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Le symbolisme langage du sacré

Je traiterai ce sujet en m'appuyant sur la symbolique des trois degrés car les symboles nous entourent à partir de notre initiation et continuent de nous interpeller tout au long de notre vie maçonnique.

Je vais tout d'abord vous donner ma vision ou compréhension de cette affirmation puis je la déclinerai sur le symbolisme des trois degrés sans être exhaustif puisque, compte tenu du temps normal d'une planche, il n'est pas possible de prendre chaque symbole un par un donc il m'a fallu forcément faire des choix.

Dans le temple, le temps du sacré maçonnique est un moment d'ordre affectif et émotionnel durant lequel les frères quittant les pensées matérialistes du monde profane se transcendent et fusionnent en ouvrant leur cœur pour centrer leurs pensées vers la recherche de la lumière en utilisant le langage comme moyen de communication et d'expression de leur libres pensées.

Pour pouvoir communiquer nous avons besoin de symboles. Ce mot qui vient du grec subalein signifie réunir rapprocher échanger et pour avoir du sens sacré il doit réunir ce qui est épart. Il nous faut donc dépasser le sens courant du symbole pour lui donner un sens spirituel sacré.

Il est courant de dire qu'en Franc Maçonnerie tout est symbole mais à l'inverse d'autres sociétés initiatiques, ils sont une interprétation de la pensée libre et personnelle car non figés pour permettre de continuer de progresser dans notre cheminement en évitant tout dogme.

Liés aux rites et aux mythes, les symboles constituent le langage du sacré et l'expression humaine du sacré est liée à la capacité de compréhension et d'utilisation des symboles qu'il nous faut en permanence entretenir pour éviter de régresser donc de diminuer notre potentiel de compréhension du sacré.

Dès l'initiation, en entrant dans le cabinet de réflexion faiblement éclairé nous sommes interpellés par tous les symboles y figurant sans avoir le temps ou la connaissance nécessaire pour les comprendre de suite alors que dans le même temps il faut écrire notre testament philosophique.

Les différentes étapes finales de la cérémonie d'initiation, les explications qui les accompagnent commencent à nous faire prendre conscience que l'ensemble organisationnel de la tenue est à base de symboles qu'il va falloir comprendre pour pouvoir s'intégrer et commencer notre travail d'amélioration.

L'apprenti, grâce au 3 outils symboliques qui lui sont confiés doit par un travail personnel s'imprégner librement du sens des symboles qui l'entourent pour à partir de la connaissance de lui même modifier progressivement sa vision initiale et entrer en symbiose avec ses frères.

L'observation des symboles mis en place selon un ordre préétabli et leur positionnement lors des rituels d'ouverture et de fermeture des travaux, par leur répétitivité à chaque tenue doivent inciter le Frère apprenti à en rechercher leurs sens dans le silence à la fois ou il est tenu et régnant, qui favorise le questionnement intérieur.

En aide, un certain nombre de pistes lui sont dévoilées lors de l'écoute des planches  symboliques et des apports complémentaires des Frères lors de la circulation de la parole sans oublier les sujets de planche qu'il devra traiter.

Un complément d'aide à la réflexion lui est apporté par le Frère second surveillant durant les chantiers d'apprentis voire par les frères en salle humide ou lors de rencontres.

Ce n'est que grâce à sa curiosité et à son questionnement que le Frère Apprenti pourra commencer à progresser sur le sens des symboles de son grade puis comprendre leur articulation dans le cadre espace temps de la tenue.

Lorsque le Frère second surveillant estime que le travail accompli mérite une augmentation de salaire le Frère apprenti rabat la bavette de son tablier pour continuer de progresser vers la lumière en passant de la verticale à l'horizontale.

Tel le grain de blé tombé de l'épi qui au contact de la terre va donner un autre épi, le compagnon lors de sa cérémonie de réception reçoit un complément d'outils symboles de l'axe des recherches qu'il doit entreprendre et qui lui sont expliquées pour l'aider à développer ses cinq sens, élever ses pensées par la connaissance des arts architecturaux, rechercher la vérité jusque dans les profondeurs de la terre tout en s'appuyant sur les arts libéraux et guidé par les sages pensées des grands initiés ayant influencé les différents groupes de la famille humaine universelle.

Devant la complexité et la somme des connaissances à découvrir ou améliorer, le credo du compagnon ne peut être que gloire au travail guidé dans sa démarche par l'étoile flamboyante, la lettre G et le Frère 1er surveillant.

La transmission du mot de passe des Maîtres est le symbole précurseur de la dramaturgie de la légende d'Hiram que nous allons découvrir ultérieurement. Tubalcaïn personnage mythique et 1ier forgeron contient dans son nom Caïn et la racine hébraique bal soit Abel 1ier crime de l'humanité qui plus est le 1er fratricide.

Nous recherchons la lumière et de nouveau lors de la cérémonie d'exaltation nous entrons à reculons dans le Temple réaménagé et faiblement éclairé avant de découvrir un cercueil symbole de la mort physique et que l'on nous demande d'enjamber pour prouver notre pureté mais aussi pour prendre conscience qu'au delà de la mort d'un être cher, la vie continue et qu'il nous faut la volonté de franchir les obstacles qu'elle met devant nous.

De l'assassinat du maître, un autre maître va naitre relevé grâce aux 5 points parfaits de la maîtrise qui sont pour moi le symbole du besoin de se rapprocher le plus possible de ses Frères pour avancer dans notre réflexion et ensemble franchir les obstacles grâce à notre complémentarité.

