Obédience : NC Loge : NC Date : NC

 

Eléments de réflexion sur les plateaux, rôle et fonction des officiers

Les fonctions des officiers sont beaucoup plus codifiées par des usages transmis de génération en génération que par des textes formels. Le seul texte de ce type, à ma connaissance, figure dans le Code Maçonnique des Loges RER de France approuvé au Convent de Lyon en 5778. Ce texte est reproduit, avec l’intégralité du Code, dans l’indispensable livre de Jean Tourniac, Principes et Problèmes spirituels du RER, aux pages 297 à 300. Tout Maçon Rectifié se doit de posséder cet ouvrage. Ce fragment du Code, très concis, donne les lignes générales et se trouve, au plan organique, en contradiction avec plusieurs points de l’actuel règlement intérieur de la GLNF. Mais là n’est pas notre propos, car il convient ici de s’intéresser au rôle et à la fonction et non aux modalités obédientielles.

Eléments généraux

Chaque Officier porte le cordon de sa charge et se doit d’incarner la fonction qu’il emblématise. Le porteur d’une fonction doit agir comme fonction et non pas en tant qu’individu. L’individu s’efface derrière la charge, il s’y investit et s’y fonde. Il ne s’agit nullement d’un honneur (les métaux sont laissés à la porte du Temple) mais bien plutôt d’un engagement à faire et à être. (cf. texte des serments prêtés lors de l’investiture).

En bref :

La fonction implique une participation totale et une « mise en prise directe », si je peux oser une telle expression, sur le Sacré pendant le déroulement de la tenue afin de contribuer au mieux à faire circuler l’énergie. Comment chacun d’eux peut-il le faire ? Il doit y avoir, plus encore peut-être que sur les colonnes, vigilance et vis à vis de soi et vis à vis de l’instant.

Le rôle implique l’acceptation d’une responsabilité, d’un engagement à faire. Ceci est bien loin de toute distinction honorifique.

Il est dit dans le rituel : « 3 la forme, 5 la compose et 7 la rende juste et parfaite », Cette sentence, dont nous avons eu l’occasion de parler sur nos listes, est dans la plupart des Rites rapportée aux officiers de la Loge. Pour ce qui est du RER, dans l’Instruction au Grands Profès, il lui est conféré une autre signification. Mais si, comme d’aucuns le font, nous la rapportons aux Plateaux, nous sommes face à 9 Officiers et non pas 7. Si l’on veut alors rester cohérent, cela voudrait dire que 2 des plateaux sont différents, car à la charnière du monde profane et plus que les autres en relation avec l’extérieur. Mais ce n'est qu'une hypothèse gratuite.

Remarquons au passage que le nombre 9 est celui couronnement des efforts et de l’achèvement. Nombre de l’accomplissement, il marque la fin de la première décade et conduit au changement de plan.

(Le Christ crucifié à la 3ème heure commence son agonie à la 6ème et expire à la 9ème)

Les plateaux

Maître des Cérémonies

Il faut noter que le MDC remplit au RER des fonctions dévolues à plusieurs officiers dans d’autres Rites. Il remplacera le Tuileur, le Couvreur, l’Expert, …Ce n’est donc pas une mince tâche, car cela implique en particulier qu’il doit connaître les tuilages de tous les Rites.

Texte du Code de 1778 :

Le Maître des Cérémonies doit veiller au cérémonial de chaque assemblée, et examiner avant l’heure indiquée pour le travail si tout est disposé convenablement pour la cérémonie du jour. Il doit examiner les F\ F\ visiteurs, leur demander leurs certificats et les mots, signes et attouchements du régime auquel ils appartiennent. En cas de doute, il doit consulter le V\ M\, et même attendre l’ouverture de la Loge, et en demander les ordres avant que de les admettre. Il doit avoir soin de placer tous les F\ F\ suivant leurs grades et dignités dans le régime rectifié.

