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Saint Jean


Les pasteurs Anderson et Désagulier ont écrit en 1738 dans leur constitution : "Autrefois, la Fraternité se réunissait dans les monastères par mauvais temps ; mais par beau temps, leurs membres se réunissaient tôt le matin au sommet des collines, spécialement le jour de la saint Jean Baptiste et de là ils se rendaient en due forme au lieu du banquet selon la tradition des anciens maçons Ecossais »

Cette tradition a été conservée, et la fête de la saint Jean est évoquée sous différentes formes. Elle est en effet fêtée par les loges maçonniques mais aussi par les catholiques. Elle se manifeste souvent par un Feu de joie ou une simple bougie allumée.
Il s’agit dans tout les cas d’une invocation à la lumière. Que certains y voient une fête du soleil, une litanie de la connaissance, un renouveau spirituel ou tout simplement une gratitude envers « dame nature », elle est fêtée le 24 juin à la Saint Jean- Baptiste. C’est le moment de l’année ou le jour est le plus long et par conséquent la nuit la plus courte. C’est le solstice d’été.

 Les feux de la Saint-Jean, récupérés par les chrétiens, auraient été copiés sur des rites plus anciens, plus païens.

Autrefois pour les paysans, ces fêtes suivaient le rythme des récoltes.
On allumait de grands feux de joie dans une prairie, on dansait et on faisait passer le bétail entre deux feux pour favoriser la fertilité des animaux. La tradition veut que l’on saute par-dessus le feu seul ou main dans la main avec celui ou celle que l’on aime. Ces feux représentent le soleil, l’amour, la purification, la santé et la fertilité. En effet cette acte préservait des furoncles ou des sortilèges, tantôt encore qu’il portait bonheur ou qu’il “donnait force aux os et préservait des rhumatismes” … Tant pis pour les vieillards qui ne pouvaient plus sauter par-dessus les feux.

Les égyptiens, les romains, les celtes, les vikings, les templiers ont marqué ce moment.

Les Égyptiens adoraient à cette période, le fils du Dieu Osiris. Aïnou, surnommé le soleil renaissant et marqué au front d'une étoile d'or.

St Jean, ce pourrait être Janus, le dieu au double visage des Romains. Il symbolise le passé et l’avenir, l’année qui finit et celle qui commence.

Dans d’autres  temps anciens les Druides cueillaient du Gui, car à cette période de l’année, il n’avait pas encore de baie et était donc considéré comme une amulette de protection. On détruisait en ce même jour les anciennes amulettes qui avaient perdues leur efficacité en les jetant dans les feux sacrés. On répandait ensuite les cendres sur la terre.
Les femmes marchaient nues dans leur jardin pour une meilleure  fertilité.
C’est depuis  que nous vient l’expression “lune de miel” ou “honey moon” en anglais “.
En effet c’est à cette période que l’on récoltait le miel et le mois de juin est traditionnellement le mois où l’on se marie.


Les vikings  honoraient les 2 solstices en gravant leurs symboles sur un morceau de bois nommé le primstav.
Les adeptes d'Odin continuent de  fêter le solstice d’été de nos jours.

Plus proches de nous les Templiers célébraient aussi leur fête la plus importante le jour de la St Jean d’été.

Dans notre Calendrier, la St Jean de Juin, c’est Saint Jean Le Baptiste.
L ’Eglise en a fait la célébration de la naissance d’un Saint (chose rare puisqu’en général les chrétiens fêtent plutôt la mort des martyrs et pas leur naissance). Dès son enfance Jean avait été assujetti à certaines abstinences et dès l'heure de sa naissance il avait été consacré à Dieu. Sa vie sur les rives du Jourdain et des lacs de Judée, était celle d’un Yoghi de l'inde. Vêtu d’une simple étoffe blanche, il ne se nourrissait que de sauterelles et de miel sauvage. Tous les plaisirs lui étaient inconnus. Le temps qu’il ne donnait pas à son apostolat était consacré à la prière. Autour de lui s’étaient regroupés quelques hommes partageant ainsi sa vie d'ascète. La pratique fondamentale de leur commune doctrine était le baptême par complète immersion.
A cette période le peuple attend la venue d’un messie. Cette période devrait être précédée par l’apparition d'un prophète. Jésus est ce messie, Jean baptiste est le prophète. Jean baptisait ses disciples en disant :
 "Je vous baptise avec l’eau, mais vient le plus fort que moi et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales ; il vous baptisera dans l’Esprit saint et le Feu." La maçonnerie, avec ses origines chrétiennes, a tout naturellement reconnu le Baptiste comme l’Initiateur qui, purifiant par l’eau, prépare l’Initiation : C’est une Invitation a découvrir la lumière. Il était aussi,  ordinaire,  pour les catholiques de choisir ce jour le plus lumineux de l'année pour fêter la St Jean Baptise.
Jésus et Jean Baptiste auront eu comme précepteurs les Esséniens. Communauté Juive vivant en autarcie, elle est  adepte du silence pour les novices, de la fraternité, des vertus du secret, du travail mais aussi des agapes… Ils accordaient à la nature une importance particulière et reconnaissait en elle  des vertus thérapeutiques.
Et l’on nomme les francs-maçons les fils de la Lumière, comme avant eux ces Esséniens.

L’humanité est consciente de la régularité des cycles qui rythment la vie et la nature : cycle de la naissance, de la mort, du renouveau
Ce principe, universelle, se traduit par le fait que toutes les sociétés semblent avoir mis en place des fêtes en lien avec le déplacement des planètes, surtout  au moment des solstices et des équinoxes. Loin des dieux, prophètes, messies… les hommes ont depuis des millénaires organisé  leur vie selon le rythme des saisons. Ils connaissaient les cycles de la lune, du soleil et les principaux corps célestes. La cosmologie leur était familière.

 Cependant l’Eglise a toujours eu un regard inquiet sur ces feux qui datent de la nuit des temps. Tantôt elle s’en sert pour organiser des processions et christianiser cette fête populaire à travers le culte de Jean le Baptiste, tantôt elle tente d’interdire ces fêtes car marquées  de superstitions, de paganisme. Pourtant dans certains lieux, c’est même le curé qui allume le bûcher.
Et des bûchers l’église en a allumé mais pour d’autres raisons… Si les civilisations les plus reculées avaient perçues la place de la terre dans un univers plus vaste, ce ne fût pas le cas de l’église qui a envoyé sur le bûcher tout ceux qui ne se confortaient pas à ses dogmes.  Galilée faillit  en faire la chaude expérience …
Loin des préjugés et dogmes, le Franc maçon tente de comprendre rationnellement le monde qui l’entoure.

A l’image de la moisson, le profane qui décide d'entrer en FM souhaite un jour atteindre une certaine forme de maturité, de beauté. De sa propre initiative, il frappera à la porte du temple. Déjà graine plantée dans une terre qui est l’humanité, il y trouvera un terreau fertile, et propice à son épanouissement. Au fil des saisons que représentent les initiations successives, il se nourrit de lumière, de chaleur à l'abri des autres blés que sont les frères de la loge. Cette graine puisera dans les éléments naturels du sol pour trouver l’énergie nécessaire pour s’élever et grandir. Ce blé le fera à l'abri des autres blés en cultivant l'art de vivre ensemble. Les évènements atmosphériques le feront se plier sous le martellement des bourrasques. Son unique but sera une croissance verticale pour capter suffisamment d'eau, de lumière et de chaleur nécessaire à sa vitalité. Arrivée à sa maturité il sera récolté pour nourrir les hommes et les autres êtres vivants. Il s’envolera également au vent pour se poser dans un autre espace et répéter le cycle de la vie.
La nature nous montre le chemin. Dans une même idée le FM plein de volonté et d’abnégation va faire un travail sur lui et profiter de ce terreau fertile qu’est la FM. Il va laisser ces métaux aux portes du temple, se débarrasser du superflu et œuvrer à son épanouissement. Loin du matérialisme quotidien, il va se concentrer sur le développement de sa spiritualité et de ses connaissances. Tout ceci notamment grâce à la méthode de pensée symbolique utilisée à la Grande Loge de France. Comme le blé il devra faire face aux éléments et accepter plus d’humilité et moins de cupidité pour mieux se redresser. Cette force acquise il pourra nourrir son entourage du travail accompli. A un moment de son évolution il devra se laisser transporter, pour voyager et trouver d'autres contrées propices à son développement et qui lui apporterons  plus de lumière, plus de connaissance et comprendre le sens caché de la vie. Cette spiritualité particulière est humaniste car centrée sur l’homme.

La démarche du FM s'inscrit donc dans un cycle naturel en harmonie avec les lois universelles célestes et terrestres. C’est une période de ce cycle que nous fêtons en ce jour de la Saint Jean sans oublier que dans les cycles les ténèbres et la lumière se succèdent.

V\M\ J’ai dit

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