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Les Fondamentaux du RER
3 - RER: la dimension chevaleresque

Il y a 1 mois, je concluais mon 2éme moëllon d’architecture par une citation de l’un de nos FF chevaliers cher à notre cœur : "l'Esprit souffle où il veut". Ce soir, je dirai plutôt "l'Esprit souffle où il peut", tant il peut être risqué d’évoquer la 3ème dimension de l’ésotérisme du RER- sa dimension chevaleresque- sans transgresser la règle qui veut qu'en L:. d'A:., aucun autre grade n'existe !

Mais je m'en déculpabilise d'avance, sachant que:

- au RER, il n’y a pas de "hauts grades" ni de "side degrees" mais, comme le définit Willermoz, "une remontée du porche au sanctuaire" dont le Rite est la méthode, en 4 grades symboliques qui débouchent sur un Ordre Intérieur, celui des CBCS,

- même si nul n’est forcé de parfaire son chemin initiatique jusqu’à ce stade, l’omission de cette dimension chevaleresque dans un cycle pompeusement appelé "les fondamentaux du RER" équivaudrait à donner une nouvelle signification à la colonne tronquée emblème de nos tenues d'A:., tant elle couronne l’édifice voulu par nos pères fondateurs, dont j’ai déjà souligné l’exceptionnelle cohérence,

- enfin, il est évident que depuis le début de ce cycle, toutes mes sources d'inspiration sont du domaine public ! Tout F:. cherchant animé d'un vrai désir peut donc parvenir au même résultat.

En fin de cette intervention, dernière que vous avez voulue, VM, vous trouverez d’ailleurs les références bibliographiques qui vous prouveront que je n’ai rien inventé -seulement interprété...

En fait, le seul vrai risque serait de donner  aux FF AA une vision réductrice de l’essence de notre Rite. Des milliers de pages d’auteurs considérables lui ont été consacré, des centaines de milliers de pages peuvent l’expliquer, et -pourquoi pas-  NOUS expliquer ce pourquoi nous sommes là.
Et, ce soir, pour ma dernière intervention sur ce sujet, mon seul voeu sera d'avoir suffisamment attisé la curiosité -ou mieux, le désir- de mes FF.·. pour qu'ils prennent à leur tour le temps d’approfondir ce qui fait la sagesse, la beauté et la force de notre Rite...quitte à n'en pas avoir la même perception que moi.

Donc, après avoir effleuré l’ésotérisme du RERdans ses 2 1ères dimensions -judéo-chrétienne, puis chrétienne-, abordons la 3ème dimension, et ce n’est pas un jeu vidéo, même s' il va ce soir s’agir de Chevalerie, et pas n'importe laquelle: la Chevalerie Templière !

Car dès le Convent des Gaules en 1778, c'est autour de cette question templière que se joue la vraie personnalité du futur Rite Écossais Rectifié. En effet, à cette date comme aujourd’hui, tous les régimes maçonniques sont "templiers" au sommet, mais avec des nuances d'importance quant aux conceptions, nuances qui commandent la vision que l'on peut avoir de la Maçonnerie et de son ésotérisme.

4 thèses sont en présence :
- La première ne voit aucun lien historique ou spirituel, entre Templiers et Maçons ; elle est alignée sur un intégrisme catholique, celui-là même de Joseph de Maistre, notre Niçois.
- La seconde écarte l'idée d'une filiation historique ininterrompue entre les Templiers et les grades maçonniques templiers, mais entend toutefois maintenir la perpétuation du souvenir de l'Ordre. D'où l'existence précisément de ces superstructures templières qui se prêtent à une commémoration vivante et rituellement sacrale. Ce pourrait être la thèse avalisée par les Knights Templars britanniques.
- La troisième excipe des rapports historiques étroits entre Templiers et Maçons en Europe et en Terre Sainte et de la parenté ésotérique ou initiatique des deux organisations auxquelles ils se référaient. Elle admet la probabilité d'un refuge offert par les loges de maçons aux Templiers persécutés et, partant, la probabilité d'une mystérieuse symbiose entre les deux ordres d'où devait sortir quelques siècles plus tard, le Templarisme maçonnique. Telle est la conception de Willermoz et de son entourage.
- La quatrième thèse, voit dans la maçonnerie la fille directe des Templiers, cette dernière n'ayant donc servi qu'à permettre la perpétuation secrète de l'O. Templier destiné à renaître de ses cendres tel qu'il était lors de sa disparition "visible" au début du XIVe siècle. C'est ici la raison première de la "Stricte Observance Templière" qui, bien sûr, fait sienne ladite légende.