Rituel de 1782

Le Maître des Cérémonies, aidé par ses Adjoints, ou par des Experts nommés par le V\ M\ à cet effet, examine les Frères sur le Régime Rectifié, sur les grades symboliques qu’ils disent avoir reçus, soit Apprenti, Compagnon, Maître, Maître Écossais, et vérifie leurs certificats. Il examine de même les Frères des autres Régimes mais sur les trois premiers grades seulement, devant, pour le rang auquel il devra les placer dans la Loge, s’en rapporter à leur simple déclaration qu’ils ont tel ou tel grade supérieur dans un autre régime. Il vérifie également leurs certificats et leur demande les mots de passage qui constatent qu’ils appartiennent à une Loge d’un régime régulier.

Définitions du rituel de 1785 :

Le Maître des Cérémonies doit apporter les mêmes attentions, afin de rectifier à propos les parties essentielles du cérémonial dont on s’écarterait, et afin de diriger tous les Frères de la Loge, lesquels doivent avoir l’œil sur lui pour connaître ce qu’ils doivent faire lorsque le Vénérable Maître donne quelque ordre avec son maillet. Le Maître des Cérémonies doit agir sans bruit et avec décence, faisant en sorte de ne pas troubler ou interrompre notoirement le cérémonial de la réception pour vouloir en rectifier quelques parties peu essentielles. Ainsi donc, si son office est bien rempli, l’harmonie doit en résulter sur les colonnes lors des cérémonies de réception. Donc, le Maître des Cérémonies est tout à la fois :

Métronome, il rythme et ordonnance les mouvements et les échanges, ce qui implique qu’il connaisse parfaitement le Rituel pour chaque grade.

Relais entre le V\ M\ et la Loge par le bas.

Sert de modèle pour les F\ F\ de la Loge.

Par sa fonction de veilleur (dans le temporel) il a un pouvoir d’intervention immédiat :

veille à l’agencement du Temple et vérifie son installation surveille la tenue corporelle de tout un chacun supplée, en cas de nécessité, aux surveillants si un manquement ou un oubli se produit.

Eléémosynaire

Si chaque F a un devoir d’attention et d’écoute vis-à-vis des autres, ce devoir est particulièrement concrétisé dans la charge de cet Officier. Dans les Loges des XVIIème et XVIIIème siècle, il était assisté par le Chapelain de la Loge qui, sans avoir rang d’Officier, était un clerc en charge de l’assistance spirituelle.

Texte du Code de 1778

L’Eléémosynaire est chargé de recevoir l’offrande volontaire des nouveaux reçus, de présenter le tronc des aumônes à tous les F\ F\ à chaque assemblée, de même pour les quêtes extraordinaires, et de retirer du F Econome tout ce qu’il aura pu réserver sur chaque banquet. Le produit de tous ces objets est exclusivement réservé pour les aumônes et l’état de cette caisse sera présenté tous les 3 mois à la Loge, pour y être visé et arrêté. Le tronc aura 2 clefs, dont il faudra la réunion pour l’ouvrir ; l’une sera entre les mains du V\ M\, et l’autre restera à l’E\, qui ne pourra en rien retirer sans le consentement du V\ M\ et même des surveillants, si l’objet est considérable. Il sera en outre l’infirmier de la Loge, et tenu en cette qualité de s’informer des F\ F\ malades et de les visiter, de leur procurer les secours dont ils auraient besoin, et de leur rendre en général tous les services que l’amitié, la fraternité et l’humanité pourront lui dicter. Si un cas particulier l’exige, on pourra à sa réquisition lui adjoindre quelque autre F\ de la Loge. C’est l’Eléémosynaire encore qui est chargé spécialement de veiller sur la conduite des F\ F\ et de faire des informations sur la vie et les mœurs des candidats proposés pour être reçus, et d’en rendre compte au Comité Ecossais et même à la Loge, si la prudence le permet.

Il représente activement le cœur de la Loge

Responsable du tronc des aumônes, il transforme l’acte de don en acte de charité active. Il a le devoir de proposer au V\ M\son utilisation pour venir en aide à un F\ dans le besoin. La décision effective d’utilisation lui appartient conjointement avec le V\ M\.

Secrétaire

La complexité croissante du système obédientiel à tendance à lui conférer un rôle devenu fortement administratif, mais son véritable rôle ne se limite pas à cela.

Le code de 1778 définit clairement ses fonctions classiques :

« Le secrétaire est chargé spécialement de la correspondance de la Loge. Il signe par mandement de la Loge et expédie les lettres, tableaux et certificats ; il porte sur le protocole de la Loge les réceptions, agrégations, délibération et élections. Tout acte est signé par le V\ M\, les deux S\ S\ et le Secrétaire. …Il doit être circonspect à n’envoyer des lettres d’invitation à aucun visiteur, s’il n’a le consentement du V\ M\ ou de celui auquel il s’est remis pour cette partie… »

Le code précise : « On ne fera et lira dans l’assemblée même que la minute ou le brouillon du protocole qui sera signé et paraphé par celui qui a présidé la Loge. Le Secrétaire l’écrira chez lui au net et en fera lecture à la première assemblée, pour être signé par le V\ M\, les deux S\ S\ et le Secrétaire ».

Rien n’est dit quant à la manière de rédiger ce protocole. On comprend qu’il doit être précis et fidèle, ce qu’indique bien la signature des minutes. Sa formulation, qui a eu tendance à se standardiser au cours du temps, ressort d’évidence des usages propres à la Loge ; quoi qu’en disent certains.

Ce même Code lui donne un second rôle :

« Le Secrétaire est en même temps garde des archives, pour lesquelles il prêtera une obligation particulière. Comme il pourrait se trouver des papiers de la loge souvent entre ses mains, il les tiendra dans un portefeuille ou une caisse fermant à clef, portant l’adresse du V\ M\ ou du Député Maître, et en cas d’accident ou de maladie, l’Eléémosynaire est chargé spécialement de prendre les mesures nécessaires pour la retirer ».

Aujourd’hui, ses tâches étant de plus en plus lourdes, il est de plus en plus fréquent qu’un F\archiviste soit nommé par le V\ M\, F\ qui travaillera en liaison avec le Secrétaire. Donc, pratiquement, outre son rôle administratif, il est la Mémoire écrite de la Loge, il est le miroir reflétant les Travaux. Il est à l’écoute.

Par les deux lectures qu’il effectue, il fait, après l’ouverture, pénétrer dans un Temps continu assurant le lien d’une Tenue à l’autre (la voix et le rythme de sa parole sont importants). Il doit pouvoir fournir à tout F\ le demandant les références à un événement du passé.

Econome

Souvent considérée comme accessoire, cette charge est très importante pour la vie d’une Loge si elle est remplie avec attention. Il ne semble pas qu’il y ait de différences entre les Rites pour cette fonction, si ce n’est qu’au RER l’Econome, comme il est stipulé dans le Rituel de Banquet, est chargé de récupérer la part consacrée aux œuvres de bienfaisance.

Le Code de 5778 indique clairement que l’Econome est l’un des deux Officiers en relation avec le monde extérieur. Il assure la vie matérielle de la Loge et doit veiller à ce que rien ne manque qui soit nécessaire au bon déroulement des travaux.

Il garde, entretien, perfectionne le matériel nécessaire aux travaux aux divers grades.

En l’absence d’un Maître des banquets nommément désigné, il en assure la fonction. Cette coutume de nommer un Maître des banquets est relativement récente et provient d’autres Rites. Elle ne s’oppose toutefois pas au Code d’origine, si l’on considère cette fonction comme celle d’un adjoint de l’Econome. Il est en effet loisible de nommer autant d’adjoints qu’on le juge nécessaire. Ces adjoints n’ont pas le rang d’Officiers.

Extraits du Code de 5778 :

L’Econome est chargé des décorations et meubles de la Loge, du soin de les entretenir et de les faire réparer ; de faire tendre et détendre la Loge convenablement à la cérémonie indiquée à chaque assemblée, de l’approvisionnement des bougies et de toutes autres choses à l’usage de la Loge qui sont confiées à sa garde. Toutes les dépenses qu’il fait, avouées par la Loge, doivent être constatées par des comptes en règle, lesquels tant visés par le V\ M\ lui sont remboursés par le Frère Trésorier sur son récépissé. Il est chargé de commander les banquets pour le nombre de F\ F\ dont le Secrétaire lui aura donné la liste… Il doit en faire la recette suivant l’usage, même auprès des F\ F\ absents sur lesquels il aurait compté et dénoncer à la Loge ceux qui ne satisferont pas à ce devoir à la première réquisition de sa part. Il doit observer pour les banquets la frugalité prescrite par les Rites de l’Ordre et ne jamais excéder le prix qui aura été fixé.

