Obédience : NC

R\ L\ Maïmonide 897

2003


Le Vin et sa Symbolique…

 

3205-1-1

Le vin fait rêver avec ses noms mythiques, Petrus, Château-Latour, Pomerol, Hospices de Beaune, Haut Médoc, Graves, Sauternes, Margaux, Mouton-Rothschild, Cheval Blanc, Château-Lafite, Château d'Yquem, Haut-Brion, Chateau Pichon Longueville Lalande, Château Léoville Barton, Claret, Château Cos d'Estournel, Château Dauzac, Château Palmer, Château Canon, Château Talbot, Château Léoville Las Cases, Château Beychevelle, Chambolle Musigny, Volnay, Richebourg, La Tâche, Chambertin, Corton, Romanée Conti, Hermitage, Sassicaia, Tignanello, Tokaï, Laurent-Perrier, Mumm, Veuve Clicquot, Bouzy, Taittinger, Gerwurtztraminer, Château Chalon, etc.

Mais…au-delà de la boisson…

Pourquoi ce choix : après divers travaux sur la Jean, sur la symbolique de la fête, sur le sens symbolique du met choisi pour cette fête à savoir viande bouillie, sur l’Agapè au sens de l’amour, il m’a semblé qu’un ingrédient incontournable de notre Saint Jean pratiqué avec nos habitudes une fois par an au sein de la Respectable Loge Maimonide est un peu oublié dans nos travaux, mais pas dans notre palais, et, celui-ci est un peu le lien qui permet ou plutôt donne envie à de nombreux frères visiteurs de venir le partager et l’apprécier avec nous, j’ai nommé : le VIN, et comme on l’aurait dit à un banquet selon de Platon en prononçant une éloge à Socrate « Invino Veritas ».

Nous avons pour habitude, chaque année dans notre rite de traiter un sujet sur la Saint JEAN, représentant le cycle de renaissance, équivalent aux solstices imposés par la nature, qui nous amènent à travailler grâce à Demeter sur l’Orphisme et l’Hermétisme.

Je rappelle pour les plus jeunes Apprentis qu’au Rite Ecossais Ancien et Accepté nous fêtons ici le retour de la lumière.

Le solstice d'hiver, est une des fêtes importantes de l'année : le soleil est au plus bas, il ne peut que remonter. « À la Sainte Luce, les jours allongent d'un saut de puce ».

C'est la résurrection de la nature, les druides clament : « Le blé germe ». C'est la fête païenne-chrétienne : on prépare la daube au vin rouge qui a mijoté dans un poêlon de terre sous la braise pendant un jour (Je pense que lorsque notre V\ M\ donnera la parole sur les colonnes certains F\. Ne manquerons pas d’argumenter sur le sujet classique de la lumière, de la renaissance, du cycle, et de l’hermétisme).

Revenons un peu au sujet choisi, le vin, qui accompagne bien agréablement notre repas de ce soir ; mais, au-delà de la boisson, n’y a-t-il aucun autre symbole proche de notre vision ésotérique dans le vin…

Le vin appartient à la catégorie des « boissons d'alliance », considérées comme le résultat de l'action du Soufre sur le Mercure, c'est-à-dire du Ciel sur la Terre.

Le Vin assure le lien entre les Dieux et les hommes, et les liens entre les hommes

Historique

Même s’il n’et pas de nature essentielle à la vie, comme l’air, la terre ou l’eau, le vin à l’image du feu, de l’outil ou du fromage appartient à la première génération des découvertes qui firent se différencier l’homme de l’animal.

La bière et le cidre étaient déjà connus depuis plus longtemps, de même que le pain et le fromage.

Cela prouve que l’élaboration d’un breuvage, à partir du sang de la treille, n’était pas une affaire de primitifs et qu’il fallait avoir atteint un certain degré d’évolution pour s’adonner avec succès à la vinification.

Comme toute grande oeuvre humaine cette découverte est revendiquée par la plupart des civilisations de l’époque et du lieu présumé de son apparition. On ne saura jamais à quel moment de son histoire l’homme commença à boire du vin. Plus de 5000 ans semble-t-il.

