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Le Maillet battant

Dans Chansons maçonniques des 18e et 19e siècles (ABI éd.), Ligou (p. 134) donne cette chanson (quelque peu égrillarde par endroits), qu'il a trouvée dans l'ouvrage d'André Bouton (lequel l'a lui-même découverte aux Archives Départementales de la Sarthe, Fonds Municipal du Mans, 1524 C), Les luttes ardentes des francs-maçons manceaux pour l'établissement de la République, 1815-1914 (Le Mans, imprimerie Monnoyer, 1966).

Ces auteurs en identifient le rédacteur, en 1831, comme Julien-Rémy Pesche (1780-1847?), de la Loge mancelle (fondée en 1819) Les Trinosophes cénomans (Les Cénomans étant la tribu gauloise ayant occupé la région).

Pesche est l'auteur ( 1829) d'un Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, suivi d'une biographie et d'une bibliographie (6 volumes).

Selon Ligou, Bouton donne pour timbre Ran tan plan, tambour battant, air que nous n'avons pu retrouver. Les mots Et ran tan plan, tambour battant se trouvent :

·         dans une chanson de l'Ecole Polytechnique, qui mentionne comme air Mèche allumée et Rantanplan, mais nous n'avons rien trouvé sous ce titre non plus.

·         à la scène 16 de l'opérette-bouffe d'Offenbach, Mesdames de la Halle ... mais celle-ci date de 1858 et est donc hors de cause.

Peut-être un lecteur pourra-t-il nous éclairer sur cet air ?

LE MAILLET BATTANT 

Depuis trop longtemps repose
Le vieux maillet cenoman
Dit un Frère, je propose 
De le reprendre à l'instant 
Frères, frappons en chantant Pan,Pan,Pan 
Pan, Pan, Pan 
Pan, Pan, Pan 
Maillet battant (ter). 

Ce bruit bien connu ranime 
Tous les frères en sommeil 
L'enfer sort-il de l'abîme? 
Dit maint profane en éveil. 
C'est le Diable assurément
Qui frappe si vertement. Pan, etc. 

De toutes parts nous abondent 
Néophytes curieux 
Sans hésiter ils répondent 
Quoiqu'on leur close les yeux 
Avec vous, Messieurs, gaîment 
Nous venons faire en chantant, Pan, etc.

De par toute la Province 
Accourt le vieux Franc Maçon 
Apprenti, Souverain Prince
Tous dirent à l'unisson 
Qu'il est doux ce mouvement 
Que nous fîmes si souvent. Pan, etc.

Un jeune maître naguère 
Faisait la cour à Suzon 
Je veux, de tous vos mystères 
Mon ami, savoir le fond. 
Tiens, dit-il fort galamment
Tout gît dans cet instrument. Pan, etc.

L'autre jour, dame Gertrude 
Disait à son vieil époux 
Vous négligez bien l'étude 
Dont vous fûtes si jaloux 
Votre maillet nonchalant 
Ne bat plus que rarement. Pan, etc.

Mes Frères, que cet exemple 
Nous serve à tous de leçon 
Pour que, jamais, dans ce Temple 
On ne dise au Franc Maçon 
« Eh! quoi, Frère négligent, 
Vous perdez le mouvement ». Pan, etc. 

Qu'une chaleur électrique 
Pénétrant dans notre cœur 
Du noble feu maçonnique 
Toujours redouble l'ardeur. 
Trinosophes Cénomans 
Jamais de relâchement. Pan, etc.

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