Obédience : NC Loge : NC 20/06/2017

   

La Cathédrale d'Amour et de Spiritualité

Nous avons ce soir tels nos frères de tous temps bâti de façon concrète un Temple Symbolique où chacun selon son grade ou son degré aura trouvé matière à réflexion et j’ose le mot matière à révision et au-delà, bien plus humblement et simplement, alchimiquement parlant …. MATIERE PREMIERE, Prima Materia, nous ramenant dans le Cabinet de Réflexion…

Le tracé ce soir de m’a fait penser à un processus créatif mais cadré, tel une feuille de route, un dessein intelligent, c’est tout le sens de notre Rituel Ecossais Ancien et Accepté ….... Apprenti… abouti à une étoile à cinq branches dont les sommets sont occupés symboliquement par les Cinq Grandes Lumières… étoile à cinq branches guide sur notre chemin des étoiles, le Campus Stella, Compostelle, au bout de la Voile Lactée qui ceint le ciel à dessus de nos têtes vers le Cap Finisterre.

Le Centre de l’Etoile ici présente est le point de départ mes frères, tous apprentis que nous sommes…

Nos anciens, nos ancêtres, puisqu’il est question ici de Tradition et de Symbolisme ont de tout temps choisi un lieu où se rassembler, se recueillir, s’élever spirituellement, apprendre à se connaître comme le stipule la phrase gravée au fronton du Temple de Delphes : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Dieux » qui n’est autre qu’une invitation à l’introspection…

Quand ces lieux de recueillement n’étaient pas disponibles de façon naturelle, telle que la grotte de Lascaux dont on hypothèse de façon sérieuse que salles que les plus profondes ont probablement eu de façon délibérée une fonction spirituelle, ils se sont mis à bâtir des Temples…telles les Pyramides d’Egypte aux fins de vie éternelle de Pharaon, figure d’Horus, fils du Dieu Solaire RE et d’ISIS, la Déesse, la Veuve… tiens donc !!!

Puis les Temples de la Grèce Antique et de Rome…  et nous en arrivons au sujet de ma planche de ce soir… la Construction des Cathédrales …

La Voûte Etoilée, immense, qui nous recouvre était symbolisée dans les temples et tombeaux de l’Egypte par une peinture bleue constellée d’étoiles dorées, de même les plafonds des cathédrales et jusqu’à la salle où siégeait les papes en Avignon, tendue de toile bleue d’étoiles brodées, jusqu’aux plafonds de nos modestes temples… tout cela…  sur un plafond en carène, en coque de bateau inversée… vaisseau, navire céleste naviguant sur ce « liquide symbolique », cette eau amniotique, athanor maternel, permettant notre maturation, et pour atteindre cette voûte étoilée, cette mer (mère ?) de navigation… la seule voie demeure l’introspection, la renaissance à l’homme nouveau qui est semée d’embuches, car comme l’écrivait SAINT AUGUSTIN repris plus récemment par KIRKEGAARD « Ce n’est pas le chemin qui est difficile mais le difficile qui est le chemin »…

Sommes-nous digne de l’atteindre ?

Le travail ne s’arrêtera jamais de génération en géénration.

La lumière qui s’amenuise autour de nous petit à petit en même temps que je vous parle est celle qui demain va renaître… quittant le monde par l’Ouest, les ténèbres, et qui reviendra demain matin par l’est, au chœur de la cathédrale que nous avons tel Ken FOLLET dans « Les Piliers de la Terre » commencé de bâtir ce soir…

Léonard de Vinci a écrit : « Regarde la lumière, ferme l’œil et observe… ; Ce que tu as vu avant n’est plus, ce que tu verras ensuite n’est pas encore » …

Le chantier est ouvert, Maître HIRAM est content du travail des « ouvriers », les apprentis et de leur « contremaîtres », les compagnons... du devoir, logés dans leur cayenne sous la protection de la veuve , leur mère à tous… les traditions sont tenaces !!!

les fondations sont tracées telles le Cardo et le Decumanus Maximus des bâtisseurs romains… et des 10 livres d’Architecture de Vitruve, l’Homme de Vitruve, symbole de la quadrature du cercle, bien connu, de notre illustre prédécesseur Léonard de Vinci..

