Obédience : NC Loge : NC Date : NC

Acclamation Ecossaise

Houzé, Houzé, Houzé.

Vous m’avez interrogé si je pouvais vous apporter quelque éclairage sur la signification de l’acclamation écossaise et le triple Houzé. Je vous communique ce que je puis vous dire à ce sujet : En effet, il y a très longtemps, j’avais fait un travail sur « Houzé » et je ne me risque pas à faire la référence simpliste du « Ôhisse » des marins qui déploient les voiles du navire au moment de quitter la terre même si cette manœuvre était faite au rythme du battement d’un tambour comme l’est un applaudissement. Tout est possible car pour mettre en exergue les tournures il faudrait sans doute étayer la thèse de manière logique…mais on ne sait jamais !

Heureusement, je possédais « la Symbolique maçonnique » de Jules Boucher (publié en 1948 ou 1949). Je n’étais alors qu’un jeune Maçon issu d’une obédience irrégulière (où d’ailleurs je n’avais participé qu’à trois tenues y compris le soir d’initiation.) Je bénéficiais de la faveur du Vénérable maître de mes amis et qui m’invitait aux tenues de sa loge bicolore mais ô combien merveilleuse de fraternité. Je me sentais comme le benjamin d’une famille où régnait une incroyable harmonie, loin que j’étais de mon pays et de mes coutumes. Avec ces Frères là, je ne me sentais pas seul ni cantonné aux fonctions profanes que j’occupais dans ce pays et je ressentais profondément que cette loge acceptais en son sein ce frère que j’étais malgré ma provenance…

En effet je provenais d’autres horizons tel la Rose Croix et le Martinisme de Martinez et aussi d’une obédience où je n’ai fait que passer. En ce temps là, je soupesais les choses autant que mes moyens de jeune homme le permettaient. Je comblais probablement ma solitude par l’opportunité d’une spiritualité providentielle et propice mes besoins de progression intérieure… En fait, je n’en savais trop rien en raison de ma fragile jeunesse. Imaginez ce qu’était de se trouver seul dans un pays étranger avec peu de repaires humains. Sans recul je n’avais qu’à profiter du bonheur de fréquenter une loge maçonnique, qui travaillait au Rite écossais A\ A\. Quelle valeur pouvait-on donner à ce jeune homme que j’étais et qui ne pouvais apporter que sa simple participation aux travaux dans la colonne du Nord ? Cependant, j’étais accepté les bras ouverts.

On me demanda de présenter un travail et aujourd’hui bien longtemps après, vous m’interrogez sur ce même sujet ; L’acclamation écossaise ! Quel travail pour un apprenti !

Je n’ai aujourd’hui que ma mémoire et plus rien des textes écrits dans des cahiers aujourd’hui brûlés depuis (aléas de la vie Profane). Je vais en revanche essayer de vous éclairer alors qu’à mon âge, ma mémoire n’est plus qu’une petite lanterne qui n’éclaire que faiblement le chemin que j’ai parcouru… En effet, cette allégorie de la lanterne n’est connue que grâce aux pensées de Confucius et en ce qui me concerne il ne vous sera pas évident de voir le sillon spirituel ou de lumière tracé derrière moi. Donc si votre imagination vous aide ce serait magnifique. Quant à ceux qui regardent derrière mon dos ils ne verront qu’une lanterne dont la lueur est bien faible…

Je suis incapable de remémorer totalement ces choses qui m’ont cependant construit. Et les mots et détails m’échappent. Je ne suis pas de ceux qui peuvent répéter mot pour mot une conversation d’une heure ou moins mais seulement les idées principales. Les détails s’envolent et ceux qui en font argument vont vers la folie de la vanité à mon avis. Nul est capable de se souvenir des termes mot à mot d’une conversation ; Je ne vous ferais part que des traits généraux. Les fleurs du savoir, il me semble, finissent par faner et les graines tombent et elles repoussent dans ce magnifique jardin qu’est la Franc-Maçonnerie pour autant que le sol soit fertile. Ainsi naissent de nouvelles générations de fleurs et de la même manière la transmission Maçonnique se perpétue.

Le rituel français que je vis pour la première fois en Corse en 1989 me révéla que l’acclamation avait une origine latine par le « Vivat, Vivat, semper Vivat ». Mais quand alors je vivais en Cote d’Ivoire ma seule référence était le rite écossais pour avoir assisté au moins à deux tenues après une initiation parisienne dont je ne me souviens que vaguement…

Je me souviens, qu’avant de franchir les trois épreuves au sein du temple, que j’ai attendu un long moment, un très long moment avant que l’on vienne me chercher. Cet endroit ressemblait d’avantage à une cantine ou un restaurant puis je ne sais plus ce qui s’est réellement passé mais je n’ai pas été marqué par cet épisode. Je ne me souviens plus du tout de ma naissance dans l’Art royal Mystérieux sauf que ce fut le Rite écossais qui était pratiqué vu que les rouges tabliers des Maîtres sont les seules images que j’ai gardé, le reste, ce flou de mon passé est une histoire que j’ai mise aux oubliettes.

J’en viens donc à l’acclamation :

Dans cet ouvrage j’avais noté que mention était faite à une éventuelle source Hébraïque. L’acclamation Oza qui signifie « Force ou Vie ». Boucher a ajouté que l’acclamation la plus généralement utilisée était le triple Vivat et qu’il signifie « Vie » ou bien « qu’il puisse vivre ». Boucher ajoute encore : « il parait bon de retenir la similitude de « Vie » à « qu’il puisse vivre ». Pourrait-ont faire un rapprochement avec l’acclamation « longue vie au Roi ? »

Il fit aussi une brève référence au mot Houzza mais sans autre précision. Je ne pouvais piocher que dans mes réflexions personnelles qui étaient très limitées. Rien ne venait à mon secours. Avais-je bien lu cet ouvrage ?

Personne autour de moi ne m’apporta pas plus de réponse sur le sujet. Mon état était similaire à ces cueilleurs d’asperges sauvages qui après quelques heures passées sur les chemins de campagnes, dès lors qu’ils reviennent dans les structures urbaines, continuent de scruter les bordures des trottoirs où pointent le moindre brin de verdure à tout hasard au cas où il y aurait encore une asperge à cueillir. Selon moi, c’est cette persistance automatique qui accapare l’esprit un certain temps et qui est propre à la nature humaine, mais évidement pas d’autre asperges... Et pourtant on cherche encore des asperges…

Dans le cabinet de réflexion il est inscrit le mot : « Persévérance »… Mais c’est bien plus tard que je compris une partie des significations de ce terme. Je ne pouvais pas comprendre ni en savoir plus ! A l’époque, l’internet n’existait pas et les seules sources possibles ne se trouveraient surement que dans des livres inconnus et mystérieux. Au fin fond de l’Afrique noire, où chercher ? Je devais trouver une aiguille dans une botte de foin ! Vains espoirs ! De nos jours, l’internet ouvre à plus de connaissances et de documentations, mais j’avoue n’avoir rien trouvé de plus sur le sujet… je n’ai pas les compétences de la nouvelle génération qui sait instinctivement comment faire sur les routes électroniques du savoir. Je crois que d’une certaine façon aujourd’hui encore je me serais trouvé dans la même situation qu’en ce temps là, même si avec le temps j’ai fais la connaissance de « grands penseurs » en Maçonnerie. De toute manière nul ne sait rien tout seul ! On nous transmet et nous transmettons à notre tour. Comme le maillon d’une chaine.

Une chose que je n’ai pas dis tout de suite c’est que malgré moi sans doute, j’ai appris quelque chose de plus. Grace à trois cartons de livres précieux, amenés en Afrique Noire et qui traitaient essentiellement d’alchimie, de Franc-Maçonnerie, quelque-autres traitant de spiritualité et aussi d’auteurs ayant bercés mon enfance et grâce à mon père fils d’une conteuse de village. Mon père, récitait par cœur des classiques tels Dante, de longs passages de l’ancien testament, d’auteurs grecs et mais surtout d’anciens auteurs latins… Ce père était un poète improvisateur reconnu dans la région de ses origines. J’avais très tôt hérité le gout de connaitre toujours plus les mystérieuses choses de la vie. Mais rien n’y faisait pour me faire progresser sur la tâche qui m’avait été confiée alors, car seule la providence m’aurait permis d’avancer ! « Providence » ce mot qui dans le parcours Maçonnique revêt beaucoup d’importance si on persiste sur le chemin. Mais alors je n’étais qu’un simple Apprenti ! Je tâtonnais dans les ténèbres…

La providence pourtant, a fait que je suis tombé sur un ouvrage en ma possession. Je l’avais acheté un dimanche matin chez un bouquiniste Parisien. Cet ouvrage avait sans doute échappé à une inondation car les feuilles gondolées et gonflées avaient doublé de volume et si je me souviens bien il manquait un bon quart des pages à la fin du livre. La couverture du verso manquait bien sur. Je l’avais acheté pour une bouchée de pain mais je réalise aujourd’hui combien il avait de valeur !

Le titre était peut-être « Manuel Maçonnique », une réédition sans doute mais dont la couverture en peau indiquait qu’il s’agissait d’un livre assez ancien ce qui faisait et fait toujours mon bonheur. J’aimais tant les Vieux livres ! Les connaissances de nos anciens, même contredits par la suite m’imposeront toujours du respect. Je me dois de penser de cette manière car que savais-je, que sais-je aujourd’hui de certain ? Je ne me souviens plus de l’auteur du livre et sans doute je n’y avais prêté qu’une attention relative. J’étais dans un état d’incrédulité et en même temps comme un enfant qui découvre un cadeau de noël. Sans réaliser vraiment de l’importance des mots que je me mis à boire. Je vis le mot francisé Houzza ! Il devait être prononcé Hou-zait et pas Hou-Zaï. Je lisait que ce terme provenait sans doute de la tradition égyptienne dont le rite ancien avait été introduit à Venise et qu’il fut adopté lors de convents effectué dans des villes Comme Lyon, Montpellier, et ensuite en Allemagne dont le but était d’unifier les nombreux rites pour concentrer les sublimes valeurs en une maçonnerie solide et indubitable. Elle se référa avec raison et vigoureusement aux valeurs des constructeurs des Cathédrales autant que des sources bibliques qui alors étaient les valeurs spirituelles les plus élevées. Pendant les longues périodes qui ont présidé à la connaissance de la plupart des « hommes de savoir », les diverses sources ésotériques ne pouvaient qu’être absorbées que par la F\ M\ qui prenait corps. Pour devenir une F\ M\ universelle, bien sur !

Selon ce Manuel le mot Houzza venait de l’Anglais et disait qu’il était un cri de joie en acclamant « vive le Roi » et qu’il signifie de manière non explicite « vive le Vénérable maître » et surtout « vive Dieu ! » Qui représente la lumière éternelle. Le bras tendu vers le centre de la Loge rendait hommage au GADLU qui est le grand géomètre de l’univers représenté par le Tableau de loge inspirant nos activités rituelles. Le fil à Plomb qui descend au dessus de lui impose l’acclamation sincère et directe, c’est-à-dire venant de notre cœur sincère de Maçon pour manifester le constat de la présence divine sur nos travaux… Ce fil à plomb qui surplombe le Tableau de Loge est en même temps représenté aussi par le Vénérable maître qui préside à la Loge.

L'Acclamation Ecossaise suscite des interrogations et je le conçois.

Personnellement j’ai vu que plusieurs sources sont possible et je n’ai pas de réponse dont je puisse affirmer avec certitude sa signification profonde. J’ai même eu récemment une communication téléphonique avec un Frère qui m’a tout suite affirmé en deux seconde que la réponse exacte était Hourra, hourra, hourra…je n’ai su quoi répondre car il avait raison de son point de vue et j’étais incapable de contrarier son avis. En moins de deux secondes je répondis avec difficulté qu’il avait peut être raison que qu’après tout j’en savais surement bien moins que lui. Il avait raison bien sur, mais il stoppait ma possibilité d’approfondir ma quête personnelle. J’avais tort à priori et je réalisais ce que je savais déjà que je ne saurais jamais le tout et là j’en suis à ma dixième page manuscrite sur cette réflexion. Suis-je un abruti ? Je sais que malheureusement beaucoup sont des généraux sans savoir ce qu’est de faire la guerre.

D’ailleurs, quand un grand chef militaire, dont je respecte la mémoire historique, demanda à ses soldats de former une armée conséquente pour combattre leurs ennemis. Tous des généraux, et ils étaient bien plus nombreux que de soldats ne donnèrent pas de suite satisfaisante à ce grand chef et la bataille fut perdue. J’en conclue donc que d’avoir trop raison surtout trop vite et sans réflexion on crée les conditions de l’ignorance…et de perdre sens face aux valeurs les plus profondes et les plus réfléchies…je poursuis donc sur cet ouvrage contenu dans mes cartons…

Il disait que des variantes Hébraïque pouvaient également nous faire voir dans le mot Houzzé la prononciation déformée du nom d'Osée (Hoseah qui se prononce Ouché en Hébreu) et signifie « Yahvé sauve ». Ce Prophète ; Osée est resté dans la mémoire du judaïsme comme symbole de délivrance, sécurité, sauveur… Au 8ème siècle avant Jésus Christ (ça je l’ai trouvé sur l’internet), fils de Beeri et auteur d'un livre (Le livre d’Osée) qui débouche sur le symbolisme et dont le thème est « l'Amour du Créateur pour son peuple ». C'est le premier des douze livres qui composent l’œuvre dite des petits prophètes. Le personnage et son œuvre sont suffisamment importants, la traduction du nom suffisamment explicite pour qu'il puisse être évoqué sous la forme d'acclamations d'allégresses dans un Rituel tellement imprégné par l'ésotérisme de l'Ancien Testament. Je vous avoue que j’ai du regarder sur internet pour me renseigner davantage et je vous avoue que je n’ai pas vraiment trouvé plus éclairant car tant de détails incompréhensibles m’ont épuisés car j’ai eu le sentiment de perdre mon temps. Mais aucun travail ne saurait être complet s’il n’est pas développé au mieux. Je me dois d’aller jusqu’au bout (surtout que j’ai lu ces choses sur le net).

Certains traduisent Houzé par Hoseah et donc « Yahvé soutient ». Cette traduction à l'avantage de permettre le remplacement du geste accompagnant les acclamations par celui d'un bras levé à l’horizontale et prolongé par une main en forme d'arc de cercle comme si elle soutenait une sphère. Pour cette raison pratique, cette interprétation peut sembler satisfaisante pour l’adopter. Ainsi pourrions-nous résoudre le problème important du geste qui choque plus d'un Frère car rappelant un salut de triste mémoire...mais cela changerait la tradition et n'est donc pas recevable. Pourquoi faire un rapprochement alors que le geste du bras n’est pas à 45 degrés mais Horizontale ?

(Cela se serait produit après que l’Arche se trouvait en Israël en possession de David)…Uzza, fils d'Abinabab, frère d'Achjo de la maison de David eut une funeste aventure racontée dans Samuel, (livre II, chapitre IV, paragraphes de 1 à 11) voici cette histoire : « Ils mirent sur un char neuf, tiré par des bœufs, l'Arche de Dieu, et l'emportèrent de la maison d'Abinabab sur la colline. Uzza et Achjo, fils d'Abinabab, conduisaient le char neuf. Uzza marchait à côté de l'Arche de Dieu, Achjo devant.

David et toute la maison d'Israël jouaient devant l'Eternel de toutes sortes d'instruments de musique. Arrivés à Nacon, Uzza tendit la main pour soutenir l'Arche d'Alliance, qui, déséquilibrée par un chaos risquait de chuter. La sanction fut immédiate et Uzza s'écroula foudroyé. Il mourut là, près de l'Arche de Dieu ».

Il n'est pas utile de rappeler les mystérieuses propriétés physiques de l'Arche d'Alliance, ni la raison de cette sanction divine, destinée aux profanateurs, et qui frappa pourtant un serviteur zélé, par contre imaginons le geste d'Uzza tentant de retenir l'Arche d'Alliance et comparons le à celui que nous effectuons en accompagnement de l'acclamation écossaise... Et puis, essayons de nous souvenir de la prononciation de la lettre U (ou) et la lettre A (é) comme en Anglais, et en tenant compte de ces indications prononçons Houzé le nom d'Uzza. Intéressant non ?

Enfin rappelons-nous que les personnages dont les noms sont évoqués dans nos rituels sont tous issus de la Bible et que celui d'Uzza soit évoqué, il me semble suffisant pour avoir retenu l'attention des créateurs de notre Rituel et provoqué quelques réflexions en moi. Sans affirmer que cette hypothèse soit la bonne, elle semble très probable et elle est en tous les cas aussi intéressante que celles proposées jusqu'à ce jour et mérite que nous y réfléchissions.

1930 Albert Lantoine pense que le mot Huzza (Houzé) est tout simplement synonyme de Hourra en usage en Europe, et précise qu'il existe dans la langue Anglaise le verbe to Huzza qui veut dire acclamer.

Autres origines possibles :

Être évoqué sous la forme d'acclamations d'allégresses dans un Rituel tellement imprégné par l'ésotérisme de l'Ancien Testament. Pour terminer, j’ajouterais ce passage de l’Evangile selon St Thomas, Logion 18 : « Les disciples demandaient à Jésus ; Dis nous quelle sera notre fin ? Jésus répondit: que savez-vous du commencement pour que vous cherchiez ainsi la fin ? Là où est le commencement, là aussi sera la fin. Heureux celui qui se tiendra dans le commencement; il connaîtra la fin et il ne goûtera pas la mort ».

Je me permets d’ajouter que la connaissance est sans limite que quelque soit le sujet traité il pourrait l’être sans fin… Je ne saurais dire si le fait d’avoir trop fouillé dans le VLS (livre sacré des principales religions) afin de justifier la raison d’être de la Franc-maçonnerie ne s’est pas fait au dépend de la raison et du cœur… Mais la question mérite t’elle d’être posée ?

J’ai dit.

S\ S\


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