Obédience : NC Loge : NC 15/10/2010


Je sers mon Maître avec joie,
ferveur et liberté


Frère second surveillant, avez- vous vu votre Maître aujourd’hui ?
Oui, Très Vénérable
Comment était t’il habillé ?
D’Or et d’Azur
Que signifient ces deux couleurs ?       
L’Or signifie la Richesse, et l’Azur la Sagesse, deux dons que le Grand Architecte de l’Univers accorda à Salomon.
Frère second surveillant, comment servez- vous votre Maître ?
Avec Joie, Ferveur et Liberté.
           
Dans un premier temps,  la page qui se trouvait devant moi, est restée vierge, donc blanche !. Et puis, j'ai vu apparaître un fond d'azur rehaussé par l'autre couleur, et là, j'ai retrouvé ce qui meut un être normalement animé de Ferveur, ou, autrement dit, de Zèle, d’Ardeur et d’Enthousiasme à porter son dessein dans l’action de servir son Maître.

Mais de quel Maître parle t’on ?

De celui qui nous porte vers la Lumière, donc vers le chemin de la Connaissance, ou, peut-être, de son « MOI » qui, au plus profond de nous même, conditionne notre comportement, nos idées…

D’un point de vue purement « psychanalytique », on peut imaginer le conflit permanent de celui qui sert son « Moi » avec Joie, Ferveur et liberté car, cet être là peut se targuer d'être la définition même de l’égocentrisme cérébral, avec, certainement comme devise, « Ni Dieu, ni Maître ». Cela pourrait sembler tentant, sauf à considérer que la limite est bien vite atteinte, et la Liberté voulue un emprisonnement profond.
Il faut y prendre garde, car, comme Icare, on y brûle ses ailes mais également d’une manière superfétatoire, on y brûle son Ame.

Alors, oublions cette intrusion dans l’irréel de la pensée avec toutefois la volonté de n’y pas mettre les yeux et encore moins le bout de l’escarpin pour se plonger avec Joie, Ferveur et Liberté sur l’aspect idéologique et spirituel que requière l'analyse du service à son Maître.

Oui, c’est avec délice que je sers mon Maître puisqu’il représente dans son habit d’Or et d’Azur, la Richesse et la Sagesse.

Cette dernière, c'est à dire la Sagesse, nous incite à prendre le temps nécessaire pour accomplir nos tâches, et pour élever notre édifice dans la droiture qu’oblige la perpendiculaire.
La Richesse, quant à elle, nous permet, lorsque l’on a compris, ou tout du moins admis qu'elle est ce qu’un homme peut apporter de positif à un frère, la Richesse disais-je, permet l’élévation du cœur et la sublimation de l’esprit.

Et si l’Or s’associe à la richesse, cela reste néanmoins la matière qui « reflète » au mieux la lumière, et chacun d’entre nous n’a qu’une envie, un but, lorsqu’il pose pour la première fois son regard tout juste sorti des ténèbres profanes vers la première marche de l’escalier du temple, c’est de s’approcher pas à pas vers la Lumière,... vers les Lumières.

Il est vrai qu’au 18eme siècle, la philosophie des Lumières rejette les systèmes abstraits, récuse la scolastique, autrement dit une doctrine dogmatique et sclérosée fondée sur la tradition aristotélicienne interprétée par les théologiens, et récuse également la métaphysique, autrement dit la spéculation intellectuelle sur des choses abstraites et qui reste du domaine non aboutit.

Cette philosophie se caractérise par la toute puissance attribuée à la raison, à la morale naturelle, à la tolérance.
De ce point de vue, les Lumières sont un mouvement de pensée, d’une réalité d’ordre idéologique, qui utilise l’écrit dans le but de considérer d’une manière nouvelle, les valeurs établies, et de chercher à instaurer un nouvel ordre de rapports entre les hommes.

