Obédience : NC Loge : NC Date : NC

Les Piliers

Pour ma première planche tracée en loge je vais vous parler des 3 piliers.

Mon travail s’est orienté sur divers lectures. Mais ma  plus grande recherche a été de travailler avec le cœur et de voir plus loin que mon simple regard d’apprenti.

Le pilier du latin pilarium, sert à soutenir et à stabiliser un édifice qui pour nous est le temple.

En les allumant, le V\M\ et les deux surveillants illuminent toute la loge  qui veilleront au bon déroulement des travaux en loge, c’est en quelque sorte, le passage du monde profane au monde sacré.

Chaque pilier dans notre loge est constitué de bois et façonné suivant différents ordre d’architecture.

Les trois piliers représente une valeur chère aux F\M\ Et correspondent aux trois officiers de la loge qui la dirige.

La sagesse au V\M\ Ordre ionique

La force au premier surveillant ordre dorique

La beauté au second surveillant ordre corinthien

J’ai imaginé une correspondance entre le pilier et une essence de bois particulière.

Je me permettrais de vous soumettre cette analogie au décours de cette planche

LA SAGESSE

Lors de l’ouverture des  travaux, le V\M\ Dit « que la sagesse préside à  la construction de notre édifice »

Du haut de mes 3 ans je pense comprendre que  la sagesse a la capacité de concevoir l’ouvrage.

Appelée aussi la Sophia est celle de l’esprit libre de tout préjugés, c’est la réflexion avant l’action, elle est la base de l’inlassable recherche de la vérité, qui nous porte au perfectionnement de notre pensée et de notre action.

C’est la connaissance de soi, qui permet au Maçon de travailler utilement sur lui-même et de vaincre ces passions pour mieux se connaitre et se découvrir.

Avant de savoir ce que nous allons entreprendre, il importe de savoir ce que nous sommes et ce dont nous sommes capables.

Dans la symbolique du bois le cèdre a un lien profond avec la F\M\, et surtout dans la construction du temple de Salomon qui en était orné.

Dans mes lectures j’ai trouvé un parfait maçon qui se nomme Gibelin pour commémorer le travail accompli sur le mont Gibel couvert de cèdre précieux nécessaire à la construction de cet édifice.

Mais à elle seule la sagesse ne suffit pas, elle préside aux travaux que la force permet d’accomplir.

LA FORCE

Après le V\M\ le premier surveillant annonce «  que la force le soutienne »

Toujours dans ma jeune analyse je comprends : la force de construire l’édifice ensemble dans l’union fraternel et de travailler sans relâche.

La force est celle requise face à l’adversité du monde, afin de travailler autant que faire se peut à l’amélioration matérielle et morale de l’humanité, car dans ce monde profane en faut de la force pour achever à l’extérieur le travail commencé à  l’intérieur du temple.

N’oublions pas que la force peut être mortelle, si elle n’est pas tempérée.

Dans la tradition chrétienne, l’ange Gabriel terrassant le dragon est une incarnation de la force triomphant des éléments néfastes.

Dans les essences de bois j’ai choisi le chêne qui est le symbole même de la force et de la puissance. Dans l’antiquité, on honorait cet arbre et on faisait des couronnes de ses branches, que l’on mettait sur la tête de ceux qui avait sauvé la vie à  des citoyens.

On décernait aussi des couronnes de feuilles de chêne aux guerriers pour les récompenser de leurs actions d’éclat.

Le Chêne est aussi l’emblème de la victoire.

LA BEAUTE

L’ouverture des travaux se termine avec le second surveillant en annonçant «  que la beauté l’orne »

 Je  comprends que la beauté me donne l’harmonie pour exprimer à l’extérieur ce que j’ai à l’intérieur.

Le pilier qui m’interpelle le plus c’est celui-ci, il correspond au second surveillant et  à ma colonne.

Le sens que l’on souhaite donner à la beauté est pour moi très personnel, propre à chacun de nous, elle est souvent influencée par notre appartenance sociale ou ethnique. Il existe des tribus en Afrique ou en Amazonie qui portent des ornements sur leurs visages ou leurs corps pour leurs  donner  de la beauté,  pour nous néophytes occidentaux  nos yeux ne verront  que tortures inutiles ou un enlaidissement alors qu’à leurs yeux nous sommes laids.  

De ce fait, dire qu’une chose ou une personne est belle ressort de la sensibilité personnelle et de sa faculté de juger, c’est-à-dire au pouvoir de discerner quelque chose, du caractère agréable ou désagréable de la sensation.

La beauté évolue avec le temps et la société, ce qui est beau maintenant ne le sera peut-être pas demain. Cela tient du goût comme les critères de beauté qui évoluent avec la mode.

Le jugement de la beauté n’est pas un  jugement esthétique des sens  mais un  jugement esthétique de réflexion.

Selon les anciens dans l’antiquité elle est d’origine divine et éternelle, c’est la base de toute harmonie future, le signe que demain peut-être plus beau qu’aujourd’hui.

Je vois la beauté comme un symbole de la moralité,  je pense également que la   vertu et belle, en fait la beauté s’apparente au bien.

Dans les essences de bois, il ne m’a pas été facile de trouver une correspondance à la beauté. Les arbres pour moi sont tous beaux. Mais dans la beauté il y a aussi l’action comme la paix, l’espérance, la réconciliation, la victoire ou la fidélité. Chacune de ces actions ont de la beauté dans ce quelle représentes car il n’y a rien de plus beau que la paix entre les hommes, l’espérance d’un monde meilleur, la victoire contre le mal et la fidélité au serment que l’on a juré de tenir.

Dans la symbolique de paix et de réconciliation, le rameau d’olivier est choisi par Dieu pour signifier à Noé que le déluge est fini et que la décrue commence. C’est le symbole du pardon.

Pour la fidélité c’est aussi en bois d’olivier qu’est fait le lit d’Ulysse et Pénélope, lit qui n’accueillera aucun des nombreux prétendants au royaume d’Ithaque, durant les vingt ans d’absence du héros grec.

Les trois piliers sont placés en équerre sur le P\M\qui lui a quatre angles, se qui donne à penser à la possibilité d’un quatrième pilier, qui lui en restant invisible est pour la construction de mon temple intérieur avec l’aide de mes frères.

Cela me paraît logique, car tout Temple s’élève en prenant appui sur quatre piliers et si l’un cède, c’est tout l’édifice qui s’effondre.

Dans ma vision maçonnique je suis le quatrième pilier de la loge. Je suis le maçon qui part du Nadir au zénith pour rechercher la lumière de l’esprit avec l’espoir de l’atteindre, afin de construire mon propre édifice.

Ils m’ont apportés un changement profond de ma pensée, à travers la tolérance, l’écoute sans jugement, une vision autre du monde qui nous entoure, pout trouver l’équilibre et me donner l’envie d’aller plus loin.

Pour finir je dirai : que serait une sagesse sans force, si ce n’est qu’elle n’aurait aucune chance d’aboutir à la beauté ?

Que   vaudrait la force qui ne serait pas conduite par la sagesse ?

Sans beauté la  force pourrait-elle exprimer la sagesse ?

Cela pourrait dire : vainc tes passions, travail sur toi-même et tu créeras un monde meilleur.

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