On sait que le Régime instauré à Lyon par le baron von Weiler, ami du baron von Hund, consacrait l'existence des provinces de l'Ordre Templier en France avec les sièges de Strasbourg (5e Province), Bordeaux (3e Province), Lyon (2e Province) . Mais outre le fait que chacune des "provinces" comptait un nombre de FF à peine suffisant pour ouvrir une seule L.·., ce n'était pas de cette division territoriale que discutaient les lyonnais mais de la pertinence des rituels de chevaliers de la S.O.T., rituels rédigés en latin comprenant cinq classes et comportant des serments à Dieu, au Christ, à la Vierge Marie, au Père St Bernard et à tous les Saints, avec promesse de suivre la règle du Temple donnée aux chevaliers par St Bernard.

Il s'agissait donc bien d'une reconstitution de l'Ordre dissous au XIVe siècle et dans l'état organique où il était avant sa disparition.
La modification des rituels voulue par les Français visait non seulement à la simplification synthétique, déjà bien admise et quasi fixée, mais à redéfinir le contenu didactique des rituels, et c'est là que l'on butait sur les légendes templières et, par la même occasion, sur les finalités du Templarisme maçonnique.

Les willermoziens donnèrent donc leur accord sur les seuls points de leur conviction, ainsi :
- La renonciation à une reconstitution artificielle de l'Ordre Templier et à ses prétentions à la puissance économico-politique, dont rêvait sans doute la S.O.T.
- L'orientation de la chevalerie maçonnique rectifiée vers des buts strictement spirituels qui furent ceux de l'Ordre Templier à ses débuts, d'où le changement de nom et l'appellation de Chevalier de la Cité Sainte (ou Chevalier maçon de la Cité Sainte) à vocation d'intériorisation doctrinale ou "mystique".
- La recherche d'un lien entre Templiers et Maçons qui ne puisse être contesté : c'est là qu'intervient le choix entre l'une des 4 thèses énumérées ci-dessus : la parenté ésotérique et/ou initiatique des deux organisations.

Ceux d’entre nos FF dotés de curiosité historique pourront se référer à un M d’A que j’avais commis en Déc. 1997 sous le titre "la S.O.T en 33 dates"

La S.O. avait considéré la Maçonnerie comme une "création" du Temple, établissant ainsi une filiation ou une succession entre Templiers et Maçons historiquement contestable.
Willermoz en était parfaitement conscient. En revanche il était réceptif à l'opinion qui voyait une continuation d'un certain type entre les deux Ordres, mais une continuation en "sens inverse" de celle admise par la S.O. : la Maçonnerie ne procédant pas du Temple et pour cause, ne serait-ce que du point de vue chronologique. Les loges de maçons auraient par contre abrité des Templiers pourchassés et la postérité spirituelle templière menacée de disparition.
Willermoz reconnaissait enfin et surtout une "consanguinité initiatique" entre Francs-Maçons et Templiers.

En réformant ainsi les légendes templières de l'Ordre, Willermoz accomplissait un petit exploit: il permettait au Rite de se réclamer ouvertement du Temple, sans pour autant :
1) s'exposer à la facile critique concernant les contre-vérités historiques,
2) prendre d'initiative canoniquement répréhensible, quant à la reconstitution pure et simple dans son état dernier des formes de l'Ordre dissous,
3) s'aligner sur le contenu du Mémoire adressé par le comte Joseph de Maistre à l'Eques a Victoria, le duc Ferdinand de Brunswick Lunebourg -"magnus superior" de l'Ordre-, et dont l'argumentation contestait toute notion de templarisme maçonnique.

Du même coup, l'O. Intérieur épousait les normes d'un Ordre de Chevalerie chrétien, analogue par ses formes à ceux dont relevaient nombre de dignitaires de la Maçonnerie rectifiée et de la S.O.T. de l'époque : Malte, St-Lazare, Teutonique, etc. Cependant, et à la différence des Ordres chevaleresques, cette chevalerie rectifiée restait liée à la Maçonnerie et à la maintenance spirituelle du Temple Salomonien et "Templier".
Willermoz avait, de cette façon, rassemblé les préalables nécessaires à la saine intelligence des rapports entre Templiers et Maçons.

