GLFS Loge : NP Date : NC

La Planche

3159-1-1

Une planche ?... que signifie ce mot ?

Le dictionnaire en donne une  définition assez longue, une demie colonne, ce qui revient à dire que la définition de ce mot n’est pas aussi simpliste qu’on le croirait.

Je me limiterai à la définition la plus commune, c'est-à-dire la simple pièce de bois. Il est dit, morceau de bois plus long que large et plus large qu’épais. Il est dit aussi plaque de bois ou de métal sur laquelle le graveur accomplira son œuvre.

Donc voici une partie d’un arbre… arbre que l’on a scié dans sa largeur pour en retirer une bande plus large qu’épaisse, qui deviendra un morceau d’architecture : La planche.

La planche de bois est un matériau de première  importance dans l’architecture après la pierre. C’est surtout un matériau vivant, sortant tout droit de l’arbre, symbole du cosmos vivant, pilier de la sagesse.

Le bois est toujours, la matière la plus importante dans tout l’ensemble de l’architecture. On en fait des solives, des poutres, des arches, c’est la force, mais il enjolive aussi, car il se laisse sculpter et nous donne la beauté

La planche, ce morceau d’architecture encore à l’état brut, il faudra la raboter, la sabler, la polir, pour que l’artiste puisse la façonner et lui donner le devenir d’un apport tangible à la construction du Temple.

Des planches, il y en a de toutes sortes, des grandes des courtes, des lourdes, d’autres très fragiles, de celles pleines de nœuds, et de différentes épaisseurs, il y en a aussi qui sont mal coupées, inadaptées. Certaines symbolisent la force et servent de support ou d’abri, de protection ,ce sont les poutres  maîtresses. Mais il faut les considérer seulement comme un instrument et ne pas perdre de vue que c’est un moyen faillible dont il faut se servir prudemment car une planche peut-être forte et avoir une longue et bonne portée , mais elle peut aussi être pourrie…

Il y en a de drôlement solides, telles ces poutres ou ces magnifiques piliers qui viennent vous couper le souffle et que l’on destine à une importante construction. D’autres présentent de superbes nœuds, pourtant on a tendance à considérer celles-ci comme ayant un manque de solidité. Cependant de vrais artistes, à la  sensibilité très accentuée, les recherchent et tirent parti de ce que d’aucuns considèrent comme un défaut. Ce sont ces planches là qui donnent une dimension à l’œuvre.

Le nœud est un sujet intéressant, car n’est-ce pas du nœud que naît la branche ? C’est aussi le point de départ d’une orientation nouvelle, une sorte de nombril.

Tout ceci ne nous fait-il pas penser à ces planches que nous présentons en Loge ?

Tout d’abord, tout comme l’artisan, nous choisissons l’essence du bois dont nous voulons tirer une planche, c'est-à-dire le sujet.

Une fois la planche choisie, le premier travail est l’élagage…triage des idées et de nos découvertes.

Ensuite nous y travaillons ; Tel l’ébéniste qui va équarrir son bois, nous épurons  notre planche, nous la rabotons, la sablons, la lissons, la vernissons et la repolissons, si bien que même parfois nul n’a rien à y redire…

Puis quand vient qu’on frappe un nœud, on s’arrête, on se questionne, je le rappelle, c’est du nœud que jaillit la branche, c'est-à-dire l’expansion. Et nous voilà reparties.

Aussi, gardons nous de la vouloir parfaite. 

La planche lue en Atelier nous apporte beaucoup, parfois et même souvent de nouvelles connaissances, d’autre fois le goût d’en savoir plus, ce qui nous porte à la recherche, à la lecture, aux questionnements ----  et plus souvent qu’autrement, à la méditation. C’est pourquoi avec la petite phrase, j’ai dit,.. suit un long silence. Ainsi la planche descend en nous et nous permet, pour un moment, de nous sentir concernées. Ce moment de réflexion, nous permet aussi de préparer nos questions, s’il y a lieu.

Une planche se doit être intéressante, d’accrocher l’auditoire.  Il est important que l’oratrice laisse quelques points de suspensions qui vont permettre les questions et le débat.

Ainsi, tout le monde participe à la construction de cette pièce d’archi-tecture.

Les échanges se font, la parole circule. Ce genre de tracé est particulièrement intéressant, car il ne s’oublie pas trop vite. Parfois il résonne en écho sur les parvis, d’autre fois il reste gravé dans notre mémoire. Si c’est le cas, alors la plancheuse du moment a atteint son but…… Elle a donné une planche à tracer - sur laquelle nous pouvons apporter un ornement personnel, accentuer un angle ou la coupe;;

La planche aura alors pleinement rempli son rôle.

L’aspect masculin de la parole et l’aspect féminin de l’oreille.

Les principes des genres sont entrés en symbiose.

J’ai dit
B
\ B\

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