Obédience : NC Site : http://www.vrijmetselaarsgilde.eu Date : NC


Le Tuileur

Ce terme est très certainement emprunté à la tradition des opératifs. Cet officier apparaît, dès 1717, dans les procès-verbaux de la première Grande Loge avec l'ordre donné par le Grand Maître Anthony Sayer aux « maîtres et surveillants de rencontrer chaque trimestre leurs Grands Officiers en son lieu indiqué dans les convocations transmises par le tuileur ». 

Toutefois, la première édition des Constitutions d'Anderson recommande seule ment, dans son règlement 26, pour la tenue de Grande Loge la présence de « portiers ou gardiens » n'appartenant pas au Collège des Grands Officiers : « Un autre frère (qui sera compagnon) doit être nommé pour surveiller l'entrée de la porte de la Grande Loge, mais il n'en sera pas membre » (règlement XIII). 

La mention d'un frère armé d'une épée (généralement un apprenti) figure également dans plusieurs divulgations. Le Dialogue entre Simon et Philippe (vers 1728) et La Maçonnerie disséquée (1730) notamment. 

Les procès-verbaux de la Grande Loge, en date du 8 juin 1732, soulignèrent même le dévouement d'un certain Edward Lewis, titulaire de cette charge dans plusieurs ateliers. 

Il faut attendre la seconde édition des Constitutions (1738) pour que la fonction du Tuileur soit officiellement reconnue. C'est ce qu'attestent les anciens règlements actualisés dans les articles 13 et 28. Pourtant, cette même année, le Grand Tuileur Montgomerie est toujours désigné, dans le célèbre tableau qui le représente comme étant le « Gardien de la Grande Loge ». Généralement recruté parmi les frères victims de revers de fortune, tel Anthony Sayer à la loge At the Kings Arms, le tuileur reçoit une modeste rétribution (2 shillings et 6 pence à la Lodge of Felicity, en 1738). 

Le tuileur doit préparer et accueillir le candidat - un manuscrit de 1750 le compare à « l'ange Gabriel qui, avec une épée flamboyante, garde l'Arbre de la Vie » -, délivre les convocations à domicile et trace le tableau de loge à la craie.

Jusqu'au milieu du XIXe siècle, il porte redingote et tricorne. Le règlement intérieur de la loge Saint-Jean n° 279 à Leicester précise, en 1791: « Le tuileur devait être habillé aux frais de la loge avec une veste bleue, des culottes et un gilet de velours le tout avec des boutons jaunes, une paire de bas blancs et un tricorne. " La reconnaissance de son rôle intervient dans la seconde moitié du XVIIIe siècle avec l'introduction dés 1762 d'un toast et la composition par Thomas Johnson devenu Grand Tuileur des Modernes en 1784, d'un chant en son honneur.

Pourtant, George Bennett, puisant son inspiration dans le passé mythique de l'Anciènt Boynè Lodge n° 84, fondée en Irlande en 1738, continue encore, dans son ouvrage (The History of Brandon. 1869), à en faire une description « terrifiante »: « Une vaste cape écarlate l`enveloppait jusqu'aux pieds, avec des manches pendantes se terminant par des revers de velours orange ornés chacun d`une tête de mort et de tibias entrecroisés d'un noir étincelant. Sur son sautoir bleu s'inscrivaient une lune et des étoiles d'un jaune agressif mais, en outre, des chandeliers des compas et autres emblèmes cabalistiques. Sa tête était coiffée d'un gigantesque tricorne surmonté de plumes bleues et rouges et sa main était armée d'une épée flamboyante. »

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