Obédience : NC Loge :  NC Date : NC

 
On frappe en profane à la porte
 
 
Alors que la plupart de nos orifices nous sont inutiles et que le seul qui puisse l’être nous est bandé, voilà les tout premiers mots que nous entendons en débutant ce voyage vers l'inconnu qu'est l'initiation : « on frappe en profane à la porte ». Un nouveau départ dans une valse à 3 temps qui commencera par 3 voyages.
Mais pourquoi donc cette phrase ? Que peut-elle signifier ou symboliquement apporter ?
 
D'abord la naissance historique :
Autrefois, dans un temps que les moins de 200ans ne peuvent connaître, dans un temps reculé sans internet ni courriel, avec un service postal sommaire, aucun annuaire, aucune page jaune ni aucun téléphone, pas même portable. Bref... Un temps obscure.
Le profane qui désirait être initié ne pouvait se fier qu'à ses connaissances, il était forcément adoubé par un F de la loge qui lui indiquait sommairement un lieu autant mystérieux que mystique. Voilà donc notre pauvre impétrant esseulé devant la porte. Il frappe d'un grand coup comme tout à chacun pour être sûr d'être bien entendu de son hôte. Cette phrase donc, donnait à savoir aux FFrassemblés que sur les parvis, la personne qui cherchait à entrer n'était ni un initié ni malveillant puisqu'il était la à gentiment toquer à la porte.
 
Mais pourquoi en « profane » ?? D'abord pour son sens étymologique : le profane est le « pro fanum » celui qui se trouve devant le lieu consacré. Pas seulement sacré mais con... sacré également en 1 seul mot. Puis de façon logique, toujours à partir de sa racine latine, c'est la personne qui n'est pas initiée, le profane est celui qui n'est pas introduit dans ce lieu consacré.... non... aucune contrepèterie dans cette définition.
 
Certains rituels diront même que l'impétrant frappe irrégulièrement. Il faut, je crois, y entendre 2 sens : De façon non rythmée d'abord, à l'opposé de nos travaux que la colonne d'harmonie se charge d'embellir, de nos pas d'apprenti bien cadencés, de notre batterie et j'en passe mais aussi, de façon non régalienne et ainsi de façon non initiée au rite comme aux us et coutumes d'autre part.
 
Allons plus loin sur ce grand coup porté à la porte.
Notre impétrant donc frappe un grand coup. J'entends grand coup de façon pragmatique, quelques coups faibles ne sauraient se faire entendre d'une assemblée en plein ébullition au travail mais aussi, je vois ce tout premier grand coup comme le premier des trois grands coups symboliques que nous connaissons tous, par lesquels nous avons tous été initiés et pourtant que nous avons tous vu, au sein du cabinet de réflexion, en pleine terre, avant même notre entrée au temple et qui auraient bien pu répondre à certains de nos questionnements si nous avions eu l'esprit à mieux les lire en rédigeant notre testament : 3 grands coups qui sont « Frappe et on t'ouvrira, demande et on de répondra, Cherche et tu trouveras ». Ces trois courtes phrases glissées sur le mur comme le nez au milieu du visage, sont un peu le « on vous l'avait dit pourtant » de la maçonnerie.
 
Au final, de façon historique, de façon rituellique comme de façon coutumière, cette phrase marque le début d'une palpitation pour ne pas parler d'arythmie cardiaque là ou tout est ordre (par le chaos, certes, mais ordre tout-de-même). Pour ma part elle fût à la fois le « top départ » et le « toc toc toc départ » à ce qui a été, est et sera le reste de ma vie. Une aventure palpitante et également captivante sans pour autant prendre la tête.

 D\ S\

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