Obédience : NC Loge : NC Date : NC


L’Hospitalier

Puisque notre vénérable maître a demandé à chacun des officiers de cette loge de présenter tour à tour son poste et sa fonction, il me revient ce soir de vous parler du rôle de l'hospitalier.

De façon un peu caricaturale, je voudrais dire que de mon point de vue nous devrions tous être des hospitaliers en puissance.

En effet parmi les valeurs que nous prônons en maçonnerie, il y a celle de fraternité et de solidarité, certes la fraternité peut se comprendre par un partage de notre démarche intellectuel et initiatique, il n'en est pas moins vrai que notre parcours s'effectue dans un cadre collectif, et que cette collectivité peut difficilement se concevoir sans une forme de solidarité entre frères. Il me semble de mêmes évident que cette solidarité ne peut se manifester que dans l'acte de fraternité.

Nous devons donc être vigilants pour déceler parmi nos Frères ceux qui sont en difficulté, frappés par l'adversité

Les initiés de la GLDF sont des cherchants. Ce sont des hommes sensibles qui viennent travailler sur eux-mêmes en compagnie de Frères, c'est-à-dire en Fraternité, pour que le monde soit meilleur. Sans doute sont-ils sensibles, mais aussi parfois fragiles.

La méthode initiatique nous apprend que la clé est en soi-même, « Mais pas égoïstement pour autant », nos proches, et nos frères nous ayant devancés réclament également notre attention

Certes le but de la Maçonnerie n'est pourtant pas de devenir un mouvement d'action sociale agissant dans le Siècle. Pour autant, la Fraternité commande parfois l'Action, et pour spéculatifs qu'est notre mouvement il ne doit pas pour autant perdre contact avec la réalité et prendre en compte celle de nos frères.

De tout cela, il résulte que le rôle de l'hospitalier ne se cantonne pas à la présentation du tronc des besoins, mais il est aussi garant de la Bienfaisance, et comme on peut le lire dans le rituel, celle- ci ne se traduit pas forcément en espèces sonnantes et trébuchantes, mais très souvent aussi d'ordre psychologique, voire d'un conseil avisés.

C'est une mission difficile, car le Frère Hospitalier, agissant souvent seul, sans grande assistance ni moyens, n'a pas toujours la faculté de l'accomplir pleinement.

Beaucoup de Frères demeurent isolés, face à leurs problèmes. Donnez au frère Hospitalier les informations et les outils nécessaires à son office me semblent un impératif de tous les membres de l'atelier, il ne pourra que mieux répondre ainsi aux difficultés de ses Frères.

Ceux-ci sont d'ailleurs parfois les premiers à vouloir cacher leurs soucis ou difficultés et ce bien souvent par simple pudeur

Et l'on touche là directement à l'une des plus grandes difficultés du rôle de l'hospitalier, son travail se doit en effet d'être discret, d'ailleurs si vous vous souvenez de votre cérémonie d'initiation le vénérable maître vous a dit :

« Vous donnerez donc votre offrande dans nos oeuvres de solidarité selon vos moyens et discrètement car les actes de bienfaisance d'un franc-maçon de doivent jamais être des actes d'ostentation ni de vanité propre à enorgueillir celui qui donne comme à humilier celui qui reçoit. Il doive être uniquement l'accomplissement d'un devoir et rester enseveli dans le secret »

Il faut en effet faire très attention à ne pas blesser un frère dans la nécessité en voulant l'aider maladroitement, celui-ci peut en effet se sentir gêné voire dévaloriser dans cette situation. De même que toutes les détresses ne sont pas forcément financières, certains frères âgés peuvent avoir des difficultés à se déplacer dans les loges, simplement parce qu'il leur est difficile de conduire, ou par exemple de monter un escalier suite à un problème de santé.

Il appartiendra en ce cas aux frères de l'atelier d'informer l'Hospitalier de la situation, et celui-ci aura la charge de réunir discrètement toutes les bonnes volontés à même d'amener leur concours à la résolution de ce problème.

Je voudrais enfin insister sur le fait que le rôle d'Hospitalier ne voit pas son activité limitée au sein de la loge, il est en effet présent à tous les niveaux de notre organisation, de telle sorte que par simple effet d'adjonction de moyens, ils permette de magnifier ceux-ci, et d’aider de façon plus efficaces certains frères dans le besoin.

De même il se trouve en liaison avec d'autres commissions de notre organisation qui ont en charge par exemple l’aide aux orphelins liés au décès de certains de nos frères, ou pour d'autres la recherche d'emploi.

Pour conclure, je dirais que : Ce poste est plus qu'une fonction, mais un devoir, un devoir que tous les frères se doivent de partager, et si vous me permettez ce raccourci, je dirais qu'il nous faut en la matière avoir ce que l'on appelle : « L'intelligence du cœur » c'est d'ailleurs ce même cœur qui se trouve sur le sautoir du frère Hospitalier

Pour ceux qui auraient la curiosité de regarder de plus prés ce sautoir, ils verront que ce dernier est orné d’une bourse rouge fermée par un lacet ou un rabattant, sur laquelle figure un cœur. Emblème quasi universel de bonté, de généro­sité, d’entraide, de compassion, de charité altruiste en géné­ral, ce Cœur est : Un symbole maçonnique hélas fort peu étudié en Loge.

S’il l’était, au titre de l’une des valeurs morales véhiculées par l’Ordre, beaucoup de frères comprendraient peut-être mieux que le rôle d’Hospitaliers ne se limite pas à mettre à jour la caisse de bienfaisance, mais qu'il incarne avec la fraternité l'une des valeurs fondamentales de notre ordre, permettant ailleurs de transcender cette dernière en passant d’une fraternité initiatique à une fraternité du cœur

J’ai dit Vénérable Maître

B\ F\


Le sautoir de l’officier est orné d’une bourse rouge fermée par un lacet ou un rabattant, sur laquelle figure un cœur (figure 11). Emblème quasi universel de bonté, de généro­sité, d’entraide, de compassion, de charité altruiste en géné­ral, ce Cœur est un symbole maçonnique fort peu étudié en Loge. S’il l’était, au titre de l’une des valeurs morales véhiculées par l’Ordre, beaucoup d’Hospitaliers comprendraient peut-être mieux qu’il leur appartient non seulement de mettre à jour la caisse de bienfaisance mais qu’ils sont chargés aussi de deux autres fonctions essentielles que nous développerons plus loin : tenir l’Atelier au courant, d’une part, de l’état de santé des Maçons très âgés ou très éloignés de leur Orient, ainsi que des malades alités ; d’autre part, du ou des motifs pour lesquels les absents de longue date qui ne donnent signe de vie à personne ne participent plus aux Tenues de la Loge

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