juges Chapitre 12 (Annexe 1)
Ce livre décrit l'histoire d'Israël au temps des juges, avant l'institution de la monarchie. Il décrit comment, de nombreuses fois, le peuple d'Israël s'est détourné de D.ieu, qui permettait alors à leurs ennemis de les envahir. D.ieu les délivrait quand ils Lui demandaient pardon.
Si notre rituel du REAA doit être notre « bible » il n’en demeure pas moins vrai qu’un regard sur les autres rites peut être éclairant sur des points particuliers.
C’est le cas pour le mot de passe de Compagnon qui est mieux explicité au Rite Emulation lors de l’exhortation au 2ème degré qu’il ne l’est dans notre Rite faisant un simple rappel au Livre des Juges (XII-6), admettons le.

Je me permets de reprendre cette exhortation in extenso, pour la partie à laquelle je me réfère afin de démarre ce travail sur les bases que je cite :
(...)Pour la construction du Temple du Roi Salomon, on employa un très ~rand nombre d’ouvriers. Ils se composaient d’Apprentis et de Compagnons. Les Apprentis recevaient chaque semaine une ration de froment, de vin et d’huile.
Le salaire des Compagnons se payait en numéraire et ils allaient le recevoir dans la chambre du milieu du  Temple.
Ils y accédaient par le porche ou entrée du côté Sud. .Après que nos anciens Frères avaient franchi le porche ils se trouvaient au pied de l’escalier tournant qui conduisait à la chambre du milieu.

Le Deuxième Surveillant les arrêtait au passage et leur demandait l'attouchement de passe et le mot de passe conduisant du premier au Deuxième Grade.

Vous connaissez tous l'attouchement de passe et vous vous souvenez sans doute que le mot de passe est Sch\, qui signifie \, symbolisé ici par un épi de blé auprès d'une cascade d'eau.
Le mot trouve son origine à l'époque où une armée des hommes d'Éphraïm traversa le ,Jourdain avec un comportement hostile à l'égard de ,Jephté, l'illustre général des hommes de Galaad. Ils donnaient pour raison de cette visite inamicale, qu'ils n'avaient pas été appelés à partager les honneurs de la guerre contre les .Ammonites, mais leur véritable but était de participer à la répartition du riche butin provenant de cette guerre, dont ,Jephté et son armée étaient alors chargés.

Les gens d'Éphraïm avaient toujours été considérés comme un peuple tapageur et turbulent, mais, dans cette circonstance, ils se laissèrent aller à des actes de violence et, après avoir plusieurs fois insulté les gens de Galaad, ils menacèrent de faire périr leur chef victorieux en mettant le feu à sa maison.

,Jephté de son côté, tenta par tous les moyens pacifiques de les calmer, mais, ceux-ci s'avérant vains, il eut recours à des moyens plus rigoureux. Il rassembla donc son armée, livra bataille aux gens d'Éphraïm, les vainquit et les mit en fuite.

Puis, pour rendre sa victoire décisive, et pour se garantir, à l'avenir, contre de pareils troubles, il envoya des détachements de son armée occuper les passages du Jourdain, sachant bien que les insurgés devraient nécessairement traverser ce fleuve pour rentrer dans leur pays. Il donna des ordres sévères à ses soldats, leur commandant de tuer sur le champ tout fuyard qui tenterait de forcer le passage et avouerait qu'il était d'Éphraïm. -Mais s'il hésitait ou s'il niait, les soldats devaient le mettre à l'épreuve et lui faire prononcer le mot S\. Or les gens d'Éphraïm, par un défaut particulier à leur dialecte, ne pouvaient prononcer correctement ce mot, mais disaient ...Si....

Cette simple différence découvrait leur origine et leur coûtait la vie.

L'Écriture nous apprend qu'il tomba, ce jour-là, sur le champ de bataille et sur les rives du ,Jourdain, quarante et deux mille des gens d'Éphraïm. Comme ... fut alors le mot employé pour distinguer les amis des ennemis, le Roi Salomon ordonnaplus tard qu'on l'adoptât comme mot de passe dans les Loges de Compagnons, pour empêcher toute personne non autorisée de monter l'escalier colimaçon qui conduisait à la chambre du milieu. (.Annexe z)
Voilà placé l’origine du mot de passe de Compagnon.

Même s’il a désormais droit à la parole, on lui enseigne la prudence, en exemple du Shin Hébreux imprononçable pour les gens d’Ephraïm, il devrait peser ses mots et les rendre compréhensibles aux oreilles des autres.
Cette parole, j’en ai déjà parlé dans mon travail sur « Du silence à la parole », elle se doit d’être mesurée « Je mettrai continuellement un frein à ma bouche » (Psaumes XXXVIII - v.2) disent les écritures, il ne parlera qu’après avoir bien réfléchi, ce dont il aura pris l’habitude ; d’observateur .... Il devient artisan de son nouvel état.
Le rituel le lui dit : il ne doit faire usage de cette parole « qu’avec ménagement, prudence et sagesse »

Il apprend ce qu’est la parole ici au travers des arts du langage et principalement du Trivium attaché à l’étude de la Grammaire (les règles du parler), la Rhétorique (la technique du parler, l’éloquence) et la Logique ( la méthode du parler). Dans l’Antiquité, le rhéteur était celui qui professait l’art oratoire, celui qui apprenait à ce « servir » de la parole. Au cours de ce voyage, le Compagnon est muni de la règle et du levier, il n’oubliera pas la célèbre phrase d’Archimède mais aura aussi à penser que ce levier qui peut lui faire « soulever le monde » doit être le reflet d’un outil à manier avec précaution à l’égal de la parole acquise, car ce levier a aussi un pouvoir dangereux, celui de tout faire basculer et par la même de commettre l’irréparable.

Mais allons plus loin, comme il est dit à l’ouverture des travaux au Second Degré.
Cet épi de Blé auprès de cette source , que signifie-t-il encore pour le F\M\ ?
On se souvient de notre épreuve de la terre, au cabinet de réflexion où le grain de blé « profane » a du entrer en putréfaction pour renaître à la vie d’initié parmi ses FF\ qu’ils l’ont accepté et reconnu pour tel, ayant grandi un peu plus il se retrouve grain vivant de l’épi au grade de Compagnon. Il y a des analogies entre le postulant et le grain de blé au regard des éléments comme dirait notre F\ Gérald .Réfléchissez !
A l’instar des grenades ouvertes sur les colonnes, cet épi de blé est un synonyme d’abondance et de fertilité mais d’abondance en fraternité et l’épi représente les F\M\ unis pour une même cause au-delà les frontières dans une chaîne d’union universelle. Sans le secours des autres nous ne pouvons rien nous dira un de nos rituels.

Au-delà du monde hypocrite, le Compagnon agira en toute sincérité avec ses FF\.et devra orienter sa conduite en ce sens dans le monde profane. Le Compagnon se doit de pratiqué l’altérité, s’il EST c’est parce que l’autre EST aussi, son JE, devra, si je puis dire, tutoyer le TU. Le chemin vers l’autre est indispensable dans sa démarche. Mais, comme le dit le vieil adage « Avant d’agir, il faut être » , il doit donc grandir et devenir celui qu’il EST, en prenant son temps et en laissant de côté l’enseignement du « tout , tout de suite » trop présent dans notre société.

Au grade d’Apprenti, il a reçu les outils pour commencer à dégrossir sa pierre brute et à se connaître lui-même, au grade de Compagnon, on parfait sa « panoplie » pour que cette fois il se construise. Suivant les cartouches présents au pied des colonnettes, un vaste champ d’investigation s’ouvre à lui au regard de ses sens des ordres d’architecture mais surtout des arts libéraux qui le conduiront à comprendre le sens du monde et le sens de sa présence ici bas.

Mort aux préjugés du vulgaire il est sur le chemin initiatique qui peut lui dire « tu ne t’appartiens plus » il met sa volonté en commun avec ses FF\ pour l’intérêt général afin de « porter au dehors l’œuvre commencée dans le Temple » toujours dans « l’option » d’aller vers l’autre, ce n’est qu’en se changeant lui-même qu’il changera la monde. Débarrassé de ses illusions .il s’éveille !
Si nous reprenons le sens donné par notre F\ Sam, nous constatons que ce mot de passe n’est pas donné au Compagnon par hasard « symbole de la promesse d’une riche récolte, qui comme un torrent, emportera spirituellement tous ceux qui sont détaché du monde matériel » Pour rester dans l’allégorie du blé, que sa moisson soit profitable pour lui, mais aussi pour les autres.

Ce épi de blé (le Compagnon) nourrit à l’eau de la rivière ( son rituel et l’enseignements de ses FF\) avance sur la voie initiatique en accomplissant son chef d’œuvre , découvrir en lui l’Amour pour l’autre et le propager en abondance, telle est aussi l’alchimie de l’initiation. AURORA CONSURGENS auraient dit les Alchimistes...le nouvel initié est bien « comme l’Aurora à son lever »  .sur le chemin de cette régénération de l’être qui lui fera dominer les vieux démons du monde dont le principal d’entre eux qui est la mort.
« Sh\ » Nous voyons que l’épi de blé uni à la rivière signifie symboliquement l’abondance.

L’abondance de ce que croise le Compagnon dans son enseignement et dans ses voyages sans oublier le Devoir du Degré : « Gloire au travail » , rien n’est gagné : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » (Gn 3, 19) disent les écritures « jusqu’à ce que tu retournes au sol, car c’est de lui que tu as été pris. Oui tu es poussière et à la poussière tu retourneras »  la conquête du Soi n’est pas un long fleuve tranquille .Ce n’est pas parce que l’on a franchi la porte basse ou que l’on a rabaissé la bavette de son tablier que l’on est arrivé le cheminent dure toute la vie, il faut être humble devant les enseignements et savoir , comme le dit le Rituel « que le travail du Maçon ne s’arrête jamais »

Dans ce cabinet de réflexion, épreuve de la terre, toi mon frère, grain de blé, tu es mort pour renaître à l’homme nouveau et rejoindre les autres graines dans l’épi dans le but de construire un monde de paix d’amour et de fraternité. Ne te laisse pas endormir par le chant des sirènes, soit toi-même et avance.

Saint Augustin le disait avant les rituels :
« Comme dans la graine sont contenues, invisiblement et à la fois, toutes les parties qui, au cours du temps, formeront un arbre, ainsi doit être conçu l’Univers. »
Sachant que nous sommes poussière d’étoiles méditons mes FF\

J’ai dit V\M\ 

B\ G\

6013-6-2
L’épi de blé au bord du cours d’eau
Annexe 1
12.1 Les hommes d'Éphraïm se rassemblèrent, partirent pour le nord, et dirent à Jephthé: Pourquoi es-tu allé combattre les fils d'Ammon sans nous avoir appelés à marcher avec toi? Nous voulons incendier ta maison et te brûler avec elle.
12.2 Jephthé leur répondit: Nous avons eu de grandes contestations, moi et mon peuple, avec les fils d'Ammon; et quand je vous ai appelés, vous ne m'avez pas délivré de leurs mains.
12.3 Voyant que tu ne venais pas à mon secours, j'ai exposé ma vie, et j'ai marché contre les fils d'Ammon. L'Éternel les a livrés entre mes mains. Pourquoi donc aujourd'hui montez-vous contre moi pour me faire la guerre?
12.4 Jephthé rassembla tous les hommes de Galaad, et livra bataille à Éphraïm. Les hommes de Galaad battirent Éphraïm, parce que les Éphraïmites disaient: Vous êtes des fugitifs d'Éphraïm! Galaad est au milieu d'Éphraïm, au milieu de Manassé!
12.5 Galaad s'empara des gués du Jourdain du côté d'Éphraïm. Et quand l'un des fuyards d'Éphraïm disait: Laissez-moi passer! les hommes de Galaad lui demandaient: Es-tu Éphraïmite? Il répondait: Non.
12.6 Ils lui disaient alors: Hé bien, dis Schibboleth. Et il disait Sibboleth, car il ne pouvait pas bien prononcer. Sur quoi les hommes de Galaad le saisissaient, et l'égorgeaient près des gués du Jourdain. Il périt en ce temps-là quarante-deux mille hommes d'Éphraïm.
12.7 Jephthé fut juge en Israël pendant six ans; puis Jephthé, le Galaadite, mourut, et fut enterré dans l'une des villes de Galaad.
12.8 Après lui, Ibtsan de Bethléhem fut juge en Israël.
12.9 Il eut trente fils, il maria trente filles au dehors, et il fit venir pour ses fils trente filles du dehors. Il fut juge en Israël pendant sept ans;
12.10 puis Ibtsan mourut, et fut enterré à Bethléhem.
12.11 Après lui, Élon de Zabulon fut juge en Israël. Il fut juge en Israël pendant dix ans; 12.12 puis Élon de Zabulon mourut, et fut enterré à Ajalon, dans le pays de Zabulon. 12.13 Après lui, Abdon, fils d'Hillel, le Pirathonite, fut juge en Israël.
12.14 Il eut quarante fils et trente petits-fils, qui montaient sur soixante dix ânons. Il fut juge en Israël pendant huit ans;
12.15 puis Abdon, fils d'Hillel, le Pirathonite, mourut, et fut enterré à Pirathon, dans le pays d'Éphraïm, sur la montagne des Amalécite
Annexe 2
Tableau de Loge de Compagnon au Rite Emulation (partie supérieure)

6013-6 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \