GLDF Loge : L’Aurore - Orient d'Aulnay-Sous-Bois 02/06/2002


Saint-Jean d'Eté 2002


Voici le temps des moissons et de l’espérance. Pour nos ancêtres, la nourriture était une préoccupation de tous les instants et une bonne récolte apaisait bien des inquiétudes liées aux nombreuses difficultés de leur vie. La famine hivernale était particulièrement redoutée.
On observait donc avec attention la course du soleil à qui l’on prêtait facilement des pouvoirs naturels et surnaturels.

De cette étude solaire découlaient des pratiques religieuses ou magiques qui permettaient de déplacer les angoisses liées à l’impossibilité de maîtriser les éléments. De nombreux rites sont agraires car, de tout temps, le soleil a toujours fasciné les esprits, séduit les intelligences, et enflammé les imaginations.
A la St jean d’été, les hommes inventent un astre de feu à leur mesure – et démesure – sous forme d’un brasier qu’ils apprivoisent. On l’entoure, on l’alimente, on le défie en sautant par-dessus, on approche les troupeaux qui – croit-on – bénéficieront ainsi de son influence bénéfique.
Cette nuit de St Jean d’été tous les feux s’allument : ceux de la joie, des chants, et aussi ceux de l’amour. Pour quelques heures, les hommes s’approprient le soleil.

Nous accordons au feu un pouvoir purificateur qui détruit toutes nos mauvaises pensées et nos vaines actions.
La chaleur fortifie notre cœur, tandis que la lumière dansante avec ses ombres fugitives et changeantes réjouit notre regard et nous surprend par la vivacité de ses éclats.
Comme la terre qui s’épuise et meurt sans lumière et chaleur, notre corps et notre esprit ont besoin d’énergie et de joie pour ne pas dépérir mais au contraire créer et se dépasser.

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Les F\M\, de la GLDF en particulier, honorent en ce jour St Jean Baptiste le Précurseur. Il annonçait la venue de celui qui allait non plus purifier par l’eau du Jourdain mais purifier par le feu. Il parlait, bien sûr, non pas du corps mais de l’esprit.
Mais avant la purification solaire ou lumineuse, il faut connaître le baptême d’eau ou la nécessaire immersion en soi. Ni plus ni moins qu’un pèlerinage intérieur à la recherche ou plutôt à la découverte de la parcelle de Lumière - de Divin – qui siège en nous.

Le chemin Initiatique passe entre deux colonnes dont l’une marque l’hiver et l’autre l’été. Près de la première nous mourons au profane pour mieux renaître ensuite au sacré et cela de manière cyclique, de saison en saison. La solitude hivernale est génératrice de force acquise par une descente temporaire en soi.

Nous venions de l’hiver dont les ténèbres évoquent le mensonge et la division et nous avons demandé la lumière porteuse de vérité, de réconciliation, de vie. Nous y puisons une puissance semblable à un feu individuel qui sert à régénérer le grand feu commun autour duquel se regroupent les FF\ et les SS\ répandus sur la surface de la terre.

Cette force est celle de l’homme qui assure la transmission initiatique enracinée dans le passé, qui progresse dans le futur et qu’il s’efforce de préserver du feu dévorant d’un présent trop souvent destructeur.
L’entreprise est difficile puisque jamais l’Initié transmetteur ne peut et ne doit se retrancher du monde car il est au service de l’homme, dans le temps présent pour un projet à long terme.

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Lorsque St Jean Baptiste « criait dans le désert », il s’efforçait d’éveiller les consciences et il préparait les hommes à recevoir la Parole. La Parole s’est incarnée et les Maçons répandus de par le monde disent maintenant la connaître, en partie.
Le soleil est apparu au-dessus de l’horizon et les ombres se sont estompées, celles de la terre et celles qui assombrissent le cœur des hommes.
Bien qu’il ne s’écoule que peu de temps entre l’aube et l’aurore, pour celui qui n’a pas trouvé le repos dans la nuit, c’est une éternité. Je pense à ceux qui sont blessés dans leur chair et aussi à tous les « infirmes de l’esprit ». Ces derniers ne veulent ni voir ni entendre et encore moins s’abaisser à demander pour recevoir, à chercher pour trouver, ou frapper à une porte amie qui ouvrirait pourtant sur un horizon lumineux.

Les F\M\ ont franchi le pas et ils savent que pour eux « s’ouvre le vaste domaine de la pensée et de l’action », aussi vaste que la vie elle-même.
De nombreux hommes sont au bord du chemin et attendent que nous leur ouvrions fraternellement les bras. Comme le feu dispense chaleur et lumière, les F\M\ - FF\ - de St. Jean – transmettent la connaissance initiatique qui dispense joie de vivre, espérance et renouveau.
Bien sûr, l’homme éprouve une certaine impuissance devant la vie mais il faut bien penser que le monde est en devenir et surtout que l’homme est inexorablement en quête de futur.
De même que nous venions des hivernales ténèbres pour nous diriger vers l’été chaud et lumineux, pourquoi ne nous serait-il pas permis de croire en un avenir forcément meilleur ?
Ceux qui viendront après nous seront encore plus beaux, plus grands, plus forts et surtout plus heureux.
La lumière véritable est en ligne de mire et elle nous montre la direction sans jamais se laisser atteindre. Il y a de bonnes raisons à cela. Avec elle et par elle, nous franchissons les ténèbres et gardons espoir dans la traversée des déserts arides ou nous découvrons pourtant des étincelles, de vie, soigneusement préservées qui ne demandent qu’à rejoindre notre chaîne d’union. Nous nous efforçons de multiplier les contacts par des rencontres qui laisseront, c’est notre espoir, des particules de la grande et vraie lumière.

Dans le rituel, nous trouvons une question importante :
«Pourquoi vous êtes-vous fait recevoir F\M\ ? »
La réponse est limpide :
«Parce que j’étais dans les ténèbres et que j’ai désiré la lumière ».
Nous la donnons au cours d’une belle cérémonie mais tout ne s’arrête pas là.

J’emprunte ma dernière phrase à Antoine de Saint Exupéry qui fait dire au Renard dans le Petit Prince :
«Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l’oublier.
Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé … ».
Tout dépend de nous. Soyons des hommes de paix, et notre oeuvre sera Lumière.

J’ai dit.
Alain BOUCHET - Orat\
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