Trésorier

Le Code de 5778 ne consacre qu’un paragraphe à la fonction de Trésorier qui est fort classique dans sa description. Il était tenu de présenter à la Loge un état trimestriel des comptes devant être visé par le V\ M\ et par le Député Maître puis communiqué à la Loge. En dehors de quelques livres de compte particulier, il n’avait à tenir qu’un journal des recettes et dépenses, donc une très faible charge administrative que lui envierait n’importe quel Trésorier d’aujourd’hui !

De façon synthétique :

- Il est le lien entre la Loge et les contingences profanes.
- Il tient les comptes et gère la trésorerie.
- Il reçoit les budgets des Officiers et propose celui de la Loge.
- Il est chargé du recouvrement des capitations et cotisations diverses.
- Il peut émettre toute suggestion qu’il jugera utile au V\ M\ et au F\ E\ s’il s’aperçoit, dans l’exercice de sa fonction qu’un F\ se trouve face à des difficultés pécuniaires.

Orateur

Le rôle de l’orateur a quelque peu évolué dans nos Loges au cours du temps, ce qui est somme toutes assez normal et ne constitue nullement une dérive. N’oublions pas ce que dit St Paul en 2Cor 3,6 : « la lettre tue, l’esprit vivifie ».

Voyons tout d’abord ce que disent les anciens documents :

Dictionnaire de l’Académie française, 1794 Orateur. s. m. Celui qui compose, qui prononce des harangues, des discours d'éloquence.

Code de 5778 :

« L’Orateur porte la parole dans toutes les circonstances solennelles au nom de la Loge ; il doit à la réquisition du V\ M\ instruire les F\ F\ de leurs devoirs et des choses de l’Ordre à leur portée. Dans les Loges de réceptions, l’explication et les instructions des grades peuvent tenir lieu de discours. La prudence exige que tous les discours de l’orateur soient préalablement communiqués au V\ M\, avant que d’être prononcés en Loge ».

Comme on peut le voir, le Code est très succinct quant au rôle de l’Orateur. Des informations complémentaires seront données par les différentes versions des rituels. Il faut toutefois souligner que le Code met l’Orateur sous la stricte dépendance du V\ M\ de la Loge contrairement à ce que d’aucuns imaginent.

Rituel d’A. de 5782 (que je vous avais transmis) :

Lors d’une initiation :

« L’orateur, dans ses discours, doit se diriger par les mêmes vues et principes ; il doit être prudent et circonspect et ne point anticiper dans ce grade sur des objets qui ne conviennent qu’aux grades supérieurs. L’instruction morale des grades, la règle maçonnique et les principales circonstances des cérémonies de la réception, doivent former la base de ses discours, dans lesquels il ne doit rien se permettre d’arbitraire, ni d’étranger à l’Ordre. Les Loges étant des écoles de la plus saine morale, et surtout de la pratique des vertus qui en résultent, il doit y employer le ton, le langage et les formes qui conviennent à de tels objets, et éviter avec le même soin celles qui sont consacrées à la chaire évangélique, ainsi que celles qui sont en usage dans les assemblées littéraires. Quelques jours avant de prononcer un nouveau discours, il doit le soumettre à l’examen du V\ M\ et des principaux officiers de la Loge, et se conformer aux avis de ce Comité. Les jours de réception, excepté les cas extraordinaires, l’instruction morale du grade et la règle maçonnique doit suffire et suppléer à tout autre discours ».

En bref, aujourd’hui :

Le livre ouvert constituant le bijou de l’Orateur rend parfaitement compte de sa fonction essentielle.

Il est, pour la Loge, le Gardien de la Loi Maçonnique telle que codifiée dans les textes fondateurs du Régime, et son Conseil en cette matière. Cela suppose de sa part une connaissance profonde du rituel, des usages et des règles de l’Ordre.

Pour toute intervention d’importance concernant la Loge, il doit au préalable en avoir référé au V\ M\.

Il est fréquent que le V\ M\ lui confie la charge de l’allocution de bienvenue adressée au nouvel initié, voire au nouveau C\ou au nouveau M\. Il s’agit là d’un usage de Loge.