Les origines de la vigne et du vin ont débuté en Transcaucasie

La culture du vin s'est développée en Inde puis s'est étendue au bassin méditerranéen (Egypte, Syrie, Italie). Le vin devient alors l'objet de cultes divins dédiés tout d'abord à Osiris, puis à Dionysos et enfin à Bacchus. Les Egyptiens l’attribuent à Osiris, les Arméniens à Noe, les Grecs à Dionysos, les Romains à Bacchus.

On pense aujourd’hui que la Grèce est le premier pays européen où l’on ait élaboré le vin. Mais c’est de l’Egypte que les Grecs tenaient cet art.

Des sceaux sur des bouchons d’amphores trouvés dans des tombeaux de la période prédynastique sont si précis qu’ils mentionnent la nature des terres, leur propriétaire et le chef des vinificateurs, peu d’étiquettes aujourd’hui sont si sincères !

Rapport du Vin au Dieu à travers l’histoire de notre civilisation

Le vin fut longtemps considéré comme un présent des Dieux. Chaque civilisation avait son Dieu du vin. Par ses pouvoirs stimulants et enivrants, le vin permettait de se détacher des attaches terrestres et de s'intégrer à la divinité.

Dans la Mythologie. Dans le bassin méditerranéen (Egypte, Syrie, Italie), le vin devient l'objet de cultes divins dédiés tout d'abord à Osiris, puis à Dionysos et enfin à Bacchus.

La mythologie égyptienne associe le vin au culte d'Osiris, Dieu de la vie après la mort, symbole du renouveau de la vie mais c'est le Dieu Rê, Dieu du soleil et le créateur du monde qui introduit le vin sur terre afin de préserver le genre humain de la colère de la déesse Hathor.

Les Egyptiens appréciaient la « douceur » du vin mais sa consommation était limitée car le vin, ayant un caractère sacré, était principalement utilisé dans les cérémonies religieuses.

Dans la mythologie grecque, Dionysos, fils de Zeus et de Sémélé, symbolise le Dieu de la vigne et du vin. Dionysos transmis aux hommes l'usage de la vigne et établit un culte nouveau. Ce culte était célébré dans toute la Grèce une fois dans l'année au cours des fêtes du printemps. Les Dionysies se déroulaient ainsi sur 3 jours, le premier jour les vins de tous les propriétaires étaient consacrés aux dieux dans les sanctuaires. Le deuxième jour de nombreux concours liés aux vins étaient organisés et enfin le troisième jour était marqué par des processions tumultueuses où figuraient par des masques, les génies de la terre, de la fécondité ainsi que des hymnes en l'honneur de Dionysos.

Dans la mythologie romaine, le nom de Bacchus représente le Dieu de la vigne et du vin. Les fêtes perpétrées en l'honneur de Bacchus deviennent des lieux d'ivresse, de luxure et de désordre social. Dans le monde judéo-chrétien. Le monde judéo-chrétien est fortement marqué par la symbolique du vin. Ainsi, la vigne apparaît pour la première fois dans la bible, après le déluge. La vigne représentant le don de Dieu aux hommes, devient l'image d'Israël et de son peuple.

Chez les Hébreux, le vin est symbole de vie, c’est le breuvage de l'offrande faite à Dieu. Représentant du peuple élu, la vigne du Seigneur est l'objet de tous ses soins. L'arbre de vie du paradis est quelquefois assimilé à une vigne. La vigne représentant le don de Dieu aux hommes, devient l'image d'Israël et de son peuple. Noé est le premier à pratiquer cette culture. Le roi Salomon possède des vignobles.

Le vin symbolise aussi le sang de la vie, Jésus réalise son premier miracle en transformant l'eau en vin lors des noces de Cana. Le vin dans la tradition chrétienne est servi dans les banquets, il est source de joie, de paix et de vie mais il est aussi utilisé dans la liturgie et représente le trait d'union sacré entre l'homme et Dieu.

