GLDF Loge : Le Voile d'Isis - Orient d'Evry Corbeil 14/01/2013

Vézelay, ou les dualités réconciliées

Première partie : les dualités humaines

La démarche initiatique invite celui qui l’entreprend à un long voyage, un voyage au bout de lui-même à l’issue duquel il sera un autre bien que, paradoxalement, le même... C’est que le processus de l’initiation, se poursuivant toute une vie, aboutit à la transformation complète de l’individu par une lente maturation mettant en jeu des phénomènes complexes. Celui que je veux mettre en évidence ici ne serait pas renié par Carl Gustav Jung. Que ceux qui n’aiment pas l’aspect psychologique de notre initiation veuillent bien me pardonner et se rassurent, je ne ferai que l’évoquer, mais il est quasi inévitable quand on parle de dualités et de leur résolution. En première approximation, la prise de conscience de nos dualités, lors de la descente en soi, constitue le processus de différenciation tel que Jung l’a décrit, et leur résolution, leur dépassement, celui d’individuation. Le parallèle avec l’initiation maçonnique est indubitable.

Le profane pénétrant dans une loge maçonnique, pour l’épreuve du bandeau, la première de l’initiation, ou après celle de la terre du Cabinet de réflexion, s’incline profondément en franchissant le seuil, entre les colonnes de la dualité qu’il ne voit pas, dont il ignore même l’existence. Il est dominé par elles, sans même s’en rendre compte, tout comme elles dominent le monde profane qui ne le sait pas. Pourtant, c’est une loi fondamentale de la physique : il ne peut y avoir de manifestation que par l’action de deux forces opposées. Un rocher sur le flanc d’une montagne ne produit aucun effet, mais contient une forte énergie potentielle. Si son fragile équilibre est rompu, il va dévaler la pente, tomber dans la vallée, passant ainsi du point haut au point bas en libérant une énergie qui sera ici dévastatrice et brisera tout ce qu’il rencontrera.

L’eau du ciel, retenue derrière un barrage, va elle aussi stocker beaucoup d’énergie potentielle qu’elle libèrera à l’ouverture des vannes. L’homme, par son intelligence, va la domestiquer et l’utiliser à mouvoir d’énormes turbines produisant  de l’énergie électrique, distribuée là où le besoin s’en fait sentir. Ici encore, pour l’utiliser, une dualité est nécessaire : il faut un plus et un moins.

La loi de dualité s’applique au moindre de nos actes, sans que nous en ayons conscience. Chaque action provoque une réaction d’intensité égale et de force opposée, une dualité encore, bien mise en évidence par la gravitation. La force exercée par le rocher sur le sol provoque une réaction de celui-ci, le maintenant en équilibre. Les astronautes en apesanteur éprouvent les plus grandes difficultés à coordonner leurs mouvements, le moindre de ceux-ci provoquant une réaction à l’opposé de ce qui était souhaité.

Ce qui est en haut étant comme ce qui est en bas, la loi de dualité gouverne non seulement la matière dont l’homme est fait, mais aussi ce qu’il y a à l’intérieur de celle-ci, invisible et pourtant bien présent, l’âme qui l’anime et l’esprit reliant celle-ci à une entité supérieure. L’humain est par conséquent un être totalement double. C’est le sens que je vois au récit allégorique de la Création, dans le Volume de la Loi Sacrée : l’Éternel façonne l’homme de la poussière de la terre, puis il lui insuffle le souffle de vie et l’Homme devient une âme vivante.

Parmi les autres dualités dont l’humain est constitué, il en est une en particulier que je relève, celle du masculin et du féminin. Là encore, le processus est bien décrit dans la Genèse. L’Éternel plonge l’Homme dans un profond sommeil et, de son côté, il tire son féminin. Gageons que c’est du côté gauche, celui du cœur et donc des sentiments, celui mû par les instincts et l’intuition, qu’il tire le féminin de l’homme, à ce moment hors d’état de raisonner.