L’usage veut que nul ne puisse prendre la parole après lui, lorsqu’il s’exprime es qualité. Il ne s’exprime en aucune façon au nom de la Loge ni en son nom propre lorsqu’il prend la parole en tant que Fonction. Il s’exprime alors au nom de la Règle du Régime. Il a par contre la possibilité de demander la parole comme tout F\ de la Loge, mais il s’exprime alors à titre individuel.

L’usage, qui s’est établi peu à peu, veut qu’il propose une brève synthèse des travaux. Elle devra s’efforcer de mettre en évidence les points forts devant nourrir l’esprit des F\ F\ et, dans la mesure du possible, évoquer les éventuels prolongements du travail du jour.

Les Surveillants

Si tous les Maîtres ont un devoir de transmission, ce devoir devient exemplaire pour les deux SS de la Loge. Ils se trouvent, si on me permet cette transposition de l’Evangile dans la voie initiatique, dans la situation décrite par la parabole de Mt. 13,52 : « C’est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien » Cette transposition n’est pas « outrancière » si nous conservons en mémoire le but de l’initiation au RER « Remonter du Porche au Sanctuaire » et que nous considérions que notre trésor est constitué de nos symboles, de nos rituels et de notre expérience vécue.

Rituel de 5782

« On ne nomme jamais d’Adjoint au V\ M\. En cas d’absence, il est remplacé par le dernier des ex Maîtres de la Loge présents et, à défaut, par le Premier Surveillant.

Le V\ M\ et les Surveillants doivent avoir indispensablement le Rituel du grade sous les yeux, pour pouvoir s’assurer, à tout instant, qu’eux-mêmes, et tous les Frères qui ont des fonctions à remplir, n’y changent, augmentent ou suppriment rien ; mais, s’ils ne peuvent en apprendre le contenu par mémoire, ils doivent du moins se le rendre assez familier, surtout lorsque l’usage prochain en est prévu, pour ne jamais hésiter, ni dans l’exercice des cérémonies, ni dans la lecture de ce qu’ils auront à prononcer, en sorte qu’on ne puisse s’apercevoir qu’ils aient besoin d’étudier le Rituel au moment même qu’ils doivent agir. Ils doivent surtout, et indispensablement, apprendre par mémoire tout ce qui doit être fait et dit pendant que les lumières de la Loge sont voilées ».

Il faut ici remarquer qu’en plusieurs endroits les textes du XVIIIème siècle précisent que les rituels sont repris après la clôture des travaux et que les F\ F\ n’en possèdent pas en propre. Ils ne les avaient qu’en communication pour des besoins spécifiques.

Code de 5778 :

…Les Surveillants sont après le V\ M\ et l’Ex-Maître les principaux Officiers de la Loge. Ils doivent l’aider en tout dans sa gestion et veiller à ce que tous les autres Officiers remplissent leurs fonctions avec zèle et exactitude. En cas d’absence du V\ M\ et de l’ex-Maître, s’il y en a, ils président la loge.

En bref, aujourd’hui :

Second surveillant

Il accueille les AA\ et travaille avec eux en séminaires.

Il doit être « le veilleur et l’éveilleur » et leur permettre d’éclaircir les motivations de leur entrée dans l’Ordre, puis de percevoir intimement sa finalité. Il doit leur fournir les moyens de passer « du Nord au Sud ».

Il est responsable des fondations et du devenir de la Loge : « Que la Force les achève ».

Il répercute, pendant et hors des Travaux, les orientations définies par le V\ M\. Il contribue à la circulation des énergies.

Premier Surveillant

Responsable des Compagnons, il poursuit avec eux le travail du Second Surveillant en assurant leur formation maçonnique.

Responsable de la colonne du Midi, il contribue au travail des M\ M\ et doit servir d’exemple. « Que la Beauté les orne ».

A la demande du V\ M\, il doit être à même d’organiser des séminaires de Maître. Relais entre le V\ M\ et le Second Surveillant, il assure la circulation des Energies.

V\ M\

Ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de le dire, pour chacune des charges des Officiers d’une Loge Régulière, ce ne sont pas les individus qui comptent mais les fonctions qu’ils ont librement acceptées et derrière lesquelles ils doivent s’effacer. De cette façon seulement peut se perpétuer une transmission traditionnelle.

