Obédience : NC Site : http://aprt.skyrock.com 07/12/2007


Le Symbolisme du Sablier

Jean Norbua, reprends dans cet article l'idée que "chacun doit porter en lui, son propre cabinet de réflexion". Ce qui veut dire que tout au long de notre vie, il nous faut réfléchir le plus possible, sur le symbolisme de ce dit cabinet de réflexion, et donc des éléments qui y sont présents. Ceci dit, cette réflexion doit se faire relativement longtemps après l'initiation, car en effet, le passage dans la chambre obscure est, d'une part assez court, et là, l'auteur compare de "La Divine comédie" de Dante, dans laquelle à l'inverse, la descente aux enfers représente 1/3 de l'œuvre ; de plus la cérémonie qui s'ensuit contribue à gommer les souvenirs du passage dans le cabinet de réflexion.

L'auteur s'attache alors à travailler sur le symbolisme du sablier, auquel il confère un premier sens : celui évident de l'écoulement du temps, induisant les notions de vieillissement, de fatalité, d'irréversibilité et donc de mort... Il note également et c'est très important, que ce sablier doit être positionné d'une part, entre le coq, symbole de renaissance et de vie, et d'autre part de la tête de mort. Il en déduit un axiome, selon lequel : coq et sablier résument à eux deux le mystère de l'initiation.

Dans son écoulement de sable, le sablier, est un symbole cyclique, à l'image du monde. Mais pour être comme le monde, c'est-à-dire toujours en mouvement, il faut le retourner ce sablier. Jean Norbua s'appuie sur des démonstrations scientifiques, notamment celles de Jean Brunhes et François de Closets, qui ont montré des inversions de polarités cycliques dans la nature, et il compare enfin ceci à la démonstration métaphysique de René Guénon dans "Formes traditionnelles et cycles cosmiques".

A l'image des cycles cosmiques, que l'on retrouve dans les écoles Platonicienne et Pythagoricienne, mais aussi en Inde et en Amérique Centrale et du Sud, l'écoulement de sable commence lentement et semble en apparence, seulement, s'accélérer jusqu'à la fin. A l'échelle d'une vie humaine, l'homme mur considère que ses années d'enfance ont duré très longtemps, alors que le sujet âgé lui, dit ne plus voir passer les jours, ressentant ainsi subjectivement une accélération, alors que bien évidemment rien n'a changé... On peut donc légitimement s'interroger sur le fait de savoir, si nous ne sommes pas dans cette période, où l'on à justement découvert la relativité du temps, en train de vivre une phase d'accélération de fin de cycle...

De manière plus "mystique", on peut dire que les 2 parties du sablier peuvent être assimilées au ciel et à la terre. Le sable subit "naturellement" les lois de l'attraction terrestre, alors que l'élévation est impossible sans un renversement, qui veut qu'alors l'âme se détourne du monde et se répande sur la terre... un peu comme une conversion en sorte...

L'étranglement lui, est mis en rapport avec le symbolisme de la "porte étroite", passage obligé de la réalisation du plein épanouissement spirituel, comme l'illustre l'épisode Evangélique "du chameau et du trou de l'aiguille". Le principe du sablier qui se vide, via ce passage étroit, symbolise "une forme de mort" avant que le retournement, c'est-à-dire l'initiation, n'induise une renaissance.

Dans le même esprit, Jules Boucher, associe le sablier, la tête de mort et les os, et la faux, bien évidemment à des emblèmes de mort, mais aussi d'alchimie, en lien avec Saturne et le plomb. La renaissance du profane illustre ainsi la transmutation du vil plomb en or. Autre symbole, le sable, image la stérilité de la terre, et donc la putréfaction, essentielle elle, au processus de réalisation du Grand Œuvre. L'art du blason ne dit-il pas qu'un champ noir est dit "de sable".

Le symbolisme du sablier et ses multiples facettes, est à l'instar du symbolisme en général. Et Jean Norbua de conclure en citant René Guénon : « Le symbolisme en tant que support de l'intuition intellectuelle, ouvre réellement des possibilités illimitées et même rigoureusement indéfinies comme la Possibilité elle-même».

De Jean Norbua - Renaissance Traditionnelle N°13/14 - Janvier/Avril 1973. p 99 - Tome IV
Résumé par Dominique S\Posté le dimanche 08 octobre 2006 et Modifié le vendredi 07 décembre 2007

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