Cette dualité fondamentale est constituée de son extérieur, que j’appellerai son masculin, la force qui agit, positive, rationnelle quand l’intellect est développé, et aussi le paraître, l’image que l’on veut donner, entraînant des réactions égotiques. Sous cette écorce se trouve le féminin de l’homme, réceptif, instinctif, mû par ses sentiments, l’être intérieur. L’un et l’autre sont évidemment faits d’autres dualités encore. Ainsi, les instincts doivent être maîtrisés si l’on veut agir en humain et non obéir à notre partie glaiseuse, qui n’est rien d’autre que l’animal dans lequel habite notre âme et notre esprit.

Mais en réalité l’homme, chacun de nous, est Un. Le processus initiatique va consister pour lui à identifier ses multiples dualités, à prendre conscience des forces et des tensions qu’elles provoquent en lui puis à maîtriser celles-ci et, de la sorte, dépasser, transcender ces dualités, trouver un point d’équilibre pour chacune d’elles. C’est ce que tente l’apprenti qui, ayant laissé au dehors ses dualités matérielles, représentées par les deux grandes colonnes J et B, chemine péniblement entre ses dualités intérieures symbolisées par les colonnes des frères éclairées par le soleil et la lune pour, enfin, connaître la dualité ultime, celle qui va le conduire du profane de l’occident, à l’esprit de l’orient, derrière le delta lumineux à travers lequel l’observe un œil…

Entre les deux, il tourne inlassablement autour de l’axe du monde, reliant la terre aux étoiles. À chaque tour, à chaque pas, il augmente sa connaissance, comme s’il s’élevait d’un cran sur une spirale. Côté Soleil, côté Lune, côté Colonnes J et B, côté Delta et Grandes lumières, celui qui chemine les parcourt sans s’arrêter, dans l’espoir d’atteindre peut-être, un jour, le point dont tout émane.

Si l’on admet, comme le prône le REAA, l’existence d’un principe créateur à l’origine de tout, il est évident que celui-ci est le Un contenant tout et, qu’avant la création, il est tout, la totalité du temps et de l’espace. D’après le principe de dualité, n’ayant pas d’antagoniste, il ne peut donner lieu à aucune manifestation et, par conséquent, il doit se contenter d’être, tout simplement. Pourtant, toute force a pour vocation de produire un effet, toute intelligence a besoin de s’appliquer, tout être a besoin de prendre conscience de lui-même. Rien de tout cela n’est possible à l’Unique sans antagoniste, sans miroir, sans point d’appui. Il a donc besoin d’une création et, pour la réaliser, si l’on suit les cabalistes, il crée un vide en lui et s’y dédouble, plus-moins, positif-négatif, actif-passif, rendant ainsi possible l’existence de l’univers.

C’est bien ce que décrit la Genèse. Au commencement, il n’y avait que l’Esprit divin dans l’immensité sans fin indifférenciée, puis la division commence : eaux du haut et du bas, lumière et ténèbres, sec et humide, la vie apparaît puis bientôt, par complications successives, l’humain, à la fois homme et femme. Celui-ci veut comprendre qui il est et deux voies, bien sûr, s’offrent à lui pour cela. La première consiste à plonger dans la matière pour en percer les secrets, à grand renfort d’instruments d’observation de plus en plus performants et compliqués, d’accélérateurs de particules de plus en plus puissants. Cette démarche, indispensable et par ailleurs passionnante, nous plonge dans la complexité croissante de la matière que l’on apprend à utiliser, améliorer, réparer, soigner. Mais l’on reste dans le domaine de la matière.

La seconde voie consiste à s’intéresser aux causes plutôt qu’aux effets, c’est le domaine de la métaphysique et non plus celui de la physique. Alors, tout change. Plutôt que d’aller du complexe vers l’encore plus complexe, on se dirige vers l’Unité d’origine et, petit à petit, les choses s’éclairent. Certains personnages d’une haute spiritualité, affirment que la vérité que l’on recherche est, in fine, incroyablement simple. En tout cas, on peut espérer légitimement que, plus l’on s’approche de l’Unité, plus les choses se simplifient.