Principe de la Vinification

C’est la transformation du raisin en vin ? Nous pouvons l’assimiler à une mutation alchimique, car le raisin vient de la vigne, qui est liée avec la terre et qui va suivre le processus que je rappelle ci-dessous :

Vinification au Rouge

L’Eraflage : En premier nous devons égrapper la vigne, c'est-à-dire séparer les grains de la rafle (choix de la materia prima, ou choix du profane).

Le Foulage : Consiste à l’écraser avec les pieds, on obtient ainsi un jus appelé moût, la pâte restante étant appelé marc, il y a ici la séparation chère à nos alchimistes, et parallélisme avec notre cabinet de réflexion.

La Fermentation alcoolique commence, c’est un phénomène naturel au cours duquel le sucre des raisins se transforme en alcool sous l’influence de champignons de la famille des levures. Il y a échauffement, puis bouillonnement pour former une écume. Le vinificateur doit maintenir la température entre 25° et 30°. Le coté bruyant et tumultueux peut nous faire penser au 1er voyage du récipiendaire.

La Macération ensuite, est la période pendant laquelle le marc va imprégner le mout et lui communiquer corps et couleur. Ici nous pouvons penser au 2ème voyage.

La Fermentation malolactique est le stade ultime de la vinification durant lequel l’acide malique est transformé en acide lactique et en gaz carbonique (nous retrouvons encore ici une référence à l’alchimie et une similitude avec le 3ème voyage du récipiendaire).

Il faut à ce stade inclure le facteur temps (quelques semaines). Puis notre vin va être clarifié pour en assurer la limpidité, pour vieillir correctement et se bonifier en fût de chêne jusqu’à sa stabilisation. Il est ensuite mis en bouteille, protégé des contacts de l’air par des bouchons de liège et laissé au repos jusqu’à son plus haut degré de perfection.

Ne trouve t’on pas encore ici une ressemblance avec notre parcours, à savoir, choix de la materia prima, descente au cabinet de réflexion, décomposition, fermentation, purification, travail sur soi en fût, et perfectionnement pour trouver la limpidité soit la lumière.

En préambule à notre banquet, je rappellerai que le culte de Bacchus a continué à être pratiqué en secret, proche de l’Orphisme, Bacchus avait le pouvoir de donner la vie après la mort. Ressusciter d’entre les morts était habituel chez les anciens Dieux.

Manger la chair de la Divinité, boire son sang représenté par le vin, était familier aux adeptes de l’Orphisme, je pousserai un peu plus loin en posant la question suivante : « Y a-t-il influence de l’Orphisme et du culte de Bacchus sur la conscience Chrétienne ? » (Partage des mets et des boissons).

En conclusion je dirai que de toutes les substances consommables, le vin est la seule à entretenir un rapport privilégié avec la parole. On parle souvent d’un vin d’honneur. D’un vin de messe, d’un nectar des Dieux, d’un vin d’amitié. (Le message passe ainsi). On dit aussi que le vin monte à la tête, n’y voit on pas en notre qualité de franc maçon un signe ou une direction Divine ?

Je terminerai avec la permission de notre V\ M\, en vous proposant de porter une santé in vino veritas en l’honneur de tous ces cherchant, prophètes ou simples philosophes qui ont su comme nous le faisons ce soir associer le Divin à ce breuvage pour fêter cette fête de la lumière au Rite Ecossais Ancien et Accepté.

La main droite aux armes !
Haut les armes !
En joue !
Feu !
Bon feux !
Le plus vif de tous les feux !
En avant les armes !
Reposer les armes !

Mais surtout n’oubliez pas un des principes fondamentaux qui vont relier notre quête maçonnique, au maintien de notre permis de conduire: la modération dans les biens de ce monde.

3205-1-2

J’ai dit V\ M\

Citations :

« Un homme qui ne boit que de l'eau a des secrets à cacher à ses semblables ».

« Dieu n'avait fait que l'eau, l'homme a fait le vin » Victor Hugo

J\-P\ P\


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