Trois ans après le Convent des Gaules, il pourra écrire au prince Charles de Hesse, sa lettre célèbre du 8 juillet 1781 : "Je ne pense pas (...)que les chevaliers templiers aient été les instituteurs ni de la vraie Maçonnerie, ni même de la Symbolique, (...).En un mot, (...) je ne vois nul inconvénient à présenter cet Ordre comme ayant été dépositaire des connaissances maçonniques (...) mais j'en verrais beaucoup à le présenter comme instituteur". Dermenghem remarquera dans son ouvrage consacré à Joseph de Maistre: "À vrai dire Willermoz semble plutôt croire que la Maçonnerie a été propagée par les Templiers mais non instituée par eux". Chronologiquement et techniquement, c'est l'évidence même.

En creusant encore la question, on s'aperçoit que le groupe de Willermoz et de ses amis n'est peut-être pas loin de découvrir, même s'il ne l'exprime pas exactement dans les termes que nous lui donnerions de nos jours -notamment après la lecture de Guénon-, l'existence d'une Tradition première dont procéderaient Maçonnerie et Templarisme. Ainsi, d'une part, s'expliqueraient les analogies secrètes entre les deux Ordres et, d'autre part, se justifierait l'intégration des Templiers chez les Maçons. On retrouvera d'ailleurs ces notions dans les instructions de l'Ordre Intérieur et je crois qu'il convient de citer ici un passage très court, mais combien suggestif, de l'instruction d'Écuyer Novice :
"Ne confondez pas l'Ordre sublime, secret, primitif et fondamental, avec l'Ordre des Chevaliers Maçons de la Cité Sainte, ni avec l'Ordre des Chevaliers Templiers. Tous sont sortis de cet Ordre caché. La Maçonnerie lui doit son existence et nous nous trouvons placés entre l'initiation symbolique et l'initiation parfaite pour aider à remonter jusqu'à cet Ordre primitif ceux que la divine miséricorde y appelle."

En citant Galiff dans son commentaire de la réforme de Wilhemsbad :
"l'on décida ... que la légende du nouveau système (écossais rectifié) serait celle-ci "Nunc sumus equites benefici Civitatis Sanctae, religionis christianae strenui defensores spem, fidem et caritatem colentes."
En d'autres termes, les francs-maçons qui "rectifiaient" ainsi le régime de la Stricte Observance, ne se regardaient plus que comme des "Chevaliers Bienfaisants", qui ne se consacraient plus qu'à la défense du Christianisme et à la pratique des trois vertus théologales : "la Foi, l'Espérance et la Charité". Le but total de l'ordre fut concentré dans la bienfaisance, d'après le modèle des premières chevaleries religieuses et l'ancienne règle de Saint-Bernard .

Ainsi, le talent willermozien a t'il su dégager le templarisme rectifié de tous les apports artificiels qui en rendaient méconnaissables les traits d'authentique chevalerie spirituelle.
Le voici désormais situé parmi les milices chevaleresques et doté d'une fin religieuse et d'une éthique assez analogues à celles des autres Ordres de chevalerie. Lui aussi dispose d'un "code d'honneur" qui fait obligation au chevalier et selon les termes de l'ancienne tenure, de se mettre "au service de la veuve, de l'orphelin, de l'opprimé, de la justice et de la paix de Dieu d'abord" ; aussi ne faudra-t-il pas s'étonner de retrouver dans les rituels du Rite des formules identiques à celles des Ordres de chevalerie qui prirent leur essor dans le siècle précédant l'an mille et dans une large mesure sous l'influence de Cluny. C'est alors seulement que l'esprit du christianisme pénétra de plus en plus la caste des chevaliers, donnant naissance à la chevalerie organisée.

Là s'arrête pourtant la comparaison entre les Ordres de chevalerie et l'Ordre Intérieur Rectifié et là débute en revanche, l'aventure de la chevalerie initiatique. Pourquoi ? Précisément parce que Willermoz a su soucher l'Ordre Intérieur sur les quatre degrés maçonniques et maintenir le lien spirituel entre l'Ordre Intérieur et l'Ordre du Temple ou plutôt entre la chevalerie de la Cité Sainte et la Milice du Temple telle qu'elle était à l'origine de sa vocation et telle que la voulait sa "fin célestielle", pour employer le langage de la Queste du Saint Graal...
A ce propos,
Wolfram von Eschenbach écrivait vers 1215 dans son fameux "Parzival":
"De vaillants chevaliers ont leur demeure au château de Montsalvage, où l'on garde le Graal. Ce sont des Templiers…tout ce dont ils se nourrissent leur vient d'une pierre précieuse, qui en son essence est toute pureté… C'est par la vertu de cette pierre que le phénix se consume et devient cendres. Mais de ses cendres renaît la vie, c'est grâce à cette pierre que le phénix accomplit sa mue pour reparaître ensuite dans tout son éclat".
Cette vision ésotérique du mythe, non seulement identifie explicitement les chevaliers du Graal aux Templiers, mais aussi s'achève sur une référence au symbole du phénix cher au RER