Cette posture appelle au soutien sans faille et à la solidarité entre Frères biens ancrés sur la terre, restés humbles, flexibles et capables de partager leur affectivité.

Là s'arrête la légende puisque nous ne célébrons pas le culte d'Hiram. Cependant, dans ce lieu sacré, pour bien marquer notre humilité vis à vis du Maître et de sa veuve nous portons le couvre chef.

Les 3 mauvais compagnons en voulant paraître avant d'être montrent l'inconstance et la fragilité de l'humain dans le monde profane et si nous ne sommes pas exempt de cette dérive notre union fait notre force et, grâce à notre capacité d'introspection et le secours de nos Frères nous pouvons comprendre et revenir sur nos erreurs.

Les outils utilisés pour le meurtre correspondent aux symboles portés par les 3 Frères qui dirigent la loge et l'on peut en déduire que brulant les étapes les mauvais compagnons pour acquérir le pouvoir sont allés jusqu'au meurtre.

Or c'est par l'acquisition des connaissances, la sagesse, le discernement et la capacité de rechercher l'équilibre que l'on peut diriger c'est à dire rassembler ce qui est épars sans se comporter en tyran dogmatique.

La mort d'Hiram nous fait perdre la parole car nul ne sait s'il la dévoilée d'où la nécessité de la rechercher en utilisant les mots substitués pour nous reconnaitre.

M et B peuvent représenter 2 mots soit MOABON soit MAC BENACH.

Moabon peut se traduire par le fils du père. Le père représentant le système créateur et le fils celui qui continue l'œuvre soit une idée de transmission généalogique du savoir spirituel par ou pour nous les enfants de la veuve.

Mac Benach pourrait venir du nom d'un français chevalier du temple nommé MABEIGNAC qui a immigré en Ecosse avant le massacre des templiers au début du 14èmè a « écossisé » son nom et pénétré la confrérie des maçons opératifs grâce à ses connaissances dans cet art puis son nom aurait été retenu 5ème siècles plus tard lors de la création du REAA.

cependant ce mot pourrait également provenir du nom d'une grotte située dans les monts de Judée près d'Hébron et qui renfermerait le corps d'Abraham et dont le nom hébreu est MAKPELAH.

La parole perdue nous plonge dans une obscurité momentanée dont il nous faut ressortir pour retrouver la lumière qui guide notre recherche de la vérité.

Lors du relèvement du nouveau Maître, son corps décrit un quart de cercle marquant le passage de l'horizontale à la verticale qui peut définir l'outil symbolique privilégié de la maîtrise: le compas, qui permet entre autre à partir d'un point initial de tracer un cercle.

Le cercle représente la sphère terrestre et le cosmos, son centre le Maître car c'est lui qui décide où il le place et à partir de cette base qui représente son idéal de vie il doit, sans limites imposées, rechercher la vérité dans toutes les directions et utiliser le compas également outil de mesure donc de comparaison pour apprécier son chemin parcouru et l'exacte mesure du travail qui lui reste à accomplir.

Cependant la position du centre est différente pour chaque Frère car nous sommes fondamentalement libres de trouver notre juste mesure en pensées et actions et c'est en Chambre du Milieu lieu privilégié de nos réflexions, que nous pouvons et devons les mettre en commun pour continuer chacun de bâtir notre temple intérieur.

 

L'acacia nous est connu. Son bois imputrescible, sa verdeur persistante et sa faculté de régénération symbolisent la vie et, placé sur un tombeau, il est le signe de sa continuité.

La marche du Maître se termine par le signe d'horreur que l'on peut ressentir comme un appel à l'aide de toutes les forces du bien pour mettre fin au règne des ténèbres qui égare et asservit les humains.

A moi les Enfants de la Veuve: Ce signe de détresse ou d'appel à l'aide pour moi se présente sous deux aspects l'un physique ou verbal et pour lequel nous avons prêté serment lors de notre initiation, l'autre psychique qu'il nous faut ressentir car un Frère dans la peine ne l'exprimera pas forcément par des paroles.

Le tableau de loge du 3ème degré représente la mort symbolique car pour renaitre il faut d'abord mourir.

Ceinturant le tableau, les murs du temple avec les trois portes et leur orientation géographique, qui correspond à la position des trois F\ F\ qui dirigent la loge.

Le regardant d'ouest en est, une partie du pavé mosaïque qui peut être un rappel de la recherche permanente du juste milieu, un acacia placé à la tête du cercueil et, sur celui-ci, le compas ouvert vers l'est, le mot sacré, des ossements et un crane pour rappeler le meurtre et le maxillaire la parole perdue puis les outils ayant été utilisés pour ce forfait ainsi que l'équerre orientée vers l'ouest ce qui positionne le Maître entre l'équerre et le compas.

A l'est ou sur la partie avant du tableau, coté sud, l'autel des serment où le compas posé sur le livre sacré domine l'équerre et coté nord la planche à tracer des maitres dont les parallèles entrecroisées représentent pour moi les fondations de l'édifice soit la connaissance acquise précédemment et le X le contrôle lors de son élévation.

En conclusion, je dirai que le sacré utilise les symboles pour nous parler et si nous savons les écouter et les comprendre nous saurons nous transcender avec le langage ésotérique qu'il nous enseigne.

Voilà V\ M\ ma vision sur la relation entre l'étude des symboles et l'expression du sacré. A vous maintenant de m'aider à améliorer cette vision.

J'ai dit T\ V\ M\

B\ S\


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