Trois figures emblématiques parmi toutes les personnalités qui ont marqué le siècle des Lumières, se distinguent par le fait de leur influence, sur la pensée de leur temps, et de l’éclairage que leurs œuvres, doctrines ou idéaux, apportent sur le fond philosophique à la Franc Maçonnerie spéculative.

Sur ces trois « personnages », philosophes de référence, que sont Pierre Bayle, Isaac Newton et John Locke, je retiendrai ce dernier pour illustrer mon propos, et revenir à la simplicité que me procure la pensée de la Lumière, à savoir que le « programme » philosophique de l’homme, au cours de sa vie, devrait être de satisfaire ses besoins, c'est-à-dire de chercher à se connaître lui-même et connaître ses semblables « simplement » sans extravagances philosophiques ni programmes tortueux de maïeutique métaphysique, autrement dit, l’art de faire accoucher les vérités de son interlocuteur à la manière Socratique, donc disais-je un programme tortueux de maïeutique métaphysique promettant  la découverte illusoire de l’illumination intérieure.

C’est pourquoi, là, mes Frères, la simplicité des pas et des actes, qui nous portent vers la Lumière doit, et reste la vraie valeur à laquelle il convient d’adhérer.

Mais stoppons là ce vagabondage de l’esprit pour revenir à l’essence  de notre préoccupation première :

Servir son Maître avec Joie, Ferveur et Liberté.
Trois mots en symbiose pour exprimer ce que doit être la recherche permanente qui est censée  occuper l’intérêt du Compagnon.

Pour autant, il ne suffit pas de se considérer  zélé, avec un sentiment de plénitude, et une absence totale d’entrave, ce qui correspond bien évidemment à la Ferveur, la Joie et la Liberté, pour être convaincu que l’on sert justement son Maître.

Car, s’il semble facile, à l’être qui à reçu la faculté de transmettre ses idées, par le moyen de l’expression écrite, il apparaît plus difficile, à celui qui n’a pas hérité de cette facilité, d’exprimer, par sa seule présence, sa simplicité, sa disponibilité, son sens du devoir envers son Maître.

Alors ne nous y trompons pas, servir son Maître avec Joie, Ferveur et Liberté, c’est d’abord, et avant tout, avec les moyens qui sont propres à chacun d’entre nous, de prendre conscience de la valeur de son engagement personnel sur le parcours sinueux de la connaissance.

Ce parcours, cette progression doit néanmoins ne pas s’exécuter isolément, mais pas à pas, entouré de ses frères comme guides du parcours, dans le respect absolu des règles qui sont les nôtres, sans jamais oublier, qu’hier encore, chacun de nous était planté face à une pierre brute, les outils à la main, dans l’attente du soutien des compagnons, précisément là pour guider nos premiers gestes et nous permettrent de franchir les premières marches vers la Lumière afin d'exécuter le commencement d’un ouvrage qui, je le sais aujourd’hui, n’aura jamais d’aboutissement.

Oui, aujourd’hui j’espère, et j’ai le désir et la volonté de servir mon Maître comme un maçon, qui se gouverne selon sa raison, en l’absence de tout déterminisme, avec un sentiment de grand bonheur quand, un pas franchi, je regarde derrière moi pour analyser le chemin parcouru, et constate que la lueur de la Lumière passée est plus pâle que celle  qui éclaire la marche sur laquelle mes pieds reposent, mais toutefois, toujours moins intense que celle qui se profile devant mes yeux.

Il me vient alors l’enthousiasme propre à celui qui, curieux de Connaître, à toujours soif du Savoir.

Frère second surveillant, avez- vous vu votre Maître aujourd’hui ?
Oui, Très Vénérable
Comment était t’il habillé ?
D’Or et d’Azur
Que signifient ces deux couleurs ?
L’Or signifie la Richesse, et l’Azur la Sagesse, deux dons que le Grand Architecte de l’Univers accorda à Salomon.
Frère second surveillant, comment servez- vous votre Maître ?
Avec Joie, Ferveur et Liberté.

J’ai dit Très Vénérable

B
\ L\

3221-2 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \