Obédience : NC Loge : NC 04/2008

Grands initiés

Ce sujet place la réflexion dans un domaine particulier et délicat à la fois. Il s’agit en effet, non pas de présenter une biographie de tel ou tel initié que la littérature qualifie de Grand initié, mais de déterminer un ensemble de caractéristiques à partir desquelles se justifie une hiérarchie parmi les initiés. Bien évidemment il n’est pas question de voir la hiérarchie au niveau de degrés ou de grades que tel ou tel rite, religieux ou non, attribue le plus souvent « à l’ancienneté, » à ceux qui le pratiquent. Non ! Il ne s’agit pas de cela. Il s’agit, d’inventorier le mieux possible « le contenu du bagage » avec lequel ces hommes ou femmes, ont entrepris leur grande aventure, contenu qui à terme, leur a permis de contribuer à des changements profonds des sociétés auxquelles ils appartenaient, et d’être ensuite reconnus comme des modèles et des guides par une grande partie de l’humanité.

En ce qui concerne les grands initiés, la littérature renvoie systématiquement à un ouvrage concernant l’histoire secrète des Religions écrit par Edouard Schuré, et dont le titre est précisément : « les Grands Initiés. »

Dans cet ouvrage l’auteur examine les aspects principaux de la vie d’initiés inoubliables tels : Rama lié au cycle aryen, Krishna à l’Inde et à l’initiation brahmanique, Moïse à la mission d’Israël, Orphée aux mystères de Dionysos, Pythagore à ceux de Delphes, Platon à ceux d’Eleusis et Jésus enfin à la mission du Christ.

Il indique ensuite que l’essentiel de leur mission a consisté à mettre en forme l’idée maîtresse selon laquelle, et pour sauver l’humanité, il fallait réaliser un rapprochement lucide et résolu de la  Science et des Religions afin de sortir de leur dualisme, source de conflits et de catastrophes.

 Comme on le sait, les avancées de la Science, quelle que soit l’époque, posent des problèmes aux religions dans la mesure où aux croyances que ces religions imposent, et qui en quelque sorte en représentent leur fond de commerce, elles opposent de nouvelles vérités démontrées qui précisément mettent ces croyances en défaut. Il est donc inévitable lorsque les Religions maintiennent leur position et refusent de prendre en compte les progrès scientifiques, que surgissent des conflits, voire même des guerres et par conséquent des catastrophes. On a ainsi la démonstration que vérités scientifiques et croyances finissant en superstitions, sont difficilement conciliables.

En fait, une telle situation est la conséquence de luttes de pouvoir dans lesquelles s’affrontent deux légitimités. La première qui fait la force de la Science, est fondée sur les vérités qu’elle démontre et qui sont en constante évolution ; la seconde qui fait resplendir les Religions, est fondée sur les lois morales engendrées par les croyances qu’elles propagent, donnant aux membres de la société humaine les ayant adoptées, les moyens de vivre en confiance et en bonne intelligence.

 Lorsqu’on constate la vitesse à laquelle les vérités scientifiques apparaissent aujourd’hui et la lenteur manifestée par les Religions pour les intégrer, on ne peut que s’inquiéter quant aux conflits qui ne manquent et ne manqueront pas de se développer.

L’idéal serait que ces dernières, s’appuyant sur les vertus qu’elles nous invitent à développer et dans lesquelles la Sagesse, la Force et la Beauté jouent un rôle essentiel, deviennent capables, au nom de la Vérité avec un grand « V »  qu’elles brandissent comme un étendard, de donner aux vérités démontrées par la Science la place qu’elles méritent. L’amour de la Vérité devrait les conduire à s’enrichir au contact des découvertes de la Science et ainsi à proposer des réajustements des lois morales qu’elles ont contribué à mettre en place, et dans lesquelles seraient installés les apports démontrés de cette dernière. Mais il faudrait aussi que la Science, si puissante pour investiguer les lois de la vie, sache transmettre ses vérités sans manifester de l’arrogance voire du mépris. En fait la Science devrait, pas à pas, en manifestant une Sagesse constamment accrue, se rapprocher des Religions pour s’en faire mieux accepter et contribuer ainsi à les faire sortir, sans qu’elles perdent la face, de certains dogmatismes qui trouvent aujourd’hui de moins en moins d’hommes et de femmes pour en retenir le bien fondé. S’il en était ainsi le rapprochement de la Science et des Religions serait fécond, d’autant plus fécond que viendrait toujours le moment où aux limites temporaires de la Science qu’imposent les phénomènes encore inexpliqués, source de nouvelles craintes voire de nouvelles angoisses, réapparaîtrait pour les calmer, l’indispensable contribution de la Foi redonnant ainsi aux Religions le rôle qu’il n’est pas question de leur faire perdre.

Cette tentative de réconciliation de la Science et de la Religion entraîne aisément l’adhésion et elle est sans doute essentielle, nous en convenons volontiers. Mais, plus que la tâche elle-même, ce qui paraît devoir être examiné, ce sont les moyens, les outils ayant contribué à son accomplissement.

C’est cet aspect des choses que je veux maintenant aborder

Remarquons d’abord que les grands initiés sont des initiés. La palisse n’aurait pas dit mieux. A ce titre ils sont redevables aux écoles de mystères qui les ont formés et éclairés, comme nous le sommes à la Franc-maçonnerie qui, elle aussi, tente de le faire. Dans ces écoles ils ont appris qu’aucune grande action n’était envisageable sans s’appuyer sur une âme bien structurée. En conséquence et durant toute leur vie, ils se sont employés à améliorer l’expression des vertus que leur âme faisait éclore. En réalité, ils avaient compris avant nous, que sans la construction d’un édifice intérieur solide et harmonieux, leur mission dans le monde était compromise. C’est donc un tel édifice qu’en premier lieu, ils se sont efforcés de bâtir. C’est lui qui leur a permis de rechercher leur être, leur propre identité, puis de le manifester.

Etre c’est vivre sa propre vie, le « je » que la personnalité conçoit ; le « je suis » que l’âme individuelle comprend ; et le « je suis celui qui est » que l’étincelle divine engendre dans l’âme dont elle est le réceptacle, lorsque le niveau de purification de celle-ci, lui permet d’en recevoir la lumière. Tous les grands initiés y compris Mahomet ont eu une appréhension sur consciente de la totalité de la vie qu’ils ont traduite en images : celles des mythes fondateurs, et en préceptes de vie dont malheureusement le message fut trahi par des disciples et des clercs incapables d’en saisir la richesse, et se perdit dans les religions que précisément ces disciples et clercs lui substituèrent. Ainsi pétrifié ce message aboutit à des catalogues de prescriptions contraignantes et celles concernant l’alimentation et l’habillement chez les juifs, les musulmans et même les chrétiens, sont à cet égard très parlantes. En réalité le véritable sens du message qui est de réveiller le sens moral, se dilua dans des obligations ridicules et des préceptes pseudo scientifiques qui, évidemment, sont « à côté de la plaque. » Les vrais initiés ne se sont jamais privés des acquis scientifiques et Teillard de Chardin en est un exemple remarquable. Il a su en tant qu’homme de science donc « évolutionniste » concilier la loi de l’évolution et la foi en une progression spirituelle de l'humanité.

En vivant ainsi et dans leur quête, les grands initiés se sont toujours efforcés de réduire les oppositions, et en premier lieu celle qui s’exprimait en eux et qu’ils attribuaient à leur deux natures : l’inférieure et la supérieure, la matière et l’esprit, le moi (l’ego) et le Soi (partie de l’âme en prise directe avec l’étincelle divine qui est identique en chaque homme.) Ils observaient que l’opposition résultait des exigences de la nature inférieure, « la charnelle, » qui voulait être autonome, ne dépendre de personne. Elle n’avait pas conscience qu’elle n’était qu’un véhicule d’action, et que sa principale valeur résidait dans le fait de servir de moyen d’expression à la nature supérieure, « la spirituelle. » En fait, c’est en comprenant que les deux natures ne peuvent exister l’une sans l’autre, ont besoin l’une de l’autre, travaillent l’une avec l’autre, ne peuvent donc pas être séparées sous peine de déséquilibre et de destruction, que l’opposition fondamentale qui régnait en eux a été résolue. Pour mener à bien leur projet, ils ont en effet saisi que les deux natures sont nécessaires : la première qui pense, élabore, fait le plan, et la seconde qui exécute après s’être soumise à la première.

