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La sagesse


Sophie est d'origine grecque et veut dire sagesse.
Sophie, dés ma naissance ce premier mot m’est chuchoté lors de mon primordial cri.
Ce prénom Sophie a dansé de différentes façons durant toute ma petite enfance.
Plus tard s’en suivent les cours de philo-Sophie ou se combinaient ces deux définitions la philosophie : l’étude de la sagesse ou l’amour de la sagesse.
La philosophie a pour objet le développement de la connaissance et l'exercice de la raison.
Ce prénom prononcé plusieurs fois dans la journée a  t’il le principe de vouloir souvent associer la résonance avec la valeur intrinsèque du mot ?
Des études approximatives sur les prénoms  mettent en exergue le principe que la personnalité est souvent en concordance avec la sonorité du prénom choisi.
Aurais je été de nature, de comportement différent si l’on m’avait prénommée : Irma, Cunégonde  ou Arachné.
Le prénom est un condensé de personnalité, il est possible qu’il modulerait l’individu qui le porte et agirai sur sa personnalité et pourrait éventuellement mener une part de sa destinée.

Pour preuve, à la suite de mon augmentation de salaire, une constatation m’a taraudé l’esprit.
Maintenant je dois m’atteler à poursuivre mon chemin de connaissance, toujours cette quête de recherche de la vérité ou s’en approcher le plus prés possible


Par quelle voie aborder ce sujet  vertueux :
Le travail, la soif de culture, l’envie du bonheur, le désir de beauté spirituelle ?
                      
Plutôt la finesse du parfait raisonnement.

L’élaboration de ce travail me provoque un extraordinaire remue-méninge.
Quel plan, quel profil, quelle consistance, comment nourrir ce travail.

Je me pose et je réfléchi posément  voire ‘sagement’.

Une évidence me saute à l’esprit, je dois étudier tous les grands philosophes anciens et contemporains.
Je trouve un livre qui me convient et me plonge dans cette lecture qui ne m’inspire pas. Les grands principes de ces personnages éclairés ne me permettrons  pas de nourrir ce travail .
L’ouvrage est  dantesque et je ne me sens pas de taille.
 
Donc je puiserai les éléments de mon travail sur la sagesse dans mes réflexions personnelles et mes investigations individuelles.

En tout premier lieu je me suis intéressée à savoir que veut dire sagesse :
C’est la connaissance du vrai et du bien, fondée sur la raison et sur l'expérience.
La juste connaissance des valeurs.
N’est ce pas ce que nous tentons d’approcher en loge ?
Par extension aussi c’est  la retenue, la réserve, la discrétion, voire la timidité.

Je me suis intéressée à savoir aussi comment était née cette philosophie ou amour de la sagesse que j’associe à la finesse du raisonnement.

Donc assistons à cette naissance :

La philosophie est née en Grèce. Plus précisément, à Milet, en Ionie, c'est-à-dire sur les côtes de l’actuelle Turquie qui abritaient, au VI siècle avant notre ère, de florissantes colonies grecques.
C’est en considérant l’univers, que les premiers philosophes se posèrent une simple question, celle que leur inspirait la nature.

Le berceau, il est vrai, était admirable.
La transparence de l’eau, la limpidité des paysages : montagnes, cyprès, bois de pins, bosquets d’oliviers et aussi l’azur intense du ciel formaient ces peuples à la contemplation.
La mer Egée, dorée sous le soleil criblée d’iles blanches, fleurissent les villes de Milet.

Par une coïncidence étonnante, les philosophes de l’enfance balbutiante furent tous originaires de ces côtes  ou comme Pythagore, d’une ile voisine : celle de samos.
 
Cette nature, les ioniens la contemplent, saisissant les ensembles et les nuances, le stable et le mouvant, l’agréable et le redoutable. Ils sont avant tout curieux. Regarder, savoir, comprendre, sont  pour eux des nécessités quotidiennes .La vie du dehors leur parvient avec sa richesse et son mystère remplie du renouvellement de chaque jour.
Ainsi les grecs d’Ionie commencent à pressentir que la mythologie qui habite leur imagination est l’élément déclencheur.
Les questions que pose leur intelligence progressent.
C’est ainsi que se lève l’aurore des premières questions philosophiques, donc par prolongement  l’amour et l’étude de la sagesse.

Donc c’est à millet, cette ville grecque d’Ionie, qu’une  quête de la sagesse commence.
Attardons et admirons  dans ce temple  la colonne associée à la sagesse.

« Que la sagesse préside à la construction de notre édifice. »
Sa  sculpture  correspond à l’art ionique : colonne ionienne.
C’est le pilier où notre vénérable maitresse évoque la sagesse
Remarquons sa grâce, son fut cannelé, elle s’élève avec beaucoup de féminité coiffée de deux volutes lui conférant une coiffure des plus élégantes.
Ce pilier  LA SAGESSE, La Sophia est celle de l’esprit libre de tous préjugés.
C’est la réflexion avant l’action.
C’est la mesure des avantages et des inconvénients

 et c’est la prise de décision en toute connaissance de cause.
Elle est la base de l’inlassable recherche de la vérité qui nous porte au perfectionnement de notre pensée et de notre action.
C’est la connaissance de soi qui permet à la maçonne de travailler utilement. Avant de savoir ce que nous allons entreprendre, il  importe de savoir ce que nous sommes et ce dont nous sommes capables.

Socrate disait : « L’homme ne peut que participer à la sagesse du monde mais sa propre sagesse sera toujours limitée. »
Mais à elle seule la sagesse ne suffit pas.


Elle préside aux travaux que la force permet d’accomplir.
La sagesse invente, la force exécute et la beauté orne.
Mais ne peut-on pas dire aussi que la sagesse s’exprime facilement au singulier puisqu’elle conduit l’individu à se réconcilier avec lui-même.
Être en étroite symbiose au moi.
Et se connaître soi même.
La sagesse s’impose à nous comme une exigence. Une volonté de s’affranchir, face aux révélations de notre fragilité humaine,   de cette humanité qui est bien souvent déchirée de toutes parts.
La sagesse est l’art de s’interroger, répondre à toutes les questions que l’on peut se poser au sujet de l’existence humaine ainsi la philosophie est aussi l’art de se poser ces questions même si souvent il faille se  heurter à des interrogations insolubles.
La philosophie n’a de sens et de raison d’être que si elle conduit à la sagesse.
Cette vertu  est liée à la connaissance, au savoir, à un comportement avisé et éclairé en toute situation.
 Elle  n’est pas uniquement une  méditation interrogative  statique. Il lui faut force , action et beauté 3 piliers essentiels.
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La vraie sagesse n’est pas une vertu qui s’exhibe.
L’humilité est une valeur essentielle.
La sagesse  est discrète, intérieure. Elle s’adresse au cœur autant qu’à l’intellect et à le  pouvoir d’éclairer. Elle œuvre aussi en faveur des maçons, à cette concorde et à l’égrégore qui nous unit. Elle peut être formulée en termes théoriques (planches philosophiques) qu’en comportement fraternel. La sagesse ne saurait être l’apanage d’une élite, elle est à la portée de tous, mais elle s’exprimera différemment.
Il s’agira de faire preuve d’une conduite bienveillante afin de matérialiser et d’honorer cette noble valeur fondamentale.
Nul ne pourra la revendiquer pour soi même. Elle apparaitra dans le regard des autres. L’humilité est indispensable pour accéder à la sagesse de l’esprit et à la profondeur du raisonnement et la grâce du comportement.

Dans le monde profane nous croisons souvent des êtres qui vivent comme des coques vides de toute substance autre que matérielle et qui ont l’air heureux.
Alors un petit lutin nous souffle :
« Pourquoi se poser autant de questions et vivre comme eux » nous n’aurions plus à vaincre les interrogations qui nous assaillent et nous forcent à réfléchir.
L’appel des sirènes de la paresse est tentant.
Heureusement nous savons qu’il y a une pierre précieuse en nous et que si nous nous endormons dans l’apathie et l’indolence, le réveil sera plus difficile.
Alors !!!! Sortons de l’assoupissement et revenons à nous même et pensons méditons  et raisonnons. Car nous savons que nous sommes réfléchies et que nous évoluons dans ce monde spirituel, dans cet atelier maçonnique  baigné de recherches éclairées.

Malheureusement la sagesse de nos jours séduit peu la jeunesse. L’âge tendre, l’appréhende comme un étouffoir propre à éteindre leur passion et leur soif de jouir des plaisirs de la vie.
Les enfants trop sages semblent tristes comme résignés d’avance aux pesanteurs du monde perdant quelques peu leur illusions avec leur dent de lait.
Mais à la jeunesse les illusions, les passions, les agitations sont nécessaires.
Vivre n’est  pas pour l’instant pour eux  s’habituer, s’accommoder ou se plier au principe de réalité qui les préserve de la sagesse.
Ce que désirerait la jeunesse, c’est l’exception, l’inattendu, l’inassouvi la miraculeuse passion. C’est à dire la vie et sa pétillante fougue.
En somme, tout ce qui  préserve de la sublime vertu.

 La jeunesse est créatrice, elle aime le surprenant, voire même le chaos, mais elle finira par démissionner en s’installant dans l’ordre des choses et s’attachant à la raison. La jeunesse finira par se rendre compte qu’elle a besoin de sérénité. L’heure viendra ou il faudra faire la paix avec elle-même et suivre le chemin moins chaotique de la sagesse, quelque peu conformiste.
Cette conduite sage  leur apparaitra plus attirante et les contradictions, leur rébellion ne déchirera plus leur état d’âme.
Alors donc La sagesse ne prétendrait elle pas atteindre son apogée avec le nombre des années

Vaincre ses passions, travailler à occulter nos méprisables métaux, emprunter le chemin de cette vertueuse lumière ne mènerait t’elle pas l’homme à s’élever vers ce qu’il y a de plus noble, de plus pur de plus libre.
 
Accordons nous, de penser qu’il  faut se désaliéner, retrouver l’essence de notre vrai désir, se rapprocher le plus possible du  subtil raisonnement, le bon sens du jugement, vers la suprême aspiration.

Mais que dire de la sagesse de l’homme face à son environnement.

Que fait-il de la belle nature dont l’homme a hérité de certains habitants de cette côte ionienne dont je parlais au début.
Cette côte ionienne de pure nature où l’amour de la sagesse est né.

L’homme a reçu un legs précieux de la part de son grand architecte de l’univers, c’est cette belle planète bleue avec cette florissante végétation.
Et c’est une problématique qui n’est pas tout à fait récente.
 Dans les années 70, Un texte de Hans Jonas a pris beaucoup d’importance.
 Le principe de responsabilité, celui qui explique le rapport de l’homme avec la nature dans le monde moderne s’est malheureusement inversé. L’homme est un qui était un être dans la nature est devenu un être sur la nature et il en a oublié sa délicate retenue.
Il exerce un pouvoir excessif , voire excédentaire.
Le bon sens devrait le raisonner et lui intimer l’ordre de limiter son emprise  son trop de pouvoir sur la nature.
Ainsi l’homme devient fondamentalement débiteur les uns vis-à-vis des autres mais le plus grave c’est qu’il devient par son manque de modération débiteur de ses propres enfants.
 
Ainsi l’homme doit exercer son raisonnement et sa pondération sur ce comportement dévastateur sachant qu’il a des obligations et des devoirs fondamentaux sur le monde futur.
L’homme ne doit pas oublier qu’il est inscrit  dans la nature et qu’il doit obéir à ces lois.

L’homme aurait il oublié cette obligation qui se nomme LE RESPECT  et n’est il   pas trop tard pour se conduire en parfaite symbiose avec son environnement.

L’homme ne doit pas oublier ce sage précepte :

 La nature reprendra ces droits sur toute l’humanité si l’homme se conduit animé de viles passions destructrices.

 Donc la sobriété de l’homme sur la nature, c’est celle qui évitera  le suicide de l’humanité.
Qui ne s’est pas interrogé sur le sens profond et annonciateur de destruction de cette locution latine qui trône dans notre temple entre nos deux colonnes «  ordo ab chao ». L’ordre nait du chaos.

La sagesse doit intimer à l’homme l’ordre d’arrêter de s’autodétruire.
Peut être est il encore temps ?...

Deux autres questions fondamentales complètement antagonistes se posent afin de mieux affiner et de considérer la sagesse.

La passion est elle un obstacle à la sagesse ?
La passion est elle compatible avec la sagesse ?

Commençons :
La passion est elle un obstacle à la sagesse ?

Bien souvent la passion est saisie comme une forme d’exaltation, de non contrôle  de soi.
 Ne dit on pas en loge qu’il faut « vaincre ses passions » ?
On trouve dans le langage  courant des expressions comme  « être aveuglé par ses passions », « être esclave de ses passions ». De telles expressions tendent à nous montrer que la passion s’oppose à la sagesse.
En effet, au contraire du passionné, le sage semble être celui qui possède une maitrise de lui-même. Le sage pourrait être celui qui parvient à l’ataraxie ou indifférence, à l’absence de trouble parce qu’il a, grâce à la philosophie, mis de côté des passions déraisonnables le sage stoïcien, est celui qui parvient à une forme d’apathie c'est-à-dire d’absence de passion en ne se laissant guider que par sa raison.
Dans ces conditions la passion semble être un obstacle la sagesse ?
 Le sage n’étant alors qu’un être de raison.

Continuons :
La passion est elle compatible avec la sagesse ?

On peut distinguer les différentes sortes de passions .Il y a des passions constructives : une passion constructive est  une passion créatrice pour un art, une discipline (ex : le théâtre) et donc ce passionné va mettre tout en œuvre pour exceller dans son art. Cette passion devient un formidable moteur de réussite. A ce moment là on peut dire que cette passion est raisonnée car elle est fondatrice, elle est structurée et inventive. Donc voilà un bel exemple de passion créatrice qui est compatible à la sagesse.

 Mais dans passion, on n’entend aussi  plus souvent ce mot lié à la connotation amoureuse et sentimentale et dans ce cas précis la passion n’a rien de sage, ni de raisonné. Elle a un mouvement impétueux, fougueux et continu vers l’objet du désir et nous donne ainsi l’illusion d’exister.
Dans ce dernier  cas , Passion et sagesse ne seraient pas compatibles, mais plutôt liées.
En effet, Cette forme de passion semble bien souvent éphémère et laisse place à une sérénité des sentiments et des sens.

Alors, La sagesse conduit  elle toujours au bonheur ?

Qu’est ce que le bonheur ?
Une définition nous dit que c’est un événement propre à apporter quelques satisfactions.
 Le bonheur est il quantifiable ?
 Le bonheur est-ce une valeur universelle ?
Sagesse, passion, bonheur, raison, s’associent ils les uns indépendamment des autres. Ou se combinent-ils les uns par rapport aux autres ?
L’homme est naturellement et bien souvent corrompu par ses désirs, ses passions qui prédominent souvent ses actes. La sagesse associée à la raison nous fait distinguer le vrai du faux et cette capacité de raisonnement nous permet de prévoir, cette sagesse nous permet d’accéder à la connaissance.
Cela ne doit pas être la satisfaction de nos désirs qui doit nous rendre heureux. Mais trouver le bon entendement de telle sorte que la  réponse soit le fruit d’un véritable jugement.et ainsi  ne jamais vivre dans l’illusion.
La sagesse facteur du raisonnement juste et ainsi génératrice de bonheur, ou tout au moins d’une forme de bien être.
La sagesse pourrait être le remède contre l’automeurtrissage    procréant la vraie satisfaction.

Mais si la sagesse ne conduit pas au bonheur sans doute conduit elle à l’absence de malheur.

Comment acquêt on la sagesse au sien de notre loge ?

En premier lieu étant libre et de bonnes mœurs notre entrée en franc maçonnerie nous amène vers le cabinet de réflexion dépouillée de nos métaux et de nos valeurs illusoires.
 Plongées dans une demi-obscurité face à soi même dans un silence total dépollué de toute trépidation citadine, le vrai travail auto-introspection commence.
Ne faut il pas une approche sensible de la sagesse pour accéder à ce plongeon dans notre moi intérieur.
 La finesse du raisonnement s’accentue les interrogations  s’agitent et s’éclairent. La force nous permettra de rectifier ce que nous trouvons, sachant qu’indéniablement nous passerons de paves blancs aux pavés noirs s’accordant à trouver la subtile valeur vertueuse.
S’approcher le plus possible de l’idéale vérité.
Rappelons nous que les mots Vigilance et persévérance sont directement associés à la sagesse.
En effet la vigilance nous intime le devoir de rester toujours en éveil afin de ne jamais réactiver les défauts  de notre vie profane.
La persévérance nous oblige à nous obstiner avec constance vers la voie de la sagesse.
Alors Vigilance et persévérance nous invitent à emprunter cette  voie royale qui s’ouvre à nous, la noble vertu de la sagesse.

J’ai dit.

S\ D\P\

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