Ce qui est en haut est ce qui est en bas, c’est une même chose et par conséquent, cherchant notre vérité intérieure, cherchant l’unité du microcosme que nous sommes à travers nos multiples dualités, nous cherchons en même temps l’Unité originelle, le Un du macrocosme à travers ses multiples dualités. Quant à savoir s’il est à notre portée de faibles humains de trouver l’objet de cette recherche, poser la question est presque y répondre. Nous ne savons pas jusqu’où nous pourrons aller ni où nous mènera notre quête. Le seul moyen de le savoir est de l’effectuer. Autrement dit, la quête et le but se confondent.

Les pèlerins d’autrefois abandonnaient leur vie habituelle pendant des mois et des mois afin de rejoindre Compostelle. Parvenus au but, après des épreuves qui nous sembleraient aujourd’hui inouïes, il ne leur restait qu’à s’en retourner par le même chemin et, une fois rentrés, ils s’apercevaient que, s’ils n’étaient plus les mêmes, s’ils s’étaient approchés de leur vérité intérieure en même temps que de la grande vérité, c’était plus sur le chemin qu’à Compostelle. Il en est sans doute de même aujourd’hui pour certains de nos modernes pèlerins, même si le retour se fait en train ou en avion, même si le parcours se fait en plusieurs fois, même si les bagages suivent en voiture. L’important demeure la recherche, et de la mener jusqu’au bout de soi-même.

Seconde partie : Vézelay et les dualités

Les pèlerins d’autrefois, en route vers Compostelle ou, plus modestement, vers les reliques de Marie-Madeleine à Vézelay, s’arrêtaient souvent à Asquins, petite colline au pied de la grande. Là se trouvait une église, pour l’âme des pèlerins, et un hospice pour leur corps. De là, ils pouvaient voir leur but, presque à portée de leur main.

Les cathédrales de cette époque comportent en façade deux grandes tours dominant le parvis. Elles jouent le même rôle que les colonnes de la loge maçonnique, de symbole des deux colonnes situées à l’entrée du temple de Salomon, censé avoir été construit sur des plans divins. Elles ne supportaient rien, aucun linteau ni aucune voûte. Elles symbolisaient l’union de la terre et du ciel, dont les deux polarités permettent à l’univers d’exister. Leur position montrait qu’elles représentaient les dualités terrestres et leur domination sur le monde extérieur, qui leur est complètement soumis. Dans l’esprit des hommes se tenant sur le parvis, tout est noir ou blanc, bon ou mauvais, vrai ou faux. On est par conséquent pour ou contre, et le monde devient un monde de combat.

Les tours de la Madeleine sont bien différentes. La façade n’en comporte qu’une seule, la seconde n’a jamais été construite. En revanche, de là où nous sommes, sur le terre-plein d’Asquins, on en voit bien deux, celle de la façade et une autre, au transept, proche de la lumière de l’orient et ce qui se dessine ainsi est une autre dualité, celle de la matière et de l’esprit. Les deux sont séparées par le massif du narthex, à l’occident, réservé à l’accueil de ceux qui pénètrent en ce lieu merveilleux, puis par la longue nef romane matérialisant le chemin à accomplir. Au-delà, le chœur gothique…

Une fois parvenus sur le parvis, contemplant sur la façade de la basilique le message restitué par les Compagnons bâtisseurs de Viollet-le-Duc au XIXème siècle, on s’aperçoit que celui-ci est toujours d’actualité et le demeurera, tant qu’il y aura des humains. Au tympan du portail central, la dualité terrestre est là. D’un côté, on y voit ceux dont la pesée de l’âme a révélé l’imperfection, avalés par un gros poisson. Traduisons : ce monstre des profondeurs marines nous invite à plonger dans l’océan indifférencié de notre inconscient pour en faire émerger le sec, selon le processus décrit dans la Genèse, ou, en termes modernes, pour prendre conscience des pulsions de nos instincts et ainsi, permettre à notre intellect de les maîtriser. De l’autre côté, ceux qui ont réalisé ce programme peuvent rejoindre la Jérusalem céleste, le Temple intérieur qu’ils ont construit.

