GLDF

Loge : Le Voile d’Isis - Orient D’Evry

27/02/2011


Le silence

A la Gloire du Grand Architecte de l’Univers

V\ M\ et vous tous mes Frères en vos degrés et qualité...

Le silence […]

C’est un matin que j’ai écris cette planche au sortir du silence de la nuit et avant le tumulte de la vie en société. Après avoir relu toutes mes notes accumulées autour de ce sujet, je me suis mis devant une page blanche seul face à moi-même pour rédiger. Le silence était d’or mais chaque bruit de la maison troublait ma concentration. Voici ce qui m’est apparu…

Le silence pour écouter l’autre mais aussi pour s’écouter soi-même. Ecouter l’autre c’est lui permettre de s’exprimer et donc de se révéler, c’est aussi écouter ses frères pour apprendre et s’approprier le langage maçonnique.

Faire silence, c’est aussi ne plus être tourné vers l’extérieur et favoriser l’introspection. On peut ainsi « s’écouter… » Ecouter qui ? Écouter quoi ? Très certainement le divin qui est en nous. S’écouter soi-même pour devenir qui nous sommes et mettre en lumière la face cachée de notre être, écouter l’autre partie de soi-même et donc la révéler comme le fait un psychanalyste avec son patient. En parlant de psychologie, je pense que le silence permet d’ouvrir le canal de la communication intérieure entre le moi et le soi…entre le conscient et l’inconscient.

Faire silence c’est retourner vers notre état originel pré-culturel, comme si nous étions dans le noir du ventre de notre mère pour ensuite renaître en brisant le silence et pousser notre premier « cri ». Le ventre de cette terre-mère est symboliquement le cabinet de réflexion lors de notre initiation et son silence. Une fois dans la loge, l’enlèvement du bandeau est la renaissance, la re-création accompagnée de la parole qui brise le silence.

L’ouïe permet d’écouter d’une façon « passive ». La voix permet de parler d’une façon active. Le silence, lui, est un point d’équilibre, un point milieu entre l’écouter et le parler. Etre dans le silence ne veut pas forcément dire ne pas communiquer. C’est le faire autrement que par la parole. Par exemple par le langage des gestes qui existait probablement avant l’état de culture lorsque le langage articulé n’existait pas.

La règle des 3 points à la fin des mots en maçonnerie, génère un silence qui invite à terminer le mot par nous même. Dans ce cas le silence est un lien entre le connu (le début du mot) et le non exprimé (la fin du mot). Autre concept maçonnique, cette phrase du rituel : « je ne sais ni lire ni écrire ». Cela veut dire que je suis dans le silence qui prépare mon initiation au langage maçonnique et donc au « commencement », état de non langage.
Nous pouvons aussi dire que métaphoriquement le silence est l’équivalent de la nuit, moment où nous rêvons. Le jour, lui est le moment des échanges par le langage. Le verbe serait-il le rêve du silence ? Une pensée de Pascal Quignard est donc la bien venue : « Le silence est pour les oreilles ce que la nuit est pour les yeux ».

Lors des tenues, je découvre rituellement ce qu’est de se mettre en position de silence. En tant qu’apprenti la règle est de ne pas parler et grâce à cela d’écouter et d’observer. Avant d’entrer dans la loge je suis dans le désordre et l’agitation du monde profane. Dès que je me mets à l’ordre mon corps devient immobile, je maîtrise ma respiration et mon attention est à son maximum. Ceci me permet d’entrer petit à petit dans le monde des symboles et donc du silence. Observer silencieusement et regarder permet de développer une partie de notre cerveau que nous utilisons peu, le cerveau droit de l’image. Dans ce cas le silence permet le lien entre notre cerveau gauche culturel du langage articulé et notre cerveau droit naturel de l’image. Ce doit être cela la finalité du symbole, essence de notre confrérie. Je pense aussi d’une certaine façon, que dans le silence des mots il y a une image non révélée ou bien l’inverse ?

Dans le judaïsme, le nom de Dieu est imprononçable. Devons nous rester, donc, dans ce silence, le silence de Dieu ? Cette question est difficile à résoudre. C’est peut-être par l’étude des symboles tout au long de ma vie maçonnique que je trouverai la réponse ?

En conclusion cette planche m’a permis de m’éclairer un peu grâce et par le silence. Je vous remercie pour votre écoute et pour votre attention…

J’ai dit V\ M\

F\ P\ C\


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