Sublimation des 4 éléments dans le 5ème …l’Ether, l’esprit

L’étoile qui nous indique la direction de l’Ouest est Vénus, visible ce soir plein ouest, principe féminin…  ISHTAR des anciens, ISIS en Egypte, mère de Pharaon et par extrapolation de Salomon, d’Hiram, incarnés par un jeu de « ricochet symbolique » en la fonction de V.M.

Nous sommes les Fils du soleil, le SOL INVICTUS, ZOROASTRE et des étoiles, de la Veuve…

Construire la Jérusalem Céleste, décrite dans l’Apocalypse de Saint Jean, à laquelle sont ouverts les travaux au 1er grade

La cathédrale est une figuration symbolique de cette Jérusalem céleste et je vous renvoie à la lecture de l’Apocalypse de Saint Jean pour en avoir une description.

Dans la loge, le maître du chantier, le chef de chantier dirions-nous aujourd’hui, était choisi parmi les meilleurs Compagnon et servait de lien entre les oeuvriers, devenus des ouvriers et le Maître d’œuvre.

Le Grand Œuvre, OPERA en italien… et désignation de l’alchimie dont les 33 phases sont représentées sur le portail de la Cathédrale Notre Dame de Paris, voir à ce sujet le DVD de Patrick BURENSTEINAS, alchimiste d’aujourd’hui, phénoménal pédagogue et conteur.

Le choix du lieu de construction de la cathédrale était souvent déjà un lieu sacré, une ancienne église, un temple romain, un lieu celte, in menhir un nœud telurique tel à Chartres où le grand pilier est tel l’âme d’un violon, caisse de rAisonnante ou de rEsonnance ?

A cet l’endroit on traçait, à même le sol ou sur une planche saupoudrée de sable ou de chaux, l’épure de la pièce à tailler, d’où le morceau d’architecture !

La planche tracée, une fois comprise par le Compagnon, était effacée et remplacée par un gabarit en bois ; celui-ci partait à la carrière pour permettre de débiter et tailler la pierre, afin d’avoir moins de poids à transporter.

C’était le travail des Apprentis d’être dans la carrière à tailler la pierre brute.

Cette pierre était ramenée sur le chantier pour être ciselée ou sculptée, puis insérée dans l’édifice en construction.

 Le soir venu, les Apprentis suivaient l’enseignement, les cours du soir en quelque sorte.

C’était l’apprentissage de tous les outils du chantier ; ce qui leur permettaient de réaliser un travail suffisamment soigné pour avoir accès au titre de Compagnon.

 Son travail accepté, il était reçu Compagnon en passant une cérémonie initiatique, au sein même de la loge et recevait un nouveau mot de passe et un nom compagnonnique qui lui permettrait de participer à l’enseignement réservé aux Compagnons.

 A partir du moment où il devenait Compagnon maçon, il est maçon franc et libre de ses déplacements.

 Son instruction devient de plus en plus ardue. On lui enseigne les arts libéraux, qui procèdent de la science pour être un érudit.

Apprendre, en outre, les sciences de la géométrie, telles que décrites par EUCLIDE, avoir des notions de théologie et philosophie, cultiver l’art de penser, de dialoguer qui permettait de réfléchir sur le sens caché de ce qui était enseigné.

Ceux qui revenaient d’Orient avaient des notions d’algèbre et d’alchimie.

Il faut dire, qu’à cette époque, s’entrecroisaient les connaissances venues du monde Sarazin, des musulmans et leurs secrets de construction.

 Les moines revenaient de CORDOUE où ils avaient rencontré les philosophes, AVERROES - MAÏMONIDE, qui participaient à une ouverture de l’esprit des érudits dont l’un d’eux disait :

« La liberté vient de la connaissance du monde. Le vécu et l’expérience sont incommunicables mais peuvent être enseignés par l’exemple. »

 Dans la loge, oeuvriers et artisans se regroupaient en association professionnelle pour défendre leurs droits et pratiquer la solidarité.

