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Le Maillet et le Ciseau

Prenons tout d’abord l’origine étymologique de ces deux mots :

  1. Le MAILLET est généralement formé dans un bois dur : le buis.

Il est composé d’un manche et d’une tête symétrique. Il se distingue de la masse et du marteau par le matériau dont est constitué cette tête : traditionnellement en bois. Cette particularité permet à l’outil qu’elle percute (ciseau) de pénétrer dans le matériau travaillé (pierre, bois) sans onde de choc perturbatrice. C’est aussi un outil dit à percussion et qui a été utilisé à l’époque de la rareté du fer. On n’en trouve aucune trace ni en Grèce, ni dans l’empire romain, sauf dans les représentations du Dieu au maillet. Elles sont de plus en plus fréquentes, mais l’importance diminue ensuite à la Renaissance.

Dans la mythologie japonaise, le MAILLET est l’instrument magique, avec lequel le dieu du bonheur et de la richesse, Daikoku, fait surgir l’or.

Au 19e siècle encore, on posait un MAILLET sur le front des agonisants afin de faciliter le passage, l’envol de l’âme.

C’est une tradition romaine que le Doyen du Sacré Collège, d’un coup de marteau en métal précieux ou encore en ivoire, frappe le front du Pape qui vient d’expirer, avant de proclamer sa mort.

-Le CISEAU est en fer ou en acier trempé, mais à l’origine, il était en pierre.
Il permet la sculpture et l’Art pour dégrossir les pierres en ôtant leur rugosité.
Il est dit outil à percussion et son origine est très ancienne : l’Antiquité en Egypte, dans l’ancien empire.

Pendant longtemps, il a servi à la taille de la pierre la plus tendre.

C’est à partir du 16ème siècle avant Jésus Christ, que son usage se répand en Grèce et s’étend à la taille de la pierre dure.

Le CISEAU est constitué d’un côté d’une lame dure en acier, coupante, taillée en biseau.

Selon le symbole maçonnique, le MAILLET est le symbole de l’intelligence qui agit et persévère.

Elle dirige la pensée et anime la médiation de celui qui, dans le silence de la conscience cherche la vérité.

Au cours des tenues maçonniques, trois maitres possèdent et utilisent le MAILLET : le Vénérable Maître qui préside les travaux, le premier et le second surveillant qui l’assistent.

Cette paire d’outils impose à la pierre la volonté de l’ouvrier. D’une main il frappe le CISEAU avec le MAILLET pour tailler et créer une forme à la ressemblance de celle qu’il imagine.

Dans la maçonnerie, ces deux outils sont évidemment des symboles. Ils sont complémentaires et indissociables.

Le MAILLET est dit actif.

Indiqué à l’apprenti avec le CISEAU, il est une invitation au travail. Il a de multiples applications : outil de l’apprenti et du compagnon. Il représente la puissance de l’énergie directrice du travail et de la volonté.

Le MAILLET sert non seulement à dégrossir la pierre, mais aussi et surtout à la tailler. C’est un outil qui symbolise l’énergie et la puissance ainsi que la constance dans le travail. C’est aussi l’intelligence qui agit et persévère.

Le CISEAU est donc dit passif.

C’est lui qui est en contact direct avec la pierre. Sa tête est élargie au sommet, ce qui évite l’éclatement du MAILLET, ce qui montre bien la complémentarité de ces deux outils. Celui-ci est l’élément pensant, car il frappe sur le CISEAU pour la réalisation de l’ouvrage. Si la résolution de l’initié est ferme, le CISEAU sera dur. Celle-ci n’aura de sens que par sa mise en action. On peut considérer que celui-ci est un symbole de détermination pour réaliser l’objectif choisi par sa pensée.

Le CISEAU du sculpteur dégrossit et modifie la pierre brute. Il est en contact direct avec celle-ci. Il est l’éclair, agent de la volonté céleste frappant la matière. Il est le rayon intellectuel pénétrant l’individualité.

Le CISEAU et le MAILLET étant les outils de l’apprenti, celui-ci étant évidemment représenté par la pierre brute avec ses aspérités. Ces outils sont là pour la dépouiller de celles-ci.

Le CISEAU est présent pour couper les tentations auxquelles nous sommes tous confrontés.

Ceux-ci étant représentés par ses frères qui vont l’aider à avancer dans la recherche de « sa vérité », par rapport aux autres et bien sûr à lui-même, selon ses croyances.

Les êtres qui sont autour, ou les différentes sources d’inspiration qui aident l’apprenti à avancer dans sa démarche sont dits passifs.

Le coté actif étant son intelligence, son discernement et son expérience personnelle.

Il doit puiser des bienfaits dans toutes les expériences des uns et des autres, dans les écrits, et s’en servir d’une façon positive.

Je pense qu’à chaque expérience, il faut déterminer le positif du négatif et celle-ci nous fait  aller de l’avant, c’est cela l’essentiel.

Il faut être le plus possible à l’écoute des autres, se cultiver pour emmagasiner un maximum d’informations qui nous font « grandir ».

Il faut l’être aussi pour aider son prochain avec bienveillance.

L’introspection est aussi à mon avis très importante. Ces deux outils nous aident à mieux nous connaître. Connaître ses qualités est beaucoup plus facile que de reconnaître ses défauts.

Le plus intéressant pour grandir étant bien sur ses défauts. Il faut travailler dessus, analyser pourquoi nous les avons en essayant de les gommer le plus possible.

Selon les personnes, certains défauts sont plus rédhibitoires que d’autres. Cela dépend de la nature, l’éducation et la morale de chacun.

Une fois toutes ces informations prises, il faut les analyser et constater que si nous appliquons, dans notre vie les choses que nous trouvons bonnes et fuyons les choses dites mauvaises, nous progresserons.

En conclusion, ces deux outils nous servent à être vertueux et à fuir les vices.

Ils nous aident à passer des ténèbres où nous nous trouvions avant d’être reçus maçons, à atteindre la lumière grâce à ces éléments extérieurs et notamment nos frères qui vont nous aider à tendre vers « notre vérité ».

« Le meilleur usage que l’on puisse faire de la parole est de se taire ».

Cette maxime correspond bien à l’apprenti en général.

J’ai dit

J\C\ L\


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