Dans cette perspective l'Ordre Intérieur, à l'instar de l'Ordre du Temple, doit être conscient de l'Unité d'être de toute la chevalerie d'Occident et d'Orient, chrétienne ou non. Or si l'adoubement liturgique eut pour but très louable et très saint "d'élargir ici-bas les frontières du Royaume de Dieu", selon l'expression de Léon Gautier, il était en "mode religieux" la poursuite ininterrompue d'un rite pré-chrétien et même extra-chrétien. Un rite d'initiation dont les Templiers, ces soldats du Christ, connaissaient le sens profond, ésotérique, celui-là même que nous revendiquons pour distinguer la chevalerie rectifiée de "l'exotisme religieux" -suivant l'expression de Tourniac.

Cette chevalerie initiatique, référée au Temple, est celle de la "Massenie du Saint Graal"à laquelle Guénon fait allusion dans "l'Ésotérisme de Dante", ou qu'il rattache à la "Garde de la Terre Sainte". À propos de l'ésotérisme chevaleresque, il admet que les Templiers aient, je cite : "possédé un grand secret de réconciliation entre le Judaïsme, le Christianisme et l'Islamisme" et qu'ils "buvaient le même Vin que les Kabbalistes et les soufis". C'est à cette occasion enfin qu'il conclut comme suit : "et Boccace leur héritier en tant que Fidèle d'Amour ne fait-il pas affirmer par Melkitsedeq que la vérité des trois religions est indiscutable parce qu'elles ne sont qu'une en leur essence profonde".

Bref, nous voici parvenus, toujours en suivant le Rite Rectifié et ses étapes, et dans la ligne même de son ésotérisme judéo-chrétien, puis chrétien, puis chevaleresque, au point central où tout le monothéisme s'unifie, centre à partir duquel l'universalisation noachite de la tradition d'Abraham devient visible, compréhensible et s'ouvre à toutes les Traditions initiatiques d'Orient et d'Occident .

Je cite Henry Corbin, le
philosophe et orientaliste entre autres fondateur du Centre international de recherche spirituelle comparée à l'Université Saint-Jean de Jérusalem :
"Déjà entre les Templiers de St Bernard et les Templiers du Graal (...), il y a une progression dans un sens ésotérique qui n'est pas étranger à la gnose chevaleresque d'origine primordiale (...). II y a plus. Jamais le souvenir du Temple et des Templiers n'a pu être déraciné en Occident. Il ne s'inscrit pas seulement dans la topographie où nous pouvons encore facilement en suivre les traces, mais aussi dans une aspiration secrète et continue des consciences. Aussi voyons-nous reparaître et revendiquer au XVIIIe siècle, avec la maçonnerie templière, l'héritage du Temple... Ce n'est point par des documents d'archives et des actes notariés que l'authenticité de cette descendance peut être garantie, bien que les traditions qui font état du rôle de l'Écosse pour sa transmission à travers les siècles obscurs, recèlent quelque chose qui n'est peut-être pas de l'histoire mais n'est pas non plus mythe ou pure légende. La résurgence de la chevalerie templière comme chevalerie mystique au cœur de l'ésotérisme en Occident au XVIIIe siècle est une illustration par excellence du passage de la chevalerie guerrière à la chevalerie mystique...II est superflu de rappeler ici le passage de la Maçonnerie opérative à la Maçonnerie symbolique s'effectuant par le lien qui, au Moyen Age, unit les maçons constructeurs de cathédrales avec les Chevaliers du Temple."

