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Ici tout est symbole…

« Tout ce qui se passe n’est que symbole » Johann Wolfgang von Goethe

Lorsque je demande à un frère ce que représente pour lui la symbolique maçonnique il répond en général : « un système de moral transmis sous le voile de l’allégorie aux moyens de symboles ».

Le thème imposé de cette courte planche me donne l’envie de tout disséquer. Pour autant j’irais pas à pas à l’essentiel en remerciant le F\ auteur de cette question de me laisser ainsi m’exprimer sur cette bien étrange phrase : « Ici tout est symbole »…et que je relie bien volontiers à mon activité profesionnelle.

Tout d’abord, j’ai découvert lors de mon initiation un acronyme : VITRIOL. L’acronyme m’a intrigué fortement dans le ténébreux cabinet de réflexion où plongé dans une quasi obscurité, je remarquais des os, un sablier, un pain, de l’eau, quelques ingrédients chimiques, un crâne...mais aussi des phrases écrites à la craie - interpellantes et propices à s’interroger sur sa présence et ses intentions.
 
La suite se déroulera sur la colonne nord et bien que peu éclairé durant 10 saisons, j’ai mûri avec le temps à appris à comprendre la signification de cette phrase au travers de mon cheminement initiatique et des symboles qui le jalonnent. Nous y reviendrons.

Bien avant, alors que j’étais étudiant en gestion et que je préparais mon devenir professionnel, c’est une conférence de Jean Marie DRU (Président international de TBWA - la première Agence mondiale) qui m’a orienté sur l’univers de la pub et fait m’y interesser.

Chaque message radio, tv ou presse me racontait des histoires auquelles j’avais envie d’adhérer et que je trouvais emprunt d’une grande liberté d’expression. Une demarche de don et d’altruisme au service de services et produits mais aussi de causes sociétales.

Au travers de la demarche sémantique (les mots) et sémiotique (les images), se révèlaient une façon de penser « décadrée » du quotidien et de l’attendu.

La symbolique publicitaire, inspirée par des créatifs m’intriguait aussi et c’est sur le chantier de mon métier que j’ai compris que les publicités pouvaient « rentrer en intelligence » avec le consommateur. c’est à dire de comprendre leurs pensées, leurs visions face à un produit et pouvoir ainsi leur soumettre une idée nouvelle. Et mieux encore, une idée unique, qui évite le déjà-vu, le déjà-dit et le déjà-fait.

Beaucoup de ces pubs sont gravées dans votre mémoire et constituent des symboles imaginaries forts et ce parce qu’elles ne se contentaient pas d’être de belles mises en images ou de bons mots. Mais bien parce qu’elles entraient en resonance avec un vécu.

Souvenez vous : ERAM « Il faudrait être fou pour dépenser plus ».
Mamie Nova, « La mamie que je préfère, elle est dans le Frigidaire ».
Et la plus célèbre de toutes, pour un afficheur « AVENIR », une publicité nous promettait : « Demain j’enlève le haut. Demain j’enlève le bas ». Et qui tenait intégralement sa promesse en nous montrant ses jolies fesses.

J’ai aussi mis du temps à comprendre et apprendre le travail important qui se cachaient derrière ces messages. Mal éclairé au départ et puis, avec le temps, en phase avec des outils qui me permettent aujourd’hui d’exprimer et d’échanger avec les marques pour les emmener vers des prises de parole respectueuses et identifiées comme telles par le consommateur, le citoyen.

Mais c’est quoi au juste un symbole ?

En tout premier lieu, ne s’agit- il pas d’un signe qui nous renvoie à nous même et à l’histoire qui nous façonne ?

La sémiotique en théorise trois : le signe, l'objet, l'interprétant, selon Charles S. Peirce ; le symbole (le signe), la référence (la pensée), le référent (l'objet), selon Charles Ogden et Ivor Richards (1923).

Les symboles ont pour objectif d'exprimer l'indicible (le sentiment de Dieu, la foi, les presentiments...). Le livre de l’Apocalypse est un bon exemple de livre biblique riche en symboles (le dragon, l'agneau, la bête, les quatre chevaliers, etc.). Les chiffres dans la Bible, eux mêmes, ont une portée symbolique.

Par exemple :

4 = le monde, 7 = perfection, 40 = le temps d'une génération, etc. Ainsi, pour comprendre un symbole biblique, il est parfois nécessaire de lire les récits bibliques où ce symbole apparaît, et ce afin d'y trouver un sens commun et de mieux le comprendre.

Petit retour sur les fondamentaux du symbole dans mon activité professionnelle avec l’Illustration de la stratégie mis en place pour illustrer une prise de parole publicitaire :

En clair, la symbolique publicitaire se nourrit de mots et de visuals (symbole- reference-objet). A chacun son rôle et sa place. Si la symbolique est importante c’est d’abord parce qu’elle s’adresse à l’imaginaire collectif et tente de nous faire réagir dans nos ressentis enfouis pour se rendre emphatique.

