Obédience : NC Loge : NC 22/06/2009


Fête de la St Jean-Baptiste, fête solsticiale

1 Solstices et les Jean/ 2 Jean Baptiste / 3 La Lumière


1 « nous sommes mes Frères, au solstice d’été, à ce moment précis de l’année , où accomplissant sa course la plus longue, le soleil nous apparaît dans son plus grand éclat et sa plus grande puissance, succédant en un intervalle régulier au solstice d’hiver comme se succèdent la naissance et la mort, le passé et l’avenir, représentant ainsi les points différenciés de l’Unique.
Le soleil au zénith verra à son apothéose succéder le déclin et plus tard ce sera l’espérance, le retour à la lumière, la résurrection en un constant équilibre, en une admirable compensation qui voit se reconstituer ce qui a été détruit en un cycle perpétuel. »
Ce sont là, les paroles de l’Expert pendant le rituel particulier de la St Jean.

Ainsi, les fêtes solsticiales rythment l’année m, et orientent notre travail.

La tradition solsticiale remonte bien au delà de l’époque chrétienne et s’étend à des pays et des cultures qui ignorent tout des évangiles. Le cycle solaire et les 2 positions particulières de l’astre qui éclaire notre planète et lui donne vie sont connus et vénérés depuis l’age de pierre.
Le monde antique exprimait analogiquement au moyen des astres les manifestations divines. Le soleil et son cycle étaient avant tout l’expression symbolique du Principe où l’astre solaire constituait le lien visible entre l’homme, le cosmos et la réalité supra sensible.
Les deux Jean sont donc d’abord héritiers du mythe vieux comme l’agriculture du dieu qui meurt  avec le grain au solstice d’hiver pour renaître avec les moissons au solstice d’été.
Ils nous indiquent  les deux modalités de notre chemin vers la lumière, semence et moisson , pensée et action.

 La chrétienté a su ensuite adopter la fête du dieu romain  JANUS en accolant à chacune des célébrations solsticiales la commémoration d’un saint Jean.
Les deux Jean sont les 2 faces de Janus christianisé. Janus, le bifrons romain est le dieu des échanges entre le monde des hommes et le monde des dieux, gardien du seuil, du lieu où le monde d’en haut se déverse dans le monde d’en bas.
Janus dieu des commencements, dieu qui commençait l’année, regarde à la fois la phase ascendante et  la phase descendante du soleil.

Janus aux deux visages qui regardent le passé et l’avenir, n’a pas de visage symbolisant le présent, c’est à dire sa puissance, car ainsi, il est coéternel avec le Principe. Le monde a été crée dans le Principe, non pas un commencement dans le temps mais une origine dans le Principe. La création dans l’Eternel Présent est par ce fait inconnue à l’homme commun qui est lié par les chaînes du temps. Janus possède lui les clefs des portes des solstices, portes libératrices pour les initiés. La Porte des Dieux en relation avec le solstice d’hiver, mène de l’état humain à l’état spirituel, le centre de l’individu s’essayant à entrer en résonance et en plénitude avec l’Un ( être total, l’Un). La Porte des hommes associée elle au solstice d’été mène à la régénération pour un individu centré en lui même et non plus dispersé entre ses différentes tendances ( état humain).
Le Baptiste ouvre ainsi le cycle en baptisant Jésus, l’Evangéliste le ferme au pied de la Croix.
 La St Jean d’hiver nous ouvre la voie du cabinet de réflexion, de l’approfondissement intérieur, du travail silencieux sur soi-même, le Baptiste fêté au solstice d’été nous porte à témoigner, à agir et à construire notre œuvre.

2  Poursuivons spécifiquement  maintenant sur Jean le Baptiste avec les versets 6,7 et 8 de l’évangile de Jean qui nous situe Jean le Baptiste, le précurseur qui annonce la venue du Christ.

« Il y eut un homme envoyé de Dieu
Son nom était Jean
Il vint pour témoigner
Pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.
Celui là n’était pas la lumière,
Mais il avait à rendre témoignage à la lumière. »

Jean le Baptiste , fils du prêtre Zacharie appartenait à l’ordre des Esséniens . l’ordre des esséniens était fortement hiérarchisé , avec une discipline stricte, et des rituels de purification. Leur cheminement spirituel était en rapport avec l’action juste, l’ouverture à autrui et à la non violence, bases d’une fraternité. Jean pratiquait une vie austère dans le désert. Ascèse et désert traduisent l’expérience du vide, du silence et du lâcher prise sur nos conditionnements égotiques. Jean prêchait un baptême de purification et de repentir et signait ainsi la reconnaissance de Dieu et sa protection.
Le Baptême était essentiel car sinon le nom du baptiste n’aurait pas traversé le temps. Le baptême de Jean n’est pas le baptême chrétien d’aujourd’hui. Il marque une rupture avec l’existence passée et signe une existence nouvelle. L’eau solvant du vivant  nous dissout passagèrement dans l’indistinct, nous purifie et nous fait alors renaître.
Le baptême d’aujourd’hui n’est pas initiation. Car si le baptême est conféré du dehors, l’initiation vient du dedans, de l’effort intérieur. Le baptisé reçoit la vérité, l’initié part à sa recherche. Cependant le baptême comme l’initiation sont des commencements, l’épreuve de l’eau prépare au cheminement. Jean le précurseur , témoigne et annonce. Il est la voix et il annonce celui qui allait non plus purifier par l’eau du Jourdain mais purifier par le feu.

Son action irritait le gouverneur roi Hérode Antipas, il sera enfermé puis décapité en récompense de la danse de Salomé. Hériodade à la vie dissolue et incestueuse, mère de Salomé avait guidé le choix de Salomé  car Jean depuis sa prison continuait à inciter le peuple à cultiver la morale et fuir les turpitudes. Hériodade ne pouvait supporter le principe de vie du Baptiste, sa force et sa quiétude. Jean aura la tète tranchée mais Hériodade s’est trompée, l’ennemi n’était pas le Baptiste, l’ennemi n’était pas l’autre, mais l’autre en elle même, l’autre en nous même. La tète coupée du Baptiste nous oriente aussi sur l’accès à la Connaissance. Il ne faut pas s’appuyer sur les savoirs conditionnés par le mental et l’intellect mais plutôt ouvrir notre cœur à l’intuition.

« Je suis une voix qui crie dans le désert…aplanissez le chemin du Seigneur «  disait le Baptiste, encore un enseignement que nous délivre Jean. Aplanissons le chemin encombré de tous nos obstacles égotiques, débarrassons la pierre brute des aspérités sources d’ombre et laissons passer la lumière. La naissance à la parole n’est pas pour plus tard mais se vit tous les jours.

Par trois fois dans les versets 6,7 et 8 le mot témoignage de lumière par Jean est répété. Le Baptiste est bien le témoin de la lumière. Il n’est pas lui même la Lumière, il est le précurseur de Jésus qui apporte la Lumière, qui est la Lumière.

3  Ainsi après le culte du soleil, dans la célébration du solstice d’été moment privilégié de la lumière manifestée, et par le message du Baptiste nous voyons poindre  le point de convergence des religions et des initiations : progresser vers la Lumière , vers la Connaissance.
Le symbolisme du solstice et du soleil mène au Baptiste qui nous conduit au symbolisme de la Lumière et de la Connaissance.

Prenons les versets 4 et 5 de l’évangile de Jean :
« Ce qui fut en lui était la vie
Et la vie était la lumière des hommes.
Et  la lumière luit dans les ténèbres
Et les ténèbres ne l’ont point saisie. »
L’évangile de Jean est l’évangile de la Lumière , nos l s’appellent l de St Jean parce que nous venons y chercher cette lumière.
 Notre rituel repose sur le symbolisme de la Lumière.
Notre ordre initiatique perpétue la tradition de la lumière, démarche enracinée dans le mythe de création d’essence lumineuse. La Lumière précède toutes les formes, dont les luminaires et leur donne vie.
Sa réception suscite une transformation de l’être ce qui nous offre une possibilité de rattachement au commencement. La Lumière est le concept qui rend perceptible le Principe, c’est le Verbe en acte.
Après le Lévitique où il est dit :« tu aimeras ton prochain comme toi même », Jean nous annonce « Aimez vous les uns les autres ». Son évangile est donc celui de l ‘Amour. La Lumière originelle et ordonnatrice est donc Amour.
Jean donne ainsi à l’enseignement de Jésus une dimension universelle dans le temps et l’espace, dimension dans laquelle peut progresser tout m en marche.
Travailler dans une l de St Jean c’est faire sienne la loi d’Amour fondée sur l’acceptation de l’autre. Elle nous engage comme F M à inlassablement rassembler ce qui est épars.

Retournons pour finir vers le rituel particulier de la St Jean d’été.
Ecoutons les demandes du VM :
« Frère 1er surveillant pourquoi cette gerbe de blé à coté du feu ?
« Parce que le blé symbolise le don de la vie.
« Frère 2nd surveillant pourquoi ce raisin à coté du feu ?
 « Parce que grâce à l’action de la lumière, les raisins sont porteurs de l’espérance d’une lente transformation intérieure. »

Du blé et du raisin. Blé qui deviendra pain et raisin qui deviendra vin. Pain d’amour et vin de la connaissance que tient en main la statue d’un Jean bifrons en la Cathédrale de Chartres.
Amour et connaissance dont les deux Jean sont dépositaires. Jamais l’un sans l’autre ni l’autre au détriment de l’un malgré tout cet amour perdu dans les guerres fratricides et la connaissance occultée par les différents dogmes détenteurs de vérités.

Jean le Baptiste est bien le symbole du combat spirituel. Aujourd’hui à la lumière éclatante du soleil au plus haut, solstice d’été, porte des hommes,  il nous pousse à témoigner, à agir et à construire notre œuvre. Rendons visibles les étoiles intérieures découvertes par Vitriol , soyons les témoins de la Lumière dans notre environnement.

VM j’ai dit.

T\ M\

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