Ce lien est celui de l'ésotérisme et d'un compagnonnage divin qui rassemble les hommes de désir ou les "Amis de Dieu" (
Jean 15, 14-15 ) dans un ordre à vocation chevaleresque et prophétique dont Abraham, Père des croyants, fournit en quelque sorte la personnification.
Une chevalerie transhistorique et finalement, par là même, transconfessionnelle, mais non point a-confessionnelle, une xénophilie spirituelle qui fait du chevalier, dans son for intérieur, un "errant" et un "étranger" sur terre, comme Abraham lui-même se qualifie (ps. 119), un ami de tous les étrangers qu'il accueille à sa table et avec qui il rompt le pain, partage le sel et boit le vin. Une chevalerie -comme risquait encore Tourniac- "qui n'a que faire des serments car elle n'en peut rompre aucun si elle ne comprend dans son sein que des hommes aptes à saisir le sens caché des signes, que des hommes épurés et par là incapables de commettre vilenies et bassesses. Une chevalerie d'hommes, ni clercs ni pourtant laïcs, et qui habitent au sein du Temple johannite comme les "Gottes Freunde" de la mystique rhénane chère à Maître Eckhart et auparavant Hildegarde de Bingen, d'hommes déjà morts à leur moi, et qui donc ne "meurent" plus lors de la mort physique et de ce que l'Écriture nomme la "deuxième mort".
Chevalerie prééminente entre toutes, qui prend le sens de sodalité ésotérique et hiérarchique, un secret de condition divine, un secret de la double nature de l'Envoyé de Dieu !

Dernière référence, et non des moindres, l'Apocalypse de Saint Jean (19-13), dont je me demande si elle ne fonde pas toutes les autres :

"Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n'est lui-même; et il était revêtu d'un vêtement teint de sang. Son nom est le Verbe de Dieu."

Nous revoici au Verbe, celui qui consacre les serments que nous prêtons à l'Ordre tout au long de notre cheminement, celui du prologue de Saint-Jean...et qui n'est rien d'autre que le nom du Christ.
Que de détours pour revenir au point de départ ! Mais le point de départ et le point d'arrivée ne sont-ils pas tout entiers contenus dans le centre du cercle, comme l'illustre le symbole bien connu du labyrinthe ?

VM, nous avons ainsi, si j'ose dire, fait le tour du RER.au grade d'Apprenti. L'an dernier, il ne s'agissait "que" de son historique, soit dit en passant un historique fondateur pour notre obédience, puisque, on ne le rappellera jamais assez, la GLNF est née du réveil du RER en 1913.
Cette année, nous avons tenté d'aller au fond de la spiritualité propre au RER, en toute humilité puisque n'en possédant que les clefs que peut procurer le travail, et ayant conscience que ¾ d'heure d'interventions cumulées nous rendent plus proche de l'insoutenable légèreté de l'être que de l'approche de LA vérité quand il s'agit d'expliciter rien moins qu'un monument spirituel.

Je vous remercie V\M\ de m'avoir, en me soufflant le thème de cette réflexion, obligé d'approfondir le pourquoi de ma présence à vos côtés, dans le sillage de nos grands ancêtres. Ma récompense sera l'orgueilleuse sensation d'avoir partagé. Comme quoi il me reste encore du chemin...

J'ai dit, VM, et il me reste encore beaucoup à dire...en attendant mieux.

C\ B\

BIBLIOGRAPHIE succincte

"Histoire des Francs-Maçons en France", dirigée par Daniel LIGOU (chez Privat, plsrs éditions)
Jean TOURNIAC: "Principes et Problèmes Spirituels du RER et de sa Chevalerie Templière" (Dervy, 1985) et allocutions pour la fête de la Saint-Hugues 1977-1979
Henry Corbin: "Introduction analytique aux Sept Traités des Compagnons Chevaliers de l'Islam iranien"
Paul NAUDON: "Origines Religieuses et Corporatives de la Franc-Maçonnerie" (chez Dervy, 1979)
René Le Forestier: "La Franc-maçonnerie templière et occultiste " Ed Aubier Paris
B.G Galiff : "La Chaîne Symbolique" réédité en 1986 par La Nouvelle Bibliothèque Initiatique à Genève.
Jean-François VAR: "La Stricte Observance" (Villard de Honnecourt N° 23-1991) et "L'Essor du Phénix" (Villard de Honnecourt N° 19-1989)
Emile Dermenghem,."Joseph de Maistre mystique". Paris, La Colombe, 1946.
René GUENON : "L'ésotérisme de Dante" (Gallimard 1995) et "Aperçus sur l'Initiation", Éditions Traditionnelles Paris 1946.
Antoine FAIVRE: "L'Esotérisme au XVIIIème siècle" (chez Seghers, 1971)
Alice JOLY: "Un Mystique Lyonnais"...(chez Protat Frères, 1938)
Wolfram von Eschenbach : "Parzifal" -Aubier Montaigne, 1977
André Kervella: "La Maçonnerie Ecossaise dans la France de l’Ancien Régime", Ed. du Rocher, 1999

Et surtout MERCI aux FF R\ B\, C\ B\, P\ N\, et à d'autres qui se reconnaîtront pour mes emprunts de certaines de leurs éminentes réflexions d'une pensée réellement partagée. 


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