Tout cela n’est bien entendu que théorique, l’homme est en réalité constitué à la fois d’eaux indifférenciées et d’un édifice spirituel plus ou moins achevé. Le Christ central le signifie très clairement, lui qui est à la fois homme et Dieu et représente donc l’archétype de l’humain ayant réalisé son cycle, ayant trouvé la divinité en lui. Loin au-dessus de sa tête, au sommet du fronton, malheureusement détruit par les intégristes de 1793 et non refait, se trouvait la représentation de sa partie christique céleste. Sous ses pieds, de l’autre côté de la frontière du linteau, on voit sa partie terrestre, enseignant ce que lui révèle le contenu du Livre qu’il tient serré sur son cœur. Quel est cet ouvrage ? Sans doute le Livre de l’Homme, ou celui de la Nature…

Voici résumé, dès les premiers contacts, le message de la basilique. Elle nous apprendra à devenir Christs nous-mêmes, à devenir Un, corps et esprit, à devenir un Homme debout, unissant ciel et terre.

Comment pénétrer dans la Madeleine, où commence le chemin ? Pour le Franc-maçon, il n’y a aucun doute, c’est au portail Nord, à gauche de la façade, afin d’effectuer tout notre périple dextrorsum, le sens des initiés. Ceux-ci savent bien qu’ils vont pénétrer en réalité à l’intérieur d’eux-mêmes et que leur voyage se fera dans leur intimité. Ce sera comme s’ils étaient dans le gros poisson et exploraient leurs profondeurs pour, ensuite, en ordonner le chaos et construire leur Temple. D’ailleurs, le chapiteau situé à droite de ce portail nous montre un somnambule sortant à contre-sens, n’ayant rien vu et rien compris. Un ange essaye de le renvoyer à l’intérieur, dans le bon sens cette fois, en vain sans doute. Seul celui qui le veut, qui cherche, qui essaye de comprendre, peut espérer voir quelque chose !

Le narthex où l’on pénètre d’abord est le lieu de l’accueil, celui de la préparation. Le voyageur y est irrésistiblement attiré par l’extraordinaire tympan central de la nef. Pourtant, il doit résister, faire d’abord le tour des quatre pilierss et en examiner les chapiteaux. Il apprendra alors beaucoup de choses sur la méthode qu’il devra suivre. Il verra des scènes de décapitation, grâces auxquelles ses instincts ne pourront plus le submerger tout entier : J’aimerais mieux avoir la gorge tranchée… Il y découvrira la mort suivie de renaissance initiatique, et encore la découverte du féminin intérieur à chacun de nous, homme ou femme.

Le tympan mérite une longue station, tant sont grands sa beauté plastique et sa richesse d’enseignements. Là encore, le magnifique Christ est l’intermédiaire entre la terre, il a les pieds sur une pierre cubique, et le ciel, sa tête est auréolée d’un cercle. L’espace qu’il occupe, entre terre et ciel donc, est entouré de curieux personnages mais surtout, d’un zodiaque initiatique, conduisant du pain de la connaissance partagée au vin de la spiritualité, réalisant l’impossible mariage de l’eau et du feu par l’alcool qu’il contient. Ses douze stations sont doublées de scènes à méditer et séparées, au-dessus de la tête du Christ, par trois médaillons et demi aux curieux personnages enroulés sur eux-mêmes : une grue, un chien, un homme et une sirène. Chacun joint sa tête et ses pieds, ayant accompli son cycle. Le féminin de l’homme a jailli des profondeurs marines : la sirène ; son animalité a fait de même : le chien ; et son esprit, l’oiseau, a pu en sortir… à moitié !

Le sens de la suite du parcours ne souffre aucune ambiguïté. Il faut prendre la porte du Nord, à gauche du narthex. Au loin, la lumière attire mais, en chemin, il faut détailler ceux des chapiteaux qui nous interrogent et, parvenus à la fin du collatéral, résister à l’appel du chœur pour plonger sous terre, dans la crypte, l’église des origines. Je m’y sens toujours merveilleusement bien et j’aime y méditer, en harmonie avec l’univers, avec les millions de visiteurs qui sont venus se recueillir en cet endroit, au cours des mille ans de son histoire. Dans le chœur minuscule, Jésus en croix, seule statue de bois de la basilique, contrepartie du Christ en gloire du tympan. Je retrouve là les deux facettes de l’humain, que la basilique appelle à unifier. Ici, c’est le domaine de notre aspect Jésus en train de mourir pour renaître, autre. Nous sommes dans la caverne, dans le Cabinet de réflexion, au plus profond de nous-mêmes, à la fois tombeau de celui que nous ne sommes plus, après tout le chemin parcouru, et matrice de celui qui va renaître.

