3213-2 : Le Banc du Nord

Obédience : NC

Loge : NC

16/06/2009

Le Banc du Nord

Le banc du nord est le banc des Apprentis disposé en face de la colonne du midi on y accède en entrant en loge de l'occident à l'orient, et en passant entre boaz et jakin. Je suis en face du second surveillant et de la colonne du banc du sud où se situent les maîtres et les compagnons. Sur ma droite, se trouve le 1er surveillant près de la colonne boaz et ce, à l'occident. Je suis éclairé par la lumière du Nord dont la particularité est d'être d'essence boréale qui se manifeste dans des conditions telles que la mort des dieux et leur résurrection prennent un caractère plus trouble, plus inquiétant que celle du soleil. C'est à partir de ce banc, que nous connaitrons et découvrirons les prochaines étapes de notre vie maçonnique, tel un enfant avec ses balbutiements à l'age de trois ans, et en quête de savoir et d'écriture.

C'est ainsi sur cette colonne, que nous siégeons dans le silence à le recherche du vrai et dans l'accomplissement de nos devoirs. Cet espace nous permet de réaliser nos premiers pas et nous apprend à mieux nous connaître pour affiner la pierre que nous sommes et grandir. En allant vers la lumière, soit de l'occident vers l'orient, le vénérable maitre reçoit celle-ci et la diffuse sur sa troisième marche, le premier surveillant sur la seconde et le second sur une marche. Ces trois frères forment un triangle au centre de notre loge et font face à notre banc. Ainsi trois la dirige, cinq l'éclaire et sept la rende juste et parfaite.

C'est à partir de ce banc, que nous découvrons et apprenons nos premiers devoirs. Le Sage pense beaucoup et parle peu. Le silence nous astreint à écouter et à apprendre à penser. Nous venons ainsi pour vaincre nos passions, soumettre notre volonté à nos devoirs et faire de nouveaux progrès dans la Maçonnerie. Parmi nos devoirs, nous cherchons à fuir le vice et pratiquer la vertu, ce travail sur nous-mêmes doit nous conduire à s'améliorer, et à faire preuve de fraternité et d'amour.

Notre loge est entourée d'une houppe dentelée ou chaine d'union. Cette chaine est le symbole du lien entre le ciel et la terre et des lieux de communication, de coordination de toute collectivité, de toute action commune. C'est aussi le souffle qui soutient et fait subsister entre eux tous les mondes.
Cette égrégore créée une force de cohésion dans le groupe humain qui nous unit.

Le banc du nord, se trouve donc, du côté de la Lune et à l'opposé du soleil. La lune symbolise la passivité et de fait la colonne « B » la « gauche », côté passif et maléfique, par conséquent « sinistre » dans le sens étymologique du terme. La symbolique traditionnelle ne cesse d'affirmer la supériorité du soleil sur la lune, la seconde n'étant qu'un reflet du premier. Sur le plan ésotérique, on notera que la lune se rapporte à l'argent, au mercure, à l'élément « eau ».

Entre la lune et le soleil, et au dessus du Vénérable Maitre, se situe le delta lumineux. C'est évidemment une figure géométrique élémentaire que nous retrouvons dans la loge, ainsi le Vénérable, le Premier et le deuxième Surveillant forment comme nous l'avons vu un triangle, celui de la puissance ou de l'autorité. Le Vénérable, le Secrétaire et l'orateur forment un deuxième triangle, celui de la connaissance, de la conception, de la mémoire et de la communication, tandis que le triangle Vénérable, Hospitalier, Trésorier est le triangle des voies et des moyens. Mais ces trois triangles sont en quelque sorte centrés sur le Delta lumineux, ou l'oeil de la conscience, dissipant les brumes, découvre la forme parfaite, les traits de feu du tétragramme. C'est aussi, à l'avant de ce delta, que nous retrouvons les Officiers Provinciaux et Nationaux, lors de nos tenues.

Ainsi, à ma gauche et en continuité du banc du nord, se trouvent les frères hospitalier et expert, et à l'occident le maitre des cérémonies. Ce dernier est notamment chargé d'introduire les visiteurs et prend la tête du cortège qui conduit les dignitaires à l'Orient. A la fin de la tenue, c'est à lui de faire circuler le « sac aux propositions » en même temps que l' Hospitalier fait circuler le Tronc de la Veuve. L'insigne de sa fonction est une canne.

Sur ma droite et près de la colonne « J », le Frère Couvreur s'assure de la sécurité du Temple. Il s'installe donc à l'occident, à côté du Premier Surveillant et informe de la présence de Frères sur le parvis. Ainsi le Vénérable, donne au moment ou il le juge bon, l'entrée du Temple. La fonction du Couvreur est particulièrement importante, car il nous permet de travailler dans le secret et la sécurité. Par ailleurs, il est le symbole d'une grande humilité pour avoir connu la charge de Vénérable près de la lumière et de la Connaissance.

Face à notre banc, et disposées au Nord, Sud et à l' Est, les colonnettes représentent les trois petites lumières. La première colonnette ionique correspond au Vénérable et à la sagesse, la colonnette dorique au premier Surveillant et à la Force, la colonnette corinthienne, au deuxième Surveillant et à la Beauté. Représentant Sagesse, Force et Beauté, elles entourent la planche tracée qui détermine dans sa mise en forme, l'espace sacré de nos travaux et notre rupture avec le monde profane. Situé à la perpendiculaire le fil à plomb symbolise la profondeur de sa connaissance et la rectitude. Il est aussi l'attribut du Second Surveillant qui veille sur la colonne du Nord où siègent les Apprentis.

Sur le banc du nord, notre parcours initiatique nous apprendra donc, à vaincre nos passions et soumettre notre volonté à nos devoirs et faire de nouveaux progrès. Il conviendra de dégrossir la pierre brute que nous sommes afin de la dépouiller de ses aspérités et à la rapprocher d'une forme en rapport de sa destination, c'est à dire d'une pierre qui s'imbriquera dans un mur qui font des édifices en cathédrales. Pour ce faire, le maillet et le ciseaux sont les deux outils essentiels, ils représentent l'emblème du travail, de la force matérielle nécessaire pour renverser les obstacles et pour surmonter les difficultés. Le ciseau représentant plus spécifiquement le discernement, sans qui l'effort serait vain, sinon dangereux. Ainsi, l' Apprenti sur son banc sait que ce n' est pas pour diriger les autres, mais au contraire apprendre à se diriger soi-même, seul moyen de progresser sur le chemin de l'initiation. En conclusion, ce banc du nord mal éclairé ne peut qu'encourager les apprentis à grandir, en commençant par l'essentiel, à savoir travailler sur eux mêmes.

J'ai dit.

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