Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Les trois Piliers


L'apprenti passe du 2 au 3, de la dualité à la conciliation des contraires.
Il frappe 3 coups, il fait 3 pas, il a 3 ans.

Nous observons en rentrant que la colonne ionique a une dimension moyenne entre la colonne dorique et la colonne corinthienne. Cela peut nous faire penser que la sagesse est la norme des colonnes. La force est la plus petite mais la plus large. Ceci nous renvoie à la force ample et humble. La beauté est la plus haute et la plus fine. Nous observons aussi que les colonnes portent des bougies et non pas un plafond. C'est comme si elles portaient à travers l'invisible la voûte étoilée.

Le rituel

Dans le rituel, au niveau de l'apprenti, les trois colonnes apparaissent après la couverture extérieure et intérieure du temple, et lors de l'entrée dans le temps sacré et l'espace sacré.
A l'ouverture des travaux le M\ de C\ précède le  F\ Expert, il allume à l'étoile du V\M\ sa propre étoile et se rend du côté de l'Orient dans l'angle sud où se situe la colonne Ionique (sagesse) et l'éclaire.
Le V\ M\ déclare :" Que la Sagesse préside à la construction de notre édifice." Le  V\M\ est la sagesse qui conduit les travaux avec les maîtres de la loge.
Le M\ de C\  déambule à l'occident dans l'angle coté nord où se situe la colonne Dorique (force) et y allume l'étoile.
Le P\S\ déclare :" Que la Force l'achève." Le  P\S\ est la force qui règne sur la beauté des compagnons qui ornent les colonnes. Il doit rappeler aux compagnons qu'ils sont d'anciens apprentis. "
Le M\ de C\  déambule à l'occident dans l'angle coté sud où se situe la colonne Corinthienne (beauté) et y allume l'étoile
Le S\S\ déclare :" Que la Beauté l'orne." Le  S\S\ est la beauté qui règne sur la force des apprentis afin qu'ils se sentent invités à devenir compagnons. Les apprentis ne sont-ils pas sous le mot sacré de BOAZ qui signifie en force ? "
...
Puis plus tard, les F\ contents et satisfaits sont dans le silence des deux colonnes, le temps sacré s'est écoulé, les ténèbres attendent les F\ au-dehors. La lumière qui inspira les travaux doit demeurer en nous, protégée du regard profane.

A la fermeture des travaux le M\ de C\ précède le  F\ Expert, se rend à la colonne Ionique (sagesse) et il éteint l'étoile sans la souffler.
Le V\M\ déclare :" Que la Paix règne sur la terre." La sagesse interne à la loge doit se manifester à l'extérieur par la paix.
Le M\ de C\  déambule jusqu'à la colonne Dorique (force) et il éteint l'étoile sans la souffler.
Le P\S\ déclare :" Que l'Amour règne parmis les hommes." La force interne à la loge doit se révéler au monde profane par l'amour.
Le M\ de C\  déambule jusqu'à la colonne Corinthienne (beauté) et il éteint l'étoile sans la souffler.
Le S\S\ déclare :" Que la Joie soit dans les coeurs." La beauté des moments vécus dans le sacré donnera la joie au coeur de nos frères dans le monde extérieur.
Puis la loge est déclarée close, les F\ sont envoyés par le monde avec la notion du secret sacré et de l'oeuvre à accomplir au dehors

Eclairage et extinction
L'étoile est allumée à l'orient là où le soleil se lève, l'aube qui représente la sortie de la lumière de parmi les ténèbres.
Le mouvement du M\ C\ autour des colonnes se fait dans le sens du soleil, dextrorsum.
Par les déambulations répétées de l'homme, l'éclairage et extinction des étoiles se font dans le sens inverse, c'est à dire sinistrorsum, comme pour signifier un retour en arrière dans le temps vers les origines.
Les étoiles sont éteintes par étouffement et non par le souffle de l'homme, car le souffle de l'homme pourrait être une parcelle du souffle qui anima Adam. Ce souffle ne doit donc pas éteindre mais plutôt témoigner de la lumière des fils de la lumière.

La triade Ciel Homme Terre est invoquée

V\M\ = SAGESSE qui préside les travaux = Paix sur la terre             SAGESSE DIVINE
P\S\ = FORCE qui achève les travaux = Amour parmi les hommes    AMOUR DIVIN
S\S\ = BEAUTE qui orne les travaux = Joie dans les coeurs              VOLONTE DIVINE

Essais sur la symbolique

Je peux me tromper, mais à mon sens il y a inversion entre corinthienne et ionienne. Inversion qui pour moi est non sans raison. En effet nous allons voir que la beauté serait davantage ionienne que corinthienne.
La colonne Corinthienne (beauté) est en résonance avec l'église de Corinthe des premiers chrétiens. Elle est le sommet de l'art des piliers. Quant aux deux autres piliers ils sont en rapport avec des voies antiques de la sagesse grecque.
La colonne ionique (sagesse) est en résonance avec la voix initiatique ionienne qui est réceptrice et basée sur l'intuition. Nous dirons qu'elle correspond à la féminité.
La colonne dorique (force) est en résonance avec la voix dorienne qui est plus basée sur la raison. Nous dirons qu'elle correspond à la masculinité.

Dans la spiritualité Hébraïque, il y a 10 émanations du divin que l'on nome les Séphiroth. Ces séphiroth, ont des correspondances sur l'homme, microcosme au reflet du macrocosme. Dans ces séphiroth, nous serons surtout intéressés par celles qui sont dans l'axe, entre la voie de miséricorde (voie de gauche) et la voie de justice (voie de droite). D'ailleurs, l'enfant christ est au milieu, entre le boeuf (voie d'amour) et l'âne (voie de rigueur), réchauffé par les deux, tout au fond de sa crèche. Les dix séphiroth sont par ternaires dans chacun des trois mondes. Chaque séphiroth centrale de la voie du centre, est comme une clef de voûte étayée par deux piliers, que sont les séphiroth de droite et de gauche. Ainsi, chaque ternaire serait un tout. Je sais que c'est technique, mais ce symbolisme démontre un mouvement dans la loge, qui dynamise chacune des pierres présentes. Mouvement dans trois mondes. mouvement selon un axe adamique, dans le corps de chacun.

SAGESSE ET VENERABLE MAITRE. A la sagesse IONIENNE (féminine), correspond la sagesse de CHOCHMAH, qui est masculine et qui est rééquilibrée par BINAH, l'intelligence féminine. Ainsi en retournant au principe, de la sagesse séphirothique et de son féminin, nous trouvons la couronne de KETHER, CHOCHMAH (le soleil de la loge) et BINAH (la lune de la loge) s'unissent en une onzième séphiroth qui est DAATH la "science".
DAATH n'a aucune existence propre, contrairement aux autres séphiroth, car il n'y a pas de connaissance sans sagesse unie à l'intelligence : on retrouve là le V\ M\ sommet de la Connaissance, sous la protection de KETHER. Ainsi la colonne sagesse, est sous l'illumination de DAATH. KETHER correspond, dans le système des chakras hindous,avec SHASHRARA, la chakra aux mille pétales (sommet de la tête), où l'on sort de la forme, de l'individualité pour se réintégrer dans l'absolu. Cet absolu pourrait bien être le triangle avec le saint nom. Dans le système Hébraïque, DAATH correspond à la chakra de la gorge du système hindou et donc au verbe de l'espace et du temps sacré. (L'existence de DAATH n'étant pas constante).
Sur le plan alchimique, ce flambeau sagesse correspond au sel résultat de l'union du soufre et du mercure. Selon R Guénon, le soufre est le principe actif et le mercure un principe passif, une cristallisation se produit par leur union et donne le sel (La grande Triade).

FORCE ET PREMIER SURVEILLANT. La force DORIENNE est sèche, masculine et constructive, la force de IESOD (appelé le fondement) est l'essence fécondante divine, qui donne forme, au monde des formations de YETSIRA. Le triomphe en hébreu NETSA et la gloire en hébreu HOD soutiennent et se retrouvent en IESOD force agissante.

La force crée l'égrégore, l'égrégore crée la force. Le fondement est à comparer au chakra hindou SWADISTANA, au niveau du sacrum, Chakra sexuel qui est la création dans le monde des formes, les bouddhistes lui attribue la roue des transmigrations, de la coagulation en quelque sorte. C'est la chakra qui donne forme, qui incarne dans l'espace et le temps. Nous pourrions dire, que nous nous incarnons pour le triomphe et la gloire de dieu, (respectivement en hébreux NETSA et HOD). La force se manifeste, en amour de dieu vibrant en nous, en cette nécessité de dépasser nos pulsions. La lumière descend de l'esprit vers la matière, en chacun de nous. Pour parler plus simplement, la force, c'est la capacité de reproduction de l'homme et c'est aussi la force d'une "éjaculation" que l'on retient en soi, comme cette force qui se développe par la maîtrise, par des efforts constants. La force virile, c'est aussi la main calleuse du maçon qui tient son ciseau et son maillet, se discipline pour façonner la pierre, dans la recherche du geste juste. C'est la voie du contrôle de soi, de la quête spirituelle. FORCE représente les efforts pour monter vers Dieu. C'est la VOIE DORIENNE de l'antiquité grecque.
Sur le plan alchimique ce flambeau correspond au soufre fécondant (La grande Triade de R Guénon).

BEAUTE ET SECOND SURVEILLANT La beauté CORINTHIENNE est humide, féminine, réceptrice de la beauté divine, la beauté de TIPHRETH est le résultat de l'union de, GEDULLAH et GEBURAH, qui sont respectivement miséricorde et justice. GEDULLAH, la miséricorde, définit la voie de gauche du dieu de pardon. GEBURAH, la justice, est comme la voie de droite du dieu irascible, que l'on voit souvent dans l'ancien testament. Ces deux séphiroth, comme des piliers se rencontre en TIPHERETH, beauté créatrice, du monde de la création de BRIA. TIPHERETH est aussi le chakra du coeur, d'une certaine façon le chakra du sacré coeur de Christos. On retrouve encore là, le commencement et la fin de toute foi, car la Beauté témoigne de Dieu. Pour parler plus simplement, c'est comme cette beauté des paysages grandioses, que l'on découvre en montagne, une beauté qui coupe le souffle. Cette beauté nous incite à l'extase mystique. L'on reçoit Dieu plus passivement, parce que nous sommes disponibles, par notre émerveillement. C'est aussi la beauté, issue du geste juste du maçon, qui sait qu'il bâtit un temple, dans l'amour du travail, continuation de la volonté divine. BEAUTE représente la grâce qui descend sur nous. C'est la VOIE IONNIENNE de l'antiquité grecque.
Sur le plan alchimique ce flambeau correspond au mercure fécondé (La grande Triade de R Guénon).

La loge

L'on voit, que l'on commence par un verbe créateur, issu de DAATH, la gorge (voir le prologue de St Jean), que l'on gagne les profondeurs de l'être, pour ensemencer par YESOD, puis l'on se centre sur le coeur de TIPHRETH. Une magie s'opère en nous. En effet le pôle individu de l'être (tête, esprit et mental) est en premier dynamisé, puis vient le tour du pôle espèce (sexe, corps et pulsions), puis enfin le pôle de l'émotion (coeur, âme, intuition). La loge est vue, comme reflet de l'homme primordial.

L'énergie en haut, descend vers le bas (pardon pour le pléonasme) pour remonter au milieu. Elle descend du ciel vers la terre, pour remonter vers l'homme, selon certains principes taoïstes. La loge est universelle et vue comme reflet de dieu. Dieu nous offre de le vivre. Je sais que nous sommes en lui et qu'il est en nous. L'Alchimie opère en nos âmes, nous dilate, nous transmute.

L'Energie entre le haut et le bas, entre le Zénith et le Nadir, suit la direction du fils à plomb. Ce fil à plomb est l'AXIS MONDI, l'Omphalos, centre du monde sacré et antique de Delphe. Ainsi, autour de lui, est MALKOUT (le Royaume binaire des dalles) la plus basse des séphiroth, et en lui est SHEKINA, la présence de Dieu au coeur de la loge.
La présence de SHEKINA en mouvement, se voit représenté par le M\ de C\ qui en déambulant, tient sa canne verticalement et frappe le sol rythmiquement. Chez les frères de la Rose Croix la SHEKINA est au coeur du pavé mosaïque.

4=3+1
Si l'on regarde les mouvements dans, le corps de l'homme, et la loge, l'énergie entre par KETER et le delta lumineux (c'est à dire le sommet de la tête) ; l'énergie passe par DAATH, le maître de la loge (c'est à dire la gorge) ; l'énergie descend jusqu'à YESOD-FORCE dynamisée dans le sacrum ; puis l'énergie se centre sur TIPHERET-BEAUTE (c'est à dire le coeur). C'est un mouvement de "COAGULA-tion". Ce mouvement n'est pas seul existant, il est rééquilibré par le mouvement de "di-SOLVE-ation". Ce mouvement est sugéré par une absence, au quatrième angle.

AIN SOPH est la quatrième colonne invisible car AIN SOPH n'est pas formulable, il est sans forme, et ne saurait être symbolisé, que par son "absence". En effet selon le Maître de Kabbale, Jacques MARTI-VIVES, il n'y a rien au dessus de EN SOPH, celui qui connaît EN SOPH ne peut plus être de ce monde. Dans le TAOISME, l'insondable ne peut être, ni nommé par un nom qui le nome, ni par un nom qui témoigne de sa nature, puisqu'il n'a pas de nature. Dieu nous appelle, à la réintégration finale, à l'orient éternel. C'est en quelque sorte, le SOLVE alchimique.

Conclusion

Il y a donc trois piliers apparents, un quatrième invisible, mais aussi un cinquième pilier est là, au coeur de l'homme, c'est l'axe du monde, l'axe du fils à plomb. Ceci nous amène à penser que le chiffre cinq s'annonce en secret. Nous passons donc des trois piliers de l'alchimie SOUFRE MERCURE et SEL, aux cinq éléments, TERRE AIR EAU FEU et ETHER . Nous allons vers le G de la GNOSE.

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