Maintenant, sortons par la porte étroite qui nous attend, au midi, et reprenons notre périple, dans le collatéral Sud, cette fois vers l’occident. Là encore, les chapiteaux éclairent notre progression. Ils nous disent que nous avons effectivement connu une renaissance, ils nous donnent les outils de notre élévation jusqu’au moment où, enfin, nous pouvons prendre la voie médiane, l’allée centrale de la nef. À son orée, si le soleil est au rendez-vous, la vue est d’une beauté à couper le souffle. Le 24 juin à midi, le soleil fait au sol des taches de lumière, balisant le chemin vers le chœur, mais en toute saison son éclairage est magnifique. Les arcs doubleaux, faits de pierres alternativement claires et foncées, rendent le message particulièrement limpide. Nous sommes au cœur de la dualité, et elle dessine le chemin vers l’unité du chœur, où tout n’est plus qu’élévation, harmonie. L’architecture renforce cette impression, avec la longue nef romane basse et le chœur gothique élancé et lumineux. Les chapiteaux de la nef sont éloignés de nous mais ils sont toujours inspirants, jusqu’au tout dernier, à droite, montrant l’homme libéré de ses chaînes. À gauche, un acrobate enroulé confirme que nous avons accompli notre cycle, notre révolution. Il ne nous reste plus qu’à parcourir le déambulatoire du chœur, à le vivre. Ici, plus de chapiteaux historiés, tout tient dans les formes, dans les éclairages. Le symbolisme est johannique, mais après tout, qu’importe. Est-il vraiment besoin de compter les colonnes, les ouvertures du triforium, de détailler les têtes dissimulées ici ou là ?

Il suffit de baigner dans la lumière, unique bien qu’émanant de multiples verrières, pour être dans l’unité universelle, l’unité céleste et l’unité humaine réconciliées, notre propre unité retrouvée dans la paix et l’harmonie du lieu. Nous sentons ici particulièrement que la basilique se vit et qu’il faut y revenir, encore et encore, pour se pénétrer de son message. Après une salutation à la statue de Marie-Madeleine, entourée d’étoiles, nous n’avons plus qu’à sortir par le cloître, ou ce qu’il en reste, lieu symbolisant, dans toute abbaye, l’unité universelle : carré terrestre ouvert vers le ciel avec, au sol, la Terre et l’Eau du lavabo, puis au-dessus l’Air traversé par le Feu du soleil…

Pour moi, la Madeleine de Vézelay est une étape sur le chemin initiatique comme elle en est une sur le chemin de Compostelle. Le pèlerin d’autrefois y recevait le message qu’il était apte à recevoir dans l’instant, puis continuait son chemin, vers d’autres étapes. Celui d’aujourd’hui ne peut pas toujours faire de même, mais il peut se contenter de la Madeleine, comme d’autres le faisaient également. Il suffit de revenir, chaque fois que l’envie nous en prend ou que le besoin s’en fait sentir. Nous ne sommes pas obligés de détailler toutes les sculptures chaque fois mais, prenant le chemin que j’ai décrit, de se laisser pénétrer par celles qui nous interpellent dans l’humeur du moment. Ce sont celles-là qui correspondent aux besoins du stade que nous avons atteint ! Une station devant le tympan du narthex s’impose toutefois lors de chaque visite, ainsi qu’une pause dans la crypte, consacrée à la méditation, au recueillement ou à la prière, selon ses convictions.

Chaque fois que nous en ressortirons, nous aurons progressé dans notre connaissance de nous-mêmes et des autres, nous aurons fait un pas  de plus vers la résolution de nos dualités, vers la Paix du corps, de l’âme, de l’esprit, ce que certain nomment la Paix profonde.

Jean-Claude Mondet


Livre(s) de cet Auteur
Si vous avez aimé ce texte, vous devriez aimer l'ouvrage de Jean Claude MONDET sur ce sujet
La Madeleine de Vézelay
Vous pouvez le retrouver parmis tous les ouvrages de son Editeur

3243-1 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \