Fête
de la St Jean-Baptiste, fête
solsticiale
1
Solstices et les Jean/ 2 Jean Baptiste / 3
La Lumière
1
« nous sommes mes Frères, au solstice
d’été, à ce moment
précis de l’année , où
accomplissant sa course la plus longue, le soleil nous
apparaît dans son plus grand éclat et sa plus
grande puissance, succédant en un
intervalle régulier au solstice d’hiver comme se
succèdent la naissance et la
mort, le passé et l’avenir,
représentant ainsi les points
différenciés de
l’Unique.
Le
soleil au zénith verra à son apothéose
succéder le déclin et
plus tard ce sera l’espérance, le retour
à la lumière, la résurrection en un
constant équilibre, en une admirable compensation qui voit
se reconstituer ce
qui a été détruit en un cycle
perpétuel. »
Ce sont
là, les paroles de l’Expert pendant le rituel
particulier
de la St Jean.
Ainsi,
les fêtes solsticiales rythment l’année
m, et orientent
notre travail.
La
tradition solsticiale remonte bien au delà de
l’époque
chrétienne et s’étend à des
pays et des cultures qui ignorent tout des
évangiles. Le cycle solaire et les 2 positions
particulières de l’astre qui
éclaire notre planète et lui donne vie sont
connus et vénérés depuis
l’age de
pierre.
Le
monde antique exprimait analogiquement au moyen des astres les
manifestations divines. Le soleil et son cycle étaient avant
tout l’expression
symbolique du Principe où l’astre solaire
constituait le lien visible entre
l’homme, le cosmos et la réalité supra
sensible.
Les
deux Jean sont donc d’abord héritiers du mythe
vieux comme
l’agriculture du dieu qui meurt
avec le
grain au solstice d’hiver pour renaître avec les
moissons au solstice d’été.
Ils
nous indiquent les
deux modalités de notre chemin vers la lumière,
semence et moisson , pensée et
action.
La
chrétienté a su ensuite
adopter la fête du dieu romain
JANUS en
accolant à chacune des célébrations
solsticiales la commémoration d’un saint
Jean.
Les
deux Jean sont les 2 faces de Janus christianisé. Janus, le
bifrons romain est le dieu des échanges entre le monde des
hommes et le monde
des dieux, gardien du seuil, du lieu où le monde
d’en haut se déverse dans le
monde d’en bas.
Janus
dieu des commencements, dieu qui commençait
l’année, regarde
à la fois la phase ascendante et
la
phase descendante du soleil.
Janus
aux deux visages qui regardent le passé et
l’avenir, n’a pas
de visage symbolisant le présent, c’est
à dire sa puissance, car ainsi, il est
coéternel avec le Principe. Le monde a
été crée dans le Principe, non pas un
commencement dans le temps mais une origine dans le Principe. La
création dans
l’Eternel Présent est par ce fait inconnue
à l’homme commun qui est lié par les
chaînes du temps. Janus possède lui les clefs des
portes des solstices, portes
libératrices pour les initiés. La Porte des Dieux
en relation avec le solstice
d’hiver, mène de l’état
humain à l’état spirituel, le centre de
l’individu
s’essayant à entrer en résonance et en
plénitude avec l’Un ( être total,
l’Un).
La Porte des hommes associée elle au solstice
d’été mène à la
régénération pour
un individu centré en lui même et non plus
dispersé entre ses différentes
tendances ( état humain).
Le
Baptiste ouvre ainsi le cycle en baptisant Jésus,
l’Evangéliste
le ferme au pied de la Croix.
La St Jean d’hiver
nous
ouvre la voie du cabinet de réflexion, de
l’approfondissement intérieur, du
travail silencieux sur soi-même, le Baptiste
fêté au solstice
d’été nous porte
à témoigner, à agir et à
construire notre œuvre.
2
Poursuivons
spécifiquement maintenant
sur Jean le Baptiste avec les
versets 6,7 et 8 de l’évangile de Jean qui nous
situe Jean le Baptiste, le
précurseur qui annonce la venue du Christ.
« Il
y eut un homme envoyé de Dieu
Son nom
était Jean
Il vint
pour témoigner
Pour
rendre témoignage à la lumière, afin
que tous crussent par
lui.
Celui
là n’était pas la lumière,
Mais il
avait à rendre témoignage à la
lumière. »
Jean le
Baptiste , fils du prêtre Zacharie appartenait à
l’ordre
des Esséniens . l’ordre des esséniens
était fortement hiérarchisé , avec une
discipline stricte, et des rituels de purification. Leur cheminement
spirituel
était en rapport avec l’action juste,
l’ouverture à autrui et à la non
violence, bases d’une fraternité. Jean pratiquait
une vie austère dans le
désert. Ascèse et désert traduisent
l’expérience du vide, du silence et du
lâcher prise sur nos conditionnements égotiques.
Jean prêchait un baptême de
purification et de repentir et signait ainsi la reconnaissance de Dieu
et sa
protection.
Le
Baptême était essentiel car sinon le nom du
baptiste n’aurait
pas traversé le temps. Le baptême de Jean
n’est pas le baptême chrétien
d’aujourd’hui. Il marque une rupture avec
l’existence passée et signe une
existence nouvelle. L’eau solvant du vivant
nous dissout passagèrement dans
l’indistinct, nous purifie et nous fait
alors renaître.
Le
baptême d’aujourd’hui n’est pas
initiation. Car si le baptême
est conféré du dehors, l’initiation
vient du dedans, de l’effort intérieur. Le
baptisé reçoit la vérité,
l’initié part à sa recherche. Cependant
le baptême
comme l’initiation sont des commencements,
l’épreuve de l’eau prépare au
cheminement. Jean le précurseur ,
témoigne et annonce. Il est la voix et
il annonce celui qui allait non plus purifier par l’eau du
Jourdain mais
purifier par le feu.
Son
action irritait le gouverneur roi Hérode Antipas, il sera
enfermé puis décapité en
récompense de la danse de Salomé.
Hériodade à la vie
dissolue et incestueuse, mère de Salomé avait
guidé le choix de Salomé
car Jean depuis sa prison continuait à
inciter le peuple à cultiver la morale et fuir les
turpitudes. Hériodade ne
pouvait supporter le principe de vie du Baptiste, sa force et sa
quiétude. Jean
aura la tète tranchée mais Hériodade
s’est trompée, l’ennemi
n’était pas le Baptiste,
l’ennemi n’était pas l’autre,
mais l’autre en elle même, l’autre en
nous même.
La tète coupée du Baptiste nous oriente aussi sur
l’accès à la Connaissance. Il
ne faut pas s’appuyer sur les savoirs conditionnés
par le mental et l’intellect
mais plutôt ouvrir notre cœur à
l’intuition.
« Je
suis une voix qui crie dans le désert…aplanissez
le
chemin du Seigneur « disait le Baptiste, encore un
enseignement que nous
délivre Jean. Aplanissons le chemin encombré de
tous nos obstacles égotiques,
débarrassons la pierre brute des
aspérités sources d’ombre et laissons
passer
la lumière. La naissance à la parole
n’est pas pour plus tard mais se vit tous
les jours.
Par
trois fois dans les versets 6,7 et 8 le mot témoignage de
lumière par Jean est
répété. Le Baptiste est bien le
témoin de la lumière. Il
n’est pas lui même la Lumière, il est le
précurseur de Jésus qui apporte la
Lumière, qui est la Lumière.
3
Ainsi
après le
culte du soleil, dans la célébration du solstice
d’été moment
privilégié de la
lumière manifestée, et par le message du Baptiste
nous voyons poindre le
point de convergence des religions et des
initiations : progresser vers la Lumière , vers la
Connaissance.
Le
symbolisme du solstice et du soleil mène au Baptiste qui
nous
conduit au symbolisme de la Lumière et de la Connaissance.
Prenons
les versets 4 et 5 de l’évangile de Jean :
« Ce
qui fut en lui était la vie
Et la
vie était la lumière des hommes.
Et la lumière luit
dans
les ténèbres
Et les
ténèbres ne l’ont point
saisie. »
L’évangile
de Jean est l’évangile de la Lumière ,
nos l
s’appellent l de St Jean parce que nous venons y chercher
cette lumière.
Notre rituel repose sur le
symbolisme de la Lumière.
Notre
ordre initiatique perpétue la tradition de la
lumière,
démarche enracinée dans le mythe de
création d’essence lumineuse. La
Lumière
précède toutes les formes, dont les luminaires et
leur donne vie.
Sa
réception suscite une transformation de
l’être ce qui nous
offre une possibilité de rattachement au commencement. La
Lumière est le concept
qui rend perceptible le Principe, c’est le Verbe en acte.
Après
le Lévitique où il est
dit :« tu aimeras ton
prochain comme toi même », Jean nous
annonce « Aimez vous les uns les
autres ». Son évangile est donc celui de
l ‘Amour. La Lumière
originelle et ordonnatrice est donc Amour.
Jean
donne ainsi à l’enseignement de Jésus
une dimension
universelle dans le temps et l’espace, dimension dans
laquelle peut progresser
tout m en marche.
Travailler
dans une l de St Jean c’est faire sienne la loi
d’Amour
fondée sur l’acceptation de l’autre.
Elle nous engage comme F M à
inlassablement rassembler ce qui est épars.
Retournons
pour finir vers le rituel particulier de la St Jean
d’été.
Ecoutons
les demandes du VM :
« Frère
1er surveillant pourquoi cette gerbe de
blé
à coté du feu ?
« Parce
que le blé symbolise le don de la vie.
« Frère
2nd surveillant pourquoi ce raisin à coté du
feu ?
« Parce
que grâce à
l’action de la lumière, les raisins sont porteurs
de l’espérance d’une lente
transformation intérieure. »
Du
blé et du raisin. Blé qui deviendra pain et
raisin qui
deviendra vin. Pain d’amour et vin de la connaissance que
tient en main la
statue d’un Jean bifrons en la Cathédrale de
Chartres.
Amour
et connaissance dont les deux Jean sont dépositaires. Jamais
l’un sans l’autre ni l’autre au
détriment de l’un malgré tout cet amour
perdu
dans les guerres fratricides et la connaissance occultée par
les différents
dogmes détenteurs de vérités.
Jean le
Baptiste est bien le symbole du combat spirituel.
Aujourd’hui à la lumière
éclatante du soleil au plus haut, solstice
d’été,
porte des hommes, il
nous pousse à
témoigner, à agir et à construire
notre œuvre. Rendons visibles les étoiles
intérieures découvertes par Vitriol , soyons les
témoins de la Lumière dans
notre environnement.
VM
j’ai dit.
T\
M\
|