Le V\ M\ doit être investit d’une double légitimité. D’une part il est l’élu de la Loge, il est plus exactement choisi par les M\ M\ pour recevoir une charge qu’ils l’estiment virtuellement capable d’accomplir ; d’autre part il reçoit de l’Ordre une investiture et il devra, de toute nécessité, être reconnu comme tel par ses pairs ; exactement de la même façon que la qualité d’un maçon ne devient manifeste que si ses frères le reconnaissent pour tel, comme le dit si justement l’instruction par demandes et réponses du grade d’A. Ceci est un impératif absolu de la continuité d’une transmission initiatique véritable. Il le rappellera à chaque ouverture des Travaux : « Au nom de l’Ordre et par le pouvoir que j’en ai reçu... », ce qui réaffirme à tous qu’il n’est qu’un simple maillon d’une chaîne sans commencement réel ni fin.

Cette double investiture implique deux natures de devoirs :

En tant qu’élu de la Loge il doit s’efforcer de la diriger et de l’animer, d’en rassembler les organes composites pour leur imprimer unité, direction et mouvement. Mais cela non pas en fonction de lui-même, mais en fonction de ce que l’on pourrait appeler les tracés régulateurs de l’Atelier, de ce qui émane des F\ F\ de la Loge et de sa finalité dans le cadre du Rite, pour nous du Régime Rectifié. Ceci constitue ce que j’appellerai l’axe horizontal de ses devoirs.

En tant qu’investit par l’Ordre, les capacités virtuelles et potentielles l’ayant fait choisir par ses F\ F\ doivent devenir réelles ; elles doivent être activées. Cette investiture, qui lui est communiquée selon le mode de transmission propre aux influences et énergies spirituelles, en fait un chef de l’Ordre et lui confère qualité et pouvoir pour agir dans toute l’étendue du domaine qui est le sien. Dépositaire de l’autorité spirituelle il doit l’exercer et la vivifier en fonction de l’Ordre. Comme me l’écrivait notre T\ V\ F\ Pierre Warcollier, éminent maçon Rectifié, à la veille de ma 1ère installation : « Le V\ M\ doit passer du yin d’initié au yang d’initiateur ». C’est cela qui typifie l’axe vertical.

C’est parce que le V\ M\ occupe, au plan de la Loge, ce point unique à la croisée de l’axe horizontal et de l’axe vertical, ce point central où il lui est donné d’entrer en communication avec l’énergie inhérente à l’autorité spirituelle, autorité dont il se trouve dépositaire par une transmission régulière ininterrompue par delà le temps et l’espace, qu’il reçoit la possibilité et le pouvoir d’initier ; qu’il a le devoir de devenir le moteur de la Loge, moteur qui doit lui-même être mû par le Moteur Immobile qui est au-delà de tout état, de toute dualité, de toute différenciation.

Assis dans la Chaire du roi Salomon, symbole de la Justice, placé à la charnière de l’axe vertical et de l’axe horizontal, le V\ M\ doit, quels que soient les risques de défaillances humaines, maintenir une double fidélité : à l’Ordre tel qu’en lui-même et à Loge telle qu’en elle-même. Et ceci il ne le peut qu’avec l’assistance et l’aide permanente de l’ensemble des F\ F\ de la Loge.

Code de 5778 :

Les développements étant particulièrement longs, je ne reprends ici que des extraits. « Le VM est le Chef et l’organe de la Loge, dont il convoque et préside les assemblées ; il la gouverne pendant trois ans conjointement avec ses officiers…

Cette charge étant une des plus importantes de l’Ordre maçonnique ne doit être confiée qu’à des F\ F\ d’un mérite reconnu, d’un zèle bien éprouvé, et qui joignent à un esprit ferme et éclairé toute la douceur de caractère, nécessaire à des fonctions aussi essentielles.

…Le V\ M\ est spécialement chargé de veiller au maintien des lois de l’Ordre, et à l’exécution des règlements ; il doit gouverner la Loge avec douceur, prudence et fermeté, y maintenir la subordination, y faire respecter l’Ordre et ses Chefs, et veiller surtout à la frugalité et à la décence dans les banquets en se rappelant qu’il est responsable envers l’Ordre des écarts ou abus qu’il tolérerait…

Dans les délibérations, le V\ M\ peut voter le premier ou le dernier à son choix ; en cas d’égalité de suffrage, il remettra la délibération à la prochaine assemblée, si l’affaire est de nature à pouvoir être différée. Si alors les suffrages sont encore égaux, le V\ M\ jouit de la voix prépondérante.

Donc, de façon très synthétique :

Il est de manière effective un Chef de l’Ordre et doit assumer des responsabilités fonctionnelles et spirituelles.

Porteur du Feu et de la Lumière il a seul le pouvoir d’Initier, de Passer et d’Elever. (« Que la Sagesse... »)

  • Aucune décision impliquant la Loge ne peut être prise sans avoir reçu son aval.
  • Il assure la vie de la Loge, il coordonne et anime.
  • Il est responsable de l’orientation, de la rectitude et du centrage des Travaux.
  • Il est responsable de l’harmonie.

Pour tout problème qu’il jugera important, il a la faculté de réunir un comité de Loge ou une Chambre du milieu. En cas de partage des voix, la sienne est prépondérante.

R\ B\

Notre Dame Aux Trois Lys

Message complémentaire de Gérald Béhuret

Mes T\ T\ C\ C\ F\ F\, ce texte écrit pour une Loge du REAA, est cependant, je crois, très valable au RER.

Le Vénérable maître.

La fonction qui est la sienne, celle de représentant du Roi Salomon, fait de lui un chef de l'Ordre qui guide et donne l'orientation des travaux de la Loge.

Autrefois, chez nos « cousins » opératifs, son appellation était Maître de l'Oeuvre. A ce titre, il avait à établir les Plans pour les Maîtres, distribuer les tâches aux Compagnons et surveiller les travailleurs à l'Oeuvre : les AA\ Aujourd'hui, pour l'aider, il a deux Surveillants, car comme il est dit dans notre Rituel « 3 la dirigent ».

Avant de rappeler les tâches qui sont les siennes, voyons sa fonction.
Il n'a ni prédécesseur, ni successeur :

  • Il est la fonction. L'homme...n'importe pas.
  • Il est la Lumière sans ombre, qu'il redistribue dès l'ouverture des travaux.
  • Il est le foyer, centre de la flamme collective, de la volonté et de l'affectivité, de la spiritualité de l'At\.
  • Il ressent tout.
  • Il est le centre, le lieu des échanges entre les F\ F\ présents ou absents, le point de convergence de l'attention des membres de la L\
  • Il est la force psychique.

Il est également le sommet d'une pyramide dont les 4 cotés sont des triangles :

- Triangle Direction et Instruction avec les 2 Sur\
- Triangle Régularité et Tradition avec l'O\ Conscience et le Sec\ Mémoire
- Triangle Réalisation et Entraide avec le Trés\ et l'Hosp\
- Triangle Liturgique avec le M\ de C\ et l'Expert.

Il est Roi et en possède le Pouvoir Temporel et le Pouvoir Spirituel, mais avant tout, il en a les Devoirs.

Commençons par ces derniers, qui sont de loin les plus nombreux. Il a de grandes missions :

PRESIDER : une méditation collective réglée par un Rituel.

ORGANISER : le travail en fonction des Plans de travail de chacun des Degrés et du but initiatique qu'il a définis à ses Officiers, conformément au Plan du G\ A\ D\ L\ U\.

DIRIGER : dans un souci d'objectivité, les débats de façon à ce que chaque F\ donne le meilleur de lui-même et reçoive en conséquence. Cela n'est pas facile! Il lui faut stimuler certains et en freiner d'autres, sans le leur dire mais en leur suggérant.

COORDONNER et stabiliser les travaux afin de préserver l'unité de la Loge pour qu’ensemble, tous œuvrent pour une tâche supérieure. Cet esprit de concorde, fruit de la bienveillance, la tolérance, la paix, la douceur et la fermeté dont il doit faire preuve en permanence, lui apporte l'équilibre souhaitable.

GUIDER et CONSEILLER chacun vers la voie qu'il pense être sienne, afin qu'il s’épanouisse au maximum de ses possibilités propres en lui indiquant les sujets de méditations les plus appropriés à sa sensibilité.