Et ce en travaillant avec : Signifiant, signifié, signe

En effet, la construction du sens qui s'opère lors de la lecture d'une image publicitaire s'effectue instantanément. Mais cette immédiateté apparente cache un processus de compréhension plus complexe…

…Le vu, le perçu, le compris

L'analyse de cette lecture permet alors de différencier trois niveaux :

une première réalité incontestable,
une autre matériellement absente qui s'appuie sur des représentations,
une troisième arbitraire par la diversité des ressentis et des motivations.
Il est donc salutaire d'être capable de distinguer l'objet (réel, palpable), sa représentation imagée et les interprétations que l'on en donne.

D’après Ferdinand de Saussure, le signifié et le signifiant se définissent l’un par rapport à l’autre, en tant que faces distinctes d’un seul et même phénomène : le signe. Le signifié est exprimé par le signifiant et le signifiant sert à exprimer le signifié (le signe linguistique !)

Par exemple et pour illustrer mon propos : Le mot « ordinateur » est constitué pour tous d’un écran et de vibrations sonores (touches). Ce son originellement abstrait ne devient signifiant que dans un environnement francophone où il se réfère alors à cette catégorie d’objets (classe du signifié) que je manipule actuellement en bâtissant cette planche.

Dans le domaine de la communication visuelle, un carré évidé aux bords légèrement arrondis au-dessus d’un rectangle horizontal tramé est un signifiant rattaché au signifié « ordinateur ». Si, dans un magasin d’informatique, je découvre un pictogramme de ce type, il devient un signe ayant pour sens : « La gamme des ordinateurs personnels que nous vendons est proposée ici ».

L'élaboration du sens se met donc en place grâce à un contexte culturel commun car l'émetteur (notre donneur d’ordre) fait appel à un langage visuel qui utilise des codes, des conventions et des habitudes qui vont permettre au récepteur (le consommateur) de comprendre le message et de rester en phase.

Dans la publicité, le référent est souvent banal. Une bonne annonce publicitaire doit déstabiliser le consommateur-récepteur tout en restant en accord avec lui, pour l'informer, le séduire et surtout le convaincre. Elle agit comme un télégramme visuel.

Si vous pensez qu’il faut dénoncer l’intelligence employee à abêtir et defendez la raison du peuple contre la virtuosité des sophistes…je vous rassure tout de suite avec sincérité, nous sommes d’accord et sachez que dans sa pratique, mon métier n’utilise pas la manipulation mentale et le « consom – acteur » reste toujours le maître de ses choix.

Pardonnez moi ce ton « maître d’école » dans mes explications mais j’espère vous avoir sensibilisé.

Pour en finir, notre travail est construit pour informer, convaincre et rassurer, sans mensonge mais à partir d’une stratégie de positionnement et de moyens.

Une conviction qu’il faut savoir faire partager au travers de techniques, mécaniques et symboliques fortes.

L'analyse d'une image publicitaire permet rapidement de découvrir la cible visée et le sens du message. Presque systématiquement le public concerné réagit.

En F\ M\, Au 1er, sde et 3ième degrès, sauf à s’y pencher et y travailler de près, les codes et signes empruntent à tellement de courants qu’il est plus difficile de comprendre leurs significations.

Ils prennent sens et commencent à nous parler lorsque nous les rapprochons de nos travaux et du rituel qui construisent notre histoire.

Néanmoins et à l’instar de la pub, nous consommons du langage et de l’image lorsque nous sommes en loge et devenons autant acteurs que consommateurs de ces derniers parce qu’ils nous servent d’outils, de référents et de juge de paix pour échanger et bâtir.

Ici tout est symbole…

Bien sûr, « je ne vais pas te trancher la gorge » si tu dévoiles nos secrets mais la force du symbole donne un statut à l’appartenance maçonnique. et constitue alors un socle de fondamental dans lequel je t’inscris avec ta volonté.

La chaîne d’union envelope tous les enfants de la veuve dans un carré long dédié à la réflexion et à la fraternité.

Comment je perçois et ressens tout cela :

La symbolique publicitaire et maconnique fonctionnent sur des ressorts trés différents mais…soyons conscient que les symboles ont le pouvoir de faire passer des messages qui dépassent et transcendent les frontières du langage. Apprenons à les voir en filigrane et à chercher en eux une vérité ou un guide mais jamais une conviction.

Je vis les nôtres en F\ M\ comme un système de sensibilisation auprès des frères. Un ensemble de mots et signes épars qui se rassemble et se mettent au service d’un collectif et d’un objectif : celui de rassembler et d’enseigner au délà de la fraternité qu’elle offre mais aussi au travers d’une démarche de sociabilité, d’apprentissage et de découverte permanente.

Je souhaite aller plus loin dans cette démarche et c’est sans nul doute ce qui a motivé et constitue aujourd’hui ma démarche auprès de vous pour contnuer à gravir l'échelle...

J’ai dit.

J\ M\ Ph\


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