Toutefois et cela est sans doute une de leur grande  force, les grands initiés n’ignoraient pas que les oppositions, les dualités inhérentes à la vie, lorsqu’elles sont comprises et ne dépassent pas les bornes, sont évolutives, donc maintiennent le mouvement. Ils savaient qu’elles étaient alors facteur de redressement car elles apprenaient à discerner et à juger correctement. Ils s’efforçaient donc, après avoir compris le dynamisme possible des dualités, de l’utiliser pour favoriser la résolution de celles-ci, en faisant intervenir le plus adroitement possible, les forces du savoir, de la connaissance et de la justice, qui jusque là, mal comprises, avaient précisément installées les oppositions.

 

Dans chacune de leurs entreprises tous se sont employés à maîtriser leur mental dont on sait qu’il est l’outil permettant de percevoir l’esprit en action. L’esprit en action dans l’univers c’est la loi cosmique et l’esprit en action dans l’homme c’est la pensée.

Le mental regroupe des fonctions aussi importantes que l’intuition, l’intelligence, l’imagination, la mémoire, la visualisation, l’attention, la concentration, la sensibilité, la subjectivité, la créativité personnelle, la prise de conscience. C’est grâce à lui que l’homme va au-delà de ses limites, transgresse, régresse et progresse et que s’effectue l’élévation de son niveau de conscience.

Tous ces initiés ont montré que la maîtrise du mental s’obtenait par l’observation attentive, et la concentration intense qui sont les deux premiers stades de la méditation, lesquels conduisent aux deux derniers : l’illumination et la contemplation. C’est la bonne utilisation du mental qui leur a permis de semer une pensée pour récolter une action ; de semer une action pour récolter une habitude ; de semer une habitude pour récolter un caractère, c'est-à-dire une manière d’être ; de semer enfin un caractère pour récolter une destinée, un devenir, une place future dans la société.

Par la mise en oeuvre du mental, ils ont pu opposer à la foi aveugle, une foi raisonnée et vécue, volontairement mise à l’épreuve par l’effort et la persévérance. Ainsi soutenus, ils sont devenus capables d’établir leurs propres conceptions et croyances, et de trouver par eux-mêmes les moyens de progresser pour se mettre au service de l’humanité. Au cours de leur cheminement ils se sont laissé guider par leur maître intérieur, l’ange gardien des religions, qui est un centre de conscience ayant la faculté de regarder la personnalité de façon objective. Ce centre de conscience leur a fait comprendre que la réussite ne pouvait prendre forme tant que la volonté personnelle, la volonté du petit moi, refusait de se soumettre à la volonté Une, la volonté divine.

C’est en se plaçant sous la dépendance du maître intérieur que les grands initiés ont accompli leurs grandes actions et sont devenus sauveurs du monde. Aucun d’eux n’a dérogé à ce principe. Ils sont devenus sauveurs du monde car tout ce qu’ils ont entrepris concernait l’avenir de la race humaine. Ils voulaient lui donner les moyens de franchir les étapes de l’évolution et lui permettre d’atteindre collectivement la fin de l’esclavage vis-à-vis des  désirs matériels et sexuels, désirs qu’ils savaient être ancrés dans l’homme, et dont ils avaient compris qu’ils ne devaient pas être brutalement combattus, mais transmués en aspiration spirituelle. Si on pousse ici l’analyse, il apparaît que tous les grands initiés agissant ainsi, se sont assimilés à d’authentiques et efficaces fils de Dieu capables d’aider leurs frères sans aucun but intéressé, par pure compassion.

Jésus a magnifiquement symbolisé cette compassion en lavant les pieds de ses disciples. Laver les pieds est un acte d’humilité envers la divinité qui habite chaque homme. Dans cet acte s’inscrit l’offrande du moi, au Soi, qui acceptée, traduit le sommet de l’union. Le véritable service n’est pas l’acte lui-même, ce que peut faire le premier venu bien intentionné, mais le service fait à Dieu à travers ceux que l’on sert, car servir l’homme c’est servir Dieu.

En fait, c’est en aidant l’homme à accomplir son destin particulier et l’humanité son destin collectif, destins inscrits dans l’atome primordial qui leur a donné naissance, que les grands initiés sont devenus d’authentiques sauveurs.

Le sauveur, le grand initié pour la race humaine a été Jésus le nazaréen. C’est lui qui a le mieux témoigné pour que l’humanité accomplisse son destin. C’est lui qui a su le mieux réduire la dualité entre le moi orgueilleux et le Soi lumineux, réduction engendrant l’harmonie de l’entente et la vision spirituelle de ce qui doit être. C’est lui qui a le mieux parlé de la Vérité une, la vérité sans déformation, sans intermédiaire, celle qui doit être cherchée car elle est la vraie source du bonheur.  Il a montré que pour être sauveur du monde il faut qu’il y ait libre circulation entre l’homme et le Dieu qu’il porte en soi. Son commandement peut alors être vécu : « Aimez vous les uns les autres, c’est la volonté de ce qui doit être. » Cette invitation magnifique signifiait que pour être en état de joie et de bonheur il fallait être en état d’amour rayonnant.

Comme tous ceux qui sont arrivés au sommet de la montagne, il en est redescendu pour accomplir son dernier travail qui se résume ainsi : « Je quitte la maison du Père et en revenant je sauve. » Jésus reste aussi l’archétype du rédempteur, celui qui après un long cheminement s’est racheté, s’est délivré lui-même, et a retrouvé sa pureté originelle enrichie de la connaissance de la vie dans le monde de l’action. Sa mission a consisté à « injecter dans le courant de la vie descendante » le plus de connaissances possibles, afin que ce courant arrive à sortir de l’ignorance, de l’obscurité et de l’esclavage. Dans ce rôle Jésus a été un maître parfait. Son sacrifice, sa mort sur la croix, font de lui le plus grand des initiés. Cette mort signifie que nous devons symboliquement mourir à nos conceptions erronées, à nos préjugés, à nos habitudes pernicieuses, à nos idéaux dépassés, à nos structures solidifiées, et bien sûr aux déviations malsaines de notre nature animale. Jésus est encore celui qui, grâce à son verbe et à son exemple, a posé les fondements d’un temple invisible plus solide que tous les temples de pierre, et qui doit être considéré comme le temple de l’humanité régénérée.

Ce temple, Edouard Schuré le présente comme étant moral, social et spirituel.

Le temple moral, est celui qui correspond à la régénération, à l’harmonisation de l’âme humaine. « Il est la transformation des hommes sous l’effet de l’idéal offert comme exemple en la personne de Jésus. » Toute la morale qu’il propose, a pour dernier mot « l’amour fraternel sans limites et l’alliance humaine universelle. » Aujourd’hui, l’idéal de Jésus est dans toutes les consciences et le temple moral que cet idéal a engendré se tient sur des bases inébranlables.

Le temple social en revanche est à construire tout entier car la morale voulue par Jésus n’est pas encore suffisamment bien installée dans les institutions et par conséquent tous les pouvoirs qui leur sont associés, ne sont que des pouvoirs limités prenant trop souvent en compte les exigences de sociétés privilégiées, et négligeant celles de sociétés moins bien structurées, divisées et souvent en quête des besoins les plus élémentaires pour vivre, sinon pour survivre. Lorsque le niveau de conscience de l’humanité sera plus élevé, lorsque le message d’amour de Jésus sera mieux entendu, alors les sociétés humaines seront ouvertes à la justice dont découlera un partage équitable des biens les plus indispensables à la vie. Dans ce cas, la construction du temple social pourra poser ses bases. Seule la volonté de justice lui donnera ensuite sa forme définitive.

Quant au temple spirituel il résulte du fait que Jésus s’inscrit comme étant la confirmation éclatante de l’antique théosophie des initiés de l’Inde, de l’Egypte et de la Grèce, et qu’il en représente la plus haute conscience. A ce titre « il peut ouvrir ses bras à ses frères et aux autres Messies qui l’ont précédé, comme ils les ouvrent à la Science, à l’Art divin et à la totalité de la Vie. »

Mais pour que ce temple puisse resplendir il faut lui associer toutes les forces de l’humanité et faire en sorte que les vérités apportées par la science expérimentale favorisent la réorganisation des églises. Il faudrait donc que la science devienne religieuse et que la religion devienne scientifique. Sans conteste, cette mutation conduirait à une réconciliation de la Science et de la Religion sur le plan ésotérique. Ce sont ces réalisations à mener à bien qui constituent le temple spirituel à bâtir.

Enfin il faut encore préciser que la tâche des grands initiés, intelligents et lumineux, s’est aussi appliquée à sauver toutes les autres formes d’expression de l’esprit Un, de la plus infime à la plus haute. Pour cela il leur a suffi de se représenter l’humanité comme étant l’ensemble de toutes les pensées maintenues dans la lumière, capable de transmettre aux règnes inférieurs l’énergie spirituelle utile à leur élévation, puis à agir de conserve comme transmetteur privilégié, via le mental, de l’énergie du haut vers l’énergie du bas afin que tous les règnes inférieurs soient vitalisés et ainsi élevés.

D’autres aspects pourraient être encore ajoutés, mais déjà, avec ceux qui viennent d’être présentés on perçoit que l’initié est vraiment grand lorsque le travail sur soi aboutit à la transformation complète dans laquelle tout ce qui touche à la nature inférieure est maîtrisé, tout ce qui est animalité est racheté et transcendé, et lorsqu’ainsi libéré, il devient capable de servir harmonieusement toutes les manifestations de la vie.

Je dois encore indiquer que si les grands initiés tels qu’ils ont été décrits, nous semblent ressembler à l’archétype de l’initié quasi inaccessible, il ne faut pas sous-estimer les initiés que nous sommes et penser que notre travail n’a rien à voir avec celui des plus grands. Certes pour devenir grand en conservant comme seul objectif de servir la totalité de la création, il faut être hors du commun. Nos ambitions sont certes plus modestes, mais si on y regarde de plus près on observe que sans avoir l’éclat et la renommée des sauveurs du monde, ce que d’ailleurs nous ne souhaitons pas devenir, nous restons, parce que nous sommes initiés, dans le droit fil des tâches qu’ils ont su entreprendre. Nous y restons, parce que nous aussi nous nous efforçons de bâtir notre temple intérieur avec sagesse, force et beauté, afin d’agir le plus harmonieusement possible sur « le pavé mosaïque. » Nous y restons encore parce que chacun avec nos moyens nous portons dans le monde « la lumière entrevue dans la loge de Saint Jean ». Chacun de nous s’efforce d’aider les autres parce que nous respectons la vie.

A notre manière nous participons à la construction du temple moral, social et spirituel évoqué par Edouard Schuré. Tant que nos actions d’homme ici et maintenant, nous donnerons les états d’âme utiles à cette construction, nous pourrons conclure que nous contribuons à notre manière à  l’amélioration de l’humanité, et rien ne nous empêchera de nous sentir en parenté avec ceux que nous considérons comme les modèles à suivre, puisque comme eux, nous voulons voir la primauté du royaume de l’esprit  s’installer dans tous les aspects de la vie.

Pour terminer, je crois que nous ne devons pas rester sur l’idée que les grands initiés ont existé il y a bien longtemps, et qu’ils ne sont plus. Non ! L’humanité est toujours « grosse »

d’hommes et de femmes qui en seront les sauveurs lorsqu’elle traversera des crises graves, et cela quelle que soit l’époque. Aujourd’hui ces hommes et femmes d’exception existent, ils agissent. La plupart d’entre eux reste dans l’anonymat, et comme ceux qui les ont précédés ils sont poussés par le désir essentiel, le désir d’être, donc d’aimer.

R\ B\


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