AIDER ceux qui faiblissent sous les coups de la vie et leur apporter le réconfort en leur montrant la Lumière de l'Amour Fraternel dans la Vie Maçonnique ou dans la Vie Profane, d'un point de vue moral ou matériel.

SURVEILLER les affaires courantes, dites de gestion de la Loge.

Ces métaux si pénibles à évoquer !

CONTROLER la progression de chacun, à tous les grades, afin de s'assurer que tous travaillent sous les ordres des Officiers auxquels il a donné délégation de pouvoirs, (ce qui ne veut pas dire abandon), afin qu'aucun ne reste seul en arrière.

RECRUTER de nouveaux membres, sans faire de prosélytisme, mais en rencontrant les profanes que les FF\ lui adressent. Lourde tâche, car il en va de l'unité de la loge. Lourde responsabilité, car les A\ A\ d'aujourd'hui seront les chefs d'Ordre de demain ! Ne pas céder à la facilité ! Jamais !
Egalement faire attention à ce que la méthode Ecossiste soit celle appliquée ! Pas de « Gur », ni d'idolâtrie.

REPRESENTER sa R\ L\ à l'extérieur. Une tâche qui va commencer par les visites aux autres LL\ de sa Province. Juste retour des choses pour celles qui viennent le visiter et travail d'ambassadeur qui lui permettra plus tard de pouvoir tuiler dans tous les Rites de notre Obédience lorsqu'il sera Couvreur.

De la comparaison des Rites naît un grand calme, la grande paix de la compréhension de l'Unité dans la diversité humaine. Cela permet également de bien Orienter un profane vers un Rite ou une L\ proche de sa sensibilité.

Représentant de sa R\ L\, il doit comprendre ce que les dirigeants de l'Ordre lui transmettent pour nous le redistribuer. Tâche difficile, car il ne faut pas laisser la possibilité à l'interprétation de certains, chez lesquels la tentation profane de critiquer la hiérarchie est encore vivace et qui prouvent par là qu'ils n'ont pas encore digérer la notion d'appartenance à un Ordre.

De ses interprétations dépendront le climat et les relations futures avec la Province et la G\ L\ N\ F\.

Il lui appartient de représenter la G\ L\ N\ F\ dans les soirées amicales où l'on rencontre les SS\ et les FF\ des autres Obédiences (Amicales, Fraternelles).

Enfin, Chef de l'Ordre, il représente le R\ E\ A\ A\ !

Voilà ses tâches principales, ses Devoirs. Je manquerais au mien si je ne mentionnais pas ses Devoirs Spirituels de guide.

La qualité spirituelle des Tenues dépendra de l'énergie qu'il redistribuera lors de l’ouverture des travaux et cette dernière de la préparation qu'il en aura faite.

Il doit transmettre la Lumière en initiant, tâche essentielle durant laquelle il donne la totalité de l'Amour Fraternel que la fonction procure, inépuisable car renouvelé en permanence.

Il doit transmettre aux Maîtres Maçons de l'At\ ce qu'il peut sur le Plan initiatique. Le Pendu du Tarot le rappelle, qui laisse tomber des pièces d'or sans compter. Ramasse qui voudra, comprenne qui pourra.

Savoir et Connaissance. Le premier menant au second sous sa conduite.

Il doit transmettre à son successeur, afin de le préparer à ce qui l'attend.

Tâches Temporelles et Spirituelles qui iront de paire, en Harmonie sous le rythme de son maillet marquant le Temps.

Personne ne faisant de remarques au V\ M\, seules quelques observations finement distillées lui parviendront. Il lui faudra rester à l'écoute !

La tâche est immense et pourtant je n'ai pas fini ! Grandeur et servitude d'un vrai sacerdoce et totale abnégation ne sont pas des mots trop grands ! Il lui faut écouter, peser, réfléchir pour résumer les idées émises et en proposer une synthèse, mais cela ne doit pas poser de problèmes, car il a déjà montré son calme serein et sa sagesse lors des années passées.

Nous savons qu'avec l'aide de la Sagesse il fera régner la Paix.

G\ B\ (M\ M\)


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