La maçonnerie opérative s’est organisée en divers groupements : les mestiers - confréries ou guildes.

 Le compagnonnage s’y développait rapidement en organisation avec ses règles et ses devoirs bien définis, avec son rite particulier pour le maintien des traditions et les secrets attenants au corps de métier.

Ils ont une solide morale où le temporel et le spirituel sont liés.

 Cette fraternité de métier fait que les artisans compagnons renommés viennent et traversent toute l’Europe.

Ils s’échangent leurs secrets de construction pourvu qu’ils se soient reconnus entre eux. Ce secret était gardé par serment prêté au cours de réunions spécifiques dans la loge, sur le livre de leur règle.

 La construction devient savante, intelligente et humaine, grâce à ce mélange et ce partage du savoir. Mais intransmissible aux non-initiés.

Le bâtisseur fait confiance à ses connaissances et non plus aux pouvoirs divins.

 Le maçon règle tous ses problèmes techniques, rencontrés sur le chantier, grâce à son expérience et aux outils dont il se sert.

 Les gens du bâtiment, ainsi organisés, sont les créateurs du compagnonnage tel que nous le concevons aujourd’hui, sur le plan opératif du moins.

 C’est une société initiatique d’apprentissage du métier et de solidarité, gardiens des secrets de construction et de la tradition venue de la nuit des temps.

 En plus de la construction des cathédrales, ils apprennent à construire l’homme

tel qu’ils l’idéalisent. Améliorer spirituellement l’humanité, c’est cela, bâtir son temple intérieur !!

Selon les principes de la table d'émeraude, d’Hermès Trismégiste, ce que l'on modifie à l'extérieur modifie l'intérieur et ce qui change le microcosme modifie aussi le macrocosme (et inversement)

Dieu dit : Que la lumière soit et la lumière fut.

Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres. (Genèse 1, 3 - 4)

Séparer la lumière et les ténèbres, c'est ce que la Science alchimique nous enseigne. L'Alchimiste doit réussir quand il veut séparer le subtile de l'épais​.

Dans la Table d'Emeraude, Hermès Trismigiste "megistos" signifie en grec "très grand". Trismégiste est donc "trois fois très grand" possédant parfaitement la connaissance de la loi du triangle, et donc le secret de la création dit : 

" ​Tu sépareras la terre du feu, le subtil de l'épais doucement, avec grande industrie"

Séparer la terre du feu, le subtil de l'épais, est l'essence même de tout processus de transformations, de transmutations. Ne pas pouvoir séparer, pour cause d'ignorance, ne permet ni de distinguer ni de séparer piège la conscience endormie à ne pouvoir s'identifier qu'à des choses épaisses, denses, temporelles et de nature destructrice. Voir ce qu'il y a réellement derrière les choses épaisses et terrestres, c'est le domaine du visible ; le subtil, le domaine de l'invisible; en sachant qu'il existe de nombreux niveaux de manifestations donc de niveaux de perceptions, plus notre connaissance s'accroît et plus la subtilité de notre vision est en expansion...

Parvenir à séparer dans le sens de discerner, est un travail volontaire qui demande effort, endurance mais pas seulement, nous devons être éclairés par la Foi la plus profonde sans laquelle il est inconséquent et de toute façon impossible d'arriver à quoi que ce soit d'important. Pour discerner, le subtil de l'épais, nous devons acquérir avec humilité les compétences nécessaires​

La précipitation sur le chemin spirituel  peut s'avérer préjudiciable surtout lorsqu'il s'agit du Grand Oeuvre si cela est notre voie dans ce cycle d'incarnation;  C'est  pour cela que notre cheminement vers la réalisation  doit se faire aussi avec grande industrie comme mentionné dans la Table d'Emeraude, c'est-à-dire étape par étape car la tâche n'est pas facile car en vérité, il s'agit d' un vaste chantier pour ne pas dire d' un immense "creuset" de travail intérieur, de maturation, d'extraction et de sublimation spirituelles des éléments jusqu'à ce que l'opérant devienne " La Pierre Philosophale" ​

 Ajustement, Alignement et Stabilisation des pensées étant l'indispensable condition pour s'affranchir des fausses attractions et des asservissements de la nature physique qui se manifestent dans les passions, désirs et émotions de l'ego. Séparer la terre du feu est un travail de grande ampleur pour la Conscience qui s'élève dans les véritables pourvoir du Soi​ Supérieur par le logos qui demeure en nous ; la reconstruction du Temple de lumière à l'intérieur de l'homme.

Notre Temple reproduit le Temple de Salomon et comme celui-ci ne possède pas de toit mais est à ciel ouvert, respectant ainsi les principes de Vitruve. En son premier Livre d’Architecture Vitruve mentionne la bienséance comme l’une des cinq caractéristiques de l’art de construire. Par bienséance l’illustre Romain entend que tout bâtiment (et le temple en particulier) sera conçu et réalisé de façon que ses utilisateurs puissent y mettre en œuvre les énergies spirituelles nécessaires. Ainsi, déclare Vitruve : « on ne fera pas de toit au Temple de Jupiter tonnant, ni à celui du Ciel, non plus qu’à celui du Soleil et de la Lune : ils seront découverts, parce que ces divinités se font connaître en plein jour et par toute l’étendue de l’univers».

Ce ciel ouvert à l’aspect d’une voûte, c’est-à-dire, si  nous reprenons la définition du dictionnaire Robert d’un « Ouvrage de maçonnerie, cintré, fait de pierres spécialement taillées servant en général à couvrir un espace en s’appuyant sur des murs dits pieds droits ou des piliers. »

Le mot voûte vient du Latin « volvere » tourner dans le sens de révolution.

On perçoit en général le ciel comme une couverture de la terre, le tout formant une espèce de grotte.

Certains voient donc dans « La voûte » un rappel de la grotte de la naissance de Dieu descendu sur terre, bien que d’autres disent qu’il est né dans une étable, voire le rappel de la forme de l’utérus gravide.

D’autres comme FRANÇOIS PERRET-GIOVANNA (Revue maçonnique suisse : décembre 2003) rapprochent la voûte céleste de la voûte du palais dans la bouche, organe par lequel s’émettent pensées, sentiments et opinions d’où la nécessaire mise au silence des apprentis et de la voûte crânienne où s’élabore tout ce que nous exprimons.

C’est parce que nous sommes dans un microcosme où règne la concorde et la grâce, parce que le Temple est couvert extérieurement et que nous avons déposé nos métaux à la porte, que nous sommes portés par le rituel et que nous sommes Libres et de Bonnes mœurs, que nous pouvons capter l’énergie céleste  par l’intermédiaire du fil à plomb qui descend ce cette voûte  grâce aux invocations du V.M, que naît  une réflexion productive. .

Cathédrale naturelle = aiguilles de chamonix, lord byron

L’Homme a une courbure cervicale pour regarder le ciel car il est le seul à se poser des questions sur le rôle et l’origine de celui-ci.  L’Homme s’est redressé pour regarder le ciel, décrivant ainsi une voûte ascensionnelle.

En s’élevant, l’Homme prend du recul et sa vision devient plus acérée.

Cette verticalité ascensionnelle qui apporte une amélioration de l’individu ne peut apporter à l’humanité que dans l’échange, dans le rôle laïc du F. M. Ce qui se fait au-dedans du temple doit se poursuivre, rejaillir au-dehors.

Cette notion de continuité, de révolution, de renaissance est également donnée par la couleur de la voûte. La voûte étoilée fait cohabiter le jour et les astres de la nuit en disposant des étoiles sur un ciel bleu non pas bleu nuit, mais bleu des loges bleues, bleu de la régénération ou de la formation spirituelle de l’Homme. On retrouve cette cohabitation des astres du jour et de la nuit à l’Orient où siègent la Lune et le Soleil.

Nous travaillons de Midi à Minuit.

Notre travail rejaillit sur le Monde comme la Lumière née de l’Orient éclaire nos travaux. C’est ce que nous avons vécu dans le Monde profane qui enrichit notre réflexion en Loge et c’est ce que nous avons éclairé en Loge qui se réfléchit dans le Monde Profane.

Mais pourquoi des étoiles ?

Je ne saurai dire si leur disposition est liée au hasard où répond au strict respect d’un rituel qui a placé ici les principales constellations qui servent de guide à l’Homme depuis les temps éloignés et qui ont fait naître tant de légendes. Le ciel contient des signes, c'est-à-dire qu'il est signifiant, qu'il possède un sens. Aujourd'hui ce sens est perdu car il est caché dans des symboles avec lesquels nous ne sommes plus familiers, les figures de la mythologie grecque, Orion, Cassiopée, Ursa Major et Minor. Le ciel, comme notre route maçonnique, est une carte au trésor, où les repères sont inscrits dans une langue initialement inconnue.

Sans doute est-ce une représentation d’un ciel de solstice d’été, de la Saint Jean d’été reprenant à nouveau cette notion d’énergie descendante, de mort et de renaissance.

Une étoile est un objet compact, en un seul morceau, qui doit sa cohésion aux forces de gravité, opaque, émettant de la lumière par ses propres moyens. Une étoile n’est pas lumineuse parce qu’elle est éclairée par un autre astre. Une étoile émet sa propre lumière. Chaque étoile est un petit soleil.

C’est la Force issue de l’invocation, qui descend de la voûte étoilée par l’intermédiaire du fil à plomb, la Lumière salvatrice qui en plein Midi nous délivre des ténèbres, ouvre le chemin de la connaissance, nous libère du Moi et fait apparaître le Soi.

Chaque F\ M\ qui a rejoint l’Orient éternel est représenté dans les étoiles de la voûte.

Le temple reste inachevé, mais le travail est déjà en cours. L’homme ne peut faire table rase de son histoire et grandit en l’assimilant évitant de reproduire les erreurs du passé tout en conservant son esprit d’initiative, sa liberté d’entreprendre, sa puissance créatrice. Le travail de chacun vaut ce qu’il vaut. Chaque F\ M\ transmet ce qu’il reçoit et apporte ce qu’il peut. Aucune limite ne peut- être mise à la recherche de la Vérité. Point de toit car point de dogme : ni philosophique, ni scientifique ni social.

Tel un grain de sable dans le désert qui ne s’individualise qu’au fond de ma chaussure, l’individu ne devient entité que lorsqu’il dérange l’ordre établi. 

Nous retrouvons ici les notions d‘infiniment grand et d’infiniment petit, dont l’opposition engendre l’angoisse. Pour la juguler, tel Janus, acceptons la relativité des choses.

Trois idées dominent ici : la relativité des choses, la relativité du temps, l’horloge du microcosme n’est pas réglée à celle de la rotation des étoiles, les différents aspects de la Lumière : lumière séparation : jour/nuit et saisons, Lumière génération : ascendante et descendante permet la Renaissance, Lumière harmonie : opposant ordre et chaos, Lumière orientation : étoile guide, Lumière illumination qui fait sortir des ténèbres de l’agonia, Lumière créatrice : année de vraie lumière.

Pour moi, la voûte étoilée est le plus riche de tous les symboles du Temple.

Il reprend les notions de la dualité, au même titre que le pavé mosaïque, de relativité des choses, du continuum de la révolution temporelle et de la genèse de la vie, de la verticalité.

Le fil à plomb qui part de la voûte étoilée pour la transmission de l’énergie cosmique est alors un signe d’espoir.

 Serions-nous encore capables aujourd'hui de bâtir une cathédrale telle que cette merveilleuse cathédrale de Chartres ?

Non, je ne le pense pas mais nous pouvons sûrement bâtir une cathédrale d'amour, amour universel, Amour avec un grand A.

Une cathédrale d’Amour et de Spiritualité, c’est le nom de notre loge mes frères !

Alors si vous le voulez, dès ce midi mes très chers frères, posons la première pierre de notre cathédrale d'amour fraternel et de spiritualité

Les fondations s'appellent compréhension, tolérance, respect des autres et de soi-même.
Pour la construction des murs chacun apportera sa pierre.
Chaque pierre doit être invisible pour laisser passer la lumière du soleil source de vie,
Immatérielle pour laisser passer la chaleur de notre Amour fraternel.
Le toit ne sera pas de tuiles, pas besoin, nous avons la voûte étoilée pour cela et l’infini, le firmament
Notre cathédrale sera protégée par l'entraide, l'amitié, l'aide des frères sans réserve ni arrière-pensées…
Bien sûr ce ne sera pas facile,
Il y a tant d'empêcheurs de construire en rond...
Il y aura des coups de vents, des bourrasques, peut-être des tempêtes et alors, notre navire céleste sera plus résistant que l’arche de Noé… en -4000, fondation du monde selon la Franc Maçonnerie du REAA d’où la date de 6017… 300 ans ailleurs par ailleurs… cette année

J’ai dit

 

  

Les cathédrales

Germain Nouveau

Mais gloire aux cathédrales !
Pleines d’ombre et de feux, de silence et de râles,
Avec leur forêt d’énormes piliers
Et leur peuple de saints, moines et chevaliers,
Ce sont des cités au-dessus des villes,
Que gardent seulement les sons irréguliers
De l’aumône, au fond des sébiles,
Sous leurs porches hospitaliers.
Humblement agenouillées
Comme leurs sœurs des champs dans les herbes mouillées,
Sous le clocher d’ardoise ou le dôme d’étain,
Où les angélus clairs tintent dans le matin,
Les églises et les chapelles
Des couvents,
Tout au loin vers elles,
Mêlent un rire allègre au rire amer des vents,
En joyeuses vassales ;
Mais elles, dans les cieux traversés des vautours,
Comme au cœur d’une ruche, aux cages de leurs tours,
C’est un bourdonnement de guêpes colossales.
Voyez dans le nuage blanc
Qui traverse là-haut des solitudes bleues,
Par-dessus les balcons d’où l’on voit les banlieues,
Voyez monter la flèche au coq étincelant,
Qui, toute frémissante et toujours plus fluette,
Défiant parfois les regards trop lents,
Va droit au ciel se perdre, ainsi que l’alouette.
Ceux-là qui dressèrent la tour
Avec ses quatre rangs d’ouïes
Qui versent la rumeur des cloches éblouies,
Ceux qui firent la porte avec les saints autour,
Ceux qui bâtirent la muraille,
Ceux qui surent ployer les bras des arcs-boutants,
Dont la solidité se raille
Des gifles de l’éclair et des griffes du temps ;
Tous ceux dont les doigts ciselèrent
Les grands portails du temple, et ceux qui révélèrent
Les traits mystérieux du Christ et des Élus,
Que le siècle va voir et qu’il ne comprend plus ;
Ceux qui semèrent de fleurs vives
Le vitrail tout en flamme au cadre des ogives
Ces royaux ouvriers et ces divins sculpteurs
Qui suspendaient au ciel l’abside solennelle,
Dont les ciseaux pieux criaient dans les hauteurs,
N’ont point gravé leur nom sur la pierre éternelle ;
Vous les avez couverts, poudre des parchemins !
Vous seules les savez, vierges aux longues mains !
Vous, dont les Jésus rient dans leurs barcelonnettes,
Artistes d’autrefois, où vous reposez-vous ?
Sous quelle tombe où l’on prie à genoux ?
Et vous, mains qui tendiez les nerfs des colonnettes,
Et vous, doigts qui semiez
De saintes le portail où nichent les ramiers,
Et qui, dans les rayons dont le soleil l’arrose,
Chaque jour encor faites s’éveiller
La rosace, immortelle rose
Que nul vent ne vient effeuiller !
Ô cathédrales d’or, demeures des miracles
Et des soleils de gloire échevelés autour
Des tabernacles
De l’amour !
Vous qui retentissez toujours de ses oracles,
Vaisseaux délicieux qui voguez vers le jour !
Vous qui sacrez les rois, grandes et nobles dames,
Qui réchauffez les cœurs et recueillez les âmes
Sous votre vêtement fait en forme de croix !
Vous qui voyez, ô souveraines,
La ville à vos genoux courber ses toits !
Vous dont les cloches sont, fières de leurs marraines,
Comme un bijou sonore à l’oreille des reines !
Vous dont les beaux pieds sont de marbre pur !
Vous dont les voiles
Sont d’azur !
Vous dont la couronne est d’étoiles !
Sous vos habits de fête ou vos robes de deuil,
Vous êtes belles sans orgueil !
Vous montez sans orgueil vos marches en spirales
Qui conduisent au bord du ciel,
Ô magnifiques cathédrales,
Chaumières de Jésus, Bethléem éternel !
Si longues, qu’un brouillard léger toujours les voile ;
Si douces, que la lampe y ressemble à l’étoile,
Les nefs aux silences amis,
Dans l’air sombre des soirs, dans les bancs endormis,
Comptent les longs soupirs dont tremble un écho chaste
Et voient les larmes d’or où l’âme se répand,
Sous l’œil d’un Christ qui semble, en son calvaire vaste,
Un grand oiseau blessé dont l’aile lasse pend.
Ah ! bienheureux le cœur qui, dans les sanctuaires,
Près des cierges fleuris qu’allument les prières,
Souvent, dans l’encens bleu, vers le Seigneur monta,
Et qui, dans les parfums mystiques, écouta
Ce que disent les croix, les clous et les suaires,
Et ce que dit la paix du confessionnal,
Oreille de l’amour que l’homme connaît mal !…
Avec sa grille étroite et son ombre sévère,
Ô sages, qui parliez autour du Parthénon,
Le confessionnal, c’est la maison de verre
À qui Socrate rêve et qui manque à Zénon !
Grandes ombres du Styx, me répondrez-vous : non ?…
Ce que disent les cathédrales,
Soit qu’un baptême y jase au bord des eaux lustrales,
Soit qu’au peuple, autour d’un cercueil,
Un orgue aux ondes sépulcrales
Y verse un vin funèbre et l’ivresse du deuil,
Soit que la foule autour des tables
S’y presse aux repas délectables,
Soit qu’un prêtre vêtu de blanc
Y rayonne au fond de sa chaise,
Soit que la chaire y tonne ou soit qu’elle se taise,
Heureux le cœur qui l’écoute en tremblant !
Heureux celui qui vous écoute,
Vagues frémissements des ailes sous la voûte !
Comme une clé qui luit dans un trousseau vermeil
Quand un rayon plus rouge aux doigts d’or du soleil
A clos la porte obscure au seuil de chaque église,
Quand le vitrail palpite au vol de l’heure grise,
Quand le parvis plein d’ombre éteint toutes ses voix,
Ô cathédrales, je vous vois
Semblables au navire émergeant de l’eau brune,
Et vos clochetons fins sont des mâts sous la lune ;
D’invisibles ris sont largués,
Une vigie est sur la hune,
Car immobiles, vous voguez,
Car c’est en vous que je vois l’arche
Qui, sur l’ordre de Dieu, vers Dieu s’est mise en marche ;
La race de Noé gronde encor dans vos flancs ;
Vous êtes le vaisseau des immortels élans,
Et vous bravez tous les désastres.
Car le maître est Celui qui gouverne les astres,
Le pilote, Celui qui marche sur les eaux…
Laissez, autour de vous, pousser aux noirs oiseaux
Leur croassement de sinistre augure ;
Allez, vous êtes la figure
Vivante de l’humanité ;
Et la voile du Christ à l’immense envergure
Mène au port de l’éternité.

Germain Nouveau, La Doctrine de l’Amour, 1880


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