GLDF Loge : NP Date : NC


Le Signe d’Ordre du Compagnon


Vénérable Maître et vous tous mes Frères en vos grades et qualités, ce soir je vais vous présenter une planche intitulée « le signe d’ordre du compagnon ».

Le signe d’ordre du compagnon est dans la continuation de celui de l’apprenti en entrant dans le temple.

Ce signe s’exécute en suivant deux mouvements simultanés pour se mettre à l’ordre :
- Le premier consiste à élever la main gauche à la hauteur de la tête, le bras gauche étant disposé en équerre, la main gauche ouverte, la paume en avant, les quatre doigts rapprochés et le pouce formant l’équerre.
Il est appelé le signe de salutation.

- Le second consiste à porter la main droite sur le cœur, les doigts arrondis, comme pour le saisir.
Il est appelé le signe de fidélité ou encore quelque fois dénommé « pectoral »

- Enfin les pieds restent à l’équerre.

Aussi, cet ensemble (main gauche, doigts, bras et pieds) forme un groupe d’équerres, qui sont au nombre de cinq comme le veut le grade de compagnon. Le nombre 5, parfait, qui se décompose en : céleste (Ether), Air, Eau, Feu, Terre.

En portant la main droite sur le cœur, je prends l’engagement d’aimer mes frères avec ferveur et dévouement ; en élevant ma main gauche, j’affirme la sincérité de ma promesse, et en décrivant une équerre de la main droite, je montre que tous mes actes s'inspirent de la justice et de l'équité.

La main gauche levée semble faire appel aux forces extérieures, énergies captées, que la droite crispée s'efforce ensuite de contenir dans le coeur, où elles s'accumulent en devenant le point central à l'image de l'étoile flamboyante.  L'initié, prêt à s'arracher le coeur, proclame en outre qu'il a su dompter ses sentiments et qu'il ne cédera jamais à un entraînement irréfléchi, car pour être capable de vivre en paix et en toute liberté, il doit être un homme de bonnes moeurs.

Ainsi, le signe devient un geste manifestant une action qui est le résultat d'une volonté délibérée de communication. En effet, ce geste constitue un code commun, connu ou reconnu par l'ensemble des frères de la loge, et qui de ce fait, devient signe de reconnaissance, qui s'inscrit dans un rite dont la connaissance et la justesse du gestuel sont reconnues par les frères surveillants permettant ainsi au vénérable maître d'ouvrir les travaux.

D'ailleurs, pour s'en convaincre, il suffit d'écouter le vénérable maître lorsqu'il demande au frère premier surveillant : "Quel est votre devoir en loge de compagnon?", et que celui-ci lui répond : "C'est de m'assurer que tous les frères qui décorent les colonnes sont compagons franc-maçon".

A cet instant, chaque frère étant à l'ordre dapprenti, fait le signe, en se mettant à l'ordre de compagnon, lorsque le frère premier surveillant arrive à sa hauteur.

C'est dans le silence par cette simple gestuelle que je me fais reconnaître par le frère premier surveillant et ainsi que je lui signifie qui je suis.

En effet, si au premier degré, le signe d'apprenti sépare chez celui qui l'exécute, ce qui est le siège symbolique des passions, le ventre, et des sentiments, la poitrine, du siège de la pensée, la tête.  Par cette gestuelle, il est demandé à l'apprenti de raisonner sans se laisser influencer par sa subjectivité tout en descendant au plus profond de lui même, afin d'apprendre à se connaître lui même.

Au second degré, la main est descendue d'un cran. Elle n'est plus horizontale, elle ne sépare plus.  Arrondie autour du coeur, on peut s'interroger si elle le protège ou bien si elle l'empêche de commander les actions. En effet, le compagnon n'est plus dans le lieu protégé qu'est la carrière, mais il voyage de part le monde où les agressions sont inévitables et risquent de le blesser.

Bien que riche de son amour pour ses frères humains, le compagnon est encore vulnérable à ces agressions et devra travailler à relativiser ce qui lui arrive et ce qui l'entoure, mais sans tomber dans le piège de l'indifférence aux autres.

Le coeur bien protégé, mes sentiments ne gouvernent plus mon action et mon conportement, mais devient le moteur de mon action organisée par ma pensée.  La main active sur le coeur soutient l'action commandée par la tête et qui tend à concrétiser le plus fidèlement possible, l'engagement d'amour que j'ai pris, vis à vis de mes frères humains.

Enfin, pour saluer ou quitter le signe d'ordre, j'exécute le signe pénal : je retire ma main droite horizontalement et je la laisse tomber tout en abaissant le bras gauche, tandis que ma main droite simule le geste d'arracher le coeur afin de me rappeler la pénalité du Serment : " Je jure (...) de m'arracher le coeur (...) plus tôt que de dévoiler les secrets". 

Cette même peine s'applique en cas de manquement aux principes qui m'ont été enseignés. En d'autres termes, ma main droite autour du coeur est sensée aussi me protéger de moi même et de mes excès de passion.  Elle est là pour me tempérer et me rappeler à l'ordre.

Enfin, main gauche levée et main droite sur le coeur mettent en relation mes sentiments et un monde qui m'est supérieur et dont je peux tirer une source d'inspiration pour le travail que je dois accomplir sur moi même.

En fait, le compagnon à l'ordre est un assemblage de verticales et d'horizontales qui, reliant Terre et Ciel, le décrivent parfaitement.

J'ai dit Vénérable Maître.

 S\ N\


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