Continuer au dehors l’œuvre commencé dans le Temple

Certes la tâche n’est pas simple.

Tout d’abord je voulais reprendre la phrase complète de notre rituel : « Que la lumière qui a éclairé nos travaux continue de briller en nous pour que nous achevions, au dehors, l’œuvre commencé dans ce temple, mais qu’elle ne reste pas exposé au regard profane ».

Je vais donc essayer dans ce travail de vous livrer mon interprétation sur cette Phrase de notre rituel.

Il est minuit plein, les ouvriers sont contents et satisfait, il est maintenant temps de fermer nos travaux et de fermer cette respectable loge. Cette loge ou nous venons à nouveau de vivre, entre midi et minuit, un moment de spiritualité et d’émotion intense. Mais aussi un moment d’Amour et de partage formidable qui n’a été possible que grâce à la puissance de notre rituel au REAA, de nos Frères, et de cet espace-temps sacré que nous allons maintenant devoir quitter pour retourner vers les ténèbres. Mais la lumière brille et se doit de continuer à briller. Cette lumière que nous sommes venu chercher, en frappant à la porte du
temple. Cette lumière que nous avons reçue le jour de notre initiation, cette lumière de Renaissance. Mais avant de renaitre, il va falloir mourir.

En effet lors de son initiation, le Franc Maçon va devoir affronter la mort. La mort qui est  la seule certitude que l’homme puisse revendiquer Lorsqu’il arrive en ce monde. Certes nous n’allons pas affronter une mort physique lors de notre initiation mais une mort spirituelle, mourir afin de renaitre, renaitre en homme nouveau et cela commence dès le cabinet de réflexion avec l’épreuve de la terre et la rédaction de notre testament philosophique.

Un homme qui va pouvoir maintenant commencer l’œuvre, son œuvre : sa construction spirituelle et morale. Mais voilà, la pierre est brute, et il va falloir travailler (et travailler sans relâche) pendant et en dehors de nos tenues (Comme nous le rappelle la règle a 24 divisions).

L’apprenti Franc Maçon va donc devoir accomplir une recherche, un travail, et un chamboulement profond, au fond de lui-même, sur lui-même, surtout sans vouloir aller trop vite (et notre rituel progressif qui va du 1 er au 33 Eme degré au REAA est là pour nous le rappeler) qui va lui permettre petit à petit, de setransformer en cherchant (car nous sommes des cherchant) sans cesse à s’améliorer, afin de pouvoir peut être un jour apporté sa pierre à l’édifice de l’humanité.

ORDO AB CHAO : l’ordre à partir de et supplantant le CHAO. Seul, et sans outil la construction de cette œuvre parait bien difficile. Mais heureusement nous sommes dans une démarche certes individuelle mais aussi collective par tout ce que nos frères nous apporte comme richesse lors de nos tenues. Et nous avons également la richesse  de nos symboles nous permet de profiter d’une merveilleuse caisse à outil. Comme par exemple, l’équerre, (symbole au combien représentatif de la Franc Maçonnerie), qui va nous permettre de passer du chaos à l’ordre, qui va nous donner la rectitude, la rigueur, afin de nous construire. Cette équerre qui est aussi le symbole de la Loi Morale.

Cette Loi Morale qui doit régir la vie du Franc Maçon et qui fait bien défaut dans notre société actuelle. (j’y reviendrai tout à l’heure) le travail a donc commencé afin de pouvoir sortir de nos schémas de pensée, de nos préjugés, de cet amour propre, de tous ces éléments dans lesquels nous avons été bercés depuis notre naissance.

Certes, de manière différente, de par l’éducation que nous avons pu recevoir ou par le milieu social dans lequel nous avons évolué, puis plus tard au travers de notre environnement professionnel. Les aspérités de notre pierre sont donc nombreuses et les métaux bien lourds (en tout cas en ce qui me concerne et le travail va être rude).

Mais la volonté de perfectionnement qui doit animer le Franc-Maçon, allié à notre méthode Maçonnique au REAA (ou nous retrouvons le maillet et le ciseau) va nous aider à grandir, à tendre vers autres chose, vers un autre idéal que celui du monde profane et à polir notre Pierre.

C’est également, cet échange fabuleux que nous avons avec nos frères lors de nos tenues qui va nous aider. Car en effet, ici nous avons laissé nos métaux à la porte du temple, nous ne Sommes pas dans un club d’affaire, et encore moins dans une secte prônant telou tel dogmes. Nous n’y sommes pas et nous le récusons.

En tout cas, chaque Franc-Maçon me semble-t-il devrait le récuser, sauf à n’être pas à sa place et avoir surement frappé à la mauvaise porte. Car ici, lors de nos tenues, et bien non, il n’y a plus de barrière sociale. Nul question de diplômes (et cela soit dit en passant m’arrange bien), d’affairisme (et malheureusement nous avons pu constater ces derniers temps avec certaines obédiences qu’une  dérive contraire aux principes de la Franc Maçonnerie peut vite arriver).

Non, ici la parole circule, l’ouvrier va pouvoir s’exprimer et donner son opinion, en étant écouté par l’ingénieur, ou le médecin, qui n’en seront que plus riche spirituellement. Quelle richesse et surtout quelle leçon d’humilité. Cette humilité dont nous avons bien besoin avant la fermeture de nos travaux : donc il est minuit plein, nos travaux s’arrêtent, et nous allons retourner « au dehors ».

Mais n’est-ce pas à partir de ce moment-là que le travail du Franc-Maçon commence ? Car comme le dit notre rituel, « Il va falloir continuer au dehors
l’œuvre commencé dans le temple mais qu’elle ne reste pas exposée aux regard des profanes. ». Nous  retrouvons donc bien brutalement tous ces métaux que nous avions laissés à la porte du Temple. En effet, dans cette société ou l’homme a une forte tendance à cultiver son « ego », a rester sclérosé dans son schéma de pensées.

Cette société, ou le racisme, la violence, l’intolérance sont aujourd’hui monnaie courante sans pour autant choquer qui que ce soit, ou l’homme ne pense plus que part ce qu’internet veux bien lui inculquer, ou la corruption fait la « une » de nos quotidien. Bref, bien loin à mon sens de notre loi Morale Culture d’individualisme ? Culture du profit à tous prix ? Et c’est peut-être là qu’il nous faut travailler sur notre pierre. Ce travail doit donc continuer d’être effectué sur nous même, afin de prolonger cet état dans lequel nous n’avons fait que commencé l’œuvre comme nous le rappel notre rituel. Mais ce travail à continuer va également devoir « éclairer » l’autre, les autres.

Parce que le but n’est pas de garder pour nous notre Pierre, mais de pouvoir un jour l’apporter à l’édifice, puisque le Franc Maçon se doit de travailler à son
Perfectionnement mais aussi au perfectionnement de l’humanité. Alors « oui », ce n’est pas simple sachant que la lumière de nos travaux ne doit  pas être exposée au regard des profanes. Je me pose souvent la question et je pense que nous nous la sommes tous posé : cela est-il possible sans se dévoiler ? Sans communiquer ? Car nous avons juré de garder la loi du silence. Je vais par rapport à cela vous livrer une expérience très personnelle qui a suivi mon initiation : dans les quelques mois qui ont suivi mon initiation, le chamboulement que je venais de subir était si fort, (alors que la lumière que j’avais reçu m’avais à ce moment la certainement plus aveugler qu’éclairé), je me suis mis à parler autour de moi, certes non pas parler de la Franc-maçonnerie, mais parler d’Amour, parler de détachement du matériel, de relation vraies et fraternelle, d’écoute, de partage de l’« autre ».

Mais je me suis rapidement aperçu que j’allais surement trop vite en besogne, car en effet ne maitrisant pas cette lumière que je venais de recevoir, mon discours (qui pourtant me paraissait sincère), aurait très vite pu me faire tomber dans un discours dogmatique (tellement berce de certitude par rapport à ce que je venais de vivre). Car il est pour nous Franc-Maçon, primordial de continuer au dehors à pratiquer (comme nous le faisons en Loge), l’écoute, avec le respect de l ’opinion de l’autre.

Je pense en effet que ce n’est pas parce que nous avons été initié que nous sommes des Initiés. La encore la route est longue. Essayer de tendre vers la Sagesse et la Perfection est une chose, les atteindre en est une autre, et dans cette optique de travail et bien la Vie me parait bien courte. Je me suis donc dit, allons doucement, progressivement, avec prudence, en essayant au quotidien, le plus souvent possible, de changer notre ancien mode de vie, en essayant là encore, chacun comme nous le pouvons, de porter de faire rayonner au dehors un peu de Paix, d’Amour, et de Joie dans cette société qui en a tant besoin.

Soyons des acteurs et non des spectateurs, développons l’être et non le paraitre.

Et comme le dis cette phrase de notre Rituel d’Initiation : « Puisse le feu qui vous a enveloppé, se transmuer dans votre cœur en un amour ardent pour vos semblables, puisse la Charité inspiré désormais vos paroles et vos actions. N’oubliez jamais ce principe de Moral sublime connu de toutes les nations : ne fais pas à autrui, ce que tu ne voudrais pas qui te fût fait à toi-même ».

Pénétrez-vous aussi du principe positif qui en découle, énoncé par la Franc-Maçonnerie : « Fais aux autres tout le bien que tu voudrais qu’il te fissent à toi-même ».

Alors, oui mes Frères, respectons « l’autre », la encore : ses idées, sa personnalité, sans pour autant chercher à imposer notre point de vue, aveugle que nous sommes sans la lumière d’autrui. Mais h Minuit Plein étant passé, la Lumière s’éteint et nous finissons notre Tenue par ce dernier ternaire : « Liberté, Egalité, Fraternité».

Alors je pense, que peut être cette phrase, je cite, pourrai en partie résumer ce que nous devons être au dehors, afin que la Lumière continue de briller : « regarder l’autre comme si il était moi : Egal mais différent » pour conclure ce travail, je voudrais simplement ajouter que continuer au dehors, c’est peut-être aussi (même si ce n’est pas évident), essayer de trouver de nouvelles Pierres, afin que la roue ne s’arrête pas de tourner, et que nous puissions ainsi continuer à nous inscrire dans une démarche de Transmission.

J’ai dit V\M\

F\B\