Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Vénérable
Maître et vous tous mes frères en vos grades et
qualités, la planche qui me vaut l’honneur
d’être devant vous a pour thème « la
colonne ‘B’ ». Après
une tentative de définition de ce symbole, je
m’efforcerai de dégager les
enseignements que j’en tire. La
colonne est un support
architectural vertical composé
d’un fût, dont la section est soit un cercle, soit
un polygone régulier à plus
de 4 cotés et généralement
d’une base et d’un chapiteau.
Quand
avons-nous fait sa connaissance? Nous
avons fait la connaissance de la
colonne ‘B’ lors de
notre initiation lorsque le second surveillant procédait
à notre première
instruction en ces termes : ‘ ce mot dérive de la
colonne qui était
placée à l’extérieur du
temple de Salomon, à gauche de la porte
d’entrée, et sa
signification est « en
force »’. A notre
rite, le R.°.E.°.A.°.A.°., elle est à
l’intérieur du
temple. Où
est elle
située? Sa signification? Sa description? La
colonne
‘B’, située
à la porte d’occident, veut dire BOAZ.
Celle-ci est mentionnée
dans la Bible au 1er
livre des Rois, chapitre 7, versets 13 à 22.
Elle est faite
d’airain (alliage à base
de cuivre) et
possède un chapiteau également fait
d’airain sur le sommet. Des treillis en forme de
réseaux, des festons (guirlande de
fleurs) façonnés en
chaînettes sont disposés sur le chapiteau et deux
rangs de grenades (fruit du grenadier de la
grosseur d’une
pomme et renfermant de nombreuses graines charnues rouges et
rosées) autour
du treillis pour le couvrir. Il y a sur le sommet de la colonne
également des
lis. Que
nous inspire sa
signification ?
Quelle est son interprétation? Le
mot sacré BOAZ peut
être
assimilé à un mot de passe, un code
d’accès… En effet, est sacré
ce qui est
« séparé »
, ce qui appartient à un autre domaine qui nous
dépasse,
un domaine transcendant par opposition à
« profane » et c’est la
colonne B qui est à la porte du temple , qui en assurerait
la transition. Elle
a donc un double rôle, qui est à la fois de
marquer la séparation du monde
profane/sacré, ainsi que de montrer la direction
à suivre. La Force,
dont il est question ici, n’est pas synonyme de
violence,
elle évoque plutôt le travail
persévérant et vigilant
de l’apprenti que rien ne doit
décourager, mais
aussi la solidité du temple qui se
construit pierre par pierre sachant que chacune d’elles y
contribue. Quels
sont les outils et la
méthode pour obtenir notre
salaire auprès de la colonne B ? · le maillet (symbole de la volonté de perfectionnement qui doit animer l’apprenti) · le ciseau (qui vient parfaire l’œuvre en rendant la pierre conforme et en la « rectifiant » ) Ces
outils servent au
dégrossissement de la pierre brute,
que nous sommes, afin de la dépouiller de ses
aspérités et à la rapprocher
d’une forme en rapport avec sa destination. Il
y a aussi la règle
à 24 divisions qui
symbolise la journée du franc maçon dont toutes
les heures doivent être
utilement employées dans le temps qui nous est imparti sur
la terre. Celle ci
évoque également la méthode
maçonnique, l’apprenti reste silencieux sur la
colonne du septentrion, il observe et intègre les symboles
de son grade mais
accomplit aussi avec humilité ses devoirs. La
sagacité
du
second surveillant qui reste
vigilant
vis-à-vis du travail accompli sur le chantier est
indispensable pendant l’apprentissage. Le
bijou du second
surveillant, le fil à
plomb, est
l'outil par
lequel l’apprenti effectue sa descente en lui pour
repérer ses rugosités et
poursuivre sa purification grâce au V.I.T.R.I.O.L. Le
fil à plomb
siège au pied de la colonne
B et
c’est à cet endroit que les ouvriers
reçoivent leur salaire. Le rituel nous le rappelle bien
lorsque, à la fermeture
des travaux, le vénérable maître
demande au second surveillant où les apprentis
francs maçons reçoivent ils leur salaire et
celui-ci de répondre : « à
la colonne B vénérable
maître ».
C’est l’instruction initiatique
que les apprentis viennent recevoir comme salaire auprès de
celle ci. Il ne
faut donc pas entendre par salaire,
les métaux que
sont l’argent et qui
sont la récompense d’un
travail profane
car nous avons abandonné les métaux à
la porte du temple. Il s’agit plutôt du
résultat du travail accompli par
l’apprenti franc maçon :
c’est-à-dire la rectification de
la
pierre en explorant son moi intérieur afin d’y
découvrir la pierre cachée des
sages, fruit de sa
volonté, de son
discernement et de sa persévérance. Souvenons
nous de notre troisième voyage
dans le silence et le calme. La
demande du mot sacré
à travers l’attouchement d’apprenti
franc maçon révèle à
celui-ci la fragilité de ses connaissances et
l’humilité
dont il doit faire montre dans le cheminement de
l’apprentissage « Je
ne sais ni lire ni écrire , je ne sais
qu’épeler, donnez moi la première
lettre, je vous donnerai la suivante ». Cela suggère que nous ne pouvons pas
nous passer des lumières des
anciens dans les mystères de l’art royal, nous
avons besoin des uns et des
autres dans un véritable élan de
solidarité fraternelle. On peut aussi dire que
la connaissance est un patrimoine commun. Peut
on parler de la colonne B
sans parler de la porte d’occident et la
dualité? La colonne ‘B’
est à gauche
lorsque nous pénétrons dans le temple, mais il y
a aussi une autre colonne à
droite et toutes deux entourent la porte d’occident.
C’est sur ces deux
contrastes que repose toute la vie, sans eux rien ne peut se faire,
rien
d’équilibré ne peut exister.
Qu’est la vie sans la mort ? Le froid sans le
chaud ? Le jour sans la nuit ? La loi des contrastes
dirige toute la
vie, et quoi que nous fassions, quoi que nous pensions, la
dualité des choses
et des faits est constamment présente. Le pavé
mosaïque est le symbole qui
rappelle ce
principe fondamental ;
mais il a encore une autre signification: il rappelle que les
maçons, quoique
tous dissemblables sont tous et toujours unis par le ciment de la
fraternité. Peut
on parler de la
dualité sans
parler du ternaire ? L’apprenti accède
dans le monde
sacré de la loge par la
marche de
l’apprenti. Ce pas exécuté
trois fois marque une rupture avec
le monde profane et révèle les
mystères des trois premiers nombres car il y a
lieu de ramener la dualité à
l’unité par le moyen du nombre trois et le
ternaire synthèse de ce qui apparaît
opposé constitue pour nous la
représentation intelligible de l’unité.
En raison de cela, la franc maçonnerie
rappelle la loi du ternaire par ses principaux symboles. Vénérable
Maître et vous tous mes
frères en vos grades et qualités, J